PdC par Mister Columbiana & 2C-E

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Caedulis homme
Nouveau Psycho
Inscrit le 03 Jun 2014
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Hellow tout l'monde,

L'émotion, la découverte et la créativité se sont immiscés dans un voyage que l'on pourrait allègrement considérer de constructif. Le week-end dernier en teuf, alors que l'effet du 2C-E (20mg) émoussait encore mon esprit et triturait mes récepteurs visuels, j'ai acheté 3 grammes de Psilocybes colombiens.

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Tout d'abord j'ai avalé 2 grammes (j'adore le goût des psilos 'exotiques' - le semilanceata c'est une horreur). C'est monté relativement vite, 20 minutes plus tard je me suis allongé dans l'herbe, sous les arbres, observant le complexe feuillage, la fractale qu'un arbre forme à  lui seul. Soudain, j'ai littéralement explosé de rire, je me suis roulé par terre, puis j'ai progressé comme une chenille. Et puis j'ai décidé de reprendre mon matériel photo histoire de mémoriser cette petite teuf "familiale"avec une perspective champignonesque.

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Plus tard, je fis mon gourmand en avalant 1g supplémentaire. Rapidement j'ai commencé à  avoir le coeur lourd, je sentais que c'était l'heure de l'expiation. Je suis donc allé dans ma voiture et commencé à  faire un voyage introspectif. Je me suis adressé à  moi-même, tel le soliloque à  voix haute. J'ai pleuré, ça devait sortir mais je restais incapable d'en connaître la raison. En creusant un peu plus, je me rendai compte de la fatigue accumulée à  vingt trois ans déjà . Trop de RC dans la gueule, la descente aux enfers avec les opiacés, le coup de grâce avec la MDPV qui m'a "bloqué" dans la sensation de descente. Chaque minute qui passe, dès mon réveil, c'est ce que je ressens tous les matins, la même anxiété, la même tristesse - c'est ce qu'elle m'a ainsi "légué". A force de Kratom, de médicaments, de fausses ordonnances et de passages devant la justice, je suis fatigué...

Le temps s'est suspendu, j'ai sommeil, je ne sais pas si je suis en train de m'endormir ou de mourir. Il s'avère que pendant trois heures j'étais allongé dans le siège de ma voiture avec les yeux révulsés. C'était le grand nettoyage, rien n'a l'air aussi perdu que cela, je suis toujours sur le Chemin de la Vie après tout. Je suis fier de mes photos, cette passion seule supplante l'appel du produit et mon émerveillement ne s'est jamais éteint. En dépit de mes publications passées pour des livres ornithologiques, tout ce qui me définissait autrefois n'a jamais vraiment été perdu. La vivacité, la passion, l'amour de la nature (des fleurs et des oiseaux notamment), la botanique, les sorties découverte, la randonnée... Tout est encore en moi, après tout je n'ai que 3 ans de toxicomanie derrière moi, s'il est temps de se reprendre c'est MAINTENANT, qu'attends-je donc ainsi, combien de personnes devront te le dire, même sur ce forum certains me le feront comprendre.

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[Reprise de l'écriture du TR sous d'un joint de cannabis + 4 grammes de Kratom 'Maeng Da Green'.]

En dépit de ne plus rien faire aujourd'hui, de vivre dans un fuck**g foutoir (appartement en bordel) et de bouffer une tonne d'anxiolytiques par jour ce voyage m'a fait prendre conscience que "rien ne meurt jamais qui nous paraît mourir..." comme le disait Lucrèce, philosophe Grec de la Nature. L'anxiété m'a paralysé mais fais-je réellement quelque chose pour aller mieux ? En me posant la question je savais que non. Je pouvais aussi percevoir le mensonge de la benzodiazépine. Combien les médicaments ne régleraient pas la situation, que j'étais passé des drogues aux drogues (médocs), qu'elles ne soulageraient pas définitivement les angoisses, cette anxiété perpétuelle qui me fait crier intérieurement chaque jour qui passe. Tout se mélangeait et se confondait, je pouvais distinctement voir deux chemins : celui de la facilité avec le refuge dans les produits et l'auto-destruction ; l'autre nettement plus ardu où la combativité et la bonne conduite me mèneraient tous deux sur la voie de la liberté et du bonheur. Je suis un sage qui se cherche mais se complaît dans son vice. Je suis un homme qui souhaite se révéler en bonne conduite et qui s'injecte encore des amphétamines pour avoir le courage d'avancer. Tout se mélangeait et se confondait...

"Nous devons tous souffrir de l'un des deux maux suivant : la contrainte de la discipline ou le regret du manque de discipline."

J'ai beaucoup voyagé, dans quasi toutes les régions de la France et soudain de cette pensée j'ai ressentis combien je suis fier de mon pays : la Bretagne. Rare sont encore les régions de France où l'on est fier de ses racines, de ses origines, de son identité, de Brest et ses bâtiments d'après-guerre horribles mais surtout gris, "avec son toit (comme on dit ici, le ciel) gris". Sans oublier la bruine bien évidemment, comment peut-on l'oublier : bref une ville moche mais qui a finalement son charme. Car cette ville est connue pour être une cité étudiante, mais ce qui en fait son charme c'est son coeur et son âme, c'est l'ambiance UNIQUE qui régit le jeudi soir et le week-end.

Mais ce que je préfère avant tout se sont ses paysages et plus encore dans le finist'air. Ici on cueille les psilos en faisant attention de ne pas chuter de la falaise, vous pouvez voir la presqu'île de Crozon et danser comme un démembré devant 25 kilowatts tout en scrutant la mer qu'elle découpe ou que dis-je l'océan la rongeant. Et je n'vous parle pas du Roc'h Tredudon, de la seule et fameuse centrale nucléaire (inactive) existant en notre bas monde, en Bretagne, toute cette zone est sans arbre, une lande à  perte de vue faisant penser à  la Lune. Les Bretons sont autant de grands baroudeurs que des êtres accueillants et conciliants, toute personne de tout horizon est bonne à  prendre pour en apprendre. Le seul hic qui fait écho dans les rues de nos villes est la forte propension de bar et de la culture de l'alcool par rapport au reste de la France ; voyez un peu la carte messieurs - mesdames :

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Issu de la culture personnelle de la contre-culture et de mes gènes (voyons cela après) je me sens souvent obligé de boire pour avoir un prétexte et me sociabiliser avec autrui. On se prod' moins qu'ailleurs mais si on le fait c'est bien souvent à  l'excès. Question psychédéliques c'est presque l'ignorance qui prône son influence dans nos esprits étriqués.

[Oh je parlais de mes gènes tout à  l'heure et en effet, je suis certain à  99,9% que mon dégoût pour l’éthanol a une origine génétique. Mon grand-père était alcoolique, ma mère ne boit jamais et déteste son goût et sur cinq enfants que nous sommes 3 pourraient en boire à  foison, 2 ont une aversion complète pour le moindre mL d'éthanol. Bref, c'était une précision dans une grande Prise de Conscience.]


Plus tard le soleil a pointé son nez et nous pouvions nous réjouir de n'avoir que des cirrus blancs dans un ciel teinté de charme et de rose.

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L'herbe était fluorescente et au regard et au su de mère Nature je pouvais la voir telle qu'elle est : un ensemble de fractales formant la fractale universelle, la nature de notre monde. Souvent, quand je perçois les textures naturelles il se dessine expressément la fractale que forme un arbre avec ses branches puis la disposition de ses feuilles. La typographie même du paysage, le dessins de ruisseaux jusqu'à  la rivière ou encore une simple fougère.

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Une chose est sûre, j'ai nettement moins d'effets visuels avec les psychédéliques depuis quelques temps. Même si parfois cela me manque une chose reste : le bénéfice intérieur, l'élévation de soi par l'enseignement de la substance, par l'essence coulant et brûlant mon sang. Pour l’observateur attentif il est évident que les psychédéliques ont une relation étroite avec le développement de la conscience et de la spiritualité chez l’être humain. Ils représentent un des aspects de notre symbiose avec le niveau végétal. C’est à  l’équilibre de la biosphère que nous devons notre existence et les psychédéliques nous branchent directement sur cette sagesse végétale. Utilisés intelligemment et avec respect, ils nous permettent de mieux comprendre le fonctionnement de la psyché et d’envisager le soulagement de maux qui ravagent l’humanité. Ils ne sont pas LA solution, mais plutôt UNE solution. Malheureusement, il règne présentement dans notre culture une incompréhension fondamentale des psychédéliques qui ne rend pas justice à  leur enseignement et à  leurs aspects bénéfiques. Ce qui doit être compris le plus tôt possible c’est que la majorité des psychédéliques ne comportent virtuellement aucun risque de dépendance ou de toxicité physiologique, contrairement à  des drogues telles la cigarette, l’alcool, la cocaïne et l’héroïne.

"L’ignorance est ce qui maintient la race humaine dans la souffrance et l’antidote de l’ignorance est l’éducation."

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Les effets de je ne sais trop quel produit au final se sont dissipés en fin d'après-midi. Mais quand nous rentrions je pouvais encore voir les couleurs saturées et les merveilles de nos paysages sous un soleil de plomb. J'en ai profité pour passer aller scruter les champs habituels où s'y développent les Psilocybe semilanceata chaque année. Mais il n'y avait rien, nada (l'arrière saison a été limite plus belle que l'été, ça retarde sacrément la fructification du mycélium. J'en ai seulement récolté deux tout en chantant une poésie que j'ai écrite (et que vous aimerez ou pas, je ne prétends rien !) il y a de cela quelques années.

Gaïa a eu bel enfant, tout nu
Parsemé 'ci et là , dans les herbus
Je ris tellement de ta petitesse
Plus encore emplis de ton ivresse

En toi le pouvoir magique
En moi l'ouverture mystique
La perception si modifiée
Et me voilà  changé !

Peut être à  jamais changé ?

Je sais ô combien tu les connais
Caché sous ton ocre bonnet
Chemins vers les portes sacrées
Monde des consciences élevées

J'implore mon respect, seigneur
De savourer la force de ton cœur

Le plus beau message d'amour
La force enivrante de ta tour
Invitation aux honneurs du roi
Libre ou non d'avoir la foi

Peut être à  jamais changé ?

Un instant essence de l'âme
Liberty Cap, fils de Bardane
Me voilà  à  jamais sensibilisé
Grêle Psiloking a soufflé !

Sur ce, je suis rentré, j'ai regardé un film et me suis endormi devant. Le lendemain matin j'ai pris mon courage à  deux pieds et je suis allé courir un peu. Puis j'ai fais du ménage et me suis "forcé" à  rédiger ce TR sans utiliser de stim'. Pari tenu, pari gagné. Il y a du progrès mais peut être devrais-je aller en cure. Juste pour un fist' de reframing et recouvrir ma véritable personnalité. En bref joindre les deux bouts pour continuer la merveilleuse aventure de la Vie.



Regards,

Caedulis

Dernière modification par Caedulis (27 octobre 2015 à  00:40)

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Passionnant. Très utile, constructif. Bref, merci ! (Nokkloom)

" Avant, on cherchait à  déformer la réalité en prenant du LSD, maintenant que la réalité est déformée, on prend du Prozac pour tenter de la voir normalement ."

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