Appel à  témoignages : rester occasionnel avec l'Héroïne

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Skenman homme
Nouveau Psycho
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Syam,

Selon la tradition la plus répandue, les Sirènes étaient des êtres symbolisant les âmes des morts, figurés d'abord en oiseaux à  tête humaine elles charmaient les hommes de leurs chants mélodieux pour les entrainer vers une vaste prairie, couverte des ossements et de chairs desséchées des infortunés marins qui les avaient précédés, et ils y périssaient bientôt...
Certains de tes messages sur PA me font penser à  des chants de sirènes en effet... Des kilomètres de phrases qui philosophent et se perdent en conjectures.

Tu dis: "je t'ai présenté mes croyances", ou encore, "je crois très sérieusement en la supériorité de la vérité sur l'obscurantisme, non pas pour sauver des vies, mais en tant qu'aspiration supérieure et sacrée de l'humain."

La recherche de vérité, pour moi, bah ça sent la dérive sectaire à  plein nez...

Les sectes et autres pseudo religions chassent sur les terres de la toxicomanie. Elles savent qu'elles pourront y trouver des personnes vulnérables et elles les "enlèveront".

Bref, j’arrête de faire mon gros réac'!! Ne prends pas trop au sérieux mes messages Syam, je te taquine plus qu'autre chose ;-)

Bon vent sur les mers agitées de PA!!

Dernière modification par Skenman (28 août 2015 à  23:21)


Sub Bass

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Syam homme
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
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La dérive sectaire... Si je connaissais une secte qui a les idées que j'ai présentées ici, ça m'intéresserait :)
Je passe sur le manque d'élégance de ta sophistique qui commence par m'assassiner de ton mieux pour finir en disant que tu taquines pour que je ne puisse rien répondre. Il n'y a rien à  répondre de toutes façons vue que finalement tu n'as rien à  dire pour défendre ta théorie mortifère de la "diabolisation irrationnelle souhaitable"... à  part critiquer mesquinement mon style! D'autant plus curieux que sur ce fil de discussion, je ne dis pratiquement rien, demandant justement aux autres de raconter. M'enfin après avoir fait passer mon rationalisme cartésien pour une dangereuse religion qui vient recruter sur PA... Tu es pas à  une contradiction près!  Si on revenait au sujet d'origine et laissait la parole à  ceux qui ont un témoignage à  ajouter?

Dernière modification par Syam (28 août 2015 à  23:56)


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noibé homme
Psycho sénior
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786 messages
Bonsoir à  tous
Laisser tomber,faites table rase et vous prenez plus la tête,c'est du temps perdu pour vous deux, du stress et autres merdes bref ça vaut pas le coup de vous bouffer le nez tous les deux d'autant que vous savez écrire des posts ou messages(jsuis vieux moi le vocabulaire informatique et tout c'est pas ca !!!!!, )bref vous savez super bien écrire notamment toi Syam ,même  si toi aussi Skennman,ça fait penser ton pseudo a un genre super héros,avec cape en nylon orange, bottes plastique bleues,tête short avec logo Skenman sur la poitrine le tout bien rouge, manque plus qu'une perruque style coupe époque Starsky et hutch !!!sape comme ca t'en impose et t'entends des qu'un mec sur ma ville commence a en chier sa race a cause du manque tu t'envoies, t'arrive en 2 min chez le mec et la en 30 secondes tu lui fais un taquet bien baleze  et quand le mec a fini de se gratter comme un ouf et partout et qu'il est moins rouge comme une pivoine il te dit :ah, tu m'as sauvé Skenman !! Mais toi tu t'envole déjà  vers d'autres aventures !!,
Non sérieux soyez plus stériles et serrez vous la pince les amis, et on reproduit plus ce genre de schéma conflictuel.
Allez je suis sur qu'avec un peu de bonne volonté ca va aller, lancez vous!!

Vous pourriez me dire de me mêler de mes affaires mais si vous me connaissiez en vrai vous sauriez que je suis sincère et si j'apprécie de parler avec quelqu'un,que ca soit d'un ordi ou en vrai c'est aussi fort car on peut mettre son âme à  nu par exemple sur ordi, en écrivant à  l'ancienne avec stylo ou en discutant ca revient au même !!!,je vous assure que j'aurais les mêmes réactions si je vous avais physiquement en face de moi
Bref je ne cherche en aucun cas à  faire du mal ou mettre mal à  l'aise qui que ce soit !!!,
Je cherche juste à  donner le petit coup de pouce qui enfouira l'embryon de dispute durable qui tourne autour de vous depuis un moment .......je me suis déjà  précédemment pris la tête à vec quelques personnes et ca n'est que du négatif rien n'en ressort de bien et soit vous laissez ces conneries derrière et allez de l'avant en conservant des rapports amicaux.manque juste un peu de bonne volonté chacun et c'est reparti!
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Vive Super Skenman ! / Away

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Skenman homme
Nouveau Psycho
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Syam, je suis un vrai français, j'aime les débats à  la Polac!! Être d’accord et se faire de gentils compliments à  longueur de page c'est pas mon truc. Mais tu as raison, laissons la discussion reprendre après cette petite joute verbale à  l’ancienne ;-) Salute!!

Noibé, merci tu m'as permis de bien commencer ma journée, j'ai bien ri en m'imaginant en cap et moule bite fluo!!

Aller, je m'envole pour d'autres cieux, pompe sous le bras, avec de gros filtres toupie propulseurs aux pieds pour aller sauver ceux/celles qui en ont ras la cup. Ça va piquotter mon pote, ça va piquotter grave!!

Skenmannnnnnnnnnnnnnnnnn ♪♪♪ ♪♪♪ ♪♪♪

Sub Bass

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Syam homme
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
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Salut à  toi Skenman, et merci à  toi Noibé pour les compliments, effectivement s'il y a quelqu'un dont la sincérité n'est pas mise en doute c'est bien toi.
Mais ne t'en fais pas je n'ai ni colère ni aigreur d'estomac, je suis juste comme Skenman, j'accueille avec autant de joie la contradiction ou la joute verbale que le reste. Tous les rôles sont bons à  jouer pourvu de ne pas s'y attacher. Skenman est mon pote, s'il avait été une personne trop sensible j'aurais laissé tomber l'argutie (vois comment j'ai fais avec Sans Thé ; quand j'ai vu son caractère j'ai pas insisté, ça sert à  rien de blesser les gens, je lui ai laissé le dernier mot). Donc je voyais bien que Skenman s'amusait et me chauffait gentiment : s'il voulait tester ce qu'il y avait derrière ma démarche, il fallait peut-être bien tout ce foin pour comprendre wink
Pour le hors sujet je ferai un signalement demain, voir si un modo aurait un minute pour le spliter.

Dernière modification par Syam (29 août 2015 à  10:24)


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FineCorde homme
Space Cowboy
Inscrit le 21 Apr 2015
40 messages

Skenman a écrit

Mouai, moi je lis beaucoup de choses sur ces posts (du vrai, du naïf, du faux) mais je suis bien septique sur l'utilité de cette discussion...

Je me demande ce que tu cherches Syam?

Pour moi c'est simple: ESSAYER L'HERO C'EST JOUER A LA ROULETTE RUSSE.

Ma remarque te semblera certainement pour le moins manichéenne mais pour moi les gens qui réfléchissent à  essayer l'hero doivent bien comprendre qu'il y a une très très forte probabilité pour que leur vie soit profondément et durablement changée.

Tu ne seras peut être pas d'accord mais je pense qu'avec cette discussion sur "rester occasionnelle avec l'hero", tu tentes les gens qui hésitent. Non?

Je sais de quoi je parle niveau héro puisqu'il y a + de 20 ans, j'ai essayé pour voir...
Pendant 1 an, je disais à  tout mon entourage au courant que tout cela resterait bien sur occasionnel...
20 ans plus tard, l'héro a profondément et durablement changée ma vie. La came, une fois qu'on y a gouté, c'est un peu comme un mariage. Un mariage pour le meilleur et surtout pour le pire...

Alors la dope c'est du plaisir très intense (là  aussi je sais de quoi je parle puisque j'ai bien connu la BLANCHE) certes mais c'est surtout BEAUCOUP BEAUCOUP de grosses galères et une santé (si précieuse) lourdement endommagée.

Alors tu penseras peut être que je ne suis qu'on vieux con aigri mais peu importe, je citerai pour finir le grand Serge:

"Aux enfants de la chance
Qui n'ont jamais connu les transes
Des shoots et du shit
Je dirai en substance
Ceci

Touchez pas à  la poussière d'ange
Angel dust en
Shoot ou en shit
Zéro héro à  l'infini"

S.

PS: une pensée aussi pour mon meilleur pote à  qui l'héro a couté la vie, a 35 ans, laissant femme et enfant.

Je n'ai pas attendu le poste de Syam pour penser que je pouvais consommer irrégulièrement personnellement. Je suis loin de trouvé que ce poste est une incitation à  en prendre pour ceux qui hésitent, c'est aller un peu trop loin dans l'extrapolation à  mon sens sans vouloir te critiquer ni te manquer de respect hein.

De plus ce n'est pas le sujet ! On m'a récemment demander quels étaient mes petites règles quand j'en prenais (enfin "petites", est un bien faible mot), jamais je ne dirais que ces limites que je m'impose permettent à  100% d'éviter de tomber dedans, au contraire la 1ère chose que je me suis toujours dit est que je ne suis pas plus fort que le produit et donc qu'il faut rester extrêmement prudent vis-à -vis de l'héro !

Et puis merde, Syam c'est un mec de super bon conseil, qui ne te juge pas. Je vois pas en quoi ses réflexions font sectaire, bien au contraire, elles sont peut être bien différentes de la normale, un brin novatrice (attention je ne dis pas être d'accord avec toutes), mais ce n'est pas une raison pour le taxé de religieux sectaire ^^... Je trouve dommage de décrédibiliser quelqu'un d'aussi actif sur le forum qui n'en est pas à  ses premiers essais, et qui plus est donne de très bon avis et conseils.

Bref salut salut :). (Libre à  vous de penser que je suis un gourou de sa secte après tout haha !)

Dernière modification par FineCorde (29 août 2015 à  16:23)

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Syam homme
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
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3358 messages
Et non Finecorde, tu ne peux pas encore être un gourou de la secte vu que "attention je ne dis pas être d'accord avec toutes"... Et oui avec moi tu dois être d'accord avec chaque parole et chaque virgule wink

Syam le (quand?)gourou!

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kevin90
Nouveau Psycho
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62 messages
Mon avis est que si aime trop une drogue peu importe laquelle bas faut savoir abandonner. Vaudrait sans doute mieux consommer une dope qu'on aime, mais pas de trop car a un moment ça risque de déconner. Bref juste pour dire si une drogue vous correspond à  100% taillé votre route et faite le choix d'une ou plusieurs drogues, qui vous correspond mais moins et les risque sera je pense diminuer.

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Exterminaleurre
Banni
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Perso' je n'ai jamais connu quelqu'un qui se défonçait occasionnellement à  l'héro, une fois dedans, bin t'es dedans selon moi... Mais après ça doit dépendre de la force mentale de tout à  chacun(e)... Jamais facile de se dire "NON !" face à  son addiction préférée... sad Je vois comment j'ai du mal à  me passer d'amphét', quand je consommais de la Cc en IV c'était tellement bon, je vois comment l'héro met carrément 10 fois plus en jouissance ceux qui en prennent. Donc pas vraiment convaincu par le côté occasionnel du prod'.

"L'enfer c'est les autres"

---Les gens normaux communiquent entre eux par la parole, les fous n'ont pas besoin ils se comprennent mieux sans !---

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Syam homme
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
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Non mais le sujet de ce fil de discussion est pas de convaincre du "côté occasionnel du prod", et il n'est pas non plus de donner votre avis genre "moi je pense que c'est impossible". L'objet ici est de donner la parole à  ceux qui le font. Si vous pensez que c'est impossible, ça n'empêche pas un grand nombre de personnes d'utiliser effectivement l'héroïne une fois, ou plusieurs fois, ou régulièrement, sans pour autant devenir dépendants.

Les statistiques sont claires : parmi les utilisateurs d'héroïne, seule une minorité devient dépendante.
Si vous pensez que c'est impossible, ben cela n'empêche pas que c'est le cas. Je me demande moi si vous n'êtes pas juste victime du matraquage de désinformation au sujet de l'héroïne.

Alors encore une fois mon but est pas de dire que c'est sans danger ou de dire qu'on peut essayer impunément, mais je demande qu'on arrête de contester un fait pourtant avéré : l'existence d'utilisateurs non dépendants, le fait que nombre d'utilisateurs ne deviendront jamais dépendant... Que vous pensiez ou non que c'est possible, ils existent! Et j'aimerais connaître leur expérience pour la comprendre!

Voyons ce qui se passe aux US au début des années 2000, ce qui n'est pas forcément représentatif de ce qui se passe chez nous aujourd'hui, mais est utile à  notre réflexion :

The fact that heroin use is so rare -- involving, according to the government's data, something like 0.2 percent of the U.S. population in 2001 -- suggests that its appeal is much more limited than we've been led to believe. If heroin really is "so good," why does it have such a tiny share of the illegal drug market? Marijuana is more than 45 times as popular. The National Household Survey on Drug Abuse indicates that about 3 million Americans have used heroin in their lifetimes; of them, 15 percent had used it in the last year, 4 percent in the last month. These numbers suggest that the vast majority of heroin users either never become addicted or, if they do, manage to give the drug up. A survey of high school seniors found that 1 percent had used heroin in the previous year, while 0.1 percent had used it on 20 or more days in the previous month. Assuming that daily use is a reasonable proxy for opiate addiction, one in 10 of the students who had taken heroin in the last year might have qualified as addicts. These are not the sort of numbers you'd expect for a drug that's irresistible.
True, these surveys exclude certain groups in which heroin use is more common and in which a larger percentage of users probably could be described as addicts. The household survey misses people living on the street, in prisons, and in residential drug treatment programs, while the high school survey leaves out truants and dropouts. But even for the entire population of heroin users, the estimated addiction rates do not come close to matching heroin's reputation. A 1976 study by the drug researchers Leon G. Hunt and Carl D. Chambers estimated there were 3 or 4 million heroin users in the United States, perhaps 10 percent of them addicts. "Of all active heroin users," Hunt and Chambers wrote, "a large majority are not addicts: they are not physically or socially dysfunctional; they are not daily users and they do not seem to require treatment." A 1994 study based on data from the National Comorbidity Survey estimated that 23 percent of heroin users ever experience substance dependence.

Traduction :

Le fait que l'héroïne soir si rare, avec selon les données gouvernementales quelque chose comme 0.2 % de la population US en 2001, suggère que l'attraction que représente le produit est bien plus limitée que ce qu'on nous fait croire. Si l'héroïne est si géniale, pourquoi représente-t-elle une si petite partie du marché de la drogue? Le canabis est 45 fois plus populaire. Le NHSDA indique que 3 millions d'américains ont utilisé l'héroïne dans leur vie, parmi eux, 15% l'ont utilisée l'année passée, 4% le mois passé. Ces chiffres suggèrent que la VASTE MAJORITE des utilisateurs d'héroïne ne sont jamais devenus dépendants, ou, si ils l'ont été, se sont débrouillés pour s'arrêter. Une étude à  la fin du lycée a trouvé 1% des élèves ayant utilisé l'héroïne l'année passée, mais seulement 0.1% qui l'ont utilisée plus de 20 jours le mois passé. En supposant que l'utilisation quotidienne est une bonne indication de dépendance, seulement un dixième de ces étudiants ayant pris de l'héroïne dans l'année seraient dépendants. Ce n'est pas le genre de chiffres auxquels on s'attend quand on présente une drogue qui serait "irrésistible"!
Ces études effectivement excluent certaines populations chez qui l'usage est plus répandu et parmi lesquelles un plus grand nombre d'utilisateurs sont probablement à  considérer comme dépendants. Il n'y a pas les populations de sans domicile, de prisonniers, de résidents des programmes de traitement, et en même temps il n'y a pas les truands ni ceux qui ont décroché. Mais même dans la population totale des consommateurs, le taux estimé est loin de correspondre avec la réputation de l'héroïne. En 1976, une étude par les chercheurs sur la toxicomanie L.G.Hunt et C.D.Chambers estimait qu'il y avait 3 ou 4 millions de consommateurs aux Etats-Unis et que peut-être 10 pourcents étaient dépendants. "De tous les consommateurs actifs d'héroïne", H et C écrivent que "une large majorité ne sont pas dépendants, ils n'ont pas de problème physique ou social, ils ne sont pas des utilisateurs quotidiens et ils ne semblent pas avoir besoin de traitement". Une étude de 1994 basée sur les données du NCS estimait que 23% des utilisateurs d'héroïne finissent par faire l'expérience de la dépendance.

Pardonnez-moi, mais ces chiffres sont ceux d'agences américaines qui ne sont pas du tout soupçonnées de minimiser la gravité de l'usage d'héroïne! Il y a aussi tellement de contre-exemples qui ont prouvé qu'il est possible de rester occasionnels durant des années... Donc je vois juste pas à  quoi rime de venir ici affirmer que c'est impossible de rester occasionnel avec l'héroïne - ça a pas de sens.

Il y a beaucoup d'autres études citées dans le document :
http://reason.com/archives/2003/06/01/h
(copie : https://drugs-forum.com/forum/showthread.php?t=65419 )
Je ne suis pas forcément d'accord avec toutes les interprétations non plus, la rigueur n'est pas toujours au rendez-vous et peut donner une vision trop optimiste dans cet article à  mon avis (mais peut-être suis-je trop prudent).

Maintenant à  partir de tous ces chiffres, pour le moment, il est impossible d'évaluer la part d'occasionnels qui parviennent à  ne pas devenir dépendants. Parce que les chiffres cités incluent ceux qui ont essayé une seule fois (donc n'ont jamais été occasionnels) - du coup les occasionnels existent, ils sont nombreux de toute évidence, mais on ne sait pas quelle proportion parviendra à  rester occasionnelle sans jamais devenir dépendante. Je ne désespère pas de trouver des études plus explicites, j'ai divers pdf à  lire, en tout cas il est impossible avec tous les documents que j'ai pu lire sur le sujet de tirer une information rassurante pour une consommation occasionnelle et je n'ai jamais eu comme objectif ici de rassurer sur un tel usage, seulement de renseigner en espérant que cela pourra aider certains qui veulent rester occasionnels à  connaître un peu les mécanismes. Je continue de consulter tous ces documents majoritairement en anglais en vue d'un article éventuel. Mon objectif ici pour le moment est seulement de donner la parole à  ceux qui parviennent à  rester occasionnels durablement et d'essayer de comprendre leur approche, leur expérience etc. Et aussi ceux qui ont essayé juste une fois.

Supposons que le chiffre de 75% (le plus pessimiste sur les études US que j'ai consultées) soit juste. Jusqu'ici je partais du principe que parmi les 75% qui essayent mais ne deviennent jamais dépendants, la grande majorité essayait juste une fois ou deux. Curieusement, nous avons eu pas mal de témoignages d'occasionnels, mais très peu de témoignages de personnes qui ont essayé juste une fois ou deux et n'ont jamais recommencé - cela veut-il dire qu'il y a plus d'occasionnels que ce que je crois parmi les 75% (ou plus) qui essayent mais ne deviennent jamais dépendants? Impossible de tirer une conclusion pour le moment, mais après tout, c'est à  envisager.

Par contre il est possible d'évaluer clairement que parmi ceux qui essayent au moins une fois, seule une minorité tombe dans la dépendance, entre 10 et 25% selon les sources plus ou moins optimistes aux US. Vus les problèmes causés par la dépendance, il est hors de question de dire ici qu'essayer est sans risque, mais il faut quand même relativiser!

Dernière modification par Syam (30 août 2015 à  22:39)


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Exterminaleurre
Banni
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Vu comme ça Syam effectivement ça me donne envie de retirer mon opinion. Surtout que l'héro j'ai jamais essayé je ne sais absolument rien de ce produit à  part peut-être que la blanche est la plus forte et dangereuse si ceux qui s'en envoient ne savent pas doser. Mais encore je ne suis pas sûr de ce que j'écris car avec les grades (A+.. Etc...) seuls ceux qui connaissent le produit savent de quoi ils parlent, ce qui n'est pas mon cas...

N'y vois aucune atteinte envers toi, mais tu n'a pas peur que tes post donnent des idées à  ceux/celles qui ont toujours résistés à  essayer "une fois" et qui n'entreront peut-être pas dans tes statistiques des consommateurs occasionnels ?? Et là  j'avoue que c'est mon cas... Sauf que... Mon post du dessus est clair, c'est mon quotidien et ça fait +10 personnes (je prend pas en compte ceux qui nient en prendre mais qui le font quand même) qui en consomment quasiment tous les jours... Ils ont presque renoncés à  la bonne weed et au zet' pour leur brune pourrie !

Tu es d'origine orientale si j'ai bien jugé l'inscription sous ton pseudo non ? Donc tu devrais savoir qu'il ne faut pas toujours croire aux statistiques, surtout des ricains... :) Après je ne remet pas du tout ta parole en question, c'est encore mon opinion, mais ce n'est pas ce que tu attends de ton thread... Alors il vaut peut-être mieux que je m'évapore je ne suis pas concerné par le sujet. Mais je me sentais quand même obligé d'apporter mon avis..

drogue-peace

Dernière modification par Exterminaleurre (30 août 2015 à  22:42)


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Syam homme
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
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Exter : "Mais je me sentais quand même obligé d'apporter mon opinion."

Oui comme beaucoup qui ont fait comme toi! Mais ce n'est pas un microtrottoir ici, c'est un fil de discussion pour regrouper des témoignages utiles à  la compréhension d'un phénomène.

Ceci dit ton avis dans l'absolu m'intéresse, je réfléchis à  toutes les objections - c'est juste que c'est ingérable si tout le monde donne un avis au lieu de respecter l'évolution de ce travail, d'autant que les mêmes objections ont déjà  été données plus haut.

Exter : "Donc tu devrais savoir qu'il ne faut pas toujours croire aux statistiques, surtout des ricains..."

Ben sur ce sujet précis, j'aurais plus tendance à  croire que s'ils disent 77% qui n'y tombent pas, la vérité est peut-être au-dessus, vue la propagande anti-H qui règne là -bas... Mais bon on va partir de l'hypothèse que c'est une approximation et non une information. Quand j'étais gamin, j'étais déjà  intéressé par ce sujet, les bouquins même les plus alarmistes à  ce propos donnaient à  peu près les mêmes chiffres en France (1/4 qui sombre), mais je n'ai plus les sources.

Exter : "tu n'a pas peur que tes post donnent des idées à  ceux/celles qui ont toujours résisté à  essayer "une fois" et qui n'entreront peut-être pas dans tes statistiques des consommateurs occasionnels ?"

J'ai déjà  répondu en détail plus haut donc je ne reviens pas sur cette question. Mais toute information peut être mal utilisée, ce n'est absolument pas ma recommandation d'essayer ni une fois ni occasionnellement.
(Quoique parfois il m'arrive de voir évoluer des gens qui n'ont rien de mieux à  faire que gâcher la vie des autres et tirer la couverture à  eux sous tous les prétextes possibles, qui restent quand même toujours malheureux et frustrés, et parfois il m'arrive de me dire que s'ils essayaient l'H ça ne pourrait que faire du bien, mais bref...)
En même temps les gens s'en fichent de ma recommandation...

Dernière modification par Syam (30 août 2015 à  22:56)


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Exterminaleurre
Banni
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Mais qu'est-ce qui peut bien te pousser à  lancer cet appel à  témoignage ? thinking

Tu en prend ou tu as l'intention d'en prendre ? 

Il est vrai qu'à  aucun moment quelqu'un ou toi-même à  écrit "essayez vous verrez c'est cool, on devient pas accros"... Il est vrai que je ne sent pas d'incitation à  la consommation, je dis juste que ça peut changer une personne facilement influencée/influençable qui s'est toujours refusé à  cette drogue mais qu'en lisant certains de vos messages et statistiques ils/elles se diront "bah après tout ça n'a pas l'air si méchant que ça, allez demain j'en achète pour voir !"... Personne qui finira peut-être ses jours dans une overdose, ou en HP... On a des témoignages édifiants et poignants sur d'autres thread ici là -dessus.
Je sais pas.. Je suis interpelé par ta démarche, pas choqué pour autant, les gens peuvent faire ce qu'ils veulent, ils sont libres...  Il faut savoir se contrôler et dire fache-non-non quand il le faut...

Dernière modification par Exterminaleurre (30 août 2015 à  23:05)


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Syam homme
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
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Comme j'ai déjà  répondu plus haut à  toutes ces questions, je ne sais pas si c'est très utile de me répéter. Si une personne en voyant qu'il n'y a qu'une chance sur 4 (ça fait quand même une putain de chance sur 4) en conclue que "c'est bon je peux essayer", je sais pas quoi dire, je peux pas lui offrir un cerveau mais bref ... sad
Et à  côté de ça ceux qui restent occasionnels sont peut-être super content d'avoir essayé... Y'a des témoignages éloquents sur le lien que j'ai donné (en anglais). Je veux dire comme moi qui bois du vin occasionnellement une ou deux fois par mois, j'adore ça et je vois pas pourquoi je devrais arrêter sous prétexte que 15% finissent alcooliques... Y'a quelques différences, mais à  part un pourcentage un poil plus élevé, des aprioris sociaux et une interdiction légale, quoi d'autre finalement?
"Les gars n'essayez JAMAIS la bière : vous allez forcément devenir alcoolique" (une chance sur 7 c'est 100% avec un peu de propagande) Je sais pas quoi dire, est-ce qu'on peut essayer de juste donner de l'information et prendre les gens pour des êtres intelligents au lieu de supposer que tout le monde est con et que donc il faut mentir pour les aider? Moi désolé mais je suis pas votre raisonnement qui me fatigue, ça me lamine de voir cette manière de penser qui consiste à  dire qu'il faut prendre les humains pour des imbéciles crétins qui n'ont pas le droit de connaître la réalité des faits parce que ça "pourrait leur permettre de choisir librement ce qu'ils veulent faire" - oh mon Dieu! Quel blasphème d'être libre, de choisir de prendre des risques pour soi! -... Faut-il interdire aussi le saut à  l'élastique? Le ski? Je crois que les adeptes de l'interdiction ne seront jamais satisfaits, même quand tout sera interdit, ils auront toujours de nouvelles idées pour protéger les gens contre leur dangereuse liberté!

Mais vous pouvez pas empêcher les gens d'appliquer leur liberté à  part à  les enfermer. Malgré des années de compagne de propagande manifestement mensongère sur l'héro, y'a toujours des gens qui décident qu'ils veulent essayer quand même, vos prisons seront jamais assez grandes pour accueillir tous ceux qui choisissent de faire ce qu'ils veulent au lieu de devenir des robots dociles qui font toujours tout ce qu'on leur dit! Qu'on interdise l'H c'est une chose que je trouve déjà  discutable, mais que je peux comprendre. Qu'on interdise de savoir la vérité sur ses effets sous prétexte que ça pourrait être "moins grave que ce que les gens croient" et du coup leur permettre de décider ce qu'ils souhaitent faire avec une information équitable!! Alors là , vous dépassez vraiment les bornes !! Et sur un forum "solidaire entre les consommateurs"!! (J'invente rien c'est écrit en haut là !!) On peut avoir un peu d'air SVP?? Le droit de se renseigner c'est vraiment trop demander??

Exter : "Tu en prend ou tu as l'intention d'en prendre ?"

En quoi ça te regarde? C'est ça la solidarité entre consommateurs? Surveiller l'autre pour savoir s'il est fréquentable? Tu t'es pas trompé de forum là ?

Dernière modification par Syam (31 août 2015 à  01:32)

Reputation de ce post
 
Archi d'accord et j'aime bien la comparaison avec l'alcool! C.R.A.C.K
 
Interdire afin que les gens n'ait plus à  utiliser leur cerveau et que celui ci d

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Skenman homme
Nouveau Psycho
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Exterminaleurre, merci d'avoir eu le courage d'exprimer tes doutes quant à  la pertinence de cette discussion.

Ce n'est pas chose facile car avec Syam qui connait toutes les stats, qui lit des trucs en anglais et qui noie la moindre remarque qui ne va pas dans son sens sous des énormes pavés de belles phrases "intelligentes", on n'ose pas forcement s'exprimer.

On se dit qu'avoir ne serait-ce qu'une inquiétude sur l'impact de ce genre de discours sur des personnes vulnérables, bah on n'a pas le droit. On est forcement un gros réac borné qu'a rien compris.

Bref, je laisse Syam continuer son cours et me retire sur une citation de Wild:

"C'est l'incertitude qui nous charme. Tout devient merveilleux dans la brume."

Sub Bass

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Exterminaleurre
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Ah j'étais pas le seul à  avoir eu cette impression sur la virtua-personnalité de Syam je suis rassuré, je sais encore lire entre les lignes... Quoique je n'ai toujours pas bien cerné le sens de sa démarche initiale... :)
J'aime sa façon de s'exprimer, on sent qu'il en a dans le citron quoi, j'aime les gens cultivés. Je pense qu'il n'a pas de mauvaise intention (ou alors il en a pas conscience^^) et qu'il a lancé un appel à  témoignage qui va tourner en rond sans avoir de réponses concrètes..
Il ne prend pas en compte les consommateurs d'héro à  qui il reste une conscience, qui ne souhaitent pas à  leur prochain la souffrance des manques et du sevrage, et qui se taisent...  Ils ont bien raison !!!

Essaie de dominer ton coté démagogue sans vouloir t'offenser Syam, on le sent à  travers tes phrases, c'est plutôt ça qui est un peu dérangeant je trouve... Mais sinon j'ai lu beaucoup de tes post et j'ai souvent été d'accord avec tes écrits meme si je ne m'étais pas manifesté....

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---Les gens normaux communiquent entre eux par la parole, les fous n'ont pas besoin ils se comprennent mieux sans !---

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Syam homme
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Depuis que j'ai commencé cette exploration, j'ai trouvé que pas mal de gens pensent comme moi, des criminologues, des chercheurs : comprendre ce qui permet de rester occasionnel est évidemment un outil de RdR comme j'en avais l'intuition. Extrait d'un des documents dont l'adresse m'a été donnée plus haut en lien, avec la traduction en français :

https://www.psychoactif.org/forum/img/flags/United%20Kingdom.png It is incontestable that heroin can have a devastating impact on individuals, families and the wider community. However, heroin affects people in different ways and some people, in certain circumstances, can effectively manage their heroin use so that it causes them few problems. Learning about controlled heroin use could serve to help reduce problem drug use. It is important that this fact is recognised and that constructive lessons are drawn from it.
Some people will argue that it is irresponsible to draw attention to groups of heroin users who manage to control their heroin use. The argument is that downplaying the risks will inevitably result in more widespread use and greater suffering. We would argue that in drugs prevention honesty is always the best policy. Those who are the target of drugs education are highly sensitive to exaggerated messages, and will discount these. We also think that sustaining a popular belief in the inherent uncontrollability of heroin dependence could itself have perverse consequences. Drug dependence is to some extent socially constructed – in the sense that public beliefs about drugs such as heroin determine how people actually experience them. It is possible – but not provable – that the way that public stereotypes of heroin use are deployed may help create the highly destructive role of ‘junkie’ that many heroin users occupy. In a world in which heroin is increasingly available, policy should do all that it can to undermine this stereotype. We think it a sensible and realistic policy aim to encourage users to take greater responsibility for regulating their drug use. This might involve improving popular understanding of the drug and changing the way people think about heroin use. The concept of controlled heroin use ought to be developed into an accepted treatment goal for clients of drug treatment services who are attempting to stabilise and manage their heroin use – in much the same way that controlled drinking is an accepted treatment goal for some problem drinkers. Heroin users need to be given greater awareness of the ‘using rules’ that our respondents followed to help them control their use. It is now broadly accepted in Britain that harm reduction is the ‘least worst’ option in handling drug dependence – for example, it is better for injecting drug users to have access to clean syringes than face the risks of blood-borne viruses. By the same token, policy should do all it can to discourage heroin use, but these efforts should stop short of denying information to users about strategies for reducing the risks of dependence.
Hamish Warburton, Paul J. Turnbull and Mike Hough // Mike Hough is Professor of Criminal Policy and Director of the Institute for Criminal Policy Research at King’s College London, where Paul J. Turnbull is Deputy Director and Hamish Warburton is aResearch Fellow.

https://www.psychoactif.org/forum/img/flags/France.png Il est incontestable que l'héroïne peut avoir un impact dévastateur sur les individus, familles et pour la communauté au sens large. Néanmoins, l'héroïne affecte les gens de manières différentes et quelques personnes, en certaines circonstances, peuvent efficacement s'arranger avec leur consommation pour qu'elle ne leur cause que peu de problèmes. Apprendre à  propos de la consommation contrôlée peut servir à  réduire le risque pour les utilisateurs. Il est important que ce fait soit reconnu et d'en tirer des leçons constructives.
Certaines personnes argumentent qu'il est irresponsable d'attirer l'attention sur des groupes d'utilisateurs d'héroïne qui parviennent à  contrôler leur consommation d'héroïne. L'argument est qu'en minimisant les risques, il en résultera automatiquement plus d'usage et plus de souffrance. Nous répondrions à  cela que dans la prévention contre la drogue, l'honnêteté est toujours la meilleure politique. Ceux qu'on "éduque" à  propos des drogues sont extrêmement sensibles aux messages d'exagération et ils vont les rejeter. Nous pensons aussi que maintenir une croyance populaire comme quoi il y a une impossibilité de contrôle inhérente au produit avec l'héroïne peut avoir des conséquences perverses. La dépendance à  la drogue est dans une certaine mesure une création sociale - dans le sens où la réputation d'une drogue détermine la façon dont les gens vont effectivement en faire l'expérience. Il est possible -mais pas démontrable- que la façon dont les "clichés" sont diffusées pousse à  la formation d'un rôle de "junkie" particulièrement destructeur que beaucoup de consommateurs d'héroïne endossent alors. Dans un monde dans lequel l'héroïne est de plus en plus disponible, la politique devrait être de faire ce qui est possible pour mettre fin à  ces "clichés".
Nous pensons qu'une politique sensible et réaliste aurait pour objectif d'encourager ceux qui sont consommateurs à  prendre leurs responsabilités pour réguler leur consommation. Pour cela il serait bénéfique d'avoir une meilleure compréhension de la drogue par le public et un changement des stéréotypes de pensée à  propos des utilisateurs d'héroïne. Le concept de consommation contrôlée a besoin d'être reconnu comme un objectif possible du traitement, pour les patients qui essayent de stabiliser de maitriser leur propre consommation dans les services qui traitent les addictions - exactement de la même façon qu'on apprend à  des buveurs à  reprendre le contrôle de leur consommation d'alcool.
Les consommateurs d'héroïne devraient être mieux avertis sur les "règles d'utilisation" que nos sujets d'étude ont suivies et qui les ont aidés à  garder leur consommation sous contrôle.
Il est désormais pleinement admis en Grande Bretagne que la réduction des méfaits de la dépendance à  la drogue, est la "moins mauvaise" option comme gestion politique - par exemple il est mieux pour les consommateurs injecteurs d'avoir accès à  des seringues propres, que de prendre le risque de se contaminer par des virus. De la même façon, la politique devrait être certes de décourager la consommation d'héroïne, mais cette politique de découragement ne doit pas franchir la frontière qui consisterait à  refuser aux consommateurs une information équitable sur les stratégies pour réduire les risques de dépendance.

Il y a pas si longtemps que ça, dans les années 70-80, le même argument, exactement le même argument que le votre était utilisé pour refuser le droit aux seringues propres. Puis pour refuser les TSO, etc. Heureusement on a réussi à  dépasser ces angoisses irrationnelles et on a sauvé un grand nombre de vies en introduisant le matériel de réduction des risques et les traitements de substitution. Et cela n'a pas fait augmenter la consommation. Il faut faire pareil ici : informer sur la réduction des risques d'addiction, et ne pas utiliser la stratégie mortifère du mensonge "pour le bien des gens", car c'est sans doute efficace à  court terme (la peur dissuade pendant quelques jours mais guère plus) mais pas à  long terme où c'est au contraire contreproductif (la confiance est perdue, la communication aussi, les mensonges ne tiennent pas et les utilisateurs potentiels perdent tout repère et rejettent tout le message de prévention).
J'avais apporté bien d'autres arguments avant que vous ne débarquiez sur ce fil de discussion mais vous ne les avez même pas lus, trop pressés de dire "moi je pense que" au lieu d'appliquer une méthode rationnelle en confrontant vos idées à  ce qui a déjà  été proposé pour faire avancer le débat. Vous prétendez savoir lire entre les lignes (balaise les gars), mais vous ne savez même pas lire les lignes elles-mêmes! Sans cela au lieu de critiquer mon style et faire un procès sur ce que je n'écris pas (je n'écris rien entre les lignes les amis, figurez-vous que vous avez l'imagination très débordante et dans la série procès d'intention j'ai rarement vu mieux!) vous essayeriez plutôt de réfléchir et d'argumenter rationnellement sur les vraies explications que j'ai données pour ma démarche, qui sait, si vous avez raison je suis peut-être prêt à  écouter : je veux bien entendre tous les arguments raisonnables. Mais non, toujours agiter la peur et les démons : quand une méthode ne marche pas du tout (voyez comme 50 ans de propagande et de prohibition dans ce style ont réussi merveilleusement), il faut continuer toujours plus fort!

Je suis vachement déçu d'avoir besoin de justifier une chose aussi simple et naturelle que chercher à  me renseigner (et à  renseigner) objectivement sur un produit, ici, sur un espace conçu comme "espace solidaire entre les consommateurs". J'ai le souhait que ce fil de discussion soit une aide précieuse pour tous les consommateurs qui veulent parvenir à  rester occasionnels. Nul part je ne prétends qu'il existe une façon sûre de consommer, mais j'ai la conviction que cette approche aidera réellement à  prendre connaissance de comportements de réduction des risques et je crois, moi, que cette approche (dont je ne suis ni le champion ni l'inventeur) est bien plus susceptible de sauver des vies que le contraire.

Maintenant revenons sur le chiffre approximatif de 23% de "chute" (environ) soit donc 77% de consommateurs (une fois ou plus) qui ne deviennent jamais dépendants (addicts). Ce chiffre est donné par une institution américaine, afin de prouver la gravité du risque de l'héroïne. Et effectivement c'est plutôt sérieux. Presque un sur quatre. Moi je trouve ça déjà  bien assez effrayant. Mais ça ne vous suffit pas, selon vous, il faudrait faire encore plus peur. Super, vous trouvez donc que le gouvernement américain n'est pas assez fanatique?

Et c'est moi qui serais démagogue? L'hôpital se fout de la charité là !

Exter : "Quoique je n'ai toujours pas bien cerné le sens de sa démarche initiale..."

Il faut dire : tu n'as pas essayé! Tu a cherché à  trouver entre les lignes (où il n'y a rien d'écrit) la réponse à  cette question alors que je l'ai expliqué en toute lettre et qu'il suffisait de lire... aller je t'aide? Première page, premier message, premier paragraphe, première phrase. Je comprends que c'était trop difficile à  trouver hmm

Dernière modification par Syam (01 septembre 2015 à  11:47)


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similana homme
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Syam,

voici le résumé :

Alors voilà , j'ai demandé des précisions à  mon amie sur ses conso :


Chronologiquement il y a eu THC, MDMA, thaï, coke et héro, entre 1997 et 2006.

Le thc épisodiquement, elle n'était pas une grande fumeuse. La md de 1998 à  2006, sans interruptions (sauf vacances) , en quantité impressionnante. Elle en prenait parfois même en semaine pour travailler. Les thaïs (dosage en meth pas connu) de 2001 à  2005, 2-3x/mois. En 2004, début de la coke de manière régulière, en sniff puis en base, pendant deux ans. En 2006, pendant 7-9 mois, conso d'héro débutée en descente de base.

Au début uniquement pour accompagner la descente, puis de temps à  autres en semaine. Sur alu puis en sniff. Un paquet à  25chf à  chaque fois, parfois consommé en deux jours. Alternance de produits durant cette dernière année, on ne pouvait pas dire d'elle qu'elle était à  la coke, à  l'héro ou à  autre chose. Peut-être parce qu'elle passait de l'une à  l'autre comme si elle n'y accordait aucune importance, ou parce qu'elle ne consommait pas tous les jours.

En 2006 elle a eu envie d'avoir un bébé, ce qui pour elle signifiait de tirer un trait (...) sur toutes les drogues. Pour ce qui en est de l'héro plus particulièrement, elle a adoré en prendre, mais comme pour tout le reste, elle n'en a jamais fait son produit de choix. Quand elle en avait marre d'un truc, elle n'en prenait plus pour un jour ou un an. Pas de dépendance physique remarquée, quelques jours désagréables par-ci par-là . Là  où j'ai été interpellé, c'est sur la façon d'aborder l'arrêt d'une conso. Moi, tox, je consommais puis j'arrêtais (pour x ou y raisons). Elle, non-tox, elle consommait puis elle ne consommait plus. Elle l'exprime comme ça : ...puis le lendemain je n'en prenais plus.

J'y vois là  une approche, ou un mécanisme de pensée qui donne une toute autre dimension à  ce qu'on vit et comment on le vit. La seule chose qu'elle a arrêté, c'est son business qui n'était plus compatible avec sa nouvelle vie. De tout le reste, jamais je ne l'ai entendu dire j'arrête ça ou ça. Même pour les clopes, un jour elle m'a dit qu'elle ne fumait plus. Tu as arrêté ? Non, je ne fume plus. Et la dernière année, elle n'a plus rien consommé alors qu'elle avait de grosses quantités de coke et de md pour la vente à  disposition.

Aujourd'hui elle ne consomme plus, juste de l'alcool avec modération. L'héro, les quantités et les fréquences sont restées sous le seuil de l'accoutumance physique (s'il en existe un, perso je sais pas) pour une conso occasionelle. Elle ne sait pas à  quoi est dû le fait de ne pas avoir croché plus à  l'héro, et ne s'était jamais posé la question. La seule certitude qu'elle a c'est que depuis qu'elle est maman, elle n'a plus eu envie de se défoncer ( si ce n'est 3-4 soirées/an avec de la mdma).


Voilà , les dates, c'est précis à  plus ou moins un an, ça reste des souvenirs de moments parfois flous. Pour ce qui en est du terme occasionnel, il est pertinent selon mes critères d'usager compulsif. J'espère avoir condensé ceci le plus clairement possible, mais n'hésite pas si tu as des questions.



L'interpretation du terme occasionnel, hormis sa définition dans un dico, reste propre à  chaque être humain. Consommer occasionnellement divers produits c'est maintenir un équilibre, pour moi. Et l'équilibre, c'est d'avoir un pied dans deux dimensions différentes sans me casser la gueule.

Mais ce sujet reste important car tout ce qui concerne la RDR bénéficie aux usagers, d'aujourd'hui ou de demain.

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Super compte rendu. /Syam

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Jean C. homme
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Bonjour Siam,

Quand j'étais ado et jeune adulte, je consommais de nombreuses drogues, dont de l'héroïne. Je n'ai jamais ressenti le moindre symptôme de manque (mais j'ai tout de même dû faire deux thérapies pour éviter la prison). Quand j'ai commencé à  prendre de l'héroïne, nous étions une bande d'une trentaine de jeunes ravers et nous prenions tous de l'héroïne en plus des autres drogues. Sur la trentaine de potes que nous étions, seulement 6 sont devenus dépendants. Il est vrai que nous utilisions l'héroïne principalement pour les descentes d'autres drogues, comme le MDMA, le LSD, le speed, etc.

J'ai connu de nombreuses personnes qui ont eu des problèmes de dépendance à  l'héroïne. Parmi elles, il y en a très peu qui sont devenues dépendantes un jour et qui le sont restées de manière ininterrompue. Au contraire, il y avait des périodes où elles géraient leur consommation, des périodes d'abstinence et des périodes de dépendance. Les périodes de dépendance correspondaient généralement à  une aggravation de leur situation personnelle: perte de leur emploi; séparation d'avec le/la conjoint/e; chômage prolongé, etc. Ainsi, à  mon avis, la dépendance a beaucoup plus à  voir avec la situation d'une personne qu'avec la drogue qu'elle consomme.

Enfin, ce que j'ai pu remarquer au sein de mon cercle de potes, c'est que ceux qui sont devenus dépendants ont généralement acquis une identité de drogué bien avant d'être dépendant à  une drogue. C'est la société, parfois même des personnes au sein du même groupe d'usagers qui commence à  coller une étiquette de drogué à  ces futurs dépendants. Lorsque l'étiquette de drogué est connue suffisamment largement au sein de la société, cela aura un impact sur les personnes que l'individu étiqueté de la sorte pourra fréquenter, sur ses chances de trouver un emploi, un logement, etc., mais cela va aussi influencer la manière dont une personne consomme des drogues. Plus une personne est isolée, moins elle a d'opportunités en termes d'emploi, de logement, de vie sociale, et plus elle risque de devenir dépendante. A mon avis, les toxicomanes sont très largement fabriqués par la société et l'étiquetage comme "drogué" joue un rôle de premier plan dans ce processus de fabrication des drogués. Je suis convaincu que la plupart des consommateurs d'héroïne gèrent leur consommation mais que c'est quand leur consommation vient à  être connue que les problèmes commencent vraiment, car c'est là  qu'ils sont reconnus officiellement comme des drogués et que toutes les portes se refermeront devant eux.
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Témoignage édifiant merci. /Syam
 
Oh que oui

Ni criminel, ni hors la loi, ni malade. Je suis un usager de drogues bien portant, sans soucis hormis le fait de ne pas avoir de travail. Je ne recherche pas de soutien, mais un échange avec des personnes desquelles je me sens proche. Peace, Love and Anarchy wink

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Syam homme
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
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Jean Croisier,

Es-tu renseigné de façon approfondie sur la conso occasionnelle d'héroïne?

Parce qu'en pratique à  la fois ton témoignage et ton analyse correspondent profondément à  ce qui est indiqué par les chercheurs qui ont étudié le phénomène en profondeur. Dans l'ensemble ton intervention est presque un résumé des conclusions de ces chercheurs à  la fois leurs observations globales et leurs conclusions analytiques.

@ bientôt.

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Jean C. homme
Psycho junior
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Chère Syam,

C'est surtout de mon vécu que je tire ces informations. En dehors des amis que je côtoyais quasi quotidiennement étant adolescent et tout jeune adulte, en tout, j'ai dû connaître une bonne centaine de personnes considérées comme "toxicomanes" que ça soit pendant mes 20 mois (au total) de prison préventive, dans le cadre des 2 thérapies que j'ai dû faire (pour éviter de rester plus longtemps en prison), ou simplement au gré des rencontres. En ce qui concerne les personnes qui étaient avec moi en thérapie, je les ai écoutées me raconter leur histoire dans le cadre d'entretiens de groupe. Nous étions alors sensés parler du supposé traumatismes que nous aurions vécu pendant notre enfance, mais dans la réalité une grande partie de ces personnes n'avaient aucun traumatisme à  raconter, mais une longue histoire de stigmatisation et d'exclusion, souvent déjà  en étant enfant: avant d'avoir été étiquetés comme "drogués", ils ont déjà  reçu d'autres étiquettes: gros tas, enfant à  problème, etc.

Après cette période mouvementée, j'ai mené à  bien des études universitaires (niveau master) en sciences sociales. Le premier cours sur Howard Becker (Outsiders) que j'ai suivi a été une révélation: c'est comme si j'avais suivi un cours sur ma vie. Cela m'a donné envie de creuser tout ça davantage. Deux autres livres m'on paru particulièrement pertinents pour analyser les "problèmes de drogues", tout d'abord High Price, de Carl Hart, que je te conseille vivement de lire si tu ne l'as pas encore fait, et Philippe Bourgois, En quête de respect, pour comprendre les dynamiques qui poussent des habitants des quartiers pauvres des grandes villes aux USA vers le business de crack (le business de crack est bien souvent la seule opportunité à  laquelle les habitants de ces quartiers ont accès et quand ils essaient de faire autre chose, ils ne possèdent pas les codes qui leur permettraient de fonctionner comme un employé "normal" et de garder leur emploi). Mais plus classiquement, je pense que "Stigmate" d'Erwing Goffman reste une référence pour étudier tous les processus de stigmatisation qui, selon moi, sont extrêmement déterminant dans le processus de fabrication des drogués par la société. Il y aurait beaucoup de choses à  lire, mais ces outils analytiques sont particulièrement adéquats pour aborder ce problème social. A ce propos, j'ai une conception constructiviste des problèmes sociaux: ils sont construits socialement.

A part ça, j'aimerais beaucoup trouver un financement pour écrire mon analyse sur le sujet (un bouquin). J'ai d'abord hésité à  faire une recherche de terrain, mais d'une part, j'ai déjà  mes données (acquises sur une durée de 22 ans) et j'ai déjà  produit mon analyse. Je serais même en mesure de proposer une théorie. Malheureusement, j'ai besoin d'un financement et je ne sais pas vraiment comment m'y prendre pour en trouver un... (Cela fait 3 ans que j'ai terminé mes études et j'ai déjà  fait quelques stages, mais toujours pas d'emploi...)

Si tu veux mieux me connaître, tu peux lire le texte de présentation de moi que j'ai écrit hier sur ce forum. J'ai aussi écris beaucoup de réflexion et de petites analyses sur mon compte privé Facebook (au nom de Jean Croisier), qui est en fait un compte public. A part ça, je suis actif contre la guerre aux drogues: j'ai notamment créé et j'anime la page Facebook de la campagne Support don't punish en Suisse: http://www.facebook.com/souteneznepunissezpasSuisse et avant cela j'ai créé et je continue d'animer une page dédiée à  la réforme des politiques des drogues en plusieurs langues: http://www.facebook.com/antiprohibitionist

Si tu as des articles scientifiques intéressants à  me proposer pour compléter mon corpus, ça me serait très utile...

A bientôt et bonne journée!

Dernière modification par Jean Croisier (05 septembre 2015 à  11:40)


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Syam homme
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
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Merci Jean, à  la fois pour ta réponse et le reste de ton action.
Effectivement il est important pour moi de comprendre le contexte d'une intervention, sa part de spontanéité (sans enlever le mérite à  une réflexion documentée, l'appel cible en premier la spontanéité).

Merci pour tes pistes, j'ai le sentiment qu'elles sont plus de l'ordre du bon sens qu'autre chose - il faut que je commence déjà  par les études existantes sur le sujet de la conso occasionnelle, mais ces liens vers la socio sont précieux aussi, accompagnés de ton sentiment encore plus.

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Jean C. homme
Psycho junior
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Merci à  toi!

Pour info, Carl Hart est neuroscientifique à  l'Université de Columbia et il a une longue carrière derrière lui. C'est une pointure dans le domaine des addictions et il a lui-même consommé des drogues et grandi dans un quartier noir défavorisé où il n'y avait pas réellement d'autre alternative que les drogues et leur économie. Lien vers son site Internet: http://www.drcarlhart.com/

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Jean C. homme
Psycho junior
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J'ajoute une brève interview réalisée par le GREA, sous-titrée en français http://www.grea.ch/publications/science … us-tromper

En fait, je pense qu'il est particulièrement important, car il a su mettre le doigt sur ce qui se cache derrière l'addiction. Ce qui est remarquable c'est que la conclusion d'une carrière brillante d'un neuroscientifique dans le domaine de l'addiction soit qu'il faut s'intéresser avant tout aux aspects sociaux, aux situations des dits "toxicomanes" Tout en mettant le doigt sur les aspects racistes de la guerre aux drogues, il conclu de son travail de recherche que l'addiction est due avant tout à  un manque d'alternatives.

Or les aspects sociaux, j'en ai été le témoin et je les ai vécus pendant de nombreuses années, tout en me donnant les outils (par ma formation) pour les analyser. Comme je le disais, j'ai déjà  de nombreuses données à  ce sujet et certaines, je ne pourrais pas les obtenir avec une recherche de terrain: on ne peut pas étudier sur le terrain des personnes qui deviendront "toxicomanes". En ce qui me concerne, j'ai pu observer le processus par lequel les personnes le deviennent. Finalement, être "toxicomane" c'est avant tout une étiquette à  laquelle est associée un statut qui, lui-même conditionnera le type d'emploi, de logement ou de personnes auxquels une personne affublée d'un tel qualificatif aura accès. Or dans la pratique, les gens ne sont pas dépendants tout le temps: il y a des hauts et des bas et, sur le moyen-long terme, la plupart des personnes dépendantes la surmontent d'eux-mêmes et finissent par gérer convenablement leur consommation de manière durable ou devenir abstinentes. Mais comme les drogues sont source de plaisir, beaucoup continuent à  en consommer sans le moindre souci...

J'en suis à  un stade où j'aurais besoin de transmettre mon analyse, mais j'aurais beaucoup à  écrire et je dois trouver un moyen de subsistance (J'ai deux enfants et ma femme est étudiante...).

A part ça, pour ta question initiale: Comment être un consommateur occasionnel d'héroïne? Il faut tout d'abord remarquer qu'on ne devient pas dépendant à  l'héroïne du jour au lendemain. Il y a tout un processus au cours duquel on passe d'une consommation contrôlée, à  une consommation abusive, à  une consommation problématique, puis à  la dépendance. Ce que je veux dire par là , c'est que pour ressentir des symptômes de manque, il faut tout de même consommer de l'héroïne quotidiennement pendant une période relativement longue, tout en sachant qu'en le faisant, on risque de finir par ressentir des symptômes de manque. C'est donc un choix: celui de s'abandonner pleinement à  sa consommation. Et la plupart des usagers ne vont pas jusque là . Si certains font ce choix, c'est je pense, comme le disait Carl Hart, par manque d'alternatives, c'est parce que la société n'a rien de plus plaisant à  leur offrir. J'espère que ces précisions sont utiles.

A+! Jean

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Syam homme
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
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Cher Jean, même si on s'éloigne un peu du sujet, cela donne du poids aux arguments qu'ils est possible de rester occasionnel et une information cruciale sur qui a une chance de le rester) au point que cela mériterait un fil de discussion à  part entière. Mais j'ai vu que tu as lancé un blog pour discuter de l'impact des étiquettes qu'on nous colle. Je le suis avec attention.

Pour tes dernières remarques, je suis déjà  arrivé aux mêmes conclusions en lisant des histoires complètes ou partielles de toxicomanes. Le cas de Christiane F. est très intéressant parce qu'il est candide et en même temps très lucide.
Le point commun de ces nombreuses histoires : le même concours de circonstances dans lequel les qualités humaines que la personne a eu besoin de développer pour sa survie mais aussi pour simplement coller à  ce que justement sa société/communauté attend d'elle, sont exactement celles qui l'ont condamnée radicalement à  la drogue dans leur contexte et sans échappatoires. Ce qui est curieux c'est que bien que la démonstration de C.F. soit complètement brillante (ce côté inévitable du destin que la situation lui réservait et si bien raconté est justement ce qui lui a valu une immense affection dans toute la RFA et bien au-delà  dans le monde) elle ne peut pas s'empêcher plus tard dans son témoignage, à  l'époque où elle a des ennuis avec la police, de dire "tout ça est ma faute, je suis responsable de tout" (preuve de la puissance morale des institutions même quand elles condamnent injustement une gamine de 14 ans qui n'a jamais eu d'alternative et que personne n'a jamais aidée). Bref c'est particulièrement visible chez C.F. parce qu'elle est remarquablement intelligente et en même temps très candide dans son récit, plus me travail du journaliste. Ce sont des leitmotivs qu'on retrouve finalement dans la plupart des témoignages un peu construits qu'on va lire ou entendre.

Je n'oublie pas qu'il y a quand même des contre-exemples.

Merci pour ton nouveau lien qui donne une assise scientifique à  ces faits, qui, pour moi, étaient jusque là  connus par le bon sens et l'observation seulement.

Mais revenons plutôt à  l'appel d'origine, à  savoir demander aux visiteurs qui consomment occasionnellement, ou qui ont consommé dans le passé même une ou deux fois, de bien vouloir raconter.
Pour le moment, on n'a pas eu de témoignages du type "j'ai consommé juste une fois et j'ai pas recommencé". Ce serait pourtant très intéressant!
J'ai apprécié aussi les comptes rendus du genre "on était une bande de X individus à  consommer occasionnellement"... et voir qui devient dépendant et pourquoi.

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Caïn homme
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Sujet qui m'intéresse, mais je n'ai malheureusement pas le temps de le parcourir en entier. Ce que je peux te dire me concernant, c'est que j'ai eu longtemps un usage occasionnel de l'héro (et pourtant au début, je shootais). J'y suis revenu plus tard, en rail, après au moins une dizaine d'années sans rien. Mais à  ce moment-là , ce que j'avais réussi jusque là , contrôler ma conso, est devenu de plus en plus dur. Et je suis bel et bien tombé dans une dépendance (légère physiquement mais importante du point de vue moral) même si j'ai quand même limité l'escalade puisque je suis toujours resté à  des doses modestes (1 g. par semaine mais conso tous les jours). Au bout du compte suffisamment pour que j'arrête avant que ça devienne ingérable. Et je me suis donc retrouvé sous suboxone.
A partir de mon cas personnel, je te dirais donc qu'il est impossible de rester dans une conso minime, contrôlable... Les années passant, la dope finit par prendre une place de plus en plus importante. Je dois dire quand même que j'ai certains potes qui sont arrivés à  rester dans une conso occasionnelle. Mais ils sont rares.
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Merci pour ton témoignage. /Syam

La drogue c'est de la merde, surtout quand t'en as plus.

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Jean C. homme
Psycho junior
Inscrit le 04 Sep 2015
209 messages
Chère Syam, merci beaucoup pour ton retour et ton intérêt.

Je connais des personnes qui ont consommé de l'héro de manière occasionnelle, surtout parce qu'il y en avait qui tournait (au milieu de plein d'autres drogues) quand on était tous ensemble (une bande d'une trentaine d'ados à  se rencontrer plusieurs fois par semaine et une dizaine à  se voir presque tous les jours en consommant des drogues de toutes sortes, je te laisse imaginer ce que cela peut donner). Je ne sais pas s'ils seraient partant pour témoigner ici: une bonne partie ne consomment plus du tout de drogues et ont leur petite vie pépère bien réglée... et je ne pense pas qu'ils seraient intéressés à  témoigner, même anonymement, malheureusement.

A part ça, aurais-tu les références du témoignage de Christiane F.? J'aimerais bien le lire.

Merci!

A part ça, on sait maintenant (dans les études scientifiques) que, globalement, environ 90% des usagers de drogues n'ont pas une consommation problématique (tu peux par exemple lire Carl Hart ou regarder l'une des nombreuses vidéos de ses conférences, que tu trouveras facilement sur Youtube). La plupart des usagers (toutes drogues confondues) sont Monsieur et Madame tout le monde, mais ils vivent cachés... Il y a des exemples très parlant, comme l'ancien maire de Toronto qui a du s'excuser à  cause d'une vidéo de lui fumant du crack: et les nombreuses autres personnalités qui ont admis avoir consommé des drogues. A cela, on peut ajouter ceux qui se boostent professionnellement avec de la coke, mais bien sur aussi tous ceux qui ont une conso purement récréative (la majorité), surtout le week-end et ceux qui utilisent des drogues pour leurs vertus thérapeutiques (comme par exemple une cérémonie à  l'ayahuasca en Amazonie Bolivienne ou ailleurs, ce qui est de plus en plus à  la mode). Dans une des études qu'il a menées, Carl Hart a donné le choix, dans son labo, à  des personnes dépendantes au crack, entre de l'argent et une dose de crack de premier choix. Avec 5$, une fois sur deux les personnes choisissaient les 5 dollars. Avec 20$, ils choisissaient presque toujours l'argent. Ce qui signifie, entre autres, que les drogues, même le crack ne prennent pas le contrôle du cerveau au point de pousser la personne vers la drogue de manière irrésistible: il y a toujours un choix rationnel. Autre élément remarquable, toutes ces personnes venaient de quartiers noirs, pauvres, avec très peu d'alternatives à  la drogue car il n'y a rien d'autre. Ce qu'il en dit, c'est qu'on devient dépendant en grande partie par manque d'alternatives. Il précise aussi qu'il n'y a pas de différence notable entre la coke et le crack, que c'est la même substance, le crack étant sous forme de cocaïne base et la coke en poudre sous forme de chlorhydrate de cocaïne. Pour lui, la différence réside plutôt dans le mode d'administration. (Chez nous, la coke est de mauvaise qualité et, en la basant, on la purifie, mais aux USA, c'est surement différent). Ce qu'il dit d'important c'est aussi que la majorité des gens qui consomment de la coke aux USA sont blancs, mais la très grande majorité des personnes en prison pour drogues aux USA sont noires, pour des délits non-violents liés aux drogues (souvent de la simple possession). Il dénonce les aspects racistes de la guerre aux drogues (les USA emprisonnent plus de "noirs" que l'Afrique du Sud pendant l'apartheid et la plupart pour des délits liés aux drogues. Je trouve ça choquant!) Mais même pour des drogues comme la cocaïne, la grande majorité des usagers n'ont pas une conso problématique.

Dernière modification par Jean Croisier (10 septembre 2015 à  12:11)


Ni criminel, ni hors la loi, ni malade. Je suis un usager de drogues bien portant, sans soucis hormis le fait de ne pas avoir de travail. Je ne recherche pas de soutien, mais un échange avec des personnes desquelles je me sens proche. Peace, Love and Anarchy wink

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Caïn homme
PsychoAddict
Inscrit le 04 Oct 2013
2027 messages
Ciao Syam,
Pour prolonger le débat, j'ai retrouvé un ancien post qui pourrait t'intéresser :
"Je voulais réagir à  cette question de la variabilité des réactions par rapport à  la came.
Au milieu des années 80, je faisais partie d'une bande de potes, dans la mouvance keupons/new wave. Quand on s'est retrouvés en contact avec la dope, on a tous pris des chemins différents.
L'un d'entre nous a refusé le truc d'emblée, en est resté tout le temps à  la bibine et aux joints, voire un acide une fois ou deux.
Pour les autres on est passé du rail à  la shooteuse assez rapidement. Deux se sont retrouvés accros très vite. L'un s'en est sorti au bout de trois/quatre ans mais avec une sérieuse période d'alcoolisme qui lui a coûté de graves problèmes de santé.
L'autre a vraiment plongé, suivant le parcours "classique" du junkie. Décros, sevrages, rechutes. D'incroyables galères... C'était d'autant plus dur à  l'époque qu'il n'y avait pas encore le sub ni la métha. Mais quand il est passé au sub, il shootait son traitement et a chopé le syndrôme de Popeye (ça faisait tout drôle quand tu lui serrais la main). Professionnellement, il a quand même bien mené sa barque. Il est devenu cameraman, chef réalisateur, responsable maintenant de sujets et reportages souvent intéressants. Du point de vue sentimental, ça a quand même bien plombé sa vie. Divorcé, séparé, père de deux filles qu'il n'a pas réellement vu grandir. Des problèmes familiaux n'ont pas arrangé les choses. Après plus de trente piges, je crois qu'il a enfin réussi à  s'en sortir mais il lui faut ses deux litres de vin par jour. Mais le plus étonnant, c'est physiquement, il est nickel, il doit approcher de la cinquantaine mais tu lui donne à  peine 35 piges. Il a eu quand même des problèmes de dents mais il les a traités.
De mon côté, tu connais un peu mon cas. Après la période shooteuse qui restait circonscrite aux fins de semaine "festives". J'ai arrêté, me suis marié, eu deux enfants, dont on ne peut pas dire que je ne me suis pas occupé. J'ai repris tout doucement (mon principe était pendant longtemps : j'en prends un jour j'en prends pas le lendemain, j'en prends deux jours je m'arrête deux jours, j'en prends une semaine je m'arrête une semaine...), raisonnablement. A ce moment-là  je ne savais même pas ce qu'était le manque ! Tout au plus le nez qui coule, éventuellement une chiasse liquide qui te force à  speeder pour aller aux chiottes le matin, un peu de fatigue et un peu de blues, rien de plus. Jusqu'au jour où (déjà  raconté) je me suis rendu compte que je partais en vrille. Niveau taf, je m'en sors bien, journaliste culturel pour plusieurs canards. Sentimentalement, ça se passe plutôt bien aussi malgré des périodes de tension avec ma femme, heureusement passées. Je suis mon traitement, suboxone 2 mg, avec assiduité, ça m'assure un état qui n'est pas "planant" mais agréable, du moins pendant les quelques heures qui suivent la prise de mon cachet.
Sur les deux derniers potes de la bande évoquée, ils ont réussi à  maintenir une conso occasionnelle, avec des périodes quand même parfois limite.
En faisant ce petit bilan, je me rends compte que le problème principal dans ces parcours c'est moins le boulot que la vie familiale. Sans compter qu'au niveau amitié, celui qui a le plus plongé a tellement fait de crasses à  ses potes qu'il s'est grillé avec à  peu près tous. - See more at: https://www.psychoactif.org/forum/t1298 … .html#divx "

La drogue c'est de la merde, surtout quand t'en as plus.

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Syam homme
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
Inscrit le 26 May 2015
3358 messages
La bande de potes dans les années 80 c'était dans quelle ville/région? (Ca c'est juste pour ma curiosité.)
Finalement vous êtes trois à  avoir plongé à  un moment ou un autre (même si dans ton cas tu as pu limiter la casse)... sur un total de combien (ceux dont tu connais la suite de l'histoire quoi)?
Merci pour tous ces détails en tout cas!

Psychoactif propose l'analyse de vos produits (effets indésirables ou inhabituels) de manière anonyme, gratuite et par courrier (dispositif SINTES). psychoactif.org/sintes

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Caïn homme
PsychoAddict
Inscrit le 04 Oct 2013
2027 messages
Je suis à  Lyon.
En fait j'aurais dû rajouter à  la liste un autre pote -un peu perdu de vue- qui a bien flirté avec le produit et a aussi connu l'addiction (il a pris aussi pas mal de C.) et un TSO.
Donc ça fait sur sept copains, quatre qui ont connu l'addiction, dont un qui a vraiment perdu le contrôle. Sur les trois autres, un abstinent complet. Un consommateur occasionnel et un autre consommateur occasionnel un peu plus sérieux (je n'exclue pas qu'il se retrouve à  la case TSO). J'ai bien sûr connu des gens qui sont devenus des loques, ont fait de la taule, des OD mortelles ou complètement bousillé leur vie.
Mais pour ce qui concerne ma petite bande, aucun n'a vraiment gâché sa vie avec le produit même si ça n'a parfois pas été loin. Et de toute façon même si ça avait été le cas rien ne le dit qu'ils ne l'auraient pas fait avec un autre produit, l'alcool par exemple, ou une autre addiction comme le jeu.
Tout ça pour dire que l'idée cliché (à  la "Christiane F". ou même "Flash") selon laquelle tu tombes dans les pires malheurs dès que tu touches à  l'héro est fausse. En revanche parvenir à  une conso contrôlée est beaucoup plus difficile que d'autres peuvent croire. Même à  conso modérée, contrôlée, il peut arriver un moment, où tu perds cette gestion qui te permet "d'assurer", parfois au bout de plusieurs dizaines d'année "en contrôle", je l'ai vécu. Je pense que des circuits neuronaux se créent même en consommant peu qui finissent par de rendre dépendant beaucoup plus que tu ne le crois.
Et même quand tu contrôles, c'est trompeur, justement parce que tu vois bien que tu es différent que tu prends en une semaine ce que les autres prennent en un jour ou deux... Du coup tu te sens plus fort que le produit et bing !, il te cueille par derrière...

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