Salut,
Je suis dans un processus décidé avec le médecin et infirmier du
CSAPA, de faire une induction
méthadone, tout en continuant en partie, l'
oxycodone.
J'ai commencé vendredi dernier et je peine un peu à augmenter la dose de
méthadone, car elle me perche à mille lieux, mais en y allant crescendo, je trouve que c'est un peu plus confortable qu'il y a un an, quand j'avais arrêté l'
oxy du jour au lendemain.
Déjà , de pouvoir continuer l'
oxy, cela calme un éventuel mouvement psychologique, comme le
craving. La seule chose à laquelle il me faut être prudent, c'est l'OD. Pour cela le
doc me demande de ne rien prendre avant trois heures après la prise de
méthadone.
Ce matin j'ai pris 40 de métha et ce soir je reprendrai 20. Pour le moment j'ai pris 20 mg d'
oxy pour revenir à un taux normal, car hier je n'avais eu que 20 mg de
méthadone, ne sachant pas si le
doc aller me proposer de commencer un autre traitement ou pas.
Mais non, après discussion, c'est la
méthadone qui est choisie.
De plus, si cela ne fonctionne pas, je passerai sous
AD léger, toujours accompagné de l'
oxy, pour faire un
sevrage lent. Mais je préfère la
méthadone pour la stabilité. Rien qu'en cinq jours, j'ai déjà envie de faire des choses, de bouger, de vivre.
Il y aune chose importante, c'est d'être très clair avec soi même. Arrêter le produit qui donne du plaisir, doit être une envie avant que ce soit un besoin. Sauf si évidement, c'est un problème d'argent, le choix est vite vu.
Il faut bien comprendre aussi le fonctionnement de la
méthadone. La prise d'opiacé à effet rapide est venue construire dans le cerveau, des récepteurs supplémentaires, pour que le plaisir soit plus important. Si nous avions en temps normal, seulement cinq récepteurs,(ce n'est pas le vrai chiffre) le plaisir serait à la hauteur de ces cinq compartiments. Maintenant si artificiellement on augmente la dose de plaisir, pour qu'il soit ressentie il faut que le corps fabrique de quoi enregistrer le signal de cette jouissance. Mais une fois que le produit manque, les nouveaux récepteurs reste toujours actifs, mais sans plaisir, de ce fait ils se manifestent pour être à nouveau comblés.
Du coup c'est comme des petits oisillons qui hurlent de faim, sans rien recevoir. Ce sont les hurlements, qui créent des douleurs et finissent par rendre fou.
La
méthadone, c'est une sorte d'énorme ver de terre qui va rentrer dans le bec de l'oiseau et le remplir jusqu'au trou du cul, ce qui fait qu'il fini par s'endormir le temps de la digestion, qui va durer environ 36 heures.
A l'instar, l'
héroïne est un petit ver avec du piment dessus. Ça stimule l'oisillon dans tout les sens tout en l'apaisant de la faim, mais tout cela pour un temps très court, car le ver est tout petit.
Le manque psychologique, c'est l'absence d'ambiance dans le nid, l'absence du côté pimenté de la vie. Avec un énorme ver sans piment, cela rend juste l'oisillon un peu apathique, sans vraiment grand chose d'excitant.
Mais dans le fond, ne vaut-il mieux pas, être dans une ambiance assez ordinaire, qu'être dans une ambiance de manque terrible à en faire perdre ses plumes ?
La
méthadone endort les récepteurs pour toujours, si on ne les réveils pas un jour, à nouveau avec un produit. Parce que l'oisillon devenu oiseau, n'oubliera jamais le bonheur du petit vers pimenté, même si cela avait tendance à lui bruler le trou du cul, quand il allait chier.
Dans la vie, on oublie vite les désagréments en se souvenant que de ce qui faisait plaisir.
Bon dans tout les cas, il est clair qu'il faut s'occuper pour ne pas avoir cette petite pointe du désir de stimulation. Car c'est comme l'envie d'une clope, c'est intense, c'est puissant, mais ça passe vite. Sauf si on a le malheur de donner de la place à cette envie. Juste un tout petit peu d'attention suffit, pour que cela prenne toute la place dans la tête.
Bon enfin voilà mon petit canaris, je ne t'apprends rien.
Sur ce je te dis bon courage et bonne journée. A plum
Amarnath
Dernière modification par Amarnath (24 février 2015 à 13:06)