thecheshirecat a écrit
J'avoue que je trouve souvent tes interventions un peu rigide / malaisante, franck.pharma
Entre autre, ton intervention sur le thread d'un gars accro à 6 stilnox par soir, visiblement en détresse, où tu soulignais que la prescription, c'est 28 jours, c'est comme ça, que le rôle du pharmacien était de forcer un sevrage si le doc le fait pas, en prenant pour exemple certains de tes patients que tu avais "sevré" avec de la phytothérapie. Mon pharmacien tente un coup comme ça, il ne me revoit pas, c'est certain. Je fais "oui, oui, c'est ça, foutez moi la paix" et je vais à l'officine 100m plus loin.
Je pense qu'un pharmacien a clairement un rôle important à jouer dans la santé du patient, mais que dans le cas d'addiction opiacés / benzos, ne pas s'en tenir à la prescription du médecin, qui a un rapport souvent autrement plus complexe et profond que quelques phrases échangées à un comptoir de pharmacie, c'est clairement outrepasser son rôle.
Bonsoir thecheshirecat,
Lorsque qu'un médecin, un pharmacien, un infirmier, un dentiste, un kiné... etc prend en charge un malade, il doit faire preuve d'empathie et se rappeler que derrière le malade, il y a une personne, un être humain, qui veut vivre, qui a une famille, un conjoint, des enfants.
Et bien il faut que le malade pense exactement la même chose : derrière un pharmacien, il y a un homme, un père de famille, qui veut profiter de la vie, s'occuper de ses enfants le soir en rentrant chez lui.
6 Stilnox par jour, c'est 6 fois la dose maximale recommandée. Je répète : 6 FOIS LA DOSE MAXIMALE. En cas d'accident, le pharmacien qui a accepté de délivrer cette prescription gagne un aller simple vers la prison pour plusieurs années. Je répète : UN ALLER SIMPLE POUR LA PRISON.
Alors maintenant il faut se mettre dans la tête du pharmacien : il a envie de continuer à voir ses enfants le soir, il ne veut pas se retrouver seul dans une cellule de prison pendant 5 ans. C'est légitime comme désir non ?
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Elisa777 a écrit
Franck.pharma ton premier post était une information intéressante mais je suis bien contente de ne jamais être tombée sur un pharmacien comme toi...
Je commence à me demander un peu ce que tu veux apporter à ce fil de discussion là, maintenant...
Parce que, c'est peut-être moi qui fais un peu de parano là, mais j'ai l'impression de ressentir une pointe de moralisation entre tes lignes et ici c'est un forum d'entraide entre usagers... Donc la moralisation on en a bien assez comme ça à l'extérieur tu peux me croire.
Je trouve ça cool d'avoir des pharmaciens qui interviennent sur le forum, ça peut être l'occasion d'avoir un point de vue différent sur la situation mais si c'est pour nous faire une piqûre de rappel comme quoi nous sommes de pauvres toxicos et que vous êtes les gentils pharmaciens qui apparemment ont droit de veto sur notre bien-être je vois pas trop l'intérêt.
Après c'est peut-être moi qui me braque sans raison hein, c'est possible.
Mais euh je sais pas, on a tous entendu parler de ces histoires de pharmaciens qui avaient refusé à des adolescentes de leur délivrer du norlevo en se permettant des commentaires du type "ça t'apprendra, la prochaine fois tu feras attention avant d'écarter les cuisses" tsss
Bah là tu vois, tes posts me font un peu penser à ça
Salut Elisa !
Eh bien oui je confirme ta crainte : tu es un petit peu parano. Il n'y a aucune moralisation dans mes propos.
Les rares pharmaciens qui ont refusé de délivrer la contraception d'urgence car 'fallait pas écarter les cuisses" sont dans en infraction, car le refus est pour un motif moral et non médical.
On a tous le droit d'écarter nos cuisses comme on veut, où on veut, quand on veut. Et on a tous le droit de se faire délivrer la pilule du lendemain si médicalement elle est indiquée dans notre situation.
Il ne faut pas confondre un refus pour motif médical avec un refus pour motif moral. Même si je suis d'accord pour dire qu'un pharmacien con peut masquer un motif moral derrière un motif médical...
Dernière modification par franck.pharma (16 août 2017 à 04:19)
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franck.pharma a écrit
Je répète une dernière fois : je ne dis pas que c'est intelligent de refuser la délivrance. C'est même très con. Mais par contre d'un point de vue légal, c'est inattaquable. L'avocat du pharmacien se régalerait.
Merci pour ta réponse et quelqu'un d'autre avait posé une question intéressante
(déso personne en question, je ne me souviens plus qui si on à une réponse elle te sera dédicacée)
Donc
, est-ce qu'un pharmacien peut refuser de renouveler une ordonnance (parce qu'il pense que la personne va aller direct le shooter, va savoir)?
J'imagine qu'en acceptant de prendre l'ordonnance en charge et donc la délivrance sur 3 mois par exemple, c'est différent du simple "j'ai refusé de prendre cette personne en charge depuis le début"...
Et celle ça c'est de moi, si tu te sens d'humeur
pour les gens qui par exemple sont sous méthadone et qui doivent venir la chercher tous les jours (pour une raison ou pour une autre), est-ce que tu te rappelles d'un cas
(j'imagine que tu dois avoir des potes pharmaciens et que vous échangez vos histoires zarb de taf tout en jonglant avec des boites de fioles de morphine)
où la seconde ou 3e délivrance à été refusée?
Genre parce que le gars sentait l'alcool "ah non monsieur désolé, alcool et méthadone c'est une association garantie mortelle, désolé monsieur, si je vous donne vos fioles désolé mais vous allez y rester, et je serais complice monsieur mvoyez
Désolé monsieur"
Genre "le pauvre hère, ce junkie je vais le traiter avec dignité et l’appeler monsieur, ça doit faire tellement longtemps que personne ne l'a traité avec respect"
Au moins ça part d'un bon sentiment ^^
MT
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franck.pharma a écrit
Il ne faut pas confondre un refus pour motif médical avec un refus pour motif moral. Même si je suis d'accord pour dire qu'un pharmacien con peut masquer un motif moral derrière un motif médical...
Merci pour ta réponse. (Et pour le diagnostic aussi ça me fera gagner du temps )
Tant mieux s'il n'y a pas de jugement moral de ta part. Mais, tu en conviendras je pense, dans les faits, ces motifs moraux cachés derrière des motifs médicaux, ils ne sont pas si anecdotiques que ça, non ?
Ma crainte est qu'avec cet arrêté ils deviennent carrément monnaie courante. Tu l'as dit toi-même un pharmacien ne sera presque jamais inquiété pour un refus de délivrance de spécialité codeinées (ou opiacées) parce que c'est très facilement justifiable d'un point de vue "médical" (beaucoup plus qu'un refus de délivrance de norlevo).
Donc le pharmacien moraliste, celui qui n'a même pas le courage de ses opinions en ce qui concerne la pilule du lendemain par exemple (et qui se permet quand même de tirer la tronche ou de faire une réflexion en la vendant), pourquoi se priverait-il ?
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franck.pharma a écrit
[...]
Bonjour Franck,
J'suis têtue.
1) un pharmacien qui refuse une prescription doit le justifier. Il doit prévenir le prescripteur et noter le motif de son refus sur l'ordonnance. Ce que vous avez oublié de préciser.
http://www.ordre.pharmacien.fr/Le-patie … en-et-vous
2) Comment un pharmacien peut-il savoir qu'une ordonnance pour de la codeïne est prescrite dans le cadre d'une addiction plutôt qu'en traitement d'une douleur chronique?Si l'ordonnance ne dépasse pas la dose journalière autorisée, comment justifier le refus ?
Bonne journée.
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Elisa777 a écrit
[...]
Le pharmacien ne peut pas juste refuser de délivrer l'ordonnance (je ne comprends pas pourquoi Franck ne le précise pas). S'il le fait il doit justifier sa décision et rentrer en contact avec le prescripteur.
Si un pharmacien refuse une délivrance, il ne peut pas juste dire non.
Pour autant si un pharmacien refuse de délivrer une ordonnance je suggère si c'est possible, de récupérer votre ordo et de vous rendre à la pharmacie suivante plutôt que de rentrer dans un conflit inutile, on a souvent mieux à faire, comme être heureux par exemple.
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Anonyme95 a écrit
Mascarpone : je sais mais encore une fois, je subis un sevrage forcé et dans une solitude qui me pèse. Savoir que d'autres vivent la même chose ou l'on vécu me rassurerait et peut être ont ils des petits conseils à me donner (Sauf les activités physiques car mon corps ne suit plus).
Je t'ai donné MON témoignage....Et comme je te l'ai dit, seul un psy m'a aidé à sortir du marasme où, je le rappelle quand même, c'est une idée de suicide vraiment présente et pour la 1ere fois de ma vie, qui m'a fait décrocher mon tel dans le quart d'heure, pour obtenir un rdv urgent chez le psy (j'ai eu du bol, pour la 1ere fois de ma vie, aussi, je suis tombé sur LE bon (pour moi)...Et comme je l'ai dit aussi dans d'autres posts, j'avais toujours eu une éxécrable expérience avec la dizaine de psy que j'avais rencontrés aux hasards de ma vie de toxico (que ce soient ceux des centres de sevrage de l'époque, style Marmotan ou dans le genre, ou ceux croisés lors de mes 48h volontaires en hp, ou ceux conseillés par pierre, paul ou jacques pour mes problèmes d'attaque de panique)
Et comme déjà dit aussi, à l'époque, je n'avais pas encore capté que l'auto analyse n'a rien de thérapeutique à côté d'un récit verbalisé face à une personne neutre et bienveillante comme le psy.
Moi, ça m'a fait un bien fou. Et sans avoir, au moins, essayé, personne ne peut dire que ça ne l'aiderait pas
Mais, encore une fois, déjà , moi, c'était de ma propre volonté et non un sevrage forcé et il m'a quand même fallut passer 20 ans et plusieurs psy avant de trouver le Graal
C'est pas gai, mais il n'y a aucune solution miracle et expéditive...Le sevrage d'une addiction (d'autant quand celle ci est ancienne) ne peut jamais passer comme une lettre à la poste en quelques semaines...
Et il faut aussi être conscient, qu' à fortiori, quand le sevrage et le moment de celui ci n'a pas été librement choisi,il n'est parfois, tout bonnement pas possible...Dans ce cas, il y a les tso et c'est bien pour ça qu'ils existent et que des gens se sont battus pour que d'autres y aient droit.
Un TSO, ça peut être un bon compromis en attendant d'être vraiment prêt et décidé à tout stopper. Vous avez le temps, vous avez toute votre vie pour baisser et redevenir clean si c'est vraiment ce que VOUS voulez.
PS: Je n'ai aucune idée du résultat, n'ayant moi même jamais testé, mais quelques uns ici parlent du Kratom pour soulager les douleurs du manque...Peut être devrais tu aller faire un tour sur les topics à ce sujet...Qui sait? Ca pourrait peut être t'aider, mais attention de ne pas retomber dans une autre addiction
Dernière modification par Mascarpone (16 août 2017 à 11:03)
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Dernière modification par Mascarpone (16 août 2017 à 13:52)
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Dernière modification par Annabelle (16 août 2017 à 11:50)
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Dernière modification par Annabelle (16 août 2017 à 12:42)
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Elisa777 a écrit
[...]
Bonjour Elisa,
Je te comprends.
Peut-être qu'en accord avec l'addicto et le généraliste un traitement au Dicodin est possible.
Si ça n'est pas dans le protocole il peut communiquer avec le généraliste pour que ce soit ce dernier le prescripteur et te suivre quand même afin de t'aider à gérer ton addiction.
Je pense que le Dicodin peut être une bonne solution pour casser l'addiction. Je m'explique :
La codeine provoque un rush et en raison de sa demi vie courte, un état de manque puis un rush, puis un état de manque, puis...
Un peu comme avec la cigarette, une sorte de yoyo, manque, récompense. La e-cig n'apportant pas de rush nicotinique (induit par la combustion et les additifs), elle permet au cerveau d'oublier ce yoyo tout en conservant le geste et donc tromper le cerveau.
Le Dicodin, en raison de son effet LP, pourrait peut-être casser cette routine et du coup calmer l'addiction à proprement parlé (pas la dépendance hein mais le comportement addictif) en n'ayant pas d'effets yoyo. C'est peut-être même pas con de prendre quelque chose supplémentaires à l'heure des anciennes prises, mais un placebo (ça peut être un truc utile comme de la vitamine C par exemple) afin de reproduire le geste.
Je ne sais pas mais si notre cerveau nous b(i)aise souvent la pomme, on peut aussi la lui faire à l'envers ^^
Je dis peut-être de la grosse daube, ce sont vraiment des considérations personnels.
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Gentle Iron a écrit
Le Dicodin, en raison de son effet LP, pourrait peut-être casser cette routine et du coup calmer l'addiction à proprement parlé (pas la dépendance hein mais le comportement addictif) en n'ayant pas d'effets yoyo. C'est peut-être même pas con de prendre quelque chose supplémentaires à l'heure des anciennes prises, mais un placebo (ça peut être un truc utile comme de la vitamine C par exemple) afin de reproduire le geste.
Ca, ca m'intéresse beaucoup. Quid des habitudes de prise des cachetons ?
Parce que je me rends compte, depuis que je suis sous suboxone, que en les prenant le matin, j'ai deux passages à vide dans la journée, avant les repas (ce qui correspondait à mes prises de codéine).
Quelqu'un en sait plus sur le sujet ? Un placebo calmerait il le "craving" associé ? Parce que quand je craque pour un peu de Kratom, c'est précisément au repas du soir.
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Dernière modification par thecheshirecat (17 août 2017 à 11:23)
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thecheshirecat a écrit
Quelqu'un en sait plus sur le sujet ? Un placebo calmerait il le "craving" associé ? Parce que quand je craque pour un peu de Kratom, c'est précisément au repas du soir.
En fait ce qui m'a frappé c'est que l'autre jour je me promenais sur le site et rien que l'image d'un énorme cailloux de rabla m'a envoyé une putain de montée d'endorphine. J'étais sous-dosée en codéine, du coup je l'ai bien ressenti.
Mais ça m'a quand même rappelé le nombre de fois où, alors que je n'avais encore rien tapé mais que j'avais le produit dans les mains je me sentais déjà mieux.
Peut-être en essayant de reproduire un truc un peu similaires à ta prise du soir. Et peut-être une prise légère de buprénorphine en plus (genre temgesic).
Je ne sais pas mais les rituels ça compte beaucoup dans le comportement addictif.
Edit: GG pour le récapitulatif, j'y ai pensé mais t'as été bien moins feignant que moi ^^
Dernière modification par Gentle Iron (16 août 2017 à 15:42)
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Dernière modification par Annabelle (16 août 2017 à 17:28)
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Gentle Iron a écrit
Bonjour Elisa,
Je te comprends.
Peut-être qu'en accord avec l'addicto et le généraliste un traitement au Dicodin est possible.
Si ça n'est pas dans le protocole il peut communiquer avec le généraliste pour que ce soit ce dernier le prescripteur et te suivre quand même afin de t'aider à gérer ton addiction.
Je pense que le Dicodin peut être une bonne solution pour casser l'addiction. Je m'explique :
La codeine provoque un rush et en raison de sa demi vie courte, un état de manque puis un rush, puis un état de manque, puis...
Un peu comme avec la cigarette, une sorte de yoyo, manque, récompense. La e-cig n'apportant pas de rush nicotinique (induit par la combustion et les additifs), elle permet au cerveau d'oublier ce yoyo tout en conservant le geste et donc tromper le cerveau.
Le Dicodin, en raison de son effet LP, pourrait peut-être casser cette routine et du coup calmer l'addiction à proprement parlé (pas la dépendance hein mais le comportement addictif) en n'ayant pas d'effets yoyo. C'est peut-être même pas con de prendre quelque chose supplémentaires à l'heure des anciennes prises, mais un placebo (ça peut être un truc utile comme de la vitamine C par exemple) afin de reproduire le geste.
Je ne sais pas mais si notre cerveau nous b(i)aise souvent la pomme, on peut aussi la lui faire à l'envers ^^
Je dis peut-être de la grosse daube, ce sont vraiment des considérations personnels.
Coucou !
C'est incroyable parce que ton post ressemble énormément au dialogue que je viens d'avoir avec mon addictologue !
Je vais faire mon compte-rendu complet dans un autre post de ce pas. Tu ne serais pas addictologue par hasard ??
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