Les médicaments à
base de
codéine devant maintenant justifier d’une ordonnance, je me suis demandé à quelle catégorie ils allaient désormais appartenir. Parce que ça peut changer pas mal de choses.
Le diable est dans les détails...(Je suis désolée si le sujet a déjà été abordé, je n’ai pas lu toutes les pages du long thread sur la
codéine, si c’est le cas un admin peut passer un coup de gomme ?)
Pour mieux piger ce qui suit, voilà les définitions des différentes
listes de médicaments (
source min. de la santé) :
"Les médicaments sur listes I et II sont des médicaments soumis à prescription médicale et qui ne peuvent ainsi être obtenus que sur présentation d’une ordonnance (…)
- Les médicaments sur liste I (cadre rouge sur la boîte) ne peuvent être délivrés que pour la durée de traitement mentionnée sur l’ordonnance.MAIS, La délivrance d’un médicament relevant de la liste I
peut être renouvelée sur indication écrite du prescripteur précisant le nombre de renouvellements ou la durée de traitement (art R. 5132-22 du CSP) (source :
"l’essentiel de la réglementation à l’officine")
- Les médicaments sur liste II (cadre vert sur la boîte) peuvent être délivrés plusieurs fois à partir de la même ordonnance pendant 12 mois, sauf indication contraire du prescripteur.
- Une autre liste existe également et regroupe les médicaments stupéfiants."Là, on peut constater que dans l’absolu, le renouvellement de l’ordonnance est possible dans un cas comme dans l’autre. Il est la règle pour la liste II, ET il nécessite une mention adéquate du médecin pour la liste I.
Alors que fait l’ANSM de votre bien-aimée codéine ? Elle la répartit dans les deux listes (pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué) :
"Par arrêté en date du 12 juillet , les conditions d’exonération à la réglementation des substances vénéneuses relatives aux médicaments contenant de la codéine, de l’éthylmorphine, du dextrométhorphane ou de la noscapine, sont supprimées.Par conséquent, les conditions de prescription et de délivrance des médicaments concernés sont désormais les suivantes au regard de la réglementation des substances vénéneuses : pour les médicaments à
base de
codéine ou d’
éthylmorphine sous forme de
sirop:
liste II pour les médicaments à
base de
codéine ou d’
éthylmorphine sous une forme pharmaceutique
autre que sirop:
liste I pour les médicaments à
base de
dextrométhorphane ou de
noscapine quelle que soit leur forme pharmaceutique:
liste I"
(source :
Point d'Information ANSM 17 juillet 2017)
Ce qui veut dire qu’avec un médecin compréhensif et qui connaît bien les indications de la molécule et/ou l’addiction à la
codéine, tous les médicaments à
base de
codéine (listes I et II)
pourraient bénéficier de prescriptions renouvelables, ce qui veut dire avoir une certaine autonomie, pouvoir se gérer soi-même. Dans l'absolu...
Mais ce qui veut dire aussi que les sirops codéinés s’en sortent plutôt très bien après avoir été dans le viseur pendant des semaines : avec une seule et même ordonnance, on peut se ravitailler à gogo pendant 12 mois.
Elle disait quoi déjà la ministre ? mettre les jeunes à l’abri du
lean, premier vecteur de
codéine chez les ados ? Ah bon. Ok.
Tout ça pour ça.