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belchonock/epictura
Comment répondre aux problèmes des héroïnomanes âgés ? Comment lutter contre les décès causés par le fentanyl et ses dérivés extrêmement puissants ? Comment prévenir les risques dus à la consommation d’alcool et de drogues lors des festivals et dans les clubs ? Aujourd’hui, l’usage de drogues nous confronte à un ensemble de problèmes complexes, en mutation constante. C’est pourquoi l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (EMCDDA) publie aujourd’hui un nouveau guide. Il propose des mesures sanitaires et sociales à mettre en œuvre sous trois angles différents selon les différents types de drogues, les modes de consommation, la diversité des groupes (femmes, jeunes, migrants, usagers de drogues vieillissants…). Il tient compte aussi de la diversité des environnements comme les prisons, les lieux de vie nocturne, les festivals, le milieu scolaire, le lieu de travail, les communautés locales…
Mieux prendre en charge les overdoses
Bien entendu, le guide évalue les progrès déjà réalisés dans la prévention et la réduction des risques comme l’expansion des traitements de substitution aux opiacés, mais il souligne aussi les domaines où existent d’autres possibilités d'amélioration. Les facteurs de risques liés aux surdoses mortelles sont maintenant bien connus et des avancées notables sont réalisées en urgence, comme l’administration d’une molécule apte à neutraliser les effets des surdoses dues aux opiacés, la naloxone. Toutefois, le nombre croissant de décès par surdose en Europe démontre la nécessité d’étendre ces interventions et d’autres qui réduisent le risque des décès liés aux opioïdes.
Mais les choses changent et rendent vite obsolètes les politiques de drogues mises en place, souligne aussi ce nouveau guide : il faut faire preuve d’adaptabilité devant par exemple l’émergence rapide de nouvelles substances psychoactives, telles que des opioïdes très puissants ou les cannabinoïdes de synthèse.
Un processus en développement constant
En parallèle à ces évolutions, la recherche et les études progressent et se multiplient. Un message clé qui ressort de ce guide est que l’utilisation de données scientifiquement validées constitue un « processus en développement constant » et qu’il est essentiel d’enrichir la base de connaissances à travers une collaboration dans la recherche, le suivi et le partage des bonnes pratiques.
L'environnement sanitaire et social est essentiel dans le domaine de l'addictologie. Ce guide met en évidence la valeur ajoutée des partenariats entre services dédiés à la lutte contre les drogues et les acteurs d’autres domaines comme les services de soins en santé sexuelle ou mentale, les services d’aide au logement…
La télésanté mieux que le dialogue direct
Le guide incite aussi à tirer profit des nouvelles technologies en insistant particulièrement sur les interventions de télésanté pour fournir des conseils en matière de réduction des risques, pour former les professionnels des services de soins et atteindre les jeunes vulnérables qui pourraient être réticents à dialoguer avec les services officiels.
Reposant sur les contributions de 30 pays, ce guide intitulé « Health and social responses to drug problems: a European guide » (Réponses sanitaires et sociales apportées aux problèmes de drogue : un guide européen) a été conçu pour apporter une assistance aussi bien à ceux qui abordent les problèmes de drogues sous l’angle de la planification de la santé publique qu’aux acteurs et praticiens de première ligne.
Comme le souligne Alexis Goosdeel, directeur de l’observatoire, « L’Observatoire a pour vocation d’aider les décideurs et les praticiens dans la planification et la mise en œuvre de stratégies et de programmes qui contribuent à améliorer la santé et la sécurité en Europe. Ce guide pratique leur fournit de précieux outils, non seulement pour répondre aux problèmes de la drogue aujourd’hui, mais aussi pour se préparer aux défis de demain. En mettant en évidence les lacunes dans les connaissances et pratiques ainsi que les possibilités d’amélioration et de développement, il peut servir de base à une feuille de route dans ce domaine pour les années à venir ».
Dr Sophie Lemonier
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Source : pourquoidocteur
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