Besoin de respirer quand tout prend trop de place

interopid

bonjour bonjour
Je poste pour la première fois ici bien qu'étant pas mal habitué à venir en sous marin.
Pour expliquer le problème qui me retourne les tripes en ce moment je vais résumer simplement, j'ai commencé les opiacés très jeune (je suis toujours relativement jeune mais moins) et j'ai eu un parcour de vie pas mal tumultueux et pas très heureux. Je me suis sevrer plusieurs fois pour toujours alterner entre les moments de conso occasionnelle et les moments ou ça devient obsessionnel. J'ai maintenant une vie de plus en plus stable, je suis suivi en caarud (sans TSO ni autre traitement). Et ayant un grand changement de relations social depuis quelques temps alors que ça fait un an et demi que je vis dans ma ville je me retrouve dans cette situation que j'ai jamais su gérer ou j'ai envie de rester sur de la conso récréative mais ou jai aucun contact sur, pas l'envie d'en chercher, pas la force d'aller dans la rue encore moins de tomber sur de la merde, j'ai l'impression que tout ce processus de recherche m'implique beaucoup trop et à la base je sais pas vraiment gérer les interactions sociales et pour ca particulièrement je me suis toujours demerdé comme une merde. J'ai de plus en plus de crises de parano, je psychote a l'idée de finir en taule ou même d'avoir a me taper une gav ce qu'en ce moment j'arriverai même pas à supporter. J'ai déjà du mal a composé avec mon merdier médical et administratif de base (je suis né intersexe, ce qui m'a valu de me faire traiter de force et d'avoir passé mon adolescence enfermé en HP grâce à l'ouverture d'esprit de beaucoup de médecins). Tout ca ca fini par aller jusqu'à me filer des passages dépressifs. Et je crois que j'arrive encore moins à supporter l'idée d'arrêter mes consos, parce que je l'ai jamais vraiment fait, parce que J’arrive toujours au point de rupture et surtout parce que ca me laisse une putain de frustration parce qu'arreter j'en ai pas envie, parce que ca prend de la place dans ma vie et que j'ai pas envie d'avoir a affronter le vide, parce que quand ca me détruit pas ca me plait et parce que j'ai toujours la peur irrationnel que louper une occasion c'est s'en couper pour toujours. Sauf que les occasions y en a de moins en moins et j'en ai marre des plans foireux, de tout ce que ca fini par me coûter. Et plus je galère plus je me sens frustré, plus je fais n'importe quoi. J'aime vraiment les opiacés et ça fait même un moment que je voudrais essayer la C un de ces jours mais aujourd'hui je me sens au pied du mur. Alors je sais pas comment être vraiment capable de prendre du recul. Et surtout comment arrêter de me laisser bouffer par la peur, peur de chercher, peur de pas trouver, peur de ce qui arrivera, peur de s'en passer.

Alors je poste ici parce que j'ai besoin de pouvoir rationnaliser tout ces sentiments parasites qui me bouffe y et j'espère qu'on pourra peu être m'aider à y trouver un peu de clarté. Merci à vous qui me lirons.
(Désolé si je suis pas dans la bonne section je savais pas vraiment dans quel sujet ca avait sa place)

Envoutée · **Envoutée** Nouveau membre Inscrit le 13 Jan 2016 6 messages

Salut,

Tu as l'air dans une situation assez complexe. Je ne m'y connais pas en opiacé.
Mais pour ce que je prends, je t'avoue que ce qui m'a beaucoup aidé ce sont mes potes, pcq eux chopent souvent et puis on sort dans des endroits où on est amenés à rencontrer des dealers ou des consommateurs qui nous donnent des bon plans.

Je sais que mon conseil est nul pcq c'est à double tranchant mais avoir des amis consommateurs ça aide pour éviter de chercher dans le vent, se déplacer je-ne-sais-où avec je-ne-sais-qui. Le problème c'est que le jour où tu voudras arrêter ça sera 2x plus difficile si tu as un cercle d'amis qui est dans ce genre de milieu.

Et sinon, qu'est ce qui t'empêche vraiment de garder un plan fixe? Ils changent de numéro souvent mais essaye de les convaincre de garder le même...

Je ne pense pas beaucoup t'aider. Mais en tout cas j'espère que tout ira pour le mieux pour tout. Fais attention à toi!

Bonne journée!

interopid

Merci pour ta réponse, qui m'a fait prendre en compte pas mal de choses,

C'est bien là mon gros problème, j'ai jamais vraiment consommé autrement que par des connaissances, par des potes ou dernièrement pendant une relation amoureuse, je payais ma conso mais c'était l'autre qui gerais le contact. Et faut bien dire que quand les connaissances sont plus là on se retrouve vite comme un con.

J'ai jamais eu de plan fix, quand je chope seul c'est toujours pour tomber sur de la came qui en vaut même pas le coup et c'est des plans de rues qui valent pas grand chose. J'ai pas envie non plus d'avoir a gerer quelque chose sur le long terme, déjà parce que je vois pas comment j'pourrai me demmerder pour que ça arrive et ensuite j'ai vraiment pas envie que ça impact ma vie, je veux plus retourner dans la conso régulière, un plan tout les 2 3 mois ça me suffirai presque. Sauf que quand on connait personne même pour ça on passe vite ses we a tester des plans foireux pour rien au final.

Avoir des potes qui consomme c'est la meilleure option que je pourrai avoir au final, et ça me suffirai largement. Mais la je suis dans une periode batarde ou j'ai même pas conservé de cercle amical autour de moi alors ça fini vite en pêtage de plomb.

Plus j'écris plus je me dis qu'en fait j'ai vraiment besoin de prendre du recul, de me stabiliser et de rencontrer des gens, et les occas viendrons surement avec. Mais faudrai encore que j'arrive à calmer la parano qui fini toujours par me faire retourner dehors.

prescripteur · **prescripteur** Modérateur Inscrit le 22 Feb 2008 12147 messages

Bonjour,

Et plus je galère plus je me sens frustré, plus je fais n'importe quoi. J'aime vraiment les opiacés et ça fait même un moment que je voudrais essayer la C un de ces jours mais aujourd'hui je me sens au pied du mur. Alors je sais pas comment être vraiment capable de prendre du recul. Et surtout comment arrêter de me laisser bouffer par la peur, peur de chercher, peur de pas trouver, peur de ce qui arrivera, peur de s'en passer.
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ça s'appelle de l'ambiguité. Il ya plusieurs personnes en toi, selon les moments, l'environnement etc.. un qui ne veut pas y aller et un autre qui dit "vas y".
tu as peut être lu des choses sur l'analyse transactionnelle. Un des principes est qu'il y a dans chacun un parent ("tu dois", la Loi et L'ordre) et un enfant (en fait plusieurs enfants il y a notamment le gamin joueur et créateur et le chenapan prêt à tous les coups), mais surtout entre les deux il y a l'adulte, qui en principe doit etre l'avatar le plus présent chez un adulte en bonne forme. L'adulte sait peser les choses et surtout n'est ni le parent rigide ni l'enfant farceur mais un adulte vraiment "raisonnable".
Contrairement à l'enfant et au parent, présents d'emblée, l'adulte se construit et n'est vraiment formé.. qu'à l'âge adulte. Voire plus tard si des difficultés l'empêchent de s'épanouir.
Dans ton discours je vois l'enfant (j'aime les opiacés, j'essaierais bien la C) et le parent (Alors je sais pas comment être vraiment capable de prendre du recul. Et surtout comment arrêter de me laisser bouffer par la peur, peur de chercher, peur de pas trouver, peur de ce qui arrivera, peur de s'en passer.) , je ne vois pas beaucoup d'adulte.
Je vois que tu es suivi par un CSAPA donc tu as des soins mais les soins sont là pour t'aider à construire ton identité d'adulte pas pour le faire à ta place. Alors, je crois que ce travail est à faire. Il y a des adultes qui consomment mais ils le font en adulte (modération, RdR etc..) , donc il faut qu'il y ait un adulte pour consommer sinon sans danger, du moins en connaissance de cause.
Tant que que l'adulte n'est pas là , tu hésites et c'est normal entre le parent (ne te drogues pas) et l'enfant (les opis c'et chouette). lequel choisir ? A toi de voir, lequel est le moins dangereux et le plus porteur d'avenir.
Mais, garde en tête qu'il y a un adulte qui attends que tu le libères.
Amicalement
https://fr.wikipedia.org/wiki/Analyse_transactionnelle

Dernière modification par prescripteur (16 janvier 2016 à 17:01)

interopid

merci de ta réponse prescripteur,

Je ne connaissais pas non, et je comprends bien le principe, ça mériterai que j'y réfléchisse plus. Dans ce que j'expliquais c'est surtout que le problème est nouveau et forcement ça fait ressortir l'ambiguité qui apparemment est encore un problème récurants que je ne sais pas encore gérer.

J'ai surement du fonctionner trop longtemps par le biais du "parent", peu être parce que j'ai pas pu/su faire autrement avant. Ca fait quelque temps que j'ai l'impression de creuser de plus en plus ce qu'il y a derrière mes blocages et une partie de mes "angoisses" et plus je le fais plus il y a a faire. Et au fond la seule crainte un peu inconsciente que j'ai c'est celle de me couper de mes émotions plus j'arriverai a me comprendre.

Je sais pas si l'envie que j'ai de prendre du recul et tout laisser en pause serai une bonne chose ou une illusion de croire que ça m'aiderai vraiment à réfléchir et potentiellement a "travailler sur moi". Et ça a beau être très clair là dans ma tête, concrètement dans ma vie quotidienne ça devient vite le foutoir. Un début de depression qui semble revenir en ce moment en plus de ça, alors j'attends pas que ce soit en caarud que je trouve des réponses, mais en ce moment j'ai surtout besoin qu'on m'aide a me poser les questions.

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