PARIS (Reuters) - La police a arrêté lundi (12 avril 2010) une quinzaine de personnes, dont une adjointe de sécurité, dans une opération anti-drogue dans une cité de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), apprend-on de source policière.
L'adjointe de sécurité, une jeune femme d'une vingtaine d'années, est soupçonnée d'avoir averti de l'opération par téléphone les trafiquants, révèle Europe1.fr.
L'opération, qui a mobilisé plus de 200 policiers, n'a pas permis de saisir d'importantes quantités de drogue ou d'argent, mais il est trop tôt pour savoir si les "fuites" imputées à l'adjointe de sécurité sont la cause de ce maigre bilan.
Créés en 1997, les adjoints de sécurité sont des agents contractuels de la police recrutés pour une période de cinq ans et payés au Smic, en vue d'une intégration.
Malgré ce statut spécifique qui s'apparente à celui d'un "apprenti" puisqu'une formation est dispensée, ils participent aux tâches générales.
L'opération dans ce quartier sensible intervenait dix jours après la demande faite par le président Nicolas Sarkozy aux forces de l'ordre de mener des opérations "coup de poing" dans les cités, après la multiplication de faits de violence, notamment l'incendie d'un bus à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), fin mars.
Les 200 policiers mobilisés à Champigny agissaient cependant sur commission rogatoire d'un juge d'instruction dans le cadre d'une enquête sur un trafic de stupéfiants. Ils ont mené des arrestations et des perquisitions et devaient rester sur place dans la soirée dans la cité des Boullereaux.
L'opération anti-drogue s'était transformée dans l'après-midi en opération de sécurisation, avec multiplication des contrôles.
Ces techniques de "descentes" spectaculaires dans les banlieues sont critiquées par les syndicats de magistrats, qui estiment qu'elles ne donnent guère de résultats judiciaires et qu'elles sont surtout destinées à impressionner l'opinion.
Après les violences récentes, le syndicat majoritaire de la police a demandé davantage de moyens et l'arrêt des suppressions de postes qui frappent la police dans le cadre des politiques d'économies, notamment en banlieue.
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