Parmi les publications récentes du groupe de recherche
NPS qui milite en faveur d’interventions de santé publique efficientes et innovantes autour de l’émergence des nouvelles substances psychoactives (NPS) en Europe, un nouveau rapport publié en février dernier a compilé les données de 5 pays : la Tchéquie, la Grèce, le Portugal, la Pologne et la Roumanie, relatives aux tendances de consommation des
NPS chez les personnes fortement consommatrices de drogues PFCD (« people who use drugs heavily »).
Les modalités de consommation et les produits les plus consommés, la fréquence des usages exclusifs de
NPS ou des polyconsommations, les effets somatiques et psychologiques associés, le sur-risque d’overdose et de contamination par le VIH encouru ont été renseignés pour chaque pays en recensant les données disponibles et en les complétant de données qualitatives fournies par des groupes focaux. Ce rapport recense également les politiques et programmes de santé publique en vigueur, par pays, et met en évidence les similitudes et dissensions en matière de
réduction des risques. Les conclusions font état d’un développement rapide de l’accessibilité des
NPS, avec cependant une consommation quasi nulle chez les PFCD au Portugal et très intense en Tchéquie (1/3) et en Roumanie (2/3). Dans un contexte de rareté des drogues classiques de bonne qualité, de lieux de trafic à haut risque, de coûts prohibitifs, les
NPS attirent les populations vieillissantes d’usagers, les grands consommateurs de stimulants et d’opiacés et les jeunes générations. La préférence des PFCD va vers les
cathinones de synthèse qui rivalisent avec leurs substances de prédilection : les
opioïdes et les stimulants, surtout. Une donnée intéressante en Tchéquie concerne le développement de l’usage d’opioïdes de synthèse légaux et ainsi l’intérêt d’une extension de l’accès à la
naloxone auprès de ces populations et pas uniquement des consommateurs d’héroïne.
Source : "
New psychoactive substances among people who use drugs heavily. Towards effective and comprehensive health responses in Europe."
Source : Actualité des addictions, newsletter de la fédération addiction