Salut tout le monde
J'ai écris un
trip report de mon premier trip au
LSD. J'avais déjà pris une petite quantité de L une fois où j'ai eu quelques visus et effets cool mais j'étais lucide alors je considère pas vraiment ça comme une perche.
Le
LSD est la drogue qui m'a toujours le plus attiré, car ce que j'aime dans la drogue est la perception altérée du monde, l'"ouverture" des portes mon cerveau, la sensibilité à la musique...
J'ai eu des petites "introduction" à ces états avec la
beuh (oui, notamment des hallus), puis avec
MD, et il était temps pour moi de franchir le cap.
Mon trip n'a pas été spécialement incroyable ou intéressant par rapport à d'autres, mais évidement, à mes yeux, il l'est.
Prod consommé : La moitié d'un carton marron en teuf, dosage inconnu.
.
Il est 21h, je suis à la teuf depuis 5h du mat, quelques deux-trois heures de sommeil dans l'après-midi ont fait redescendre la
ké et le
speed pris plus tôt, je suis donc clean et plutôt bien réveillée. Le jour commence à se coucher, il est temps d'aller chercher la goutte.
On passe un petit moment à demander, chercher...Sans succès, la goutte semble être la grande absente de la teuf, tout le monde cherche, personne trouve.
On trouve finalement un cametar qui vend des cartons. Mon pote A. (très, très, très habitué à à peu près toutes les prods) en a déjà pris plusieurs et n'est pas le moins du monde perché, il affirme qu'ils sont mauvais. On hésite, mais on en achète quand même trois. A. en prend un, mon amie L. et moi commençons par un demi (et putain heureusement!!) et on va dans le son sans s'attendre à grand chose.
Je sais pas combien de temps plus tard, le monde devient....différent. On se regarde avec L., une expression d'extase sur le visage "C'est pas la même teuf que tout à l'heure!", on crie. Les choses deviennent incompréhensibles, tordues, je vois d'une vision "panoramique"
Les couches de vêtement que je portent deviennent à la fois légères et lourdes, se mélangent avec moi, coulent sur moi. Je ne ressens plus le froid ni la pluie.
Ensuite, je suis devenue la musique. Les yeux fermés, des images m'entourant tout entière, mais pas comme des visus, plutôt comme si l'image venait de l'intérieur de moi-même dans des couleurs qui n'existent pas. Le son vient de partout et de nulle part. Sans m'en rendre compte ni effectuer aucun effort, je tape du pied en sautillant. Puis mes genoux se plient et sont attiré par le "centre" (centre de quoi? de moi même, du monde, une fractale qui m'aspire). Je dois comme continuer à taper du pied en restant sur une "ligne" qui m'accroche au son pour ne pas être aspirée par le sol.
En retournant vers la caisse, tout est déformé les pas que je fais me semblent énormes et aériens alors qu'on marche à 2 à l'heure. On a des fous rires, s'arrêtent en plein milieu du chemin pour s'observer sous tous les angles. Arrivées à la caisse, on a oublié pourquoi on est venues là. (du coup, on ne prend pas notre deuxième moitié de carton).
On retourne dans le son, je zigazgue entre les murs sans rien comprendre mais en étant toujours autant dans la musique.
Je me souviens avoir ressenti une piqure une moustique, une excitation sexuelle et une envie de manger un truc sucré en même temps comme si c'était une seule et même pensée.
Les idées qui arrivent à mon cerveau sont transformées en images, zoomée, dézoomée, puis imbriquée dans elle-même jusqu'à créer un cercle infini de la pensée.
A. arrive avec un air un peu affolé, il cherche L., me demande plusieurs fois ou elle est puis repart, je ne comprend rien et commence à m'inquiéter. A ce moment là, les têtes des gens sont déformées et je les vois tels des monstres. Ca dure un très court temps, jusqu'à ce que je repère de nouveau A. dans le son.
Je retourne dans la caisse, complètement perchée maintenant, je ne sais même plus par ou rentrer dans la voiture, je me sens bizarre. Dans la voiture la conversation et en particulier A. m'oppressent énormément. J'essaie de dire à L. que j'ai vraiment besoin de sortir et je ressens de sa part une totale indifférence voire mépris. (en réalité elle était complètement chépère, ne savait même plus ou elle était) Alors j'ai une envie tellement puissante de fondre en larmes tel un gros bébé, de m'enfouir dans une couette, fermer les yeux et ne plus entendre de son. Tout l'enfant qui est en moi ressors, je ne suis plus qu'émotions brutales, sans aucun filtre.
On sort finalement de la voiture, je pleure et ris en même temps. J'ai l'impression de ressentir toutes les émotions, d'être à la fois un enfant et agée de 1000 ans, à la fois de sentir le poids du monde sur mes épaules et sa beauté, d'être la tristesse la plus profonde et le plus grand bonheur. "Tu pleures ou tu rigoles ?", me demande L. Je me penche vers elle dans une expression d'incompréhension totale et d'hystérie, montre le chiffre 2 avec mes doigts pour essayer de lui dire "les 2 !".
A ce moment précis, dès que je retrouve un peu le contrôle de moi-même, je pense que je prends conscience de l'empreinte que le
LSD peut avoir sur nous.
On marche un peu, s'arrêtant toutes les deux secondes pour rien. Tout zizgague, est flou, en mouvent. On s'arrête devant un buisson et on trippe dessus comme des malades. "Les branches c'est des gens, non des pokémons qui font des attaques éclair!" Pendant un instant j'ai réellement cru être entourée d'une foule alors qu'on était juste devant un buisson.
On va se caler avec des gens dans une petite cabane faite de couvertures. J'ai du mal à aligner les mots. Je vois tout en zooooom, ma peau respirer, brillante, chaque parcelle de tissu en mouvement. J'ai l'impression d'être un nain observant un village d'humains. Mes veinent bougent, et je commence à complètement tripper sur les motifs de mon sarouel.
Un peu plus tard dans la caisse, mes hallus s'intensifient. Je vois des gens qui sont pas là, des motifs psychés minuscules et détaillés, magnifiques, sur les objets. Je vois le visage de ma pote complètement déformé qui change toutes les 2 secondes. Elle aussi me voit de la même manière alors on se tape des gros fous rires. Ma main bouge toute seule, pendant un moment j'ai totalement l'impression de taper du pied avec ma main. Mes doigts se déforment complètement, se boudinent, s'affinent...
L. et A. commencent à taper un KO dans la voiture. Je suis frustrée parce que je suis trop perchée pour m'éclater dans la teuf toute seule dans le noir, mais que j'ai de l'énergie et ne veux pas dormir. J'ai une sorte d'impression bizarre comme si je n'étais pas en teuf ou plutôt que tout ce que j'aime dans la teuf n'existait plus et que j'étais une âme errante se baladant dans un lieu qui n'a pas de sens. J'ai aussi comme l'impression cheloue d'être à la fois lucide et complètement chépère.
Je finis par sortir de la caisse. Un mec passe devant, me dit qu'il veut allumer la lumière pour voir dans la voiture, je crois qu'il cherche quelqu'un pour lui casser la gueule, jcommence à avoir peur. "Bah parce que c'est marrant de regarder les gens dormir", il me dit. Je me rend compte que c'est la parano, ça me fait rire. On parle un peu, ça me détends.
Je retourne dans le son, voyage avec la musique. Au bout d'un moment, le son me gave, c'est pas mon style de son, je n'ai plus envie de rentrer dans cette musique. Je pars pisser, grosse galère, je vois rien, je ne sais pas si j'ai marché 10 ou 200 mètres.
Je rentre dans la caisse, je vois le visage de mes potes en 40 fois mais pas au bon endroit. Je galère à m'allonger et commence à sévèrement tripper sur les traces de
poussière sur la fenêtre de la caisse : tout bouge, danse, et chaque particule se fractionne en une infinité qui elle même se fractionne, qui elle même....On se rend compte avec L. qu'on est entrain de tripper sur la même chose. Ma main a quatre dimension, je vois des dessins de molécules graviter tout autour. Je bouge sans arrêt car j'ai l'impression d'être allongée sur la tête d'une meuf qui avait tapé un K hole et était entrain de comater dans notre voiture.
Je me sens très très bizarre.
Je m'endors finalement vers peut être 4h du mat.
A 7h, je me réveille. J'ai encore de légers visus et tout semble encore en mouvement. Je suis sur un petit nuage, pleine d'énergie, et je me sens incroyablement paisible,comme totalement à ma place.
Quand je ferme les yeux, je ne me sens pas perchée mais pourtant j'ai la même sensation que tout ce qui m'entoure n'est que musique et que rien d'autre n'existe. Je tape du pied toute la matinée. Je me sens BIEN, mais trop trop trop bien en fait !
On se promène un peu dans la forêt avec L., elle est magnifique. J'ai l'impression de tout voir encore en détail par rapport à d'habitude, et tout est tellement beau! Les nuages semblent s'approcher de moi, danser avec le ciel.
La nature tape du pied avec moi, si, j'vous jure.
Si je devais conclure avec cette expérience, je dirais que mon trip a été magique et que je comprends maintenant....Je sais pas cque je comprends en fait, mais c'est quelque chose de beau en tout cas.
Ce trip a été quelque peu dégradé par une partie de moi qui m'a toujours causé du tort (et que j'ai presque éradiqué en temps normal mais qui est ressorti avec le trip), c'est à dire le fait que j'analyse trop les gens, leurs réactions, y attache trop d'importance, et là, sous
LSD, tout est interprété différemment donc ça devient un truc de fou (j'ai lu un
TR avec un peu le même bail d'ailleurs)
Lors de mes premières perches à la
MD, j'ai un peu ressenti ce même genre de gène (situations de confusion où j’interprète une attitude de façon négative et que je bloque dessus), et puis après quelques perches j'ai réussi à le maitriser puis à complètement le faire disparaitre en apprenant à comprendre exactement mon cheminement de pensée et à éliminer la négativité dès qu'elle me frôle.
Alors en y réfléchissant, je suis pas du tout étonnée que ça soit la même chose avec le
LSD. Peut être que j'aurais pas contrôlé si j'avais pris une plus grosse dose, peut être j'aurais badé sévère (peut être pas), en tout cas là j'ai su me contrôler, prendre un peu de recul sur la situation.
Ce coté négatif ne l'est pas vraiment pour moi, puisqu'il m'a aidé à me comprendre moi même un peu plus, à comprendre le fond de moi-même, la gosse qui sommeille dans mon cœur et qui se réveille dans ces moments là.
Merci d'avoir lu les copains.