RAPPORT DES SAISIES DOUANIÈRES 2017 : L’INCURABLE AUTO-SATISFACTION PROHIBITIONNISTE« J’éprouve une grande fierté à porter à la connaissance de nos concitoyens le bilan de leur action en 2017. » nous assène M. Gérard Darmanin en édito du rapport 2017 des Douanes françaises.
Il n’y a pourtant pas de quoi se vanter d’une augmentation aussi importante des saisies de drogues sur le territoire (+ 142,1 % pour la
cocaïne et + 31,3 % pour le
cannabis). Il ne s’agit en effet pas d’une preuve d’efficacité mais d’une inquiétante explosion des trafics. L’on sait en effet que quelques soient les quantités interceptées, elles ne représentent guère plus de 10 % de ce qui circule sur le marché noir. Cela se vérifie par la remarquable absence de fluctuation des prix malgré les saisies. Au contraire assistons-nous plutôt à une baisse des « cours des drogues »…
Qu’est-ce à démontrer si ce n’est la totale incapacité du dispositif répressif à contenir ce phénomène ? Les risques judiciaires semblent en effet bien peu dissuasifs au regard des formidables profits potentiels de ce négoce.
Cet échec désormais admis par ceux-là même qui hier encore prônaient le « tout répressif », ne semble cependant pas susciter la moindre remise en cause du côté du gouvernement. Que l’argent du contribuable soit dilapidé tandis qu’on ne cesse d’invoquer des économies budgétaires relève de l’aveuglement pour ne pas dire de l’incompétence. Et le CIRC de reposer toujours la même question, à savoir quand l’État se décidera-t-il enfin à prendre la question de la politique des drogues au sérieux ? À s’orienter vers la seule alternative permettant de mettre un terme aux trafics, aux règlements de compte, à la corruption et à l’enrichissement du crime organisé : la
légalisation des drogues en des modalités différentes selon chacune ?
Nous en sommes certes loin encore, ce qui ne nous empêche pas, pour ce qui est du
cannabis, d’y réfléchir afin de ne pas tomber dans le piège du libéralisme à la nord-américaine ou le contrôle étatique à l’uruguayenne. Il existe d’autres solutions que le CIRC développe comme les coopératives et les AMAP, une production et auto-production locales respectueuses de l’environnement, la reconnaissance de l’auto-médication, la préservation des variétés anciennes de chanvre/cannabis, bref une surveillance qualitative du marché plutôt que contraignante des cannabinophiles.
Que l’on signe enfin l’armistice et déclare la « guerre à la drogue » perdue par les autorités d’une part, mais aussi par les réseaux criminels alors privés de leur principale ressource. Et qu’on laisse aux vainqueurs, les usagers, en tout cas les plus investis et motivés d’entre nous, le soin de s’occuper d’une filière n’ayant cependant pas attendu la
légalisation pour s’exprimer culturellement et économiquement.
#StopLaProhibition
#ContraventionnalisationNonMerci
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Fédération des CIRC
Source :
communiqué de Presse