J’décide de sauter le pas et de me lancer mon premier
TR concernant ma première prise de
LSD ! C’était lors d’un
festival, « le festbouc », qui se déroulait près de Lyon il y a quelques mois (début septembre). J’étais avec mon meilleur pote, qu’on appelera A.
On arrive sur le lieu du festoche, on plante la tente (tant bien que mal^^) et on décide d’aller faire un tour vers les camtars pour essayer de trouver des prods pour pimenter un peu la soirée. Je précise qu’on avaient pas d’idée précise de ce qu’on voulait chopper, avec tout de même une préférence pour une prod psyche (champis ou
lsd).
Personnellement, je ne suis pas un gros consommateur de prods, juste des
taz de temps en temps et un
bedo à l’occasion. « A » pareil, il fume de temps en temps et sa seule expérience de prod dur se résume à un demi
taz (ou il a fini aux urgences ^^).
On discute avec plusieurs personnes, qui nous proposent des
taz. Pas très emballés, on préfère aller chercher ailleurs. On tombe enfin sur un mec qui nous propose du
lsd. Il avait l’air réglo et était plutôt cool, bien emballés pour tester le L, on lui prend un
buvard chacun.
La seule connaissance que j’avais de cette drogue était « wahou trop cool tu vois tout en coloré c’est trop d’la balle on va voir des arc-en-ciel », donc autant dire qu’on n’étaient ABSOLUMENT pas préparés, ni aux effets, ni aux risques. Pour moi, c’était limité aux « légers » effets hallucinogène mais je ne savais pas qu’il y avait une quelque conque défonce qu’on pourrait qualifier de « mentale ». Notre plus grande erreur a été le manque total de renseignement préalable, ce qui est pourtant la
base de la
Rdr ….
Enfin bref, après avoir mangé un morceau, on décale à la tente pour aller prendre le trip. Sous le conseil du mec qui nous l’avait vendu, on fractionne le trip et on prend chacun un quart. Il était environ 21h. Chaud comme la braise et ayant envie d’en découdre avec le son, on bouge dans l’enceinte du
festival. Une fois posé devant une scène (psytrance je crois), on s’impatiente des effets qui tardent à se faire montrer. 30min passent, 1h passe, toujours pas le moindre effet. Je décide alors de prendre un autre quart, puis un autre pour enfin finir mon
buvard entier. A lui reste raisonnable, et refuse de reprendre un autre quart tant que son premier ne lui fait pas d’effets. 1h30 environ après la première prise, toujours pas le moindre effet et on commence à se dire qu’on s’est fait entubé sévère ... A décide de ne plus y toucher et me dis qu’il va jeter ce qui lui reste et là , dans un élan de génie (ou devrait-je dire de connerie monumentale plutôt), je gobe ces trois quarts de
buvards d’un coup.
Environ 5 petites minutes passent et là , je commence sérieusement à ressentir les premiers effets (de mon
buvard que j’avais fini de prendre 30 mi avant). Sensation étrange avec mon corps, premières déformations visuelles : j’ai l’impressions que les visages des gens « viennent à moi », comme s’ils étaient projetés près de mon visage. Ils ont des têtes amusantes, je suis complètement euphorique. Une envie pressante de bouger, de « visiter » le site du
festival et les différentes scènes me prends. Il faut que je marche, que je marche et encore que je marche. J’ai envie de découvrir le monde sous cette nouvelle perspective, que je dois bien dire, j’adore. A commence à être de plus en plus blasé, lui qui n’a aucun effet et qui doit me supporter.
Je commence vraiment à avoir des déformations visuelles intenses : les barrières qui bougent, le ciel est tout juste …. Incroyable et magnifique : je vois des milliers d’étoiles qui fusent, toutes ultra-colorées : je marche la tête en l’air, ébahi. Les chapiteaux couvrant les scènes gonflent et se dégonflent à une vitesse impressionnante. Ils triplent de volumes et montent jusqu’au ciel. Tout est tinté de motifs psychédéliques : des grandes spirales, colorées. Je suis aussi impressionné par la beauté des arbres que j’aperçois au loin, ils sont grands, enveloppés d’un léger voile de brume. Je les vois respirés, en perpétuel mouvement. Je ressens à ce moment un intense sentiment amical envers eux, je les remercie intérieurement de nous fournir de l’oxygène. A commence à en avoir marre de me suivre dans mon délire naissant et me demande qu’on aille se poser un peu devant le son, j’accepte. Il comprend que je suis défoncé mais ne comprends pas que je parte aussi loin. On passe avant chercher une bouteille d’eau dans un stand, remplis de motifs psychédéliques. Une fois devant la scène, A danse et commence à profiter de la musique. Moi je l’entends, mais je n’y prête pas attention, elle est déformée et ressemble plus à un brouhaha qu’autre chose. Cela m’étonne car d’habitude, je suis extrêmement sensible à la musique.
Les effets des différents
buvards comment à monter crescendo et je commence à monter de plus en plus fort. Je m’amuse, un peu à l’écart de la scène, à jouer avec la bouteille d’eau. Je ne sens plus mes bras ni mes mains, j’ai l’impression qu’il y a au moins 30 cm décalage entre ce que j’ordonne de faire à mes mains et ce qu’elles font vraiment. Je reste là , à contempler ma bouteille et mes mains grandirent puis rétrécirent. Mes doigts s’allongent deviennent de plus en plus gros.
Je commence à vraiment partir loin. Un cap dans la défonce est passé et je commence à trouver les effets beaucoup trop puissants pour moi. C’est la claque du deuxième
buvard qui monte. J’ai l’impression de me voir 1 mètre au-dessus de moi, et j’ai une vue à 360 degré. Je vois peut voir devant, derrière. Je n’arrive plus à percevoir les distances, 1 m correspond peut-être à 10, voire 20. Je manque à plusieurs reprises de foncer dans des gens. A est avec moi, il a compris qu’il devrait s’occuper de moi et que je ne gérais plus rien. Je ressens de plus en plus la gravité. J’ai l’impression que mes jambes sont collées par terre, que je m’enfonce de plus en plus dans le sol. Le moindre petit mouvement de pente suffi à mettre à genou. Je marche les bras tendus devant moi, pour faire face à un éventuel obstacle. Je demande à A qu’on aille se mettre un peu en retrait vers les barrières. Je ne suis pas loin du
Bad trip, pas au niveau psychologique (sa viendra après) mais au niveau des effets sensorielles et surtout, visuelles. Je suis assommé par la puissance et la brutalité des distorsions visuelles. Je vois chaque brin d’herbe comme une sorte de gros vers pixélisés extrêmement sophistiqué. Les couleurs changent toutes les 10 secondes, comme si on changeait de filtres couleurs. Je vois la peau de A comme un lézard ou un caméléon.
Je commence à avoir envie de vomir. A me dirige difficilement prêt d’un stand de premier secours. Je vomis à plusieurs reprises. Cela me procure une douleur intense. J’ai vois de la lave, extrêmement pixélisées, sortir de ma bouche, d’une couleur rouge écarlate. Je me sens un tout petit peu mieux, moins oppressé par les distorsions visuelles, qui si intenses à un moment, m’ont données envie de vomir.
Je suis perdue dans mes pensées, qui fusent sans cesse. Est-ce que je passe une bonne soirée ? Est-ce que A passe une bonne soirée ? J’étais venu pour quoi au final ? Ah oui, pour la musique c’est vrai. Un peu en retrait des scènes, vers les barrières, on décide (enfin A décide, moi je n’étais plus en mesure de quoi que ce soit) de fumer une clope avant d’aller devant le son, pour quand même essayer de passer une bonne soirée. J’essaie de l’imiter, tout en étant incapable de comprendre l’intérêt de fumer (alors que bien entendu je suis fumeur quotidien). J’en avais jusqu’à la oublié même l’existence de cette pratique. On bouge dans le son. Je tiens ma
cigarette, que je vois grandir et rétrécir de manière totalement incroyable. Je suis fasciné par le feu. J’ai l’impression que le feu représente un seul atome, une seule chose, je l’appelle le fluide, et je ne comprends pas qu’il puisse être recréé à plusieurs endroits à l’aide des briquets. Je suis dans le floue total dans mes pensées, je ne comprends à vrai dire plus rien. Je n’ai plus aucune notion du temps.
Alors que les hallucinations visuelles sont encore très présentes, mon esprit est tourmenté. Je passe de joie très forte (je passe une bonne soirée) à un sentiment de gravité inexpliqué, comme si j’avais fait quelque chose de grave et plus rien ne serait comme avant. Est-ce que je vais redescendre ? Comment c’est déjà la réalité sans tous ces motifs psychédéliques et ces distorsions, c’est fade non ?
Je redescends petit à petit, par paliers, ce qui me rassure. Il est 4h du mat. On décide de se poser peu avec A pour que je puisse reprendre mes esprits, et là , on entend au loin « avada kedavra » de Belik Boom ! Putain, il fait plaisir ce son. On bouge donc dans la scène, et là , c’est le pied total. Encore, des hallus mais qui se mêlent tout à fait à la musique, j’arrive en quelque sort à les « dompter ». Il est 6h, je commence à redescendre vraiment, il ne reste plus que quelques faibles distorsions.
Si je devais faire le bilan, j’ai fait la connerie (comme beaucoup je pense) de sous-estimer la puissance du
LSD ainsi que de ne pas respecter les règles de
Rdr concernant la quantité consommée (SURTOUT POUR UNE PREMIERE FOIS !) Le
LSD peut être une chose géniale, à condition de savoir à quoi s’attendre et d’être avec des personnes de confiances.
Un grand merci de m’avoir lu jusqu’au bout, je trouve la communauté PA vraiment top !