Une fumeuse dans l'un des coffe shops de l'Oregon, où la marijuana est légalisée© JOSH EDELSON - AFPPlus de quatre milliards de dollars en 2014, plus de cinq milliards en 2015 et déjà des prévisions nettement au-delà de la barre des 6 milliards pour 2016. Les ventes légales de
marijuana aux Etats-Unis génèrent beaucoup, beaucoup d’argent. Au point d’attiser l’appétit de Wall Street.
C'est ce que souligne un rapport édifiant qui sera publié fin du mois et dont un résumé est déjà disponible gratuitement en ligne :
Executive_Summary_State_of_Legal_Marijuana_Markets_4th_Edition.pdfIl ne s’agit plus d’une curiosité: dorénavant le business américain de la "weed" pèse lourd. Très lourd. Et continuera de croître, poussé notamment par de probables futures
légalisations dans d’autres Etats et la "normalisation" progressive de cette industrie fraîchement sortie de la clandestinité qui devrait dès lors convaincre de nouveaux profils d'investisseurs.
Près de 22 milliards dans moins de cinq ans?
Ce rapport confirme ce dont d'autres avant lui avaient déjà fait état, à savoir des prévisions de croissance saisissantes: le chiffre de 21,8 milliards de dollars de chiffre d’affaires devrait atteint d'ici à ... 2020. Soit dans moins de cinq ans.
Et l'année 2016 pourrait être un tournant pour le secteur. Des 50 Etats qui composent les Etats-Unis, quatre en ont déjà complètement légalisé l’usage (Alaska, Colorado, Oregon et l'Etat de Washington auxquels il faut ajouter le District de Columbia). Un chiffre qui pourrait pratiquement tripler cette année puisque sept autres Etats vont voter pour ou contre la
légalisation de la
marijuana chez eux, dont la Californie, l’Etat le plus peuplé des Etats-Unis.
Des décideurs plus frileux que les investisseurs et l'opinion publiqueLes perspectives de croissances sont donc immenses. Même si des freins persistent. Les banques par exemple, ne sont pas une option pour le développement du business, en raison de lois fédérales. Ce qui induit en outre des investissements colossaux en termes de sécurisation de la marchandise, du matériel et des recettes. Le secteur est également soumis à une fiscalité beaucoup plus lourde que d’autres dans les Etats où il est commercialisé légalement.
Enfin, si le business et le public semblent prêts pour une extension de la
légalisation, ils ne sont pas forcément suivis par les décideurs. "Alors que l’opinion publique est en train d’évoluer vers une position favorable à la réforme de la législation sur le
cannabis, les candidats à la présidentielle sont plus réticents à soutenir sa
légalisation", souligne le rapport.
Des actuels candidats à l'investiture, seul le démocrate Bernie Sanders s'est ouvertement prononcé pour une
légalisation au niveau fédéral.
Source :
www.rtbf.be