Coucou,
J'ai suivi moi aussi un
sevrage dégressif de la
codéine avec du codoliprane qui était le médoc que je prenais (mon foie allait bien donc on a continué avec l'addicto ce que j'avais commencé toute seule).
Ce que tu décris ne m'étonne pas plus que cela.
Quand j'ai fait la part la plus dur du
sevrage dégressif avec l'addicto (les 10 derniers cachets, j'étais passée de 24 à 10 toute seule en plus d'un an mais ce n'était pas très dur), j'ai déjà constaté que passé un certain seuil, on ne ressent plus rien des effets "agréables" de la
codéine.
Elle est certes capricieuse, mais moi, passé 6 cachets, plus de sommeil un peu cotonneux et plaisant, plus de chaleur dans le bide, plus de cerveau en vadrouille dans un corps physique léger comme une plume (je ne prenais le codo que le soir en me couchant, c'est là que l'insomnie a commencé pour moi). Il ne restait que le soulagement de la douleur, si j'en avais une, sinon rien.
Un jour, je me suis fais un coup de pipeau toute seule (j'étais malade, j'ai vomi, mais en réalité après que le codo ait été métabolisé) et j'ai donc pris double dose, c'est à dire 10 (5, puis 1H30 après 5) et nada, que dalle, rien.
La seule chose que j'ai ressenti c'est un très fort sentiment de déplaisir au niveau de la bouche et de l'oesophage qui a mis des heures à se dissiper. Ca ressemblait en moins fort à la sensation désagréable que j'avais connu dans le passé en dépassant la dose que mon corps pouvait supporter (28 cachets).
Quand j'ai dit à mon addicto que cet écart n'avait rien fait, elle n'a pas été étonnée du manque d'effet mais elle ne m'a pas dit pourquoi et je n'ai pas demandé car je n'avais pas envie de faire un autre écart avec mes stocks (j'ai eu jusqu'à 6 boites de codo d'avance, dans mon tiroir de table de chevet. Mon addicto est une personne étonnante car je pense qu'elle a très vite compris qu'avec moi ce qui marchait c'était de me responsabiliser. Elle m'a prescrit la
codéine et m'a laissée gérer seule la réduction, je n'ai jamais eu le moindre commentaire de sa part).
Je pense que pour ressentir les effets de la
codéine, j'aurai du en prendre bien plus, revenir vers ma zone de plaisir qui était très élevée (24 cachets).
Maintenant que je suis sevrée depuis décembre 2017, je suppose qu'il m'en faudrait sans doute moins pour ressentir les effets mais je n'ai pas envie et je me réjouis de ne pas pouvoir m'en procurer !
Pour la petite histoire, j'ai remis mes 6 boites d'avance à une pharmacie près du
CSAPA où j'allais chercher le codo (je n'étais pas jugée dans cette pharmacie près du
CSAPA, c'était top et loin de mon quartier) après mon rendez-vous avec l'addicto lorsque je suis passée de 2 à 0 cachets. Me débarrasser de ces boites m'a fait un bien fou, c'est dur à décrire car il y a 3 ans, je pensais que je serai dépendante toute ma vie, incapable d'agir à cause de l'envie. Oui mais voilà, la vie n'est pas statique et parfois on trouve des ressources insoupçonnées pour agir parce qu'on est enfin prêt.
Bon courage à toi pour la suite.