Enquête policière sur Techno+
Pas de nouvelle, bonne nouvelle ?
communiqué du 4 décembre 2017 (voir en ligne)
Il y a un an, le soir du 30 novembre 2016 , en pleine réunion hebdomadaire, Techno+ a connu une perquisition dans ses locaux en plein Paris tandis que sa présidente été arrêtée sur son lieu de travail près de Nantes. Pas de scoop de ce côté là, on vous a raconté les détails dans un premier communiqué.
Pour exorciser nos peurs et crier notre colère, nous avions préféré en rire en publiant les deux premiers épisodes de la bédé "Techno+ sur écoute" accompagnés de textes dans lesquels nous nous interrogions sur le sens politique d'une telle opération policière et demandions la restitution de notre matériel saisi.
Aujourd'hui, nous pensons que la blague a assez duré. Le peu d'informations et de réponses que nous avons pu obtenir, c'est grâce aux volontaires et aux financeurs de l’association qui ont été interrogés par les enquêteurs. Aucunement de la part de la justice qui a mobilisé 15 gendarmes pour nous braquer à l'arme automatique.
Un an plus tard nous ne savons toujours pas ni pourquoi ils étaient aussi nombreux pour embarquer l'ordinateur de gestion administrative et notre camion (flambant neuf), ni pourquoi ils ne nous les ont toujours pas rendu, ni l'explication de ce silence qui dure malgré nos demandes répétées de restitution du matériel.
Conséquence de l'état d'urgence qui autorise les forces de l'ordre à outrepasser les droits fondamentaux des libertés individuelles ? Était-ce une volonté de marquer un coup d'éclat dans la lignée des 3000 perquisitions qui ont eu lieu partout en France à ce moment là ?
Conséquence de l'ignorance des agents policiers et judiciaires sur la définition de la santé communautaire ? Sur la définition de la
Réduction des Risques ?
Si le radicalisme employé ce jour là par les gendarmes n'avait qu'un seul but, celui de nuire au fonctionnement d'une association qui promeut une approche progressiste et pragmatique de la politique des drogues, ce seul objectif a été atteint avec brio : baisse d'interventions par manque logistique, départ de nombreux volontaires, diminution de l'activité de Techno+ IdF, augmentation du stress et de la fatigue pour les volontaires restants, méfiance de certains financeurs à notre égard.
Mais aujourd'hui, nous pouvons le clamer haut et fort "Nous ne sommes pas mort ! ". Nous avons survécu à cette année, recruté de nouveaux volontaires, continué de bouger en teuf autant que nous le pouvions, participé à des rencontres et organisé la vie associative avec ce souvenir en tête.
Aujourd'hui nous sommes rétablis, bien debout, et toujours aussi déterminés à mener nos actions à bien afin de faire perdurer nos objectifs qui durent depuis 20 ans : épanouir la culture Tekno et promouvoir la
réduction des risques.
Plus que jamais nous sommes déterminés à leur prouver que Techno+ restera militant dans ses démarches, ses actions, sa politique et ses prises de positions.
Nous ne changerons pas de ligne face aux pressions policières.
Nous ne fractionnerons aucune trace des souvenirs que ce viol a engendré dans notre intimité.
Nous n'oublierons jamais les départs causés par la menace judiciaire.
Nous continuerons de danser parmi les amateurs de fêtes tekno que nous sommes avant tout.
We Take Care / We Are Tek