(
https://www.sante-sur-le-net.com/elimin … rce=Email)Vers l’élimination de l’infection par le VHC à l’horizon 2025…
En France, près de 200 000 personnes vivent actuellement avec une infection par le virus de l’hépatite C (VHC) et plusieurs milliers de personnes en décèdent chaque année. Selon certains acteurs de la prise en charge de cette pathologie, l’élimination de cette infection est possible en France à l’horizon 2025. Pour atteindre un tel objectif, l’Association Française pour l’Etude du Foie (AFEF), avec le soutien de la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF) viennent de publier un certain nombre de recommandations.
virus hépatite C VHC
Objectif : éliminer l’infection par le VHC en France
Des acteurs importants de la prise en charge de l’infection par le virus de l’hépatite C (VHC) ont décidé de formuler des recommandations pour relever un défi médical de toute première importance : éliminer l’infection par le VHC en France à l’horizon 2025.
L’élimination d’une infection se définit comme une diminution d’au moins 90 % du nombre de nouvelles infections, associée à une réduction d’au moins 65 % de la mortalité liée à l’infection. Alors que l’Organisation Mondiale de la Santé a fixé un tel objectif pour 2030, l’AFEF propose une prise en charge adaptée à chaque patient, pour que la France parvienne à éliminer l’infection par le VHC dès 2025, voire avant.
Pour atteindre un tel objectif, plusieurs recommandations ont été formulées autour de deux axes principaux :
Le traitement universel de l’infection par le VHC ;
Le dépistage universel de cette pathologie.
Depuis plusieurs années, de nouveaux médicaments ont été développés contre le virus de l’hépatite C et ont bouleversé la prise en charge de cette maladie. Pour pouvoir éliminer l’infection par ce virus, il est capital que chaque patient puisse accéder à un traitement adapté et efficace. L’AFEF formule plusieurs recommandations :
L’ensemble des médecins doivent pouvoir prescrire un traitement contre l’hépatite C ;
Les nouveaux médicaments antiviraux doivent être disponibles dans toutes les pharmacies et pris en charge à 100 % pour tous les malades ;
Le suivi du traitement peut être effectué par du personnel soignant non médical.
Deux types de prise en charge devraient être proposés :
Un parcours de soins simplifié pour les patients porteurs du VHC, mais non atteints d’une maladie hépatique sévère ;
Un parcours de soins spécialisé pour les autres patients.
Les stratégies thérapeutiques à privilégier sont formulées en fonction de plusieurs critères :
La charge virale avant l’initiation du traitement ;
L’absence de maladie hépatique diagnostiquée ;
L’absence d’autres pathologies, notamment rénales ou infectieuses (co-infection par le VIH) ;
Le génotype du VHC (il existe plusieurs variantes génétiques du VHC, qui sont plus ou moins agressives et difficiles à traiter) ;
L’efficacité des médicaments antiviraux prescrits ;
La tolérance du patient face au traitement (effets indésirables, respect du traitement).
Une fois le traitement initié, le patient doit bénéficier d’un suivi médical régulier, visant à adapter le traitement si nécessaire.
En 2016, à l’occasion d’un bilan sur l’infection par le VHC en France, la Haute Autorité de Santé indiquait les limites du dépistage ciblé. Seules les personnes présentant des facteurs de risque (transfusions sanguines, usage de drogues injectables, partenaires sexuels multiples, …) sont actuellement dépistées pour l’infection par le virus de l’hépatite C. Or un certain nombre de personnes contracte cette infection sans présenter de tels facteurs de risque, ce qui contribue à faire persister l’épidémie sur le territoire français.
L’AFEF recommande ainsi la mise en place d’un dépistage universel pris en charge à 100 %, pour diagnostiquer au plus vite l’ensemble des patients infectés par le VHC par les techniques d’analyses existantes :
Une sérologie virale sur une simple prise de sang ;
Un test rapide d’orientation diagnostique (TROD) ;
La détermination de la charge virale lorsque l’un des deux précédents tests s’avère positif.
L’ensemble des professionnels de santé devrait pouvoir effectuer ou conseiller ce dépistage, qui doit être systématiquement associé au dépistage du virus de l’hépatite B et du VIH.
Le dépistage de chaque adulte au moins une fois au cours de sa vie est un aspect capital pour espérer éliminer l’infection par le VHC en France. Si la France parvient à éliminer cette infection d’ici 2025, elle sera alors le premier pays européen à avoir relevé un tel défi médical !