Salut stéphane c´est manu,
il y a longtemps que je voulais t´écrire cette lettre mais il n´y pas plus d´adresse pour te l´envoyer .
Te rappelles tu de ce petit village ou l´on grandi ensemble ? Voisin, amis, potes, on est sorti avec les mêmes filles, fumer les mêmes
joints, bu les mêmes bouteilles, tu m´as initié à l´héro c´était sympa …. Même si j´ai des black-out complet sur des nuits entières …
Cette dernière nuit là j´en rêve encore, j´ai pas vu venir le coup, t´étais déjà bien défoncé quand tu as appris au téléphone que cette pouf te quittait…. Cette fille là , elle ne te méritait pas ….
Pourquoi t´as fait ça, je le saurais jamais.
Tout ce dont je me rappelle c´est la bande de potes qu´on était tous assis autour de la table quand on a entendu le coup de feu…
Putain, j´ai pas compris sur le coup….
Je revis encore ces secondes là comme un film au ralenti, Marie qui elle a compris de suite, a crié …
Les deux trois gars qui trainaient aussi avec toi pour l´héro, eux se sont barrés le temps que je relève la tête ils étaient déjà partis, c´est beau l´amitié.
Putain de porte que t´avais fermé à clef, tu sais que je me suis cassé la cheville ?
Quand il pleut je sens encore la douleur.
T´étais là sur ton lit, couché en croix, toi qui a jamais pu supporter les curés….Il y avait du sang partout. Efficace les fusils de chasse.
Les pompiers, les flics, je suis jamais redescendu aussi vite, sur la dizaine de gars qui étaient là à 11 h a minuit on était deux, il faut croire qu´il y a des moments comme ça on peut compter ces amis sur le doigt de la main.
Je saurai bien après que tu avais appelé ton père pour l´avertir de ce que tu allais faire, c´est peut être pour ça qu´on a passé si peu de temps au commissariat et puis tu faisais partie de la bonne société.
Tu avais raison sur ton père, il n´a pas bronché, rien ne le fais jamais broncher…. Il était au courant pour tes consos, c´est lui qui m´en a parlé.
Même à l´enterrement il n´a pas pleuré …….
Stéphane là ou tu es, je ne sais pas comment c´est mais il n´y a pas un jour ou je ne pense pas à toi.
Je t´ai fais une promesse il y a quinze ans, je l´ai tenu et je la tiendrai.