Bonjour à tous,
dans un autre post, j'ai raconté ma terreur de partir en
sevrage hospitalier pour arrêter la
morphine (oxy) qui m'aide depuis 2 ans à supporter les maux de tête consécutifs à un gros AVC et à plusieurs thrombophlébites cérébrales dont j'ai gardé les caillots, étant allergique aux anticoagulants.
Avant l'
oxy, je n'étais pas vraiment "défonce" (même s'il fait juste son taf d'antidouleur, pas de flash, pas de trip, mais manque atroce quand j'essaie d'arrêter ou de diminuer...), je picolais en soirée et je fumais de la
weed de temps en temps (genre 3-4 fois par an les années "fofolles". Youhou... Looool !).
Il y a 3 semaines, j'ai fait un nouveau caillot, comme c'est devenu une routine au CHU, comme d'hab, urgences, ponctions lombaires (avec du Kalinox MIAM !!!), 2 jours de soins intensifs et retour à la maison avec la consigne habituelle : "Arrêtez de revenir. On sait que vous faites des caillots mais on ne sait pas pourquoi ni comment les dissoudre sans anticoagulant, donc ici ou chez vous c'est pareil... "
En gros, j'encombre le service. Leur seule certitude est que mon pronostic vital est court (j'ai d'autres pathologies, cardios, betathalassémie et j'en passe...), ils préfèrent juste que je crève chez moi plutôt que chez eux... Le problème, c'est que quand je tombe raide devant quelqu'un, il appelle forcément les pompiers qui m'emmenent forcément aux urgences !!!
BREF. Décor posé. À mon arrivée, inventaire de mon sac à main, l'infirmière a pris tous mes médocs et les a balancés. Comme j'avais mes ordos, tant que j'étais à l'hôpital, j'avais mon
oxy, mais je n'avais plus RIEN en sortant, et pas de nouvelle ordo. Mon médecin ne pouvait me recevoir que 4 jours après et SOS médecin a refusé de me "dépanner", ce qui est compréhensible. Or, en manque, 4 jours c'est comme 40 ans... J'ai tenu 2j avec une demi plaquette d'oxynorm 10 (normalement j'en prends 5/j plus 1
Oxycontin LP 40 matin et soir, soit 130 mg/j, et là j'avais 70 mg pour tenir 4 jours et plus de Lexo pour faire tampon...)
J'ai "économisé" autant que je pouvais mais j'ai craqué. J'ai appelé une "mauvaise rencontre" faite à mon avant dernière hospit pour qu'il me dépanne d'un peu d'herbe pour tenir encore 1j et demi. Chez lui, il y avait de tout... En temps normal, j'aurais pris de quoi faire qqs
joints et je serais partie, mais là, après avoir fumé, je me suis sentie comme dans une pâtisserie après 6 mois de carottes bouillies, j'avais l'impression que rien ne me suffirait...
C'est là que j'ai dérapé. On m'a mis une ligne de C sous le nez, puis 2 puis 3, et je les ai prises goulûment, en continuant à fumer et je commençais à peine à me sentir mieux. Quand on m'a collé un
bang dans la main, je l'ai trouvé bizarre mais je ne me suis pas posé de questions et je ne sais même plus combien j'en ai aspiré. C'était dégueu, un goût de plastique brûlé, mais je m'en foutais. C'est après que j'ai demandé ce que c'était. Moi, je suis innocente dans ce domaine, quand je vois de l'ammoniaque, de l'alu et des petits cristaux, je ne fais pas de rapprochement...
J'ai pris un taxi et je suis rentrée. J'étais mal, certes ce n'était pas la souffrance du manque, c'était une nouvelle expérience très différente de tout et franchement désagréable. Je me suis détestée, j'étais tombée au plus bas de ma vie, jusque là j'avais des limites, j'avais conscience de l'incompatibilité de certaines substances avec mes problèmes sanguins et cardiaques, là j'ai eu honte d'avoir été si faible et si inconsciente.
J'ai attendu qqs jours pour en parler à mon meilleur ami, ancien très gros consommateur qui a TOUT arrêté, même la clope. Il était furieux, il m'a fait réaliser que j'avais pris du
crack et que ça aurait pu me tuer...
Le problème, c'est que cet épisode navrant date d'il y a déjà 10j et que je me sens toujours aussi mal, je me bourre d'
oxy et de Lexos mais rien n'y fait, je suis incapable de m'extirper de mon lit, de me faire à manger, de parler à des gens...
Je sais ou en tout cas crois savoir qu'il est impossible que ce soit un manque physique consécutif à cette expérience, mais j'ai du mal à croire à une addiction psy alors que je n'ai jamais pris de drogues dures hormis celles sur ordonnances, qu'est-ce qui m'arrive et comment arrêter ça ???
Je vais arriver au bout de mes prescriptions avec au moins 15j d'avance et je vais tomber dans un cercle vicieux, je n'aurai plus d'
oxy donc je vais devoir trouver une solution pour palier le manque, etc.
Je souffre et j'ai peur...
Quelqu'un a-t-il un début de solution pour revenir "à la normale" ?? Je n'en peux plus de regarder par la fenêtre et de ne penser qu'à sauter...
Merci beaucoup de m'avoir lue, je sais que c'était très long...