Bonjour Narcos, bienvenue sur PA
Bon, alors déjà il faut que tu saches que tu n'es pas seul(e?), on est un bon paquet dans la même situation que toi. Ici tu vas pouvoir trouver des informations précieuses pour gérer la situation, du soutien et beaucoup d'empathie. Je t'invite à lire les dernières pages (je n'ose pas te demander plus, le thread fait 100 pages à l'heure actuelle) du topic "Dernière heure de gloire pour la
codéine", qui nous sert de thread central pour parler de cette s*loperie d'arrêté criminel.
Saches que tu as en gros trois voies qui s'offrent à toi :
- le
sevrage sec (arrêt brutal de la molécule) : déconseillé car le pourcentage énorme de rechutes témoigne de son manque d'efficacité dans la plupart des cas. Si tu t'engages dans cette voie, tu dois t'attendre à plusieurs jours de manque physique (symptômes grippaux, nausées, diarrhées, syndrome des
jambes sans repos, frissons et douleurs diverses), qui risque malheureusement d'être suivi d'un épisode dépressif prolongé. Lis le Psychowiki sur le
PAWS pour en savoir plus.
- le
sevrage dégressif (diminution) : il s'agit de diminuer les doses sur la durée, comme tu as semble t-il déjà essayé de le faire. L'important est que la baisse soit la plus lente possible, et que tu te laisses le temps de t'habituer après chaque baisse à ta nouvelle dose. Dans l'idéal, ce
sevrage devrait se passer quasiment sans douleur et sans ressenti de manque. Dans la pratique ça peut être plus compliqué.
- un traitement de
substitution (ou
TSO) : c'est l'idée de remplacer la
codéine par une autre molécule opiacée qui sera plus facile à gérer au quotidien dans cette nouvelle situation. Cela peut te permettre d'envisager sereinement un
sevrage dégressif si c'est ton souhait, mais ce n'est pas obligatoire. On est un certain nombre ici à être substitué depuis l'arrêté et à en être globalement satisfaits. Les candidats sont la
buprénorphine (subutex /
suboxone, c'est probablement ce qu'on te proposera en premier), la
méthadone, et nous discutons depuis quelque temps de la possibilité d'une
substitution à la dihydrocodéine (ou
dicodin de son nom commercial, une molécule un peu plus puissante que la
codéine mais globalement similaire, dont le conditionnement sous forme de comprimés à libération prolongée en font une bonne candidate pour une
substitution de
codéine).
Si tu consommais de la
codéine pour soigner des douleurs, il n'y a pas de raison qu'un médecin refuse de te la prescrire, mais au vue de ta présentation je doute que tu sois dans ce cas. Il reste sinon la possibilité de s'approvisionner au marché noir (en
codéine ou autre opiacé) ou de jouer le nomadisme médical (je ne t'y encourage pas, mais je mentionne cette piste par soucis d'exhaustivité).
Bon, c'est bien que tu ais pu tenir sur tes réserves pendant tout ce temps. Il est , de mon point de vue et quelle que soit la voie que tu choisisses, impératif de consulter au plus vite un addictologue. Tu peux contacter un
CSAPA, ils sont spécialisés dans ce type de problématiques et les consultations peuvent être anonymes et gratuites. Bon, là on est dans l'urgence, donc il me semblerait sage que tu essaies d'attendre le plus possible pour consommer ta dose (pour rallonger un peu ton délai), et que tu te rendes de toute urgence chez un médecin en consultation libre pour te faire prescrire de quoi tenir jusqu'à un rendez vous addicto (les rendez vous de
CSAPA peuvent malheureusement t'imposer un peu de temps d'attente). Fais les démarches rapidement, avant d'être paralysé(e) par le manque !
Sois prudent(e), prends soin de toi, prends le temps d'examiner le forum et notamment le sous forum
codéine. Courage !
Dernière modification par thecheshirecat (30 août 2017 à 19:22)