TR 2008 Tabernanthe Iboga

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Mutombi homme
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TR publié sur le forum Lucid State le 01/09/2008 puis complété le 22/08/2011 que je croyais, jusque récemment, définitivement perdu.

Homme 33 ans ;1m 84 / 75 kg
Poudre écorce de racine tabernanthe iboga
Quantité mal définie
Durée mal définie

Cette initiation par l’iboga intervient à mi parcours de mon séjour au Gabon. 12 jours d’imprégnation totale, le décalage culturel est énorme et pourtant je me suis tout de suite adapté, absorbant informations et énergies.
A mon arrivée, deux jeunes femmes commençaient leurs initiations et ainsi chacune de mes étapes était précédées des leurs. Je me sens prêt, sûr de moi.

Ce matin nous sommes allés en forêt pour les purifications, rituels et récolte de plantes destinées aux soins. On en profite pour me doser. De retour au village on me dose à nouveau et me conseille de me reposer car cette nuit il faudra resté éveillé malgré le bois. En début de soirée je me rends au bwenzé, et je sens que je suis un peu « bourré au bois », on me dose à nouveau. Et là ça commence assez vite.

Je me sens bien, je marche dans le temple, l’unique ampoule électrique est allumée, elle « rayonne par vague ». Je m’y attarde et cligne des yeux les vagues sont arc-en-ciel. Je trouve ça très cool, je voudrais en parler aux gens qui m’entoure, ils sont tous enveloppés d’une aura arc en ciel qui épouse leurs formes et leurs gestes. Je me regarde moi-même et bouge mes bras, mes mains, mes doigts : tout est arc-en-ciel. Lorsque je cligne des yeux les même vaques de couleurs s’écoulent sur mon T-shirt blanc. J’explore, j’expérimente, je joue…

Les Nganga, banzi et curieux arrivent et on s’aperçoit que le travail a commencé. Je raconte les effets visuels, on me dose à nouveau.
- Qu’est-ce que tu vois ?
- Des flammèches bleutées qui dansent sur ma peau. C’est normal ?
- Pas de problème, ça arrive rarement tu as de la chance. Et là que vois-tu ?
- Y’a des ailes qui poussent sur mes bras, comme les poissons. J’ai battu des bras pour voir si je pouvais voler, mais elles ont disparues. T’as vu toutes les étoiles qu’il y a ce soir ? Cette constellation est verte ! Oh, toutes les étoiles sont vertes et même le ciel est turquoise !
...
Je vois très clairement au travers du toit de tôle ; comme si une partie en était gommée, je contemple les étoiles. Chaque étoile semble se connecter à une multitude d’autres, puis tous ces soleils verts se regroupent en constellations. L’une d’elles se détache des autres ou plutôt toutes sont connectées à elle et une multitude d’ovnis vivants, luisants comme des lucioles s’y rendent. Un carrefour céleste où chaque luciole se rend gaiement. Une douce euphorie m’anime, un pèlerinage interstellaire !
Naturellement, sans y penser, je zoom vers l’étoile qui semble accueillir ces élans de sympathie. C’est une ruche immense à dimension planétaire et les lucioles volent et virevoltent tout autour.

Bien qu’ici, je suis aussi là-haut, comme élevé entre deux mondes. Je baisse la tête et à mes pieds le Corps de Garde s’est vidé des ses occupants.
Une famille bwitiste y est assise à même le sol de terre battue. L’homme et la femme sont penchés sur quelque chose qui semble les accaparer complètement. C’est un panier, un de ceux qu’ont les ngangas et mabundi. Des enfants excités leurs tournent autour gaiement et voudraient eux aussi profiter du spectacle. Intrigué je zoom vers le panier et contemple la même scène qu’auparavant. La ruche stellaire, les lucioles et la gaieté ambiante.

Je relève la tête et une entité au corps d’abeille et tête humanoïde est là, devant la ruche et m’observe, bienveillante. C’est une révélation ! Chaque panier est comme une étoile connecté à tout les autres et au travers de celui-ci il est possible de communiquer, de participer à la cette fête spirituel et universelle.

Mais… Y’a un truc qui cloche. Je ne sais pas quoi. J’entends sans la voir une femme dire que je suis vraiment très loin avec seulement deux cuillères à soupe. Car je dois raconter à voix haute une partie de mes visions. Je regarde la femme et sa joie n’est pas saine, elle est satisfaite que je sois si loin uniquement pour le spectacle que je donnerais cette nuit. Je ne sens aucune sympathie de sa part. Ses yeux sont comme creusés en dedans, les quelques personnes déjà présentent ressemblent plus à une bande de toxicos du Bois Sacré qu’à autre chose.
Je regarde à nouveaux la famille de mes visions et cette fois ils me voient. Moi aussi je les vois, comme jamais je n’avais regardé personne. Œil creusé et maladif, peau pâle malgré sa noirceur, corps sous alimenté, vêtements miteux. Complètement dépendants de l’iboga, de leurs paniers et du show télévisuel de cette grand-messe galactique.

Alors je relève la tête et interroge l’ange-abeille-E.T. Inutile d’utiliser les mots, il Voit ce que je Vois. De toute évidence il n’apprécie pas mon point de vue. Me regarde de haut et sans que cela transparaisse sur son visage il grimace. Il grimace de l’intérieur ! Cela ne le regarde pas, ne l’intéresse pas. Chacun sa merde en quelques sorte. Lui, il est spirituel. La misère humaine est notre affaire.

Ca m’écoeure, je me détourne de lui et raconte au nganga une partie de ce que j’ai VU. De toute évidence lui non plus n’apprécie pas énorme, me dit de me taire et d’oublier ça.

Dans mon état cette injonction est un ordre et je passe directement à autre chose. D’autant plus qu’une jeune femme me prend par le bras et m’emmène à l’extérieur. Vacillant comme un jeune poulain, je prends appui sur elle. Le regard toujours levé je passe d’un ciel à un autre et c’est exactement le même.
Il fait bon, la végétation est magnifique les couleur scintillent, certains végétaux n’étaient pas là la veille ou je ne les avait pas remarqué. Tout un tas de plantes qui m’enchantent par leur présence, des animaux inconnus rampent courent et volent. La nature est surréaliste et ces magnifiques oiseaux de papier volent en tout sens, aussi heureux que moi. C’est incroyable le nombre d’étoiles filantes qui traversent notre atmosphère. Je Vois tout ce qui est, non pas seulement ce que je vois, il y a tellement plus.

J’offre une de ces étoiles filantes à Mabando, un jeune apprenti nganga. D’un geste du doigt l’étoile change sa course et explose sur sa tête en mille étincelles estampillées « 3000 CFA ». C’est un moment de douce euphorie.

Tout le monde s’affère pour les préparatifs, je suis très loin déjà. Puis on me coupe la parole, me prend par le bras pour me faire rentrer dans le temple, le tabouret, la bougie et le miroir m’attendent. Tout le monde est prêt, chacun est à sa place. L’arc musical, les percussions, cloches et grelots jouaient déjà depuis un moment.
On m’a dérangé, ça m’a cassé le trip. Brusque retour à la réalité. Je suis dégoûté. Ca me gonfle presque d’être là. Et puis j’ai mal aux fesses et au dos, je vois le petit tabouret en bois comme présage d’une torture de plusieurs heures.
Prise de conscience fugace, je me souviens pourquoi je suis là, le miroir m’attend. On me dose a nouveau. Première cuillère, deuxième cuillère… lorsque Assossa me présente la troisième je lui dis que ce n’est pas la peine : si je l’avale je gerbe. C’est pas grave, il me la donne et je ressent l’ignoble acidité du bois, mon ventre se révolte : je gerbe.

Bon, j’ai l’impression que cela fait des heures que je m’use les yeux à me regarder inutilement. Le truc du miroir c’est plutôt pas terrible, en tout cas ça marche pas. Tout le monde attend de moi… Quoi déjà ? Le blanc voit rien. Je redemande du bois. Le kaolin rouge est répandu sur le miroir, j’ai droit au collyre indigène. Je suis toujours sur mon tabouret. J’entend tout, je devine tout mais ne vois rien dans ce foutu miroir. Il y a bien ces têtes de femmes dans le kaolin rouge, mais ça ne me dit rien. C’est plus un effet d’imagination qu’une hallucination et puis je suis déconcentré par cette vieille qui n’existe pas. Elle n’est pas là, pourtant elle m’inquiète. Et ces têtes de femmes qui se moquent de moi en disparaissant par la droite du miroir sans rien me dire.

-Mais tu as vu là !
-Bah ouais y’a bien ces femmes dans le miroir.
-Quelles femmes ? Il faut leurs parler.
-J’essai ! Mais elles s’en vont.

Je me fais presque engueuler parce que les personnages se font plus distincts, mais ne communiquent pas… Une femme enceinte pleure, sur la droite face à elle un homme la regarde sans rien dire… Une femme vomie dans une bassine en kaolin rouge et je vomi copieusement…
Puis y’a la vieille, qui me déconcentre à changer de place, à m’observer. Son visage est caché par un fichu sombre. Elle n’existe pas, c’est mon imagination. Je commence à me plaindre que je ne vois rien dans leur miroir, qu’on m’avait dit que c’était comme la télévision, mais moi je vois partout sauf là-dedans. On m’engueule à nouveau mais je sens une pointe de soulagement.

- Le Bwiti ce n’est pas seulement dans le miroir, ce n’est qu’un support! Le Bwiti est partout!

C’est le déclic, sur le sol juste sous mon pied je crois distinguer un serpent. Ouah ! C’est carrément un vrai serpent noir. Je lève mon pied et parcours son corps : il devient un aigle puis un sanglier… Un autel de marbre blanc n’en fini pas de se construire sans jamais s’achever… La vieille est là… Je suis au milieu de la forêt et j’entends des voix sans rien y comprendre… Une grande main blanche se tend vers moi… La vieille est toujours là… Un enfant noir pourtant très vieux traverse le temple… La vieille est omniprésente…
Le Bois Sacré communique avec moi par des symboles en 3D. Il n’y a pas d’échange, il me donne, m’instruit, m’accueille à bras ouvert. Mon Bwiti est grand !
Si je ne lutte pas c’est que je n’ai pas d’adversaire, si je ne parle pas c’est que je ne sais rien. Je ne suis pas là pour me soigner, je suis ici pour apprendre. Je me sens libre, je n’ais d’autres freins que ceux que je me suis imposés.

Je suis épuisé, je n’ai plus envie de voir ni de parler. Je demande à dormir.

-Mais tu dois consulter d'abord.
-J'en suis incapable, je n'est plus rien dans le sac. Le bois ne fait plus effet.
-Tu dois au moins consulter ton père!
- Non je n’ai pas envie. Je ne peux pas, je suis vidé! J'ai tout donné.

Je ressens la déception d'Assossa au plus profond de mes os; je m'écroule sur la natte et m'endors.

Il y des visions dont je n’ai pas parlé et d’autres que j’ai oubliées et que l’on m’a racontées. L’important pour le TR c’est plutôt la façon dont j’ai vécu cette première expérience. La plupart de mes visions ont impressionnées les Puvis, mais ce manque d'interactivité nous a tous déçues. L'initiation c'est déroulé sur trois jours. Je n'ai résumé que la première nuit.

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