Mellony : "En revanche, dans mon esprit, si je commence à me dire, tiens, je vais m'en taper une petite avant d'aller bosser car j'aime ça et sans aucun objectif (en plus toute seule, dans mon coin), ça me fait appréhender."
T'en taper "parce que tu aimes ça sans objectif", c'est DEJA ce que tu fais, le fait d'y mettre un prétexte n'est pas une protection contre l'addiction, c'est une protection contre ton propre sens critique!
C'est pourquoi je te dis, chercher des prétextes du genre le boulot ou les 10 kilos, c'est bien plus dangereux que la coco elle-même. Ca t'enlève ta capacité de réfléchir à ce que tu fais, tu te prive toi-même de ton sens critique en croyant de protéger contre les risques, tu te prives de ta bouée de sauvetage! Car après ton gros projet il y aura un autre gros projet et après les 10 kilos, il y aura d'autres soucis, les prétextes c'est pas un problème de les trouver c'est le domaine sur lequel tous les humains brillent par dessus tout! De la même façon que tu te protèges contre ton bon sens aujourd'hui en l’annihilant avec ces prétextes, de la même façon tu le feras aussi demain. Non seulement cette approche n'est pas une protection contre l'addiction, mais c'est même la façon dont tous ceux qui arrivent à l'addiction on construit leur addiction, en s'enlevant toute chance de réaliser ce qu'ils font avec leur esprit critique.
Donc avant de prendre un rail, ne cherche plus de prétexte, demande-toi si tu veux du plaisir à crédit ou si tu veux obtenir le plaisir par tes propres efforts. Cette question suffira. N'aies pas peur que la réponse soit "oui". Si la réponse à cette question est "oui", alors les faux prétextes ne permettront jamais de t'en protéger, de la même façon qu'on ne peut pas se protéger d'un coup de pelle avec de la fumée.
Tu as conscience que poser la limite à "occasions spéciales entre amis" est le dernier garde-fou avec la
CC. Et que tu l'as déjà franchi. Bon maintenant que vas-tu faire? Si tu dois sombrer je te le dis : tu as bien plus de chances de t'en sortir par une prise de conscience en regardant la réalité plutôt qu'en la maquillant. Donc poses-toi la question la vraie et si la réponse est "oui je veux ce plaisir à crédit", prends-le et régale-toi. En étant claire avec toi-même tu sauras exactement quoi faire quand tu trouveras que le jeu n'en vaut pas la chandelle. Mais si tu ruses avec toi-même, tu ne pourras pas sortir si facilement du piège, c'est une autre paire de manches.
Molly : "Peut être parce que j'ai toujours eu une vision de plaisir = culpabilité ?"
Ce n'est pas une fatalité, ce n'est pas parce qu'on fait une erreur aujourd'hui qu'on est censés la reproduire à vie. Tu peux te soigner! Je veux dire se tromper est une chose qu'on peut soigner avec patience et bienveillance, et découvrir qu'avoir du plaisir est ton droit et même un des objectifs tout à fait raisonnables d'une vie humaine, c'est possible! Jouir sans culpabiliser, c'est aussi possible!
Molly : "Et je regrette de passer à tes yeux pour quelqu'un qui lit sans comprendre"
Allons Molly, j'ai été un peu cavalier mais tu as vraiment réellement fait obstruction à ce qui t'a été expliqué, en lisant ton précédent message tu verras bien que je ne dis pas des salades.
Molly : "Je ne cherche pas une license à consommer"
Si Molly et la preuve est donnée dans la question que tu poses juste après :
Molly : "je souhaitais simplement savoir si d'autres personnes avaient été dans le même cas."
Tu le sais déjà : tous les addicts ont commencé comme ça. Donc il y a beaucoup de gens dans ta situation.
Molly : "Je vais raconter un peu ma vie mais j'ai toujours été l'archétype de la fille ultra sage"
J'adore c'est trop mignon. Ne change rien, mais être une "fille sage", ça veut pas dire s'interdire le plaisir. Ca veut seulement dire en contrôler la manifestation avec une retenue adaptée (et parfois coquine)
Molly : "et depuis que je suis gamine on me ressasse que les drogues c'est le MAL ABSOLU, qu'y toucher c'est faire une croix sur sa vie"
Oui on m'a dit pareil c'est exactement pour ça que je me suis dépêché d'essayer les drogues avec un soin méticuleux.
Molly : "Et je me demandais s'il existait des témoignages de personnes qui ont une conso raisonnable, ponctuelle et qui le vivent bien."
Il y en a plein! Mais ceux qui y parviennent sont ceux qui ne cherchent pas d'excuse, et qui savent se regarder en face lorsqu'ils décident de se faire plaisir avec de la
CC ou autre chose. Je ne veux pas t'empêcher de snifer, personne ne peut t'en empêcher. Je veux te donner un maximum de chances d'être une droguée heureuse, capable d'avoir du plaisir quand elle veut et capable aussi de s'abstenir quand elle veut et d'être heureuse dans les deux cas. Bon tu te traines quelques casseroles pour y arriver, mais avec un peu de franchise, rien d'insurmontable!
Molly : "j'ai sûrement tort dans ma manière initiale d'avoir considéré les choses."
Personne ne te le reproche, comment pourrais-tu avec si peu d'expérience connaître tous les mécanismes vicieux qu'on nous amis dans le crâne? C'est pour ça que tu es venue poser la question à des gens plus expérimentés non? Donc voilà , accepte la réponse maintenant, elle est pas parfaite, mais elle est issue d'une observation plus longue.
Molly : "j'ai des effets certes"
Oui et tu les décris très bien : "en vrai j'en ai plus ENVIE que BESOIN." C'est un effet.
Comme la société t'as mis dans le crâne des conneries sur les drogues, et que tu ne vois pas d'éléphants roses ni de flash "meilleur que le sexe", tu penses qu'il n'y a pas d'effet et précisément à cause de ça (des conneries qu'on t'a racontées) tu es incapable de voir le vrai danger. C'est toujours la même histoire. C'est pour ça qu'il faut parfois donner des coups de pieds dans la fourmilière. Que dois-je faire? Il faut bien dire les choses!
Bon maintenant que cela a été mis à plat et que tu sais reconnaître les casseroles que tu te traines et qui diminuent beaucoup tes chances d'être une consommatrice raisonnée et heureuse -du moins à court terme et même à long terme si tu ne changes rien-, on peut, si tu veux, puisque tu ne pourras plus t'en servir d'excuse, discuter de tous ceux qui consomment de façon raisonnée et sont heureux comme ça. C'est effectivement possible avec toutes les substances et il y en a des milliers.
Mais qu'on soit bien d'accord :
Un rail tous les jours pour aller bosser n'est
pas être raisonné Consommer en se cherchant des excuses n'est
pas être heureuxCa me semble l'évidence même non? Alors puisque pour l'instant tu n'es ni raisonnée ni heureuse, tu n'atteindras pas l'objectif en continuant avec la même méthode qui t'a menée là où tu es.
Dernière modification par Syam (24 juillet 2015 à 16:17)