Étude sur le baclofene : pas de preuve de son efficacité

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Sufenta
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Un article sur le baclofene :

https://www.pourquoidocteur.fr/media/article/thunbs/uploded_sipa_00666205_000006-1500999378-1503503556.jpg

Alcoolo-dépendance
Baclofène : pas de preuve de son efficacité par Ambre Amias

Publié le 23.08.2017

Le niveau de preuve des études concluant à l’efficacité et à la sûreté du baclofène est insuffisant, selon la revue Cochrane.
SERGE POUZET/SIPA
La revue Cochrane sur le baclofène a été remise à jour. Les nouvelles observations, publiées en fin de semaine dernière, concluent à l’absence de données permettant de mettre en évidence l’efficacité et la sûreté de ce traitement dans l’alcoolo-dépendance.
Pour parvenir à cette conclusion, les auteurs ont passé en revue plusieurs essais cliniques dans lesquels le baclofène a été comparé à un placebo ou à un autre traitement prescrit dans l’alcoolodépendance.

L’analyse porte ainsi sur 141 participants et trois essais randomisés. Le premier, mené aux Etats-Unis, a comparé le baclofène à un placebo pendant une période d’administration d’au moins 72 heures. Le deuxième, en Italie, s’est attelé à étudier pendant dix jours l’efficacité du baclofène par rapport au diazépam, une benzodiazépine plus connue sous son nom de marque, Valium. Le dernier, mené en Inde, a comparé le baclofène au chlordiazépoxide, une autre benzodiazépine, administré pendant neuf jours. Aucun de ces travaux n’a été financé par l’industrie pharmaceutique.


Des preuves de "très faible" qualité
Les auteurs estiment qu’à ce stade, il n’est pas possible d’affirmer que le baclofène permettrait de réduire les symptômes du manque et de limiter les effets secondaires, par rapport à un placebo ou à d’autres traitement. La qualité des preuves scientifiques est ainsi qualifiée de « très faible ».

Les chercheurs appellent à prendre les résultats de ces trois essais avec beaucoup de précautions, parce qu’ils ne permettent pas de conclure à l’efficacité et à la sûreté du baclofène. Les scientifiques estiment que des travaux menés en double-aveugle, selon des protocoles plus stricts et incluant des cohortes plus importantes, doivent être conduits afin d’évaluer l’efficacité réelle de ce traitement et sa tolérance par les patients.


Restrictions françaises
Ces travaux ne manqueront pas d’alimenter la polémique sur le baclofène. En France, le médicament fait l’objet d’une recommandation temporaire d’usage dans le traitement de l’alcoolo-dépendance. Il ne dispose toujours pas d’autorisation de mise sur le marché.

Alors que de nombreux professionnels de santé et patients insistent sur une efficacité constatée sur le terrain, l’Agence française de sécurité du médicament (ANSM) a décidé de restreindre la dose prescrite à 80 mg. Cette décision fait suite à la mise en évidence d’effets secondaires liés au baclofène pris à fortes doses. Or, c’est précisément en quantités élevées que le traitement semble être efficace, selon l’expérience rapportée par les médecins.
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Merci. Ça va faire jaser.... Pierre

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Mascarpone homme
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...Cependant, je me méfie toujours un peu de ces conclusions...Quand l'ANSM te sort que la codéine n'est pas efficace sur la toux sèche...thinking Alors, ok, la toux sèche est bien un sugne que quelque chose ne va pas et il ne faut pas l'ignorer, si au bout de 5 jours elle est toujours là, il faut s'en inquièter et la codéine peut masquer les symptômes d'une maladie plus grave MAIS, oser prétendre qu'elle n'est pas efficace lol

Je connais vraiment des dizaines de personnes (pas toxicos hein wink ) qui en ont pris un jour pour une toux d'irritation et qui ont toutes trouvé que c'était radical...Moi aussi, le 1er d'ailleurs et ce, même en y étant accro...Alors voilà pourquoi j'emets des réserves sur ce genre d'étude en général...Je doute quand même que des malades alcooliques soient soulagés autant par un placébo, mais bon...Et quand bien même? Si même en étant placébo c'était la seule chose qui les aide vraiment? Moi, je suis POUR, après tout même si avaler un morceau de sucre soignait la dépression chez certains, pourquoi pas?

Dernière modification par Mascarpone (24 août 2017 à  09:34)


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Gentle Iron
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Et quand bien même? Si même en étant placébo c'était la seule chose qui les aide vraiment?

Autant donner un vrai placebo qui leur épargnera les effets secondaires du coup, non ?


«À mesure que l'on monte en haut de la société, il s'y trouve autant de boue qu'il y en a par le bas ; seulement elle s'y durcit et se dore.» Honoré de Balzac (1834)

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ElSabio homme
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Bonjour,


Contre-étude intéressante, par contre, tu as, semble-t-il oublié de citer la source, serait-ce cet article ?

> https://www.pourquoidocteur.fr/Articles … efficacite


Bien amicalement.

« La liberté des autres, étend la mienne à l'infini ».
Mikhaïl Bakounine

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Sufenta
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Oui c'est bien cet article, mince j'ai du l'effacer au moment de la mise en page (la source) ..

SINTES: Analyse de produits :
https://www.psychoactif.org/sintes

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Mascarpone homme
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Gentle Iron a écrit

Autant donner un vrai placebo qui leur épargnera les effets secondaires du coup, non ?

Sauf que quand je compare à ce qui se dit sur ce que je connais bien : La codéine contre la toux sèche, je suis loin d'être sûr qu'il s'agit d'un placébo...Je connais un vieux pour qui le baclofène à haute dose est un vrai miracle...Après je ne sais combien de cures et autres tentatives depuis ses 20 ans, c'est le seul truc qui le maintiens sobre depuis des années maintenant que je le connais, alors je trouverais criminel de lui refuser ça...


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Mascarpone homme
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En plus, tu as des études contradictoires...Suivant déjà, ce qui est réellement attendu par les patients, du médicament, abstinence ou réduction de consommation...Et puis, 320 patients, dans les 2 cas, c'est pas des études à grande échelle non plus...

http://www.lemonde.fr/medecine/article/ … 50718.html

Résultats contrastés du baclofène sur la consommation d’alcool des gros buveurs

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Une étude montre une efficacité du traitement supérieure de 20 % à celle du placebo, quand un autre essai ne met pas en évidence de différence statistiquement significative.

Le baclofène permettrait de réduire la consommation d’alcool des gros buveurs, selon une étude rendue publique vendredi 17 mars. Les derniers résultats de cette étude, dite Bacloville, et ceux de l’étude baptisée Alpadir, qui, elle, ne met pas en évidence d’effet statistiquement significatif, ont été dévoilés à l’occasion des journées annuelles de la Société française d’alcoologie, organisées à Paris. Ils précisent les premiers éléments présentés en 2016 lors du Congrès mondial d’alcoologie à Berlin.

Les résultats définitifs de Bacloville, promue par l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), confirment « un effet positif » du baclofène à fortes doses sur la réduction de la consommation d’alcool au bout d’un an de traitement, note l’AP-HP. L’essai, réalisé sans sélection ni sevrage préalable, a inclus de mai 2012 à juin 2013 320 patients âgés de 18 à 65 ans, suivis par des médecins généralistes. Il s’agissait de malades « tout venant, comme en vie réelle, parmi lesquels des dépressifs, des usagers de drogues ou des patients atteints de cirrhose », précise le professeure Philippe Jaury, coordinateur de cet essai.

Mené par tirage au sort, en double aveugle, l’essai Bacloville visait à comparer l’efficacité et la sûreté du baclofène à fortes doses à celles d’un placebo chez des patients alcooliques suivis en ville. Il ne leur a pas été demandé d’arrêter de boire. Les résultats présentés par le docteur Jaury confirment le succès du traitement, c’est-à-dire une abstinence ou une réduction de la consommation jusqu’à un niveau médicalement correct, chez 56,8 % des patients traités (contre 36,5 % chez ceux recevant un placebo). Soit une réduction de la consommation « chez plus d’un malade sur deux », se réjouit M. Jaury.

Grande fragilité des malades

Cet effet n’a cependant pas été observé par l’étude Alpadir. Elle a porté sur 320 patients, dont la moitié sous placebo – 130 ont arrêté prématurément le traitement. Tant sur le sevrage que sur la réduction de consommation, les effets observés à six mois ne présentent pas de différence statistiquement significative entre la prise du baclofène et celle d’un placebo. Pour l’abstinence, objectif principal de l’étude, l’efficacité du baclofène n’était pas supérieure à celle du placebo, confirme le professeur Michel Reynaud (Villejuif). Vraisemblablement parce que les attentes des patients étaient davantage tournées vers une diminution de la consommation, selon le M. Reynaud, président du Fonds actions addictions.

On retrouve dans les deux études des effets indésirables connus – insomnie, somnolence et dépression, plus fréquents avec le baclofène qu’avec le placebo (44 %, contre 31 %, dans l’étude Bacloville). Des morts ont été observées dans l’essai Bacloville, aussi bien dans le groupe de patients traités que dans le groupe sous placebo, selon le professeur Jaury, qui souligne la grande fragilité des malades concernés. Aucun problème grave n’a été relevé dans l’étude Alpadir, mais les participants avaient été sélectionnés pour écarter les plus atteints (cirrhose avancée…) ou ceux ayant des antécédents suicidaires ou prenant des drogues.

Le baclofène a été popularisé par le livre Le Dernier Verre (2008), d’Olivier Ameisen, un cardiologue mort depuis, qui expliquait que ce médicament avait supprimé son envie de boire.

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Recklinghausen homme
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Salut,

Ben... Oui, le baclofene n'est pas fait pour soulager les phénomènes de manque !!!

Du coup, c'est normal qu'il soit de " très faible efficacité " dans ce domaine.

Il me semble que le baclofene est fait pour limiter sa consommation d'alcool, non ?

C'est peut-être utile de faire des études qui servent à quelque chose au lieu de faire des études pour prohiber un nouveau médicament qui permettrait de limiter et non plus supprimer sa consommation d'alcool.

Apparemment, dès qu'un médicament permet d'aller mieux sans aller dans la direction de la souffrance et de la frustration, il se prend les foudres de la.part des instances dirigeantes.

Comme si la souffrance était une étape obligatoire, comme une sorte de punition, pour se défaire d'une addiction.

En France, de nombreux usagers sont très contents de ce traitement médical... Rien qu'en se basant là-dessus, il devrait être un traitement supplémentaire à part entière pour les personnes désirant se passer de l'alcool.

Il est vrai qu'à 5,74 euros, ce médicament est plus cher que le Diazepam.

Néanmoins, je ne pense pas que cela fasse un trou au niveau de la sécurité sociale.

Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage.


Reck.

L'amour d'une famille, le centre autour duquel tout gravite et tout brille.

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Gentle Iron
Maison Sucrée Maison
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345 messages

Mascarpone a écrit

[...]

Tu m'as mal compris ou je me suis mal exprimé.

Je relevais uniquement ta phrase:

Et quand bien même? Si même en étant placébo c'était la seule chose qui les aide vraiment?

Pour le reste l'article reste assez clair :

« Les chercheurs appellent à prendre les résultats de ces trois essais avec beaucoup de précautions [...] »

Je m'en tiendrai à ça sans plus d'informations et d'étude à grande échelle.

Dernière modification par Gentle Iron (24 août 2017 à  15:17)


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