Bonjour à tous et toutes. Depuis l'arrêt de la vente libre de codé, j'ai suivi mon bonhomme de chemin, et depuis un moment je voulais le raconter ici, peut-être un peu histoire de redonner espoir à celles et ceux qui "bricolent" encore dans leur coin faute d'avoir trouvé une écoute adéquate, et qui le vivent mal. Ce qui n'est pas nécessairement le cas de ces personnes, je le sais.
Donc je commence par le début: consommateur occasionnel de
came à partir de 2008, j'ai commencer à ne plus contrôler ma conso vers 2010. En 2012 je fais du jour au lendemain un
sevrage à la dure. (je sniffais la plupart du temps, je me suis jamais fixé). J'y arrive non sans peine, je sors l'
heroïne de ma vie. J'y reviens un an et demi plus tard et rebelotte, plus de contrôle sur ma conso. Sauf que je ne suis pas près de revivre le iench', je jongle donc entre
codéine (padéryl) et conso. Petit à petit je commence à moins consommer de
came, et quand arrive l'interdiction de la vente libre, j'en consomme plus depuis quelques mois. Autant vous dire que ça tombe très mal cette affaire là!!. Je passe sur cette période
héro, le sujet étant ailleurs.
Donc ce jour funeste commence par un beau coup de chatte quand même! Je suis en vacance, donc j'ai du stock, une vingtaine de boîte, et heureusement un pote me prévient, sans ça j'aurai été devant le fait accompli. Et vu l'intransigeance des pharmacies qui avaient trop peur de contourner la prohibition (je l'ai constaté ensuite, malgré les endroits très accueillant où je me fournissais, parfaitement au courant de ma démarche addiction/substitution), merci à lui!
Donc on est le 13 je peux pas rentrer avant le 25, et à ce moment là je consomme trois boîtes par jour. Je suis stable à cette dose depuis 2 ans à peu près. Comme on s'est quand même tous retrouvé devant le faite accompli, je panique, car malgré tout j'avais prévu de faire mon petit tour où j'étais en vacance, car avec mes 3 boites je n'avais pas du tout le compte. Je vous explique pas la panique, je suis chez des amis, je dois faire bonne figure et je suis en putain de stress de bâtard!!
Pas le choix je dois commencer par diminuer ma conso! Sur la dizaine de jours qu'il me reste, je diminue de moitié, je l'ai sévèrement senti, maintenant la situation était tellement "t'as pas le choix" que ça a été à peu près. Ce qui m'a permis de me rendre compte que j'étais bien au delà de ma zone de confort. Notamment une prise que j'ai supprimé sans problème. Petite parenthèse mathématique: Une boite du Dieu padé= 20 comprimés, 3 boîtes= 60 comprimés que je prenais en 4 fois, donc en prise de 15.
Donc à ce moment là j'en suis à une boîte et demi par jour, soit 30 cp
Donc quand je rentre dans ma chère ville, j'ai quasiment plus rien du tout. Je prend RDV immédiatement au
CSAPA. Ils sont super réactif, on bave au téléphone sur cette mesure irresponsable prise dans l'émotion, par une ministre démagogique et incompétente, toussa toussa...Ceci dit j'ai mon RDV, mais il me manque une boîte pour l'attendre, et vu la diminution drastique que je me suis infligé, pas question d'aller plus loin. Je vais donc chiner à mes pharma habituelles, j'en avais trois qui m'en vendaient 5 chacune, l'une est très gentille mais me dit c'est pas possible, la 2eme le mec m'envois chier sévère, il pète un câble, alors que je misais particulièrement sur lui (certains se révèlent dans ces moments là d'ailleurs, tu penses compter sur eux, mais en fait non, pourtant il était vachement gentil quand il s'agissait de me prendre 13e par passage, bref). La dernière me sauve, et me vend une seule boîte; même raisonnement que l'autre, mais à l'inverse, j'y étais aller sans y croire c'était eux qui me tannaient tout le temps à diminuer, des fois ils me limitaient les ventes un moment c'était chiant. En fait il était vraiment concerné par mon cas, simplement juste maladroit. Donc j'ai de quoi tenir d'ici le RDV, je suis quand même stressé, c'est la 1ere fois que je fais appel à eux, je n'ai jamais été suivi. Et surtout la codé est le seul truc qui me fait oublier la
came au mieux, quand je m'auto-médicamentais j'avais testé le sub', et ça marchait chez moi beaucoup moins bien.
Donc je déboule à ce RDV, je m'enregistre à l’accueil, et face au médecin du centre, (une interne en vrai, période estivale oblige), ça se passe très bien. Pour moi c'est décidé, je veux continuer la codé en dégressif et c'est tout. Mais là elle me dit une chose qui paraît plutôt censé, mais je vais faire une magistrale erreur de jugement: Voulez vous continuer le processus avec votre médecin traitant ? Si vous le connaissez bien, c'est peut-être le mieux.
Je le connais pas très bien ce toubib (jamais malade, je l'ai vu 2 fois en 5 ans pour des problèmes de dos), mais c'est le mec toujours en retard (bon signe chez un médecin même si c'est chiant), très ouvert sur la contraception des mineurs notamment, les SDF les roms et les sans pap' vont se faire soigner chez lui, ce qui est aussi bon signe. Donc je m’inquiète pas trop, je dis oui, et je repars avec une ordo qui me permet de prendre RDV pour le lendemain.
Le lendemain (enfin en faite je savais après avoir eu la secrétaire au tel bref) pas de bol, mais pas étonnant en cette période, il est en vacances. Donc j'ai sa remplaçante, une très jeune toubib. Parfaite. Elle a utilisé les termes adéquats, très compréhensives, encourageante (bravo pour votre diminution drastique toussa), je lui dit que je vais me stabiliser avec cette dose d'une boîte et demi par jour, parce que quand même maintenant que je suis revenu de vacances, je le sens vachement beaucoup! J'avais d'ailleurs hésiter à mentir, et dire que j'étais à 2. Finalement je l'ai pas fait, je m'en félicite aujourd'hui.
Donc j'ai mon ordo pour un mois, je vais à la pharmacie sympa, ils sont un peu perdu mais c'est quand même acté dans le futur: je serai remboursé! Viva la sécurita (pas celle-là, hein on c'est compris).
Donc je suis content.
Le mois passe et j'ai RDV avec mon toubib titulaire. Et là gros soucis. Il me dit que sa remplaçante a été bien gentille, que c'est pas possible, que si il dépasse les dose AMM il va payer lui même le surplus (je sais pas si c'est vrai mais bon) il me
coupe, ne retient pas ce que je dis...Bref il a tout faux, mais alors tout ce qu'il ne faut pas faire!! La douche froide, je commence à m'exprimer peu clairement à balbutier Faut dire qu'au début de cette Histoire, je m'étais répété tout ce que j'allais expliquer, en revenant des années en arrière, et c'est ce que j'ai fait avec la remplaçante, avec qui le RDV a duré des plombes . Encore une fois, c'était top!! Mais là, je suis totalement pris au dépourvu. Une horreur. Je ressort donc en larme et en stress, sans rien du tout, avec une lettre de mon médecin traitant pour qu'un
CSAPA me prenne en charge. Comme c'est gentil! Et comme la journée est trééééés avancé, je stress de ne rien avoir, mon ordo précédente étant pile poil ce qu'il fallait!!
J'apelle donc le
CSAPA, je raconte le bordel, ils me fixent un RDV pour 18H et des pralines et c'est bien gentil à eux! J'ai RDV avec la même interne, désolé pour moi, qui me dit que bah tant pis on va reprendre le truc ici.
Tout se passe bien jusqu'en janvier donc, j'ai mon traitement dégressif, je baisse quand je le sens, je baisse pas quand je me sens pas c'est cool, j'ai maintenu la dose de 1.5 boîte quelques temps quand même.
Puis arrive une convoc' à la Secu. Ils m'avaient prévenu au centre, qu'à un moment la sécu me convoquerait pour faire le point et éventuellement passer à un protocole de soin, car on dépasse quand même furieusement les dose AMM.
Le point positif c'est que je n'aurai plus à avancer les médoc', car la sécu qui a aussi été surprise de cette interdiction pérrave, bah elle est dans le flou. Donc elle a autorisé que je sois remboursé, que je dépasse largement les doses thérapeutiques, mais même si je suis à la CMU, je dois avancé avec feuille de soin et tout le bazar Vu que je raquais à fond avant ça ne me dérangeait pas plus que ça, même si je trouvais un peu humiliant d'avoir un statu à part. Mais bon là même si je m'attendais à la convoq' je suis en stress car les médecins conseils sont pas réputé pour avoir du tact, la plupart n'ont soigné personne depuis le siècle dernier, et toutes les connaissances qui avaient eu affaire à eux (pour des raisons professionnelles essentiellement), en gardaient un très très mauvais souvenir. Des médecins de droite quoi, et qui tout en tafant dans une planque absolue qui les paye grassement, ont une conception bien à eux du service public...Alors en addicto, autant vous dire que je n'en menais pas large du tout!!
Mais bon, n'étant pas qqun de particulièrement chanceux (c'est peu dire!) j'ai eu un autre jolie coup de chatasse. Je suis tombé sur le médecin conseil le plus cool du monde! Un vieux en fin de carrière, qui a surement une petite notion des conquêtes sociales de ces ancêtres en matière de santé notamment. Il m'encourage, me dit que le protocole suivra son cours, que je l'avance plus rien, et qu'on refait le point en Mars 2019.
Alors soyons clair, arrivé ce jours, y'a peu de chance que je sois prolongé si je ne suis pas sevré intégralement. Je suis aujd à 22cp par jours, et je prend mon temps pour réduire. Je veux pas me précipiter, parce que oui, je n'ai pas reconsommer de
came, et c'est quand même mon objectif premier! Et elle me manque la
came bordel elle me manque comme jamais, j'aimais tellement ça, plus que tout!!
Mais on verra à ce moment là, si au pire je dois passer au sub, j'aurai vachement diminue la codé, ce sera des dose moindre que quand j'étais à 60cp si j'avais choisi le sub' de suite. Même pas comparable en fait.
Je sais aussi que le plus dur sera de passer de peu à rien, et je sais surtout qu'à force de diminuer, je vais devoir forcément un moment ou un autre supprimer une prise. De 4 à 3 ça allait, mais de 3 à 2 ça risque de poser problème.
Mais peut-être aussi que je serai chaud et dans une conso suffisamment réduite pour faire un
sevrage à la dure, je n'exclu pas non plus une hospitalisation pour en finir pour de bon...Ou peut-être que le protocole sera prolongé, ce n'est pas non plus à exclure.
Je verrai en tout cas, chaque chose en son temps. Merci de l'avoir lu jusqu'au bout, c'est un peu long. Bon courage à tous et toutes.