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Dernière modification par Acid Test (05 octobre 2016 à 17:19)
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Dernière modification par Ygrek (05 octobre 2016 à 16:51)
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Dernière modification par Acid Test (05 octobre 2016 à 17:13)
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Je ne suis pas certain que les mentalités d'aujourd'hui conçoivent une hiérarchisation des races dans laquelle figureraient tout en bas "les drogués". La majorité des gens ont aujourd'hui compris une chose : les toxicomanes ne sont pas mauvais par définition ; ils sont libres et égaux en droit, tout comme le reste de la planè
Ygrek, soit on vit pas sur la même planète, soit on a tout simplement pas les mêmes expériences de vie.
Je peux t'assurer que, même en France, il y a une grosse partie de la population qui considèrent les toxs comme des sous-hommes, des déchets, des gens qui ne devraient même pas vivre.
On ne s'en rend pas compte quand on est pas dans la position de "tox visible" dans le sens classique du terme, c'est à dire quand on est toxicomane ET (très) pauvre, et que notre mode de vie amène forcément à être exposé au regard, aux menaces, aux violences, des gens dits "normaux", quels qu'ils soient.
Je pourrais te citer des tas d'exemples. J'ai par exemple des amis qui se sont déjà fait tabasser parce qu'ils étaient tox (et franchement ils étaient vraiment pas du genre à chercher l'embrouille ou à casser les couilles). Quand j'allais à la pharmacie pour prendre mon traitement de substitution, on me faisait toujours attendre un max de temps, et les employés me parlaient avec un ton autrement froid que quand ils étaient avec d'autres clients, et leurs regards en disaient aussi beaucoup. C'était encore pire quand j'allais acheter des Stéribox, ce qui est tout à fait légal; fais le test pour voir, mon frère l'a fait pour se rendre compte de comment on pouvait me traiter, et il en est revenu avec les larmes aux yeux, il m'a dit n'avoir jamais ressenti une telle hostilité gratuite envers lui, et m'a raconté les expressions de dégout et de mépris sur les visages des employés et clients, choses auxquelles je m'étais carrément habitué au bout d'un moment.
Ou alors, imagine un tox qui dit directement aux gens qu'il prend de la came, on verra s'il se fait beaucoup d'amis. Depuis que j'ai "refait" ma vie et suis parti vivre à l'étranger, des centaines de personnes que j'ai rencontré et auxquelles je me suis lié, je n'ai pu évoquer ma toxicomanie passée qu'à une seule, c'était ma meuf, et encore c'a pris une éternité pour que je lui en parle. C'est juste que si t'es "grillé" en tant que tox, direct les gens auront une opinion moindre de toi, quoique tu leur ai fait.
Autre chose, lors de ma tentative de suicide, il y a quelques années, par overdose, j'ai fini aux urgences, et j'avais aussi le bras gauche salement infecté à cause des shoots effrénés sur plusieurs jours (je voulais crever donc rien à foutre de bien injecter), trois fois la taille normale. J'étais au fond du fond du foooond du trou à être trop deg de pas avoir réussi à mourir, en plus vu que j'avais énormément consommé les jours précédents, j'étais en manque de facon extrêmement intense, mêlé au contexte plus à l'infection super douloureuse au bras, j'étais vraiment mal.
Malgré ca, les infirmiers, médecins, m'ont traité comme un clébard. Pas comme un patient, non, j'étais un "tox". Pas comme un jeune homme de 24 ans qui souffrait de dépression et d'autres troubles depuis des années, et qui venait juste d'avoir essayé de mettre fin à ses jeunes jours, en se mutilant au passage, bref, un jeune homme clairement mal dans sa peau qui avait besoin de l'aide des professionels de santé. Non, j'étais un "tox". Entre les moqueries "il a voulu jouer avec des aiguilles ce con, voilà ce qu'on récolte", "mais vous êtes carrément taré de faire ca", "ouais eh bah c'est ca quand on se shoote", "ouais c'est l'camé dans la chambre là bas" etc etc, les regards et l'attitude carrément méprisants, le manque total de compassion, l'aide inexistante pour gérer la douleur de mon bras et du manque, le médecin dans son bureau qui me regardait avec un dégout, un ton moqueur et blasé, qui m'a juste fait perdre tout espoir.
Ah et même, je m'en souviens maintenant, un gamin d'environ 17/18 piges, je sais pas, qu'on a amené et à qui on m'a "montré", pour lui montrer la "déchéance, parce qu'il avait déconné avec du cannabis je crois, alors que la dernière chose que je voulais était d'être vu dans un état et un moment aussi horribles. AUCUN RESPECT DE MA DIGNITÉ. J'avais l'impression d'être un animal, et ca m'a grave traumatisé. Depuis j'ai une énorme méfiance à l'égard des professionels de santé et les évite autant que possible.
Donc non, je suis pas du tout d'accord avec toi quand tu dis que la majorité des gens pensent que les drogués sont égaux en droits, etc etc. Le fumeur de weed peut-être, encore que beaucoup ont encore des vieux clichés usés à son égard - mais en tant que tox, pour beaucoup de gens, professionels ou pas, tu es très clairement inférieur en tant qu'homme car "dégénéré", "criminel", "taré", "pervers", et donc ne mérites pas les mêmes droits que les autres. Il y a un réel problème à ce niveau là , car déshumaniser quelqu'un juste pour ses pratiques perso peut mener loin. Affirmer le contraire c'est nier l'expérience dégueulasse que j'ai vécu et ca je l'accepterai pas.
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La comparaison qui est faite par rapport à la shoah est celle du processus utilisé.
Identification : on définit une catégorie de population que l'on rend responsable des problèmes.
Ostracisme : on les stigmatise pour les faire haire de la population et on leur rend la vie difficile .
Confiscation : on leur enleve leurs libertés , leurs droits ,on leur confisque leurs biens avec des lois qui rendent possibles la confiscation basé sur ce qu'on leur reproche ( aux états unis c'est devenu particulièrement effectif mais ça a commencé en France dans une certaine mesure )
Concentration : c'est l'étape de l'emprisonnement systématique
Extermination : on annéanti leur vie avec des peines à vie pour de petits délits ( ce qui est le cas avec les lois sur la récidive aux USA ) mais ça peut déraper comme c'est en train de se passer aux Philippines ,avec une dynamique d'élimination physique !
Tout ça peut paraitre assez extreme mais c'est exactement la tournure que les choses ont prises aux USA meme si en France ce n'est pas aussi poussé mais on en a pris la direction .
L'extermination des juifs par les nazis a commencé en définissant les juifs comme "des hommes à part", voire des non humains.
Quand la populatiion partage massivement cette différenciation (facilitée d'ailleurs par tous les éléments de séparation physique, gettho, autre langue, prison, mise à l'écart aux urgences etc..) les étapes suivantes se font "facilement" et quand la Presse s'en mêle sans élever de contestation sauf chez une minorité particulièrement morale.
Je pense qu'en effet cette première étape est présente en France vis à vis des "drogués". Voir Valérie Pecresse qui n'avait pas pensé que ces "drogués" qu'elle veut dépister et traiter peuvent être son propre fils. Drame et Confusion !!!
Heureusement en France il y a (encore) de sérieux obstacles à l'ostracisme et à la confiscation, du moins à l'echelle d'une politique publique totale. Mais la vigilance reste nécessaire.
Amicalement
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Dernière modification par Acid Test (05 octobre 2016 à 20:21)
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Dernière modification par Acid Test (05 octobre 2016 à 20:20)
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Dernière modification par Viegroo Senior du turfu (05 octobre 2016 à 20:39)
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Dernière modification par Acid Test (05 octobre 2016 à 21:33)
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Jean-Pierre Blancpain
LES JUIFS ALLEMANDS ET L'ANTISÉMITISME
EN AMÉRIQUE DU SUD
1930 - 1950
On sait que l'emploi du singulier défini dans la désignation ethnique, confessionnelle ou nationale est déjà un marqueur de racisme (<<l'Africain estjoueur », «l'Allemand aime les bêtes », «le Juif n'est pas orateur »), c'estbanalité de le dire.
N'est-ce pas, en effet, emprisonner l'individu dans une généralisation hâtive et absurde, lui dénier toute identité personnelle, le priver de l'originalité de ses choix et de sa liberté de comportement, alors qu'il n'y a pas de détermination tenant à l'origine, au sexe, à l'âge ou à la confession.
Je crois donc important de ne se servir du singulier qu'avec beaucoup de prudence et seulement quand ce singulier a un sens.
Cela va à l'encontre de nos habitudes, car il est fréquent d'entendre l'anglais, l'arabe, l'américain, le breton etc..
Mais il faut insister sur le fait que ces notions n'ont pas de réalité. LE breton, l'américain, LE toxicomane n'existent pas. ce sont des généralisations presque toujours abusives sur DES bretons, DES américains, DES usagers de psychotropes.
C'est donc une question d'hygiène de pensée que je crois essentielle.
On remarquera qu'au contraire l'emploi de ce singulier est largement pratiqué par nos politiques, notamment contre LA drogue et LE toxicomane. Je pense que la passage aux pluriel serait deja un bon marqueur d'évolution (et nous pouvons contribuer à ce changement dans nos débats "publics" ou avec notre entourage). On l'a deja constaté récemment sur les homosexuels qui ne sont plus LE pédé et ça a changé beaucoup de choses
Amicalement
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Dernière modification par Acid Test (06 octobre 2016 à 16:33)
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Dernière modification par Acid Test (09 octobre 2016 à 11:01)
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http://www.parentscontreladrogue.com/
Depuis mai 2010, les activistes de la drogue largement financé sur des fonds publics, réclament la création de salles de shoot en France.
Ces salles ne sont "ni utiles ni souhaitables" en France, car dans aucun pays elles n'ont montré leur efficacité.
Et que si tu veux dialoguer il faut arriver à parler d'usages, qui seuls ont une signification opérationnelle.
Tu remarqueras que la MiLDECA est mission contre les drogues...
Amicalement
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Dernière modification par Acid Test (09 octobre 2016 à 12:27)
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Viegroo Senior du turfu a écrit
je suis d'accord avec Ygrek
+on pourrait dire la même chose avec les trans, les gays, les roms, les obèses, les malades psychiatriques, etc
au final un drogué est bcp moins opressé qu'un trans en europe etc, qui se fait stérilisé quand il change de sexe (imaginez si on vous avez dit "pas de traitement de sub sans une stérilisation!")
coucou les hospitalisation sous contrainte/forcée pour les malades psy et si vous regardez comment ils étaient " soignés " avant..brrr. les electrochocs etc.. autre exemple les roms qu'on envoie dans les avions ou mis dans des camps insalubres avec les enfants et tout car ça dérange jaqueline et michelin..
Sauf qu'en l'occurence ici c'est un forum pour USAGERS DE DROGUES, donc évidemment on va parler de ce qui NOUS concerne, tout comme un forum pour transgenres, personnes en surpoids, ou autres, évoqueraient la stigmatisation dont EUX sont victimes, je pense que c'est normal non?
Et je suis assez d'accord sur le fait que les toxs ne sont pas les seules victimes de ce système qui veut absolument "normaliser" tout le monde et qui fustige toute personne qui ne correspond pas à ses critères, les marginalise et les stigmatise. Le truc, c'est qu'il faut se pencher sur ce problème, en tant que victimes de ce phénomène, réfléchir à des facons de le combattre, et AGIR contre. C'est ce qu'ont fait les homosexuels, et l'on voit maintenant, qu'ils sont passés, de passibles de prison il y a encore quelques décennies, au droit au marriage de personnes du même sexe en nos années. S'ils s'étaient dit, à l'époque, "Ah oui mais on est pas les seuls à être exclus, les immigrés, les malades psychiatriques aussi" et qu'ils n'étaient peut-être pas les moins bien lotis, ils ne se seraient jamais unis ensemble, monté des assocs, et combattu pour obtenir les droits qu'ils ont aujourd'hui. En tant que bisexuel, je profite moi aussi des droits pour lesquels ils se sont battus et j'en suis très content, même si je n'ai jamais participé de manière active à ces combats.
Si eux l'ont fait hier (et continuent), pourquoi ne pouvons-nous pas le faire aujourd'hui?
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Dernière modification par Acid Test (10 octobre 2016 à 00:14)
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[ Forum ] Actualité - Philippines : Guerre "contre la drogue" ou crime contre l'Humanité ?
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