Je vous lis depuis quelques temps, et je voulais à mon tour m’exprimer. Plutôt du coup en tant que pote d’ud. Pourtant j’ai été consommatrice pendant environ 15 ans, j’ai goûté toutes les drogues (ou presque), et je les ai toutes aimées, des périodes excessives, d’autres plus soft. De petites dépendances physiques, mais vite passées, le souci a plus été la dépendance psychologique mais c’est résolu aujourd’hui. J’ai eu la chance d’avoir réussi à gérer tout ça, en croisant de bonnes personnes et en m’orientant vers mes passions. Et depuis 7 ans maintenant, je consomme occasionnellement (4 ou 5 fois par an) et uniquement de façon festive ou introspective. Je bois un peu plus souvent, genre apéro, et c’est très loin d’être au quotidien, mais plus de grosse rafale (ou très rare).
Il est souvent évoqué une pression de l’entourage pour faire arrêter la conso, et qu’il faut éviter de mettre cette pression. Je pense qu’il ne faut pas oppresser sans arrêt l’autre mais que le sujet mérite d’être évoqué. Quand on voit des amis ou de la famille se détruire, ça fait mal, ça inquiète, et ce n’est pas celui qui ne consomme pas qui doit tout prendre sur lui et se ronger. Le respect et la compréhension doivent être mutuels, et la communication et l’honnêteté aident énormément dans ces cas-là . Tout le monde doit faire preuve d’ouverture d’esprit. Et, pour l’avoir vécu et vu, la même pression existe dans l’autre sens. Je m’explique : pas mal d’ud font tout pour pas que t’arrêtes, dans un genre de plus on est de fous, plus on rit, je sais pas. Ou bien te font sentir que t’es un peu ringard si tu consommes pas, ou t’es mis à l’écart (je ne généralise pas, mais cela existe). Le pire c’est quand un vendeur veut arrêter, là , la pression qu’il reçoit est énorme. Ben oui, où vont aller tous ces petits acheteurs ??? Donc au final, je me dis, que ces deux pressions s’équilibrent peut-être ?
Le discours sur le fait que les drogues ne jouent pas sur le caractère des personnes m’étonnent aussi. En effet nous avons des tempéraments différents, du fait de nos rencontres, nos familles, nos vécus, nos entourages…. et tout ce qui peut composer une vie humaine. Mais comment peut-on admettre qu’une drogue met dans un état second et ne pas admettre que son usage excessif et répétitif bouscule la chimie du corps et du cerveau, modifiant ainsi le comportement et le caractère. Pour avoir vécue au sein de groupes d’ud, j’ai bien vu pendant les périodes de grosses conso les comportements se modifiés, il y a plus de tensions, plus d’énervements, moins de patience, et ce encore plus quand la drogue vient à manquer. Les rapports aussi entre potes peuvent être modifiés (mais ça c’est plus lié à l’aspect commercial, et cela existe dans tous les secteurs).
J’ai lu aussi sur un post une comparaison entre la dépendance aux drogues et celle à l’eau et à la nourriture. Je trouve ça inquiétant. C’est bien de se déculpabiliser, mais il ne faut pas non plus tout mélanger, l’eau et la nourriture sont vitales, ça répond à de la survie, alors que les drogues ne le sont pas, elles répondent plus à un confort de vie. On pourrait donc comparer ça à des soucis de boulimie ou d’anorexie (ce que j’ai lu aussi ici).
Aucune dépendance n’est bonne, mais j’ai déjà entendu des comparaisons douteuses, qui permettent sûrement aux ud de se déculpabiliser (je les ai d’ailleurs moi-même utilisés), et que je trouve au final dangereuses. Alors, oui, même si une de vos passions vous occupe du temps, en plus du plaisir qu’elle vous procure, elle vous permettra d’avancer de façon positive et de vous construire (au lieu de vous détruire…).
Voilà , ceci est mon point de vu et comme un cri du cœur que je voulais pousser, je connais pas mal de gens que je vois stagner, s’enfoncer, déprimer, détruire leur vie et les belles personnes qu’ils étaient à cause d’excès de conso et ce d’autant plus quand cela s’inscrit dans la durée, et ça fait
mal.