le 27/05/2010 | 21:17 | © cannabissansfrontieres.org
POUR UN CANN'APERO, PARTOUT EN FRANCE !
Si l´on comparait ? Et si à Rennes, à Montpellier, on testait le « cann´apéro bis" » ? Et si à Aubenas, Chambéry, Annecy, comme à Paris et partout en France, on se regroupait pour un « cann´apéro » géant, comme lors de la Marche Mondiale du
Cannabis ou à l´occasion de l´Appel du 18
joint ? Le concept en est simple : désobéissance et convivialité revendiquées !
Face à ce qui s´apparente à des rassemblements « bon enfant », la dérive sécuritaire gouvernementale ne peut tolérer la manifestation d´un ennemi intérieur, fût-il incarné par la figure d´un « apéro géant » réunissant 10 000 personnes dans une ville de province, sans chef, sans parti, sans organisation. De ce qu´Hakim Bey nomme la
TAZ... version franchouillarde !
Doublement étonnant quand on compare ces rassemblements spontanés avec l´échec retentissant de la mobilisation en mars et en mai pour le « No Sarkozy Day ». En 2010, il serait plus facile de réunir 10 000 personnes pour partager un « apéro », que de se rassembler pour dénoncer la dérive du national sarkozysme ! Triste constat.
Existe-t-il aujourd´hui une fronde qui ne s´exprime qu´en défiant les autorités au travers des « apéros géants » ? Et alors l´espace public, en démocratie, est-il la « propriété » de l´état ou celle des citoyens, du peuple ? On le voit, la « mode de l´apéro géant » relance fortement le bras de fer entre la population et l´état, et même au-delà , figure une forme de résistance passive et joyeuse s´opposant à la morosité sociale d´un système politique et économique en perdition.
Comme par hasard, un accident survenu en marge d´un dernier rassemblement met le feu aux poudres. Qu´on se rassure, le Ministre conduira prochainement une réunion de travail sur ce sujet. Faut-il lui rappeler que ce type d´accident mortel peut aussi se produire en marge du Tour de France, sans que les gros titres l´affichent en Une. « C´est l´alcool le responsable, pas Facebook, ni le fait d´avoir un rassemblement. Faut-il interdire les regroupements de plus de 2 personnes sur la voie publique ?" ironise t-on sur les forums internet.
Le parti de l´esprit "free"
A l´image des raves et de l´esprit « free party » des années 90, le phénomène des « apéros géants » illustre l´air du temps. Depuis 2004, les « sarkoval » ou les « techni-veaux » ont vidés l´esprit pirate de la scène techno pour la confiner dans des hangars ou sur des
bases militaires. Les tests ADN routiers « antistup » génèrent une crainte compréhensible, avec la conséquence directe d´un retrait du permis de conduire – il est très facile d´être testé positif au
cannabis, la substance la plus consommée parmi les drogues illicites. Un constat face à une répression aveugle.
Et puis quel est l´intérêt à se rendre au bar ou en boîte, avec des lois anti-tabac vous forçant à rester en terrasse avec vos amis fumeurs, alors que vous ne l´êtes pas, ou inversement ? Depuis quelques temps, les « free rave party » s´organisent en privé, et c´est à la maison qu´on se biture entre amis à mille lieues du préchi-précha de bon aloi d´une société hygiéniste. Les rassemblements conviviaux et gratuits n´existent quasi plus. L´esprit solidaire de la fête a laissé la place aux événements payants.
Il n´est pas étonnant que cette situation débouche sur un « apéro géant ». Il y a un pied-de-nez évident à la situation sociale et politique de la France en 2010.
Que la dernière transgression en vogue soit de « picoler en masse et massivement »,n´étonne pas puisque Sarkozy en 2007 osait prétendre que « le vin n´est pas une drogue » ou qu´ « il n´existe pas de drogues douces ou dures, il n´y a que des drogues illégales ». Au nom de l´identité nationale, on devrait s´enorgueillir de cette particularité, liée au vin et aux
alcools. Bien qu´ on refuse encore d´ouvrir le débat sur la politique en matière de drogues.
Pour un internaute qui participait à « l´apéro géant » à Nantes, cette manifestation est une démonstration symptomatique : « Moi je vois des gens qui trouvent les moyens de se retrouver, de se rencontrer et de s´amuser ! Et je trouve ça bien au final, ce n´est sûrement pas parfait. Mais grâce au phénomène Facebook/Twitter, on s´aperçoit que les évènements collectifs se développent en quantité et en qualité de façon remarquable. Et que la génération Internet est sûrement plus solidaire et collective qu´elle ne le paraît pour les générations précédentes. »
Cela peut renvoyer au « binge drinking » -l´hyperalcoolisation- ,pratique qui se développe de manière inquiétante, et qu´il s´agirait de prévenir vraiment.
Seulement qui osera dire que cette situation n´est pas le produit d´une politique ? Qui osera mettre un doigt là où ça fait mal ? Peut-on dire que le « binge drinking », comme les « apéros géants » ne sont que les symptômes de l´interdiction, du rappel répétitif par la MILDT de la sanction pénale en guise de campagne de prévention, de la chasse à la boulette pour gonfler les statistiques ministérielles de la lutte contre la délinquance, de la lutte anti-cannabis !
Pour un "cann´apéro" !
La tentation devient grande alors de s´inscrire dans ces comportements à l´échelle macro : démontrons que la société française a totalement intégré l´usage du
cannabis !, qu´elle est mûre pour un débat public ouvert et réellement contradictoire, sans présupposés pseudo moralistes et idéologiques.
Partout en France, organisons ces manifestations uniques et historiques.
Rassemblons-nous lors de « cann´apéro géant ». De 18h à 22h, partout sortons de la clandestinité, rassemblons-nous sur les places de centre-ville et donnons à voir un mouvement de contestation réel et constructif.
Affirmons incontestablement, le lien entre les quatre générations de "D´jeuns" de 20 ans qui ont eu à subir la loi du 31 décembre 1970.
Changeons cette situation ubuesque, mieux vaut "la prévention que la prison, la tolérance que l´exclusion".
http://cannabissansfrontieres.org/pour- … n,236.htmlhttp://www.lepost.fr/article/2010/05/27 … rance.htmlNdModération : Report de publication ; pas d'incitation à la consommation.