Bravo pour ton témoignage.
Car en régissant à ton post il faut différencier certaines de tes réactions excédées (qui ne me plaisent pas non plus il faut bien le dire parce que la drogue n'est pas responsable des déséquilibres psychologiques de ton ex compagne - il faut plutôt voir dans ses blessures du passé etc. qui l'ont poussée à utiliser la drogue de cette façon) avec la qualité de ton témoignage et une réalité qu'il raconte en parallèle de ces interprétations personnelles.
Car oui ton témoignage est précieux, nous apprécions beaucoup ce genre de partage sur PsychoActif et j'espère que les lecteurs ont compris combien il est riche et édifiant pour comprendre combien la drogue peut être un choix dramatique dans certaines circonstances.
Matt : "Je tenais moi aussi à apporter mon témoignage pour éviter à certains de tomber dans l'engrenage des drogues"
Et tu as raison de témoigner, à part tes interprétations personnelles (que je comprends sans pour autant les partager) le fait est que tu donnes à côté un compte rendu objectif de ton expérience avec elle et que c'est bien en comprenant la réalité de ce genre d'histoire, en comprenant que ce n'est pas toujours "les autres" qui ont des ennuis, qu'on peut commencer une réflexion et faire un travail d'information et de
réduction des risques comme ici sur ce forum. Donc ton témoignage est précieux et cela devrait compter plus que les maladresses qui consistent à accuser la drogue d'être la cause alors qu'elle est surtout le média.
Matt : "Je suis sorti avec une fille que j'ai connu à mon travail en maison de retraite. C'était une personne douce, douée d'une grande empathie, d'une grande intelligence."
Sans pour autant en faire l'apologie, il a été remarqué déjà par Baudelaire, que les personnes fines, sensibles et intelligentes sont souvent assez naturellement celles qui trouveront dans la drogue beaucoup de réconfort. Je vois en lisant ce forum beaucoup de gens sensibles et intelligents aussi qui apparemment trouvent du réconfort dans la drogue. Cela ouvre à pas mal de questions sociales et sociétales, mais ce n'est pas le sujet.
Matt : "Elle y consomme exta, champignons hallucinogènes,
speed,
cannabis évidemment et quoi d'autre?!"
De la
coke peut-être, ça tourne beaucoup en soirées.
Matt : "J'ai essayé de l'aider par la parole, comprenant à quel point elle était en souffrance"
C'est bien Matt, elle a de la chance que tu ais été capable de tellement bien la comprendre. Il ne faut pas que tu crois que tu as mal fait et à cause de cela te dédouaner en accusant la drogue. Chacun a son chemin, personne n'a le pouvoir de diriger les autres. Tu as réellement j'en suis convaincu fait tout ce dont tu étais capable pour l'aider, probablement que personne n'aurait pu faire mieux. Oui, on se sent impuissant avec un proche en dépression. La drogue n'est qu'un aspect aggravant (que je ne nie pas non plus). C'est un choc pour nous parce que nous cultivons le mythe d'avoir le contrôle de notre destinée personnelle et de notre destinée commune dans le cas de la vie en couple. C'est un mythe, et cela fait mal lorsqu'on découvre que nous n'avons le contrôle de rien. Mais il ne faut pas s'en accabler, cette impuissance est notre lot à tous, comprenons qu'il n'en a jamais été autrement et qu'on n'a d'autre choix que d'accepter et continuer de faire de notre mieux.
Matt : "Je suis aujourd'hui dans une situation délicate. Je l'aime, mais la drogue l'a rendue tellement méchante et hors de la réalité que je sais que je dois me tenir à distance."
En effet il n'est pas possible de faire quelque chose de constructif avec elle en ce moment. Il faut espérer qu'elle reçoive des soins (hospitalisation) il me semble quand elle sera prête pour ça.
Matt : "Elle a dit à sa mère que je la harcelais alors je ne veux plus avoir le moindre contact."
Oui c'est extrêmement dur d'assister à ça impuissant. Tu as fait ce qu'il faut et tu comprends que tu dois d'abord retrouver ton équilibre et que tu ne peux rien faire de plus. C'est bien, tu es lucide. Accroche-toi, nous voyons combien c'est difficile mais il n'y a pas d'autre choix que de prendre les difficultés dans l'ordre et les résoudre peu à peu au rythme que nous pouvons.
Matt : "Juste un aperçu de la façon dont la drogue peut changer les gens et le tournant dramatique que cela peut engendrer chez certaines personnes fragiles."
Oui oui, une personne fragile peut rapidement être profondément perturbée par la prise de drogue. Tu as raison de le signaler, ce qui est important c'est de donner une information équitable sur la drogue et c'est ce que tu essayes de faire par ton témoignage. continue de dire la vérité, et évite les raccourcis du genre "la drogue a fait ceci ou cela", ainsi une meilleure compréhension en émergera et cela pourra éviter sans doute à certains lecteurs des déconvenues avec la
MD et autre. Essaye aussi d'éviter les généralisations, comme tu l'as toi-même remarqué, elle était fragile. Ce qui est peut-être mon cas ou le cas de tout lecteur qui vient ici en se croyant invulnérable, mais quand même, nous avons tous compris ici en tant qu'observateurs ou consommateurs que l'alarmisme ne peut pas aider à éviter les pièges. Nous pensons qu'une information la plus juste possible où plusieurs regards sont permis, est bien plus utile pour les lecteurs.
Matt : "Si vous avez des conseils sur ce que je peux faire de plus"
De bonnes pensées pour elles, je suis personnellement convaincu que ce n'est pas inutile et que nos pensées d'amour finissent un jour ou l'autre par atteindre leur cible positivement. Bien entendu c'est de l'ordre d'une conviction personnelle, mais c'est ma réponse à ta question.
Matt : "Il ne me reste plus qu'à faire mon deuil"
Faire le deuil du mythe que nous possédons notre destinée. Qui sait peut-être que tu la reverras dans de meilleures circonstances plus tôt que tu ne crois. Mais en effet renoncer à avoir du pouvoir sur cette situation est nécessaire si tu veux guérir. Le deuil d'une certaine relation oui, mais pas le deuil de l'amour
Dernière modification par Syam (09 juin 2015 à 10:09)