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prescripteur a écrit
S'ils avaient lu PA ça fait longtemps que les témoignages s'accumulent sur ce point et qu'il y a des conseils de sevrage progressif. Mais aussi bien sûr de nombreux experts l'ont aussi décrit et la "surprise" du New York Times m'étonne un peu.
Ceci dit, SI le traitement au long cours améliore vraiment la qualité de la vie, pourquoi pas le faire ? Il y a des millions de personne sous antihypertenseur, antidiabetique etc...qui prennent un traitement à vie !!!
Mais y a t il une alternative ? Clairement la psychothérapie TTC, méditation de pleine conscience etc... est aussi efficace que la poursuite du traitement pour éviter la récidive après stabilisation (soit après 6 mois à un an de traitement).
Le gouvernement semble envisager le remboursement de la psychothérapie après depression , ce qui serait évidemment une très bonne décision.
Et cela permettrait de reserver le traitement au long cours à ceux qui en ont vraiment besoin.
Amicalement
Je crois que pour eux ils s'agit davantage d'en parler et de souligner que le phénomène a été insuffisamment étudié, reste globalement mal documenté parce qu'étudié sur de trop courtes durées, manque d'études longitudinales, etc.
La question qui se pose est justement de savoir si ceux (une partie de ceux) qui suivent des traitements au long cours y sont contraints parce qu'ils se sont adaptés à l'AD et ne peuvent plus vivre sans, ce qui déclencherait ce que l'on nomme des "récidives" suite à l'arrêt, ou s'il s'agit de véritables récidives indépendantes du traitement AD, de toute neuroadaptation et dépendance.
A titre personnel je suis hyper dubitative sur la sécurité de l'emploi de substance à effet si large pour traiter un problème localisé (même localisé en plusieurs endroits), qui de plus n'a certainement pas la même étiologie du tout selon les individus, les individus eux-mêmes n'ayant au départ pas le même fonctionnement... D'ici un siècle, quand les neurosciences auront fait bien des progrès, ils rigoleront peut-être de nous de la même façon qu'on rigole des cures d'eaux radioactives du siècle dernier.
A la limite si l'on regarde les ordres de grandeur et les comparaisons internationales, on peut arriver à considérer que la dépression est devenue en grande partie un trouble social et civilisationnel et qu'on a fait le choix de la soumission chimique du plus grand nombre pour mettre la poussière sous le tapis...
Alors à partir du moment où l'on pointe du doigts les usagers de drogues légales, que l'on pond avec zèle des études pour évaluer le coût social total de l'usage de ces substances, en brassant tellement large qu'on ne se soucie même pas d'éliminer les doubles comptabilisations, je trouverais sain qu'on se penche un peu plus sur le phénomène des maladies iatrogènes associées aux psychotropes et sur leur coût social hypercomplet. Il en va quelque part du maintien du contrat social.
Je ne remets pas en cause le bénéfice net sur toute la vie que certains tirent de l'usage des AD, ni la réalité de la gravité de certains états dépressifs majeurs, en particulier ceux avec risque suicidaire -même si au départ les AD ne le prévienne en rien, c'est signe de gravité- c'est l'approche apprenti sorcier au petit bonheur la chance assez désinvolte de l'instauration de nombreux traitements AD (on verra bien si ça marche ou pas, si ça ne marche pas on en essaiera un autre, puis un autre encore éventuellement, et si derrière il y a un grave syndrome de sevrage tant pis, on essaiera encore d'autres produits), qu'avec une autre perspective on pourrait certainement qualifier de confort, qui pose problème.
Et oui, dans bien des cas un soutien humain, une psychothérapie, et laisser le temps au temps, ferait l'affaire. Mais cela coûterait, au départ du moins, beaucoup plus cher...
Au niveau sociétal ce qui pose problème c'est l'intolérance pour la baisse temporaire de performance qui conduit à engloutir les pillules. Quand on est capable de supporter les grèves SNCF, on peut bien supporter une bonne fièvre et une journée au lit.
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