[ Overdose ]

Témoignage : Crack, overdose et décès

Mariée à mon homme depuis une dizaine d’années, jamais loin des prods et notamment de la cocaïne. On consomme régulièrement mais on va dire qu’on gère à peu près. Mais voilà que début 2016, notre consommation change. La consommation de crack devient très régulière, d’abord le soir après le taf. Puis, nous voilà en  arrêt de travail donc consommation quotidienne pour atteindre environ 10 g par jour. Résultats : Perte de poids importantes, plusieurs jours sans sommeil et surtout les économies qui fondent comme neige au soleil. A cela s’ajoute une forte consommation de benzo et d’alcool. Et  Voilà le début des paranos, des hallucinations en tout genre et les conduites à risques ++ : conduite en état de fatigue avancée, passage de douane chargé à mort, appel des flics car hallucinations ++…Bref, il y a quand même des bons souvenirs mais aussi des moins des bons. Les prises de risques sont au max, on se met en danger régulièrement mais le crack est plus fort que tout, on continue les sessions à fond. Evidemment, ce qui devait arriver arriva, après des mois à ce rythme et quelques 70 000 euros plus tard : plus une thune donc arrêt net des conso…Violent ++. Plus aucune énergie, des périodes de sommeil de 20h d’affilée, pas d’appétit, les benzo à fond pour supporter. Et puis, la vie reprend : reprise du travail, de la vie sociale et quelques sessions de temps en temps.
Début décembre, notre santé financière est refaite et l’envie de consommer à nouveau revient à fond. De mon côté, hors de question de repartir en couille, on doit gérer. Mais que dalle, avec le crack c’est impossible de gérer. Nous voilà reparti dans l’arrêt de travail et les consos quotidiennes mais à un détail près : cette fois, la parano arrive très vite et avec le lot d’engueulades entre nous. Physiquement, j’ai du mal à tenir le rythme et mes sessions se terminent bien plus vite que mon homme. Pour lui, impossible de terminer une session, il faut pêcho sans cesse et l’argent n’est pas un problème à ce moment-là. Il fait des crises de parano de plus en plus difficiles à gérer et surtout une première alerte cardiaque avec un passage aux urgences. Pour moi, c’est la sonnette d’alarme, il faut lever le pied. On est fin décembre 2017. Je lui en parle, lui dit qu’on va y laisser notre peau cette fois, qu’il faut faire une pause. S’en suis une dispute monstrueuse et voilà que mon homme part avec sa valise. Je passe le jour de l’an seule, je me repose, cette fois, je suis épuisée. On communique par texto avec mon amoureux, il est bien perché et je me fais un peu de souci pour lui mais j’ai confiance en lui. Il me dit qu’il va bientôt rentrer, qu’il est chez à ami à nous. Le 2 Janvier doit être le jour de son retour mais n’ayant pas de nouvelle de lui le soir, j’appelle sur son portable. C’est un médecin réanimateur qui me répond. C’est grave il a fait un arrêt cardiaque sur le trajet du retour. Il faut que je vienne vite. Je débarque à l’hôpital, je le vois brancher de partout. Les médecins me disent qu’ils ont trouvé une dose massive de cocaïne dans son sang. 2 jours après toujours aucun signe de réveil, l’EEG est plat, le scanner est catastrophique…Verdict : l’amour de ma vie est mort. Le 8 Janvier dernier nous jetions ses cendres dans l’océan…Mon témoignage n’apporte aucune morale particulière, juste dire que la mort par overdose de cocaïne n’est pas un mythe. J’ai souvent entendu dire que l’abus de substance apporte soit l’hôpital psy, soit la prison, soit la mort…bah, pour nous, ça sera la mort. Maintenant, je dois sauver ma peau coûte que coûte.
Merci de m'avoir lu.
Bien à vous.
Lugga