Bonjour Fan,
Comme dit Néo, moi aussi j'étais totalement paumée à ma 1ère visite en
CSAPA fin juillet. A cette date, la plupart étaient fermés et j'ai été à l'un des seuls centre ouvert toute l'année et recevant pour la 1ère fois sans rendez-vous...mais il est adossé à un hôpital psychiatrique très connu et ça m'a fichu une trouille d'enfer, même si l'entrée ne se fait pas par l'hôpital.
En fait, j'y ai été super bien accueillie par un infirmier qui m'a posé des question pour ouvrir le dossier et j'ai eu la chance de tomber sur une addicto de permanence absolument géniale avec laquelle ça a matché dès le 1er rendez-vous.
Comme j'avais entamé une modération de ma consommation de codoliprane toute seule depuis plus d'un an à la vitesse d'une tortue asthmatique (je pense que c'est la clé d'un
sevrage dégressif quand on le débute dans son coin, il faut retirer cachet par cachet en prenant tout le temps nécessaire sans se dire par exemple tous les 15 jours parce que c'est marqué sur le net. Non, il faut faire comme si de rien n'était et hop, au moment propice, retirer un cachou, même si c'est au bout d'un mois). J'étais ainsi passée de 24 à 10 cachets en plus de 15 mois, c'est dire la vitesse...
Quand j'ai vu l'addicto, ça devenait bien trop dur toute seule et le changement de règlementation a fini de me convaincre qu'il était temps. J'ai continué mon
sevrage dégressif avec l'addicto parce que cela me correspondait et que mon foie n'étais pas en ruine. Ensemble on a fini ce
sevrage le 25/12/2017 lorsque j'ai décidé de passer de 2 à zéro car j'en avais marre.
Ce long
sevrage dégressif m'a permis de me libérer de l'emprise de la
codéine par lambeaux et en même temps faire avancer ma réflexion sur les motifs profond de mon addiction pour ne pas replonger. Néo reproche la souffrance inutile du
sevrage dégressif. Je ne suis pas maso mais pour moi cette souffrance modérée et très relative a aussi été un moteur pour extirper de ce foutu cerveau de ce désir de
codéine.
Ah, très important. Comme l'addicto est un psychiatre, il va être capable, s'il est curieux, de s'intéresser à toi et aux raisons de ton addiction. Moi, le médecin m'a dit: "vous gérez la
codéine, je m'occupe de vos angoisses" et ça a été le cas. Jamais elle ne m'a fait de commentaire sur ma vitesse de réduction et elle a tenu parole, puisqu'elle a diagnostiqué un trouble anxieux généralisé (TAG) expliquant mes angoisses et une partie de mon addiction. Elle a pris en charge ce trouble et en prenant un antidépresseur, mon envie de
codéine est partie. J'ai donc géré à la fin du
sevrage le seul manque physique très léger à chaque retrait (pour être franche, j'ai souffert d'un truc qui est lié au
sevrage d'
opiacés mais qui peut se produire aussi sous
TSO et qui est très rare donc je n'insiste pas trop. il s'agit d'impatiences nocturnes très sévères dans les jambes car se produisant chaque nuit pendant 5 à 6 heures. Bien sur, en crise, impossible de dormir. Je prends du
lyrica et ce problème s'est résorbé. J'ai pu finir mon
sevrage sans être parasitée).
Je suis désormais dans la gestion de l'après
codéine et je continue à voir mon addicto tous les 15 jours. Je progresse dans ma réflexion et sans me dire que ça y est j'ai définitivement gagné, je n'ai jamais été aussi libre depuis 10 ans. Je vais être encore suivie environ un an et cela me soulage de le savoir. Je vais arrêter doucement le
lyrica pour voir si mes impatiences ont disparu et d'ici un an on verra si le TAG à l'origine de mon addiction est parti, sinon, comme me dit l'addicto, je prendrai un antidépresseur plus longtemps comme si j'avais de la tension. Je ne fais pas partie de ces personnes qui voient le mal absolu dans un
AD car contrairement à la
codéine, il a fait disparaitre mes angoisses alors que la
codéine les mettaient juste sous couvercle en laissant déborder la soupe trop souvent.
Voilà, Néo et moi, nous t'avons présenté les 2 suivis les plus utilisés en
CSAPA. Il y en a d'autres plus rarement prescris mais après t'avoir écouté, le médecin te proposeras quelques chose d'adapté à ta situation. Il est important que tu adhères à la solution proposée donc n'hésites pas à poser des questions.
Tiens nous au courant et courage, fonce sans la moindre culpabilité sur ton addiction. C'est à toi que tu as fait mal pas à la société!.