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prescripteur · **prescripteur** Modérateur Inscrit le 22 Feb 2008 12147 messages

C'est la thèse d'un livre récent dont on dit beaucoup de bien.
(signalé notamment par le GREA Groupement Roman d'Etude des Addictions)
http://www.grea.ch/publications/une-nou … laddiction

voir un résum"é plus complet mais en anglais
http://www.scientificamerican.com/artic … ink-it-is/

L'auteure qui elle même a été addict à la coke et à l'heroine se sert de son expérience et de ses lectures pour delivrer un message.
Il n'y a pas de maladie addictive, de personnalité addictive, et l'addiction n'est pas une faillite morale.
Elle cite une étude américaine qui montre que, notamment pour l'alcool, les personnalités les plus saines ne sont pas les abstinents ou les gros consommateurs mais les consommateurs sans problèmes.
Donc le produit n'est pas le problème. Le problème est que certaines personnes ont du mal à rester à la surconsommation et deviennent addicts. Ce n'est pas un problème de gènes ou de maladie mentale mais la conjonction de problèmes de personnalité, de hasards de la vie, d'éducation qui explique cette "maladresse" vis à vis de l'addiction. Notamment des violences physiques ou psychiques dans l'enfance etc..

3 personnalités semblent mener préférentiellement à l'addiction
** le caractère impulsif, manquant de controle , surtout chez l'homme
** le caractère inverse de controle excessif, de rigidité, d'anxiété etc.. surtout chez la femme
** l'alternance dans le temps des deux caracteres precedents

Et l'auteure plaide évidemment pour une approche plus "amicale" pour aider la personne et non la réprimer ou la "soigner".
Amicalement

Dernière modification par prescripteur (24 juin 2016 à 21:35)

Mister No · **Mister No** Pussy time Inscrit le 04 Aug 2014 8598 messages

Ce qui parait intéressant, c'est que de tels résultats suggèrent que ce déficit d'apprentissage peut se combler.

Dernière modification par Mister No (27 juin 2016 à 10:06)

prescripteur · **prescripteur** Modérateur Inscrit le 22 Feb 2008 12147 messages

Oui, bien sûr, en aidant la personne on peut espérer réduire, voire arreter la consommation et ainsi réduire les risques, alors que la repression et le mépris sont inefficaces. En l'aidant on modifie "l'équilibre des forces" et ainsi aider à se liberer de l'addiction.
D'ailleurs l'auteure reprend des statistiques montrant que la consommation tend à s'arreter vers l'êge de 30 ans chez beaucoup d'usagers.
Evidemment les mêmes idées sont maintenant appliquées en alcoologie.(cf baclofene).
Amicalement

Mister No · **Mister No** Pussy time Inscrit le 04 Aug 2014 8598 messages

Par ailleurs, les implications comportementales par les différents régimes d'hormones entre les homme et les femmes permettraient également d'expliquer certaines différences autres que d'ordre environnemental ou d'apprentissage.

Dernière modification par Mister No (27 juin 2016 à 11:19)

Syam

Cette approche était largement abordée dans "Du Chocolat à la Morphine", livre qui a été culte pour moi dans mes jeunes années. Une illustration c'est que dans les pays où il existe un apprentissage et une culture comme en France, l'alcoolisme touche une plus faible partie des consommateurs que dans les pays où la consommation est "sauvage". Aux US 1 consommateur sur 7 devient dépendant/alcoolique! (Après pour le nombre d'alcooliques total, la France est pas pour autant un modèle roll

)
Aux US aujourd'hui pour les opiacés, la tendance ces dernières années est à accuser certains gènes qui prédisposent. Je serais d'accord avec cette approche si elle constituait un complément utile mais quand la génétique se met à tout expliquer, là j'ai des réticences thinking

Dernière modification par Syam (27 juin 2016 à 14:51)

DVA5-2Tls · **DVA5-2Tls** 1 m 80 Inscrit le 01 Jun 2016 178 messages

Bonjour à tous et à toutes,
(petit aparté, bien que le nombre de femmes UD me semble être plus faible que celui des hommes, bien que je ne sois pas l'INSEE à moi tout seul, et ceci à mon avis à cause d'une plus grande facilité à s'exprimer de celles ci et d'une moindre recherche du danger ou des/de ses limites que les hommes, donc malgré cette disproportion, je trouve qu'il y a plus d'UD féminines qui s'expriment ici que d'hommes)
Fin de l'aparté qui concernait néanmoins tout le monde. Maintenant je voudrais conforter l'opinion rapportée par prescripteur comme quoi l'addiction serait un problème d'apprentissage. Tous ceux d'entre nous qui ont tenté d'en sortir, ou qui l'ont frôlée ou côtoyée d'un peu trop près, savent bien que c'est le contrôle de soi-même qui est en jeu, et que celui-ci ne progresse qu'à force d'apprentissage, si toutefois on en a le temps.
Donc je plussoie tout simplement,
David

Stalker · **Stalker** Tipiak Inscrit le 18 Jun 2016 195 messages

Merci pour le partage!
Ce livre est surement intéressant. J'ai failli me le prendre, mais cela doit faire 7/8 ans que je n'ai pas lu en anglais. Un pavé de 352 pages. Trop dur!

Je suis quand même curieux de savoir ce qu'elle dit sur l'impact de l'environnement et de la culture dans laquelle nous évoluons.
Le "tout, tout de suite" qui génère de l'impatience dans les cultures occidentales libérale, etc..

Mon addicto me cite souvent une thèse en Français qui semble avoir la même approche. J'me renseignerais sur le titre.

Dernière modification par Stalker (27 juin 2016 à 16:59)

Mister No · **Mister No** Pussy time Inscrit le 04 Aug 2014 8598 messages

Le "tout, tout de suite" qui génère de l'impatience dans les cultures occidentales libérale, etc..

Pas forcément, surtout quand tu observes l'alcool dans notre société. Le set and setting se prépare, le caractère répétitif mais exceptionnel est accepté de tous. Boire sans modération mais avec un peu de raison dans la folie. Notre héritage culturel n'a pas forcément protégé les tribus d'amérindiens. Cela s'est même révélé être une arme chimique distillée sur le terrain de la politique.
Syam, qui me fait encore regretter de n'avoir pas lu cet ouvrage. tongue

Dernière modification par Mister No (27 juin 2016 à 17:19)

Syam

Il n'est sans doute plus très à jour aujourd'hui, mais dans ces années de pure diabolisation-répression tous azimuts, Du Chocolat A La Morphine était un immense bol d'air pur! Et il m'a sans doute évité des ennuis car j'ai considéré dès le début la RDR et l'information "juste/équitable" comme le point essentiel.

Dernière modification par Syam (27 juin 2016 à 17:38)

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	Très intéressant, merci. -Amaranthe.
	Merci du partage, très intéressant Mr No

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