Encore un petit témoignage. Je vais l'écrire avec humour tiens, pour dé-dramatiser la narration. Il est basé sur des faits récents de moins de 2 heures.
Tu sais que t'en à trop pris quand :
Tu sais que t'en à trop pris quand tu appelles le 15 pour signaler l'apparition de pics de douleurs de douleurs périodiques se rapprochant d'une douleur constante sur la dernière heure.
Tu sais que t'en à trop pris quand on te répond, après avoir donner ton nom et ton adresse, "Ah, c'est vous !"
Tu sais aussi que t'en à trop pris quand t'es en mesure de lui fournir ta tension diastolique et systolique, ton rythme cardiaque et la présence d'une arythmie sur les 3 prises que t'a effectuée depuis l'apparition de la douleur et qu'elle n'est même pas surprise.
Tu le sais aussi quand tu comprends ce qu'est une tension systolique et diastolique et que tu as l'appareil pour la mesurer.
Tu sais que t'es dedans, aussi, quand elle te répond : " Si la douleur devient constante, vous savez qu'il faut un électrocardiogramme pour le pas prendre de risque, donc n'hésitez pas à venir nous voir et appelez nous a nouveau."
Tu le sais encore plus quand tu lui réponds "ok" tout en sachant que tu ne les appelleras pas mais que tu iras directement à l’hôpital car le trajet tu le connais, l'ambulance mettra autant de temps que toi sur l'aller.
Et le pire, c'est que quand c'est le cas, tu te dis qu'a cause de la circulation, c'est vraiment une ville a infarctus certaines heures. Mais que tu fumes ta clope au volant en écoutant de la smooth music et que t'a franchement l'air d'en avoir rien à foutre.
Une fois arrivé, tu sais que t'en a pris trop longtemps quand t'a la carte vitale, la mutuelle et le ticket de parking déjà dans la main.
Le pire c'est quand les urgences sont blindées, t'arrive à avoir un rictus en étant conscient que tu passeras devant tout le monde.
T'a conscience que t'es dedans quand la réceptionniste te reconnait, et se met a presser le petit vieux d'aller poser ses fesses en salle d'attente pour vite s'occuper de ton cas.
Tu sais surtout que t'en à trop pris quand t'annonces un truc genre "J'ai une douleur persistante au niveau de la poitrine suite à ma consommation habituelle de
cocaïne, je viens faire un électro-cardiogramme de routine.
Quand elle te répond " La personne a prévenir en cas de problème, c'est toujours votre mère?"
Et que te croyant dans un one-man show tu réponds : "Au pire si ça part en live, je vous autorise à rien lui dire la pauvre. Vous aurez qu'a lui dire que je me suis étouffé en mangeant un truc. Et puis j'ai passé les portes, je suis sauvé !"
Et le pire c'est qu'elle en rigole de désespoir à la longue.
Tu sais aussi que t'en a trop pris quand, alors que tout le monde attend dans la salle d'attente depuis parfois longtemps, tu t'amuses à rester debout près de la salle de régulation car tu sais très bien que tu passeras en premier.
Quand tu trouves amusant les regards hagards des gens qui te voient plié par la douleur avec un sourire con en se demandant ce que tu fout debout, guettant leurs montres toutes les 5 minutes.
Bien sur tu sais aussi que ça fait trop longtemps quand tu sais ce qu'est une salle de régulation.
D'ailleurs, c'est pas finit, car une fois dans la dite salle avec l'infirmière qui te reconnait aussi, tu as une conversation qui pourrait pour un témoin aveugle ressemble entre un discours de Dr House et d'une de ses employés :
" Une estimée de la consommation est possible aujourd'hui ? "
( le genre de phrase ou elle te montre qu'elle sait que t'en prends trop. )
" Non, mais on reste sur du classique."
" Pas plus de deux grammes alors, bien. Pour la douleur ? "
" Sur l'échelle de 10 je dirais 7 en constant et 9 en pic, avec irradiation de la douleur au niveau des bras, du dos et une présence notoire de pics en réaction mécanique. Pas d'engourdissement ni de palpitation à signaler, l'electro-cardiogramme de routine devrait suffire à préciser la situation cette fois-ci."
" A quand remonte la dernière analyse anormale du taux de troponine déjà ? "
" 3 mois."
La, tu sais que même elle sait que t'en prend vraiment trop car tu sais ce qu'est la troponine et qu'elle sait que tu le sais. Vu qu'elle était la quand on te l'a expliquer lors de cette soirée que tu fais tout pour oublier.
" Et au niveau des allergies, pas de problème avec vos consommations actuelles ? Toujours pas d'allergène trouvé en allergologie ? "
" L'allergologue trouverait bizarre que je lui demande de me tester le levimasole madame. Donc, vu que depuis que je m'arrange pour minimiser les produits qui en contiennent, pas de choc anaphylactique. J'ai quand même de l'ebastine et du prednizolone au cas ou.
" Je vois que vous avez eu un traitement pour une tentative de
sevrage il y a un mois, et que vous avez fait un passage chez nous pour une sur-consommation de ces médicaments. Vous continuez à les prendre ?
" Non, le docteur veut sans doute me gifler et j'ai perdu sa confiance. Je dois lui rapporter des chocolats la prochaine fois que je pense à aller a mon rendez vous.
Et la tu sais que t'en a définitivement trop pris quand même elle te dit :
" Vous êtes une véritable pharmacie."
Au moment de l'electro-cardiogramme, tu sais encore une fois que c'est trop quand tu l'aides à placer les électrodes qui tombent et qu'elle te dit " C'est des nouvelles, elles sont vraiment chiante."
Et que le seule truc que tu trouves à dire c'est : " Ouai bah, je suis pas sous produit donc tant mieux je vais pas douiller quand elles vont m'arracher les poils. "
Tout se confirme quand tu lit avec elle l'electro-cardiogramme et que t'en saisis les aspects les plus important.
" Ah bah, c'est pas si grave que ça c'est bon !"
" Oui bah vous allez avoir votre prise de sang pour la troponine quand même, une fois c'est suffisant pour qu'on surveille toujours."
Re-passage en salle d'attente pour qu'on te conduise au box, tu retrouves les regards médusés des gens qui étaient la avant toi, encore plus quand l'aide soignante te connait super bien et t’accueille par un "Heeeey, c'est toi j'en étais sur ! Allez viens."
Et quand tu les grilles une seconde fois.
T'a aussi conscience d'en avoir trop pris quand elle te fait te mettre à poil et te dis : "Oh, tu crois que je vais me faire chier à tout mettre dans le sac moi ? " au moment ou tu jettes tes vêtements un peu partout.
Bon, t'en rigole, et tu dis que t'es civilisé et que l’ajustement de la chemise nécessite toute ta concentration actuelle mais que tu vas ranger.
Tu rigoles moins quand elle te dit " Tu vas être content, tu vas voir la surprise." en quittant la pièce et en te faisant un clin d'oeil.
Tu comprends pourquoi c'était pas drôle quand tu vois ton médecin du
csapa, en service ce jour la, débarquer dans la pièce alors que tu t'es jeter sur le lit en mode transat et que t'a déjà préparer ton "Quoi de neuf docteur."
Tu rigoles encore moins quand le silence dans la pièce est glacial car depuis ton empoisonnement aux médicaments que tu lui avais promis de ne pas prendre n'importe comment et dont elle à appris l'admission aux urgences en consultant ton dossier, et que tu lui a mis deux faux plans sur deux rendez vous par la suite.
Une prise de sang plus tard, la troponine n'est pas anormale, elle te dit : "Tu veux une photocopie de l'ECG pour ton généraliste ?"
Tu sais que t'a abusé la nuit d'avant quand après avoir répondu oui et qu'elle ai quitter la pièce pour faire la photocopie, tu te précipite sur le sopalin parce que tu sent que ça bouchonne.
Tu sais que t'es dans la merde quand elle t'a entendu te moucher et qu'elle rentre au même moment et qu'elle te dit : Donne.
Tu sais ce qu'est la honte de prendre le fait d'être la à la légère car ton ECG t'a montrer que t'allais pas faire un infarctus. Et que tu sais que le sopalin est franchement dégueulasse.
Tu sais que t'en prend vraiment trop quand t'en arrive, après consultation de son téléphone, à te faire programmer un rendez-vous en
csapa lors d'un passage aux urgences.
Et surtout, tu sais que cette fois t'a intérêt à y aller.
Un "Tu connais la sortie." plus tard, tu prépare ta clope de libération. Le contrôle de routine est terminé.
Une fois sortit, tu continue d'avoir conscience que t'a franchit de nombreux cap quand tu te prends une claque derrière la tête par l'aide soignante qui fume la sienne en pause.
Quand elle te dit " Non mais t'es sérieux ça te suffit pas ?"
Et que t'a rien d'autre lui dire que " Bah quoi toi aussi tu fumes, fumer tue, t'a pas vu la pub?"
Un "allez casse toi et que je te revois pas.", direction la voiture, en sifflotant.
Tu sais que t'en à trop pris quand pratiquement arrivé chez toi, tu tilt l'idée de faire ce post pour raconter cette énième expérience sur ce forum ou tu t'es inscrit y'a peu de temps.
T'en rigole un peu même, tu trouves ça marrant.
Mais en fait, t'en a juste trop pris et c'est moins drôle quand malgré tout ça, une fois chez toi, tu regarde ton miroir et tu te dis : " Merde fait chier j'ai plus rien."
Et la, comme toutes les prises de consciences de ces derniers temps. Tu comprends que t'en a juste trop pris. Ce soir, la veille, ces derniers temps et toute ta vie aussi. Et qu'il n'y a rien de drôle. Que des passages aux urgences, tu en cumules des dizaines. Que tout le monde ne rigolais pas avoir toi, mais s'inquiétais. Que quand les médecins voient ton electro-cardiogramme s'imprimer, ils ne sont pas débiles comme quoi en train d'attendre une réponse rassurante mais en train de s'inquiéter de ce qu'ils pensent tous qu'il t'arrivera un jour.
Chaque mouvement provoque encore un pic de douleur extrêmement violent dans ta poitrine, même si tu vas pas en crever, pas aujourd'hui du moins. Tu comprends regard de ton docteur n'était pas lié au fait qu'elle t'en veut pour les faux plans, mais car pour elle t'a sombrer et que dans le fond, elle en arrive même à se sentir impuissante. Tu comprends que d'avoir fumer 3 clopes depuis ta sortie de l’hôpital fait de toi un horrible couillon. Et qu'en fait, cette histoire n'est peut être pas banale, mais qu'elle n'a rien de comique.
C'était le coup de trop je pense. J'ai tellement banalisé mon addiction que j'en arrive à la. Un flirt avec la mort permanent. J'ai pas dit tout ce qu'on avait échangé en conversation avec tout le personnel. J'ai garder seulement le "hors du commun". L'esprit à ce don, quand tu as incorporé la
cocaïne à ta vie au point de penser et vivre
RDR, de continuer à te laisser croire à ta fausse invulnérabilité.
Alors, pour le réalisme, voila un florilège brut de ce qui n'était pas drôle dans ces échanges.
La réception après ma vanne bidon sur ma mère:
- Monsieur gardez quand même à l'esprit que ces contrôles à répétition monopolisent le personnel et un box mais restent nécessaires. C'est un rire jaune, il n'y a rien de drôle.
En régulation :
- La dernière prise date de 3 heures et vous avez une systolique a 153, une diastolique à 101 et le poul dépasse les 110. C'est grave à votre age et si un compare avec les mesures précédentes dans votre dossier, c'est équivalent aux fois ou vous arriviez complètement allumé et sous produit.
L'aide soignante :
- Non mais sérieux t'es jeune, t'es mignon, tu présente bien. Tu fout quoi de ta vie ? Tu sais qu'on traite des gens qui sont aux portes de la mort en permanence alors qu'ils ont arrêter leurs conneries depuis un moment ? Que jamais ils vont s'en remettre ? Même toi tu crois quoi, c'est chaud la. Si tu veux te suicider fume du
crack putain.
Mon docteur :
- T'a sombrer dans le pire qu'on a jamais pu voir dans ton cas. Tu nous évite, tu t'en fout complètement et t'es venu 3 fois aux urgences en un mois pour des raisons toutes sauf bénignes. Ils t'ont fait attendre une heure sur le lit pour te donner la leçon mais je sais que ça servira à rien. Ma conscience de médecin me fait te demander avec insistance de signer une ordonnance de prise en charge en maison de soin, mais je connais ta réponse. Tu peux t'habiller, je vais faire une photocopie, n'en profite pas pour te barrer en douce.
Puis, après, lors du coup du mouchoir :
- Fait voir tes narines... Ok. Donc une nécrose est visible par simple contrôle visuel, du sang coagulé aussi et une inflammation conséquente. Tu vas attendre pour voir l'ORL et si il n'est pas disponible on va te prendre un rendez vous rapidement. Et puis comme t'a tendance à oublier quand c'est le secrétariat qui te donne un rendez vous au centre, je vais t'en donner un directement. Tu n'as pas intérêt à partir. Si tu continue de consommer dans les jours à venir, tu peux dire au-revoir à ta cloison nasale voir même à bien pire.
Les rendez-vous pris :
"Tu connais la sortie."
La première chose que je me suis dite l'espace d'un instant c'est : "Non, je ne connais pas "la sortie". Sinon, je ne serais pas ici."
Je vais faire un break d'un mois. Je vais m'y tenir. Je vais aussi en profiter, pas au début toutefois pour pas non plus rendre la chose impossible, arrêter de fumer. Je sais que pendant 4/5 jours, je vais dormir plus que de raisons et que mon comportement deviendra totalement imprévisible. Je sais aussi qu'après, pendant tout le mois, je mangerais des tonnes de pizza et autres conneries bien lourdes et que ça ne me coupera pas l’appétit. Que progressivement, je mettrai très longtemps à m'endormir et que le
craving reprendra ses droits. Je sais aussi que je vais devoir m'éloigner de pratiquement toutes mes fréquentations et m'isoler chez moi. Car je n'aurai pas la volonté de résister si je ne le fais pas. Je sais aussi qu'au bout d'un mois, je me dirais que putain si j'ai tenu aussi longtemps, limite, je peux m'en libérer. Pourquoi pas après tout ? C'est de la drogue dure merde.
Et, comme d'habitude, je sais que je vais craquer. Car sauf quand j'ai passer des années à fumer des spliffs surdosés de manière à être HS chaque minute que j'ai passé éveillé, je n'ai jamais su lui dire non. Jamais.
Tient, encore un ajout alors que j'allais cliquer sur envoyer. Un MAGNIFIQUE témoignage d'ambivalence de malade :
Conversation avec ma soeur a l'instant :
Moi : J'suis encore aller aux urgences, douleur fixe à la poitrine tout ça. Electro-cardiogramme OK.
Elle : Tin encore, tu m'avais dit que tu t'étais calmé.
Moi : J'ai tenu 8 jours au final c'est quedal.
Elle : Fait gaffe s'il te plait.
Attention une réponse palme d'or arrive :
Moi : Non mais au pire, j'ai prévenu le 15 dès les ton premiers signes et j'ai foncer à l’hôpital.
J'aurai été en plein déclenchement d'un infarctus, vu mon age, je n'aurai pas été difficile à réanimer. L'essentiel c'est d'être sur place rapidement.
Elle : T'es sérieux la..