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Les Québécois veulent faire pousser leur propre weed
Les résultats des consultations sur le cannabis, en trois enjeux.
Le gouvernement du Québec s’apprêterait à dévoiler cette semaine comment il entend réglementer la consommation et la vente de pot dans la province. Et comme pour mettre la table à son projet de loi, il a dévoilé aujourd’hui le rapport sur les consultations publiques au sujet de l’encadrement du cannabis, un exercice mené à la fin de l’été dans plusieurs régions du Québec.
De multiples voix ont été entendues lors de la tournée provinciale, amenant un lot de contradictions sur des enjeux centraux. Aujourd’hui, il est maintenant possible de savoir ce que la majorité des Québécois veut en matière de distribution, de production et de consommation.
Voici ce que l’on retient des avis des 273 citoyens qui se sont prononcés aux consultations, des 139 mémoires qu’ont déposés des organismes et réponses de 12 600 Québécois à un questionnaire en ligne.
Faire pousser son propre weed
Le projet de loi fédéral permettrait qu’on fasse pousser chez soi jusqu’à quatre plants de cannabis.
Or, il semblerait que Québec soit en voie de s’y opposer, selon un reportage de La Presse publié à la mi-septembre. Le gouvernement provincial jugeait les balises d’Ottawa impossibles à respecter. À cette époque, le comité fédéral n’avait pas encore retiré la portion du projet de loi qui limitait la hauteur des plants à un mètre.
Le gouvernement du Québec pourrait-il reconsidérer sa position à la lumière de ces nouvelles informations?
Il reste que l’interdiction de cultiver son propre weed déplairait à une grande majorité de Québécois. Les citoyens qui se sont rendus aux consultations étaient à 84 % favorables à la légalisation de la culture personnelle; au sondage en ligne, ils l’étaient à 61 %.
Ce sont plutôt les organisations qui s’opposent à cette culture (68 %). Leurs craintes? La banalisation de la consommation du cannabis et l’accès plus facile pour les enfants et les ados, entre autres.
Public ? Privé ? Ou les deux ?
La question de la vente est la plus centrale de toutes. À qui confier la commercialisation de la cocotte de weed?
En conclusion du rapport, on indique que « le monopole d’État est l’avenue privilégiée par la majorité des citoyens et des organisations ». C’est vrai, mais seulement dans le contexte des consultations sur place, où les citoyens (60 %) comme les organismes (54 %) étaient d’accord pour confier la vente de weed au gouvernement.
Pour le millier de Québécois sondés en ligne, le monopole de l’État n’est pas l’option préférée de tous. Les résultats sont beaucoup plus nuancés. En fait, la différence entre la préférence pour le modèle public (22 %) et privé (21 %) est très mince. C’est plutôt un système mixte, public et privé, qui serait privilégié par un plus grand nombre d’entre eux (34 %).
Que fera Québec ? Plusieurs rumeurs ont circulé à propos du modèle de vente retenu par nos élus. Selon La Presse, il y aurait deux clans parmi le conseil des ministres, un penchant pour le privé, et l’autre pour un modèle public chapeauté par la SAQ, mais dans de nouvelles succursales. C’est peut-être la raison pour laquelle plusieurs reportages ont avancé une chose et son contraire, depuis quelques mois.
Aux dernières nouvelles, ce serait finalement le système public qui aurait pris le dessus. Il reste à voir si ce sera confirmé cette semaine par les libéraux.
18 ans, c’est assez vieux
La question de l’âge légal pour consommer du cannabis est souvent revenue lors des consultations, certains intervenants arguant pour le fixer à 18, 21 ou même 25 ans.
Entre 60 et 67 % des citoyens sont d’avis qu’il devrait être légal de consommer du weed dès la majorité, un choix harmonisé avec la réglementation sur le tabac et l’alcool. C’est ce que propose le gouvernement canadien et, selon divers reportages, ce serait également l’avenue choisie par Québec.
Une grande majorité de gens s’entendent pour dire qu’il devrait être interdit de consommer du cannabis dans les milieux scolaires, ce qui inclurait le cégep et l’université. [À noter que la prohibition n’a jamais rien changé au Cégep de Saint-Laurent et au Cégep du Vieux-Montréal, NDLR].
Il y aurait aussi une assez grande ouverture aux produits dérivés du cannabis au sein de la population. Ce sont 80 % des citoyens et 67 % des organismes qui souhaitent que les produits comestibles, crèmes et autres dérivés soient légalisés.
Toutefois, ce n’est pas une décision qui revient au gouvernement du Québec, mais plutôt à celui d’Ottawa. Le fédéral entrevoit légaliser les produits comestibles et le haschich un an après la légalisation du cannabis.
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Source : Vice
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