Édition du vendredi 13 août 2010
La toxicomanie en France est source de fragilisation sociale.
La France comptait entre 210 000 et 250 000 usagers problématiques de drogues illicites, pour reprendre la terminologie utilisée par l´Inserm, qui précise que ceux-ci étaient « appelés antérieurement toxicomanes ».
D´après le rapport de cet institut, la toxicomanie touche une « population relativement jeune (autour de 35 ans), mais vieillissante, très fortement masculine (quatre hommes pour une femme) », souffrant fréquemment de troubles psychiatriques et souvent en difficulté sociale. Les études montrent que les habitudes ont changé. La consommation de
cocaïne, d´ecstasy et d´amphétamines est en progression, alors que celle d´héroïne « se stabilise, après avoir diminué ».
Le rapport s´est aussi préoccupé des « dommages infectieux » auxquels sont confrontés les toxicomanes. « Ils sont d´une grande diversité », précise cette étude, et sont dus, soit directement à la consommation de stupéfiants, soit aux conditions de vie des usagers.
Parmi les dommages directs, le rapport cite le VIH ou les hépatites. De manière indirecte, les usagers de drogues sont menacés par la tuberculose ou par d´autres infections. Le virus de l´hépatite C a été retrouvé chez près de 60 % des consommateurs de drogue ayant fait l´objet d´une étude épidémiologique. Le nombre d´utilisateurs de drogues atteints par le sida à l´issue d´une injection a atteint un pic en 1993, avec 1495 nouveaux cas, puis il a diminué, pour atteindre le chiffre de 58 infections en 2008.
Enfin, le rapport de l´Inserm pointe du doigt les problèmes sociaux rencontrés par les toxicomanes. Ainsi, « parmi les usagers qui fréquentaient en 2008 les structures de
réduction des risques, la moitié connaissait des conditions de logement instables, un quart ne disposait d´aucun revenu licite et avait recours à la mendicité, à des ressources illégales et à la prostitution… »
Ces données expliquent que l´incarcération des usagers de drogues illicites devient un sujet particulièrement préoccupant. l´Inserm cite un chiffre particulièrement alarmant : « En 2008, 38 % des usagers de drogues pris en charge en centre de soins spécialisés avaient déjà connu un épisode d´incarceration".
source :
http://www.lalsace.fr/fr/france-monde/a … manes.html