Ma longue histoire avec le Tramadol

Bonjour à  tous,

Ceci est mon premier post sur ce forum, mais je le consulte régulièrement depuis environ un an.

Mon histoire avec le trama est un peu longue, je vais essayer de faire au plus simple.

      J'ai découvert le tramadol suite à  une opération chirurgicale en 2010, sous forme d'Ixprim (375 paracétamol/37,5 tramadol), mais à  l'époque je n'en ai pas eu besoin, la boite à  donc trainé près d'un an chez moi sans que je ne sache ce que c'était.
C'est lors d'un voyage que, étant très migraineux et n'ayant plus de dolipranes à  la maison j'ai mis la boite d'Ixprim dans ma valise "au cas où" car je prends du Zomig en cas de crise, (enfin je prenais car depuis 2 ans je suis sous bétablocants et mes migraines ont presque totalement disparu), mais dans l'avion du retour (vol de 20h) je suis d'un mal de tête terrible, qui n'était pas une migraine, juste céphalée extrème, je sors ma boite d'ixprim, je lis la notice, "posologie: 2 comprimés par prise", je les avale donc et 30 minutes après j'étais au 7e ciel, vraiment, j'ai même pas de mots pour décrire mon ressenti. Je précise que j'ai fumé beaucoup (beaucoup beaucoup) de joints étant ado, et pris de la coke 3 fois dans ma vie, mais à  part ça jamais aucune autre drogue, et les joints ça faisait pas loin de 10 ans que c'était derrière mois. Bref l'histoire s'est d'abord arrêté là , mais sachant l'efficacité et surtout le bonheur que l'ixprim me procurait, à  chaque migraine j'en avalais 2 et je tripais pendant pas loin de 10 heures.
J'ai mis plus d'un an à  finir la boite donc je n'ai à  aucun moment été inquiet en terme d'addiction ou autre, je suis allé voir mon médecin de famille afin de lui demander de m'en prescrire, et n'ayant jamais été très regardant sur les prescriptions (ou me faisant très confiance plutôt, je présente bien et il s'occupe de toute ma famille depuis 20 ans) il m'en a prescrit 5 boites. Là  encore ça m'a duré longtemps, mais au bout d'un an ou deux je me suis surpris à  guetter les migraines, à  les espérer, afin d'avoir d'une raison de prendre de l'ixprim, puis un jour voilà , j'ai pris mon 1er ixprim sans aucune douleur, juste pour décoller, et à  cette époque, ayant vraiment TRES mauvaise conscience de mon geste, je n'ai pris qu'un demi ixprim, soit 18,75 mg de tramadol, et ça me suffisait pour me sentir vraiment bien. Très vite les prises purement récréatives se sont rapprochées et au bout d'encore un an je prenais 3 ixprim par prise, jamais plus afin de ne pas dépasser le gramme de paracétamol par 8h, ça me faisait toujours bien planer mais je sentais de plus cette petite frustration de "avec un touuut petit plus ce serait beauuucoup mieux", ce qui nous amène à  l'automne dernier, il y a donc presque un an. J'étais alors en tournée à  l'autre bout du monde (musicien), et sur place je rencontre un infirmier, ami d'ami, avec qui je sympatise et à  qui je parle de mes prises de trama, en lui disant que c'est frustrant de pas pouvoir en prendre plus que 3 à  cause du paracétamol, et il me répond sans que je ne lui demande rien que si je veux il me file quelques plaquettes de tramadol pur (topalgic 50), et le lendemain, le maitre d'hotel frappe à  ma porte et me donne une enveloppe remplie de ces cachetons. Bien sûr j'étais ravi, et bien sûr j'ai mis à  peine plus  d'un mois à  avaler les 3 plaquettes. Il faut dire que j'étais dans une période très compliquée, rupture après une histoire d'amour de 8 ans pleine de projets, suivie pour ma part par un déménagement à  l'étranger précipité pour tourner la page, un de mes meilleurs amis est fils de médecin et il a demandé une ordonnance à  sa mère pour moi, à  ma demande, et j'ai obtenu 6 boites de tramadol 50, puis comme si ça suffisait pas, en voyant mon médecin pour faire un point avant le grand départ, je lui fait part de mon gout pour le tramadol en lui disant que cela soulage beaucoup mieux mes angoisses que les anxiolitiques qu'il m'a toujours prescrit jusqu'alors (Lysanxia) et il me répond que pour sa par il préfère que je prenne du trama que du lysanxia, à  condition que je lui promette de ne jamais en prendre 2 jours de suite, à  cause des risques d'addiction. Bien sûr je le lui promet (et je suis même sincère à  ce moment là ) et il me fait carrément une ordonnance spéciale de 6 mois, à  délivrer en une fois pour "voyage à  l'étranger", je suis sorti de la pharmacie avec 3 sacs remplis de boites de tramadol, ça plus celles obtenues par mon ami, j'avais de quoi assommer tout Paris pendant 1 semaine, je me sentais comme un gamin le matin de Noà«l. C'est horrible. Arrivé dans mon nouveau pays (la Suède) une semaine après, je suis hyper stressé et anxieux de cette nouvelle vie et j'avale 2 comprimés de 50mg par jour en moyenne, puis le 1er Janvier, après 1 semaine sur place je décide d'arrêter quelques temps pour le rassurer sur l'addiction, sauf que voilà , même avec 100mg par jour j'étais déjà  accoc, et j'ai passé une nuit difficile avec un genre de mal être bizarre dans le ventre, les bras les jambes...C'était pas insoutenable mais très désagréable, j'ai donc décidé d'en avaler un, idem le lendemain, puis 1/2 les 2-3 jours qui ont suivi, et de cette manière j'ai totalement arrêté.
Après 2 mois sur place je me sentais mal, déprimé, comme je l'ai souvent été, et la montagne de boites de trama me faisant l'oeil je me suis remis à  en reprendre, 2 fois par semaine, puis tous les jours, puis à  nouveau 2 comprimés par jours, puis 3, puis 4..... J'augmentais les doses mais c'était toujours aussi magique. Puis un jour j'ai pris 5 comprimés et les effets ont été vraiment très puissants, et j'ai flippé. Je voyais une fille qui était au courant et très inquiète, elle a accouru le lendemain matin, et j'ai décidé que c'était fini le tramadol, j'arrêtais, sans réduire, cold turkey... J'en ai un peu chier pendant 2 jours mais c'est tout. Maux de tête, cette sensation bizarre dans le corps, mais c'était surmontable. Je n'ai plus touché au tramadol pendant un mois, je n'y pensais même plus, puis cette fille à  quitté la Suède pour...Paris! Et je me suis subitement senti très seul, très amoureux, elle aussi, mais "fallait pas  laisser partir, je t'ai fait comprendre pendant des mois que j'aurais tout fait pour toi et je serais restée si tu m'avais pas dit tous les jours que tu ne voulais rien de sérieux avec moi..." bah oui elle avait raison, mais juste après une rupture d'une histoire de 8 ans c'est pas évident. J'ai replongé une fois de plus, modérément d'abord, puis de plus en plus, entretemps ayant déclaré ma flamme pour de bon à  cette merveilleuse suédoise, elle a fait ses valise et est rentrée à  Stockholm le lendemain, on s'est installé ensemble, j'étais assez heureux d'être avec elle mais très torturé par d'autres raisons que je ne vais pas développer ici, et extrèmement déprimé depuis des mois. On est allé passer une semaine à  Paris, j'en ai profité pour voir mon médecin, je lui ai tout expliqué, il m'a mis sous antidépresseur (Escitalopram 10mg) et m'a dit d'arrêter le tramadol en guise d'anxiolitique, m'a prescrit du Stresam et du Xanax, en me disant de n'utiliser le trama qu'en cas de douleur physique. Bien sûr je ne l'ai pas écouté et j'ai continué le trama tous les jours, et j'ai augmenté les doses, cette fois sans m'en appercevoir. On a déménagé en Juin dernier, et un beau jour je me suis "rendu compte" que j'avalais 12 comprimés par jour (600mg), en une prise le soir, et que j'étais loin de planer autant qu'avec un demi ixprim (18,75mg) il y a quelques années. Je venais de demander cette fille en mariage et j'ai décidé qu'il était hors de question qu'elle épouse un drogué, j'ai donc décidé d'arrêter à  nouveau, sans même penser arrêter pour de bon, je voulais juste ne pas être accroc, n'en prendre qu'en cas de besoin, douleur ou crise d'angoisse, et là  mon seuil de tolérance était tellement élevé que ça ne m'était plus d'aucune utilité.
la dernière fois j'avais arrêté cold turkey et ça avait été, donc j'ai décidé de faire pareil, sauf que cette fois-ci..... J'ai passé la nuit à  me tordre de douleurs, je me suis littéralement vomit et chié dessus pendant 7h d'affilées, je transpirait, j'étais violemment secoué de spasmes, j'ai voulu reprendre du trama pour calmer la crise, mais les vomissements étaient instopables donc ça n'a même pas été possible. Ma fiancée me serrait la main en pleurant, impuissante la pauvre, et par je ne sais quel miracle je me suis endormi vers 7-8h du matin, jusqu'à  11h, et là  j'ai pris l'initiative d'aller au centre de rehab de Stockholm demander de l'aide. Ils ont accepté de me recevoir malgré que je ne suis toujours pas enregistré en suède (ça prend des mois c'est hyper compliqué, et sans ça on peut être traité pour RIEN, d'où ma visite chez mon docteur à  Paris en Mai) ils m'ont expliqué qu'ils ne pourraient pas me gardé, mais m'ont dit que j'avais eu de la chance de n'avoir "que" eu une grosse crise de manque, qu'avec les opiacés les risques de morts sont faibles en cas d'arrêt cold turkey mais que j'aurais vraiment pu faire une crise d'epilepsie. Le médecin à  bien halluciné quand je lui ai dit les doses que je prenais. j'avais noté au cacheton près la quantité qui me restait et il m'a fait un "planning" de sevrage sur 2 mois, à  savoir 2 comprimés de moins dans ma dose quotidienne, chaque semaine. Début aout j'ai rendu visite à  ma famille en France, et j'ai acheté plein de boites de néo codion, et je me suis mis à  en prendre alors que j'approchais de la fin du trama, ça m'a aidé je crois. Aujourd'hui ça fait presque 1 semaine que j'ai pas pris de tramadol du tout, ce qui est une vraie victoire, il me reste quelques boites de néo codion et je prends 6 comprimés par jour depuis lors. Les effets sont bien moindre que le tramadol, mais je ne ressens pas de manque non plus, je pense que d'ici 1 semaine à  10 jours je n'aurai plus et je serai enfin clean. Pour autant je continue à  chercher des moyens d'obtenir du tramadol en suède de temps en temps, je regarde sur internet, etc, en me disant que 'quand même' ça me rassurerait d'en avoir un peu, en cas de panique (le xanax ne me réussit pas ça me fait me sentir 10 fois pire!), ou pour m'amuser une fois de temps en temps, sans replonger dans le dépendance, ce qui en soit est la preuve que je ne suis pas sevré psychologiquement car si je me retrouvais à  en avoir à  la maison, on sait tous ici comment ça finirait. Enfin voilà  où j'en suis, je voulais partager mon histoire, pour faire savoir que oui, le tramadol c'est vraiment addictif, au cas où certains en douteraient.
Tout avis, remarque, conseil sera le bienvenu, merci beaucoup à  ceux qui auront eu le courage de me lire jusqu'au bout.
:)