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Le débat sur les salles de consommation à moindres riques (SCMR) s’intensifie suite à la publication d’une étude de faisabilité commandée par le Fédéral sur ce type de structures. Cécile Jodogne, ministre en charge de la Santé au gouvernement bruxellois, donne son avis pour la création de SCMR à Bruxelles dans un objectif de santé publique.
Alors qu’au Parlement wallon, la ministre en charge de la Santé Alda Greoli s’est exprimée pour la création de SCMR, son homologue bruxelloise, Cécile Jodogne, l’a suivie en se déclarant favorable à la création de ce type de structure à Bruxelles dans l’émission "Débat Première" sur La Première. A cette occasion, elle a aussi rappelé les mesures qu’elle prend en termes de santé publique et abordé les situations spécifiques de Gand, Anvers, Bruxelles, Liège et Charleroi.
Pour une SCMR à Bruxelles ?
La question des salles de consommation à moindres risques a été inscrite à l’ordre du jour d’une conférence interministérielle santé publique et un groupe de travail a été créé en début de législature. Le SPF santé publique a réalisé un travail documentaire et de synthèse et les différents cabinets ont exprimé leur point de vue. La Région bruxelloise, la Cocof et la Cocom soutiennent la mise en place d’un dispositif SCMR à Bruxelles et ont même proposé un modèle de fonctionnement sur la base d’une consultation du terrain.
Le gouvernement bruxellois a décidé en octobre 2017 de saisir le comité de concertation au sujet de la reconnaissance légale des traitements assistés par diacétylmorphine (délivrance d’héroïne sous contrôle médical). Ce type de dispositifs s’adresse à des usagers de drogues lourdement dépendants aux opiacés.
Cécile Jodogne, favorable
La ministre de la Santé à la Région bruxelloise, Cécile Jodogne, soutient largement la réduction des risques : elle reconnait cette mission depuis 2016 dans son décret "ambulatoire" mais des actions existaient déjà dans ce domaine et étaient soutenues. Elle finance, entre autres, plusieurs services tels que Modus Vivendi, Dune, Lama, etc. ainsi que des programmes de prévention de l’usage de drogues (Prospective Jeunesse, Infor-drogues).
Pour Cécile Jodogne, il faut avant tout privilégier une approche de santé publique : "des usagers courent des risques, comment diminuer ces risques ? Les SCMR répondent à cette problématique, les évaluations réalisées à l’étranger en attestent. De plus, les SCMR sont un bon moyen de rentrer en contact avec des usagers très précarisés dont certains ne fréquentent aucun service socio-sanitaire et de les réintégrer dans un circuit d’aide et de soins psycho-médico-sociaux", a-t-elle expliqué au micro de Thomas Gadisseux.
Une demande du secteur associatif
Egalement présente sur La Première, l’ASBL Dune, qui représentait le secteur associatif. Son directeur, Christopher Collin, s’est ainsi exprimé sur la nécessité de la création de SCMR en mettant en avant non seulement les avantages sanitaires et sécuritaires, mais aussi économiques. Dune explique ainsi que "les lieux d’injections supervisés luttent efficacement contre la propagation des maladies infectieuses et la prise en charge coûteuses que celles-ci impliquent." L’ASBL regrette en revanche un "encommissionnement de la question" et le report de la décision aux législatures suivantes.
Un problème de santé publique
De nombreuses données scientifiques montrent que les personnes confrontées à l’usage de substances psychotropes, accompagné ou non d’une dépendance, courent des risques importants pour leur propre santé : overdoses, infections au VIH et aux hépatites, ainsi que d’autres risques qui varient selon les produits et les modes de consommation. Certaines affections, comme l’hépatite C, représentent de véritables épidémies qui ont un coût humain et financier considérable.
L’approche purement sécuritaire du phénomène est extrêmement coûteuse et a montré ses limites. Il est grand temps de mettre au premier plan la priorité de santé publique dès lors qu’il s’agit de consommation de drogues, en privilégiant une vision pragmatique et progressiste qui met la santé de la personne et de la collectivité au centre des préoccupations.
Une mesure reconnue comme efficace
Une salle de consommation à moindre risque est un lieu reconnu légalement, offrant un environnement hygiéniquement sûr, où des individus peuvent consommer des drogues qu’ils ont obtenues préalablement, sans jugement moral, sous la supervision d’un personnel qualifié. Elle vise à réduire les risques d’infection (VIH et hépatite C principalement), les risques d’overdoses mais aussi à réduire les nuisances liées à la consommation dans des lieux publics et la présence de seringues usagées dans ces lieux.
Des dispositifs de SCMR existent en Europe notamment au Danemark, en Suède, en Norvège, en Espagne, en Suisse, en France, au Luxembourg et aux Pays-Bas. Les premières "drugroom" sont apparues en 1986. Certaines ont été créées à des fins de santé publique et d’autres dans un objectif de sécurité publique. La question d’un tel dispositif en Belgique se pose depuis un certain nombre d’années. Leur efficacité en termes de santé et de sécurité est prouvée scientifiquement.
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Source : pro.guidesocial.be
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