sara7 a écrit
Je vois bien que l'anxiété et le stress sont les gros problèmes que me cachait l'alcool, là-dessus c'est juste ce que tu dis. Je suis persuadée que l'alcool était mon anesthésiant, anxio, medoc, parfait jusqu'au jour où il s'est retourné contre moi clairement. D'où l'arrêt total et définitif.
Mon challenge c'est de pouvoir vivre maintenant. Pas juste survivre. ça ne me va pas.
LA solution je crois bien qu'il n'y a que moi qui peut la trouver...on va me dire: "fais du yoga", "va voir un psy" etc...mais en fait je suis seule avec ce problème que j'ai à comprendre.
Oui, c'est plus un problème existentiel, et je conviens parfaitement avec toi et d'autres que l'alcool est un remède insidieux dans ce genre de situation.
Toutefois tu n'as pas à rester seule avec ce problème si tu acceptes d'en parler à un médecin, à un psychiatre ou un psychologue par exemple. Seul(e) parfois on tourne un peu en rond, on a du mal à aborder le problème sous des angles nouveaux, à remettre en question la façon inefficace dont on l'aborde, donc n'hésite pas à faire le pas d'en parler à quelqu'un.
sara7 a écrit
Je me suis réveillée en me disant "j'en ai ras le Q d'être alcoolique! Et alors?!" J'ai l'impression d'en faire une montagne de ce qui m'arrive! Est-ce si grave, vu que je ne bois plus? On m'a dit que c'était une maladie chronique, incurable, mortelle. Ben j'en ai marre! Vu que je ne bois plus qu'on me foute la paix. A entendre les autres membres de mon asso d'anciens buveurs, on dirait qu'on ne s'en sort jamais. ça ne me va pas!!!!! ça ne me convient pas!!!!! je ne suis pas d'accord!!!!!
C'est un discours qui est remis en cause par l'expérience de nombreux anciens buveurs, qui réussissent et vivent bien leur abstinence totale ou partielle. Si ce discours te pèse, tu n'es pas obligée de rester dans cette association...
sara7 a écrit
Ce qui m'énerve c'est qu'on dirait que voilà: t'es alcoolique, pas de rédemption possible. T'es dans la merde et point barre, jusqu'à ta mort. Et ben NON je ne veux pas y croire. J'ai cessé de boire, allez vous faire foutre, je suis en bonne santé et guérie tant que je ne bois pas.
Oui, envoie-les se faire f... et passe à autre chose, d'autant que tu as bien conscience que ton problème ce n'est pas l'alcool c'est l'anxiété, et c'est à cela que tu dois t'attaquer, et non pas rester enfermée dans une identité qu'on t'a collé dessus parce ce que à un moment de ta vie tu as pris conscience que tu buvais en excès.
Take care.
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sara7 a écrit
J'adore tes réponses, oui en gros j'en ai ral-le-bol d'avoir cette étiquette d'alcoolo. Et j'avoue que c'est moi-même qui me pourrit la vie avec ça!
Oui, alors fais attention si c'est toi qui t'auto-infliges cette étiquette et t'auto-pourris la vie. C'est là qu'un ou plusieurs regards extérieurs peuvent être utiles, pour t'aider à te percevoir autrement et de façon moins étroite, réductrice et surtout anxiogène.
Dans ce contexte, l'esprit de l'association qui t'a peut-être aidée au départ à créer le déclic nécessaire au sevrage, ne te convient peut-être plus si cela t'enferme dans des réflexes d'auto-flagellation. Tu t'es attaquée à ce problème qui te pourrissait la vie, mais tu ne te réduis pas à cette faiblesse. Il y a la force qui t'a permis de la surmonter, mais il faut t'envisager de façon encore plus large.
Pour consulter il y a les CMP, les centres médico-psychologiques, où les consultations sont prises en charge par la Sécu. Cela peut être une première étape. Je ne sais pas s'il est possible d'y bénéficier de psychothérapie de type TCC, mais même sans cela ça peut t'aider dans un premier temps à mieux comprendre ce qui t'arrive et pourquoi cela t'arrive.
Pour être juste ou exhaustif, il faudrait peut-être mentionner le PAWS qui pourrait être une explication éventuelle à tes troubles physiques s'il ne s'agissait pas d'anxiété sous-jacente, le syndrome de sevrage prolongé, même si cela me semble improbable, mais regarde quand même au cas où. Le PAWS peut exister aussi dans le sevrage alcoolique mais je ne suis pas familière du sujet.
Le dernier point ce serait de faire un bilan médical au cas où si tu ne l'as pas déjà fait, pour t'assurer qu'il n'y a pas de cause organique, neurologique par exemple à tes problèmes et douleurs, mais si tu es prise en charge par un CSAPA, et qu'on t'a confirmé le diagnostic d'anxiété, normalement tu as dû être correctement examinée j'imagine.
Take care.
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sara7 a écrit
A la place, je me suis commandée du millepertuis. Je l'aurai demain, et j'avoue je ne sais pas ce qui m'attend avec cette plante...combien de temps en prendre? Peut-on arrêter du jour au lendemain sans subir de "rebond"?
Je sèche, aucune idée.
Sinon, depuis 7 mois donc maintenant que tu es abstinente, as-tu remarqué ou ressens-tu les effets bénéfiques de la fin de l'intoxication alcoolique?
Perso j'ai trouvé et trouve encore, que lorsqu'ils se font particulièrement présents s'attarder un peu dessus est un excellent moyen de réhausser son humeur. Et quand à la base tout va déjà bien ça peut me procurer un petit effet euphorisant pas désagréable du tout...
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sara7 a écrit
Salut Ile, moi aussi contente de te revoir ici! J'ai dû mal m'exprimer, j'ai bientôt 6 mois d'abstinence! (dans 7 jours!!!! et maintenant dans 5 jours!)
C'est vrai que je ne me concentre pas vraiment sur les bénéfices d'une vie sans alcool, mais plutôt je focalise sur ce qui va pas! J'ai compris que la déprime était sévère!!!
Désolée, je n'ai pas lu assez attentivement, c'était le sens qui allait de soi (plus que 7 jours).
Je te propose de contrebalancer le ressenti de ce qui ne va pas avec celui de ce qui va mieux sans alcool, parce qu'en toute logique si ton abus a duré suffisamment longtemps les bienfaits, ne serait-ce que physiques, de l'arrêt doivent se faire ressentir... Et c'est toujours ça de pris et sur quoi consolider la suite. :)
sara7 a écrit
C'est ce que j'ai cru, y a 2 mois...j'ai cherché un job, j'ai trouvé en CDD, et malgré toute ma bonne volonté, pas de bol pour moi je suis tombée sur une équipe où y avait pas d'entre-aide, ou si peu, et une autre gonzesse qui était alcoolique "pratiquante" et surtout méchante et agressive...(d'ailleurs elle doit être dans le déni total, tout le monde me disait qu'il fallait pas faire attention à elle à cause de son comportement)
Résultat: j'ai eu un excès d'angoisse-anxiété, une "poussée de fièvre" ça m'a mit à bout de nerfs, j'ai dû arrêter le travail sinon je crois qu'on se tapait dessus. Depuis suis en arrêt maladie, jusqu'à la fin du CDD. Et depuis suis en déprime. Avec en plus la peur de retrouver un travail de merde, pour la prochaine fois. Je ne supporte pas les mauvaises ambiances. J'ai besoin de calme et d'harmonie. Bref...est-ce trop demander? peut-être.
Tu n'as pas eu de chance avec ton CDD et compte-tenu de la stabilité qu'exigeait le sevrage, travailller dans ces conditions et poursuivre l'abstinence n'étaient pas compatibles à ce moment-là.
Calme et harmonie sont de plus en plus rares c'est vrai, pour autant il ne faut pas désespérer de tomber sur une ambiance globalement épanouissante. Tu peux aussi essayer un mi-temps pour démarrer, ou encore - mais là ça n'a plus rien à voir - t'orienter vers une psychothérapie avec pour objectif de t'aider à mieux réagir (à moins réagir ou plus placidement ou en reprenant le dessus...) face à l'agressivité des autres, bref à faire en sorte de ne pas en être négativement affectée comme tu l'es actuellement.
Pas sûr que ma suggestion soit très bandante, m'enfin...
Je te propose de contrebalancer le ressenti de ce qui ne va pas avec celui de ce qui va mieux sans alcool, parce qu'en toute logique si ton abus a duré suffisamment longtemps les bienfaits, ne serait-ce que physiques, de l'arrêt doivent se faire ressentir...
Oui, mais malheureusement, l'argent, la beauté ou une amélioration de l'état physique ne font pas le bonheur.
Le gros PB chez moi c'est que je suis seule, toute la journée, sans voir personne, sauf mon conjoint le matin et le soir (il bosse et moi pas). J'aimerais tant pouvoir trouver des loisirs sportifs et autres et ben j'y arrive pas. C'est pas évident, je cherche un truc qui fait "bander" pas un truc ra-plat-plat...
Aller dans un club de sport, c'est pas très sexy, pourtant, en plus de l'état physique, cela permet de couper avec cette solitude.
Tu peux chercher dans le domaine des arts également, pas que dans le côté forcément sportif qui demande un suivi médical surtout si tu as consommé longtemps, mieux vaut y aller mollo avec un programme adapté surtout et ce quel que soit le sport.
Il va falloir accepter que beaucoup de choses seront moins sexy avec l'alcool, disons moins sexy tout de suite comme avec les effets de l'alcool.
Par contre, les effets seront bien meilleurs dans la durée, si tu peux te donner le temps de potentialiser les efforts que tu mets en place.
Tu peux également prendre le temps sur une reconversion pro, une formation ou une recherche de poste plus facile à vivre, quitte à étaler et bien peser le projet dans le temps.
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sara7 a écrit
J'avais envie de vous faire part d'un truc: je vais de temps en temps dans une asso d'anciens buveurs, et apparemment le fait que je sois "mal" c'est "normal" , et l'effet montagnes russes aussi. Un coup ça va à peu près, un coup ça va pas du tout c'est l'horreur. Y en a qui disent que cet état peut durer des... années!!!! genre 25 ans.
Euh...comment vous dire que c'est angoissant, rien que cette idée?! Je ne vais quand même pas faire de hauts et des bas jusqu'à ma mort!C'est terrible! Qu'en pensez-vous?
Je ne sais pas. Tu parles d'être mal psychologiquement uniquement ou également physiquement?
Tous les anciens buveurs que tu as consultés ont-ils rapporté la même chose ou seulement quelques uns?
A titre perso ce n'est pas ce que je vis, il y a bien des hauts et des bas en termes de niveau d'humeur comme pour tout un chacun, mais qui ont des causes bien réelles et pas d'amplification particulière, mais en fait je me sens plus stable et c'est ce que me confirme le ressenti spontané de certaines personnes, dont certaines n'ont même pas eu l'occasion de savoir ou de constater que j'avais changé mes habitudes de conso d'alcool.
Sur les dimensions cognitives et physique la récupération est peut-être plus lente - du moins c'est mon sentiment-, mais pas d'oscillations particulières, sinon sensibles à l'hygiène de vie, qualité de l'alimentation et exercice physique en particulier (à mon tabagisme aussi évidemment mais c'est un autre sujet...).
Je suis retournée en page 1 pour me remémorer ton passé avec l'alcool. Même si tu ne nous a pas donné d'estimation en verres standards par jour ou par semaine, tu as consommé plus de 20 ans à dose soutenue apparemment, et commencé à l'adolescence, donc je pense qu'il faut être patient, laisser le corps récupérer, s'adapter à la nouvelle situation, c'est un peu tôt pour présager du futur.
Je suis à 14 mois d'arrêt de conso chronique et franchement je continue de faire le pari - ça ne me coûte rien - que ça va continuer d'aller mieux.
Pas de découragement!! :)
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sara7 a écrit
Ce qui m'énerve c'est qu'on dirait que voilà: t'es alcoolique, pas de rédemption possible. T'es dans la merde et point barre, jusqu'à ta mort. Et ben NON je ne veux pas y croire. J'ai cessé de boire, allez vous faire foutre, je suis en bonne santé et guérie tant que je ne bois pas.
Qu'en dites-vous?
Que ce que tu écris me parle ! J'ai vécu la même colère par rapport à ces préjugés idiots venus de l'inconscient collectif.
Chez les A.A., un grand reproche que j e peux leur faire est justement ce credo : "même abstinent, je suis toujours alcoolique" qui s'applique bien sûr sur tous les usagers de drogues de la part des non consommateurs.
Alors je te soutiens sara7, tu n'es plus alcoolique, tu es sara. Et moi, je rejette tous ceux, médecins de campagne cons compris, qui me péjugent alcoolique ou toxicomane.
Ce discours :"t'as touché au démon, donc tu seras démoniaque toute ta vie" est à mettre à la poubelle pour vivre débarrassés à jamais de ces culpabilisations et infantilisations que les préjugés mettent sur nos têtes.
Vis Sara, tu es vivante, une simple vivante et c'est infiniment légitime que de vouloir vivre en avançant sans traîner les valises dont tu t'es débarrassée.
Amitiés
Fil
Dernière modification par filousky (23 décembre 2018 à 15:48)
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Post-it a écrit
Auriez vous des conseils à me donner, des trucs qui ont marché pour vous, pour faire passer cette putain d'heure du soir où d'habitude je joue à la mère de famille parfaite (linge, cuisine, bain, devoir) mais dopé au cubis ? Je pense en plus que vous, vous me comprenez. Cette sensation d'être dépassé-e, complètement, mais de savoir qu'on peut faire face grâce à la détente merveilleuse de la picole... J'ai l'impression que je n'arriverai plus jamais à avoir de la patience sans alcool dans le sang. Je sais que c'est faux. Mais là, j'ai simplement besoin de choses concrètes.
Je n'ai pas gérer cette heure du soir-là -c-à-d que sans enfants ce n'est pas la même chose... - , mais je vois ce que tu veux dire.
Le truc qui marche pour moi aujourd'hui si je me trouve dans une situation comparable, c'est de me prendre une bière sans alcool, ça m'offre une détente mentale sans la détente alcoolique. Mais bon, ça fait presque 15 mois que j'ai arrêté aussi je ne sais pas si ça aurait marché au départ. Et je ne le fais pas souvent.
Ce qui est certain c'est qu'avec le temps même si cette putain d'heure du soir restera exigeante, normalement l'appel de l'alcool devrait disparaître, ainsi que le besoin d'absolument ou systématiquement prendre un truc pour te soulager. C'est vraiment une question d'habitude, à la fois du corps, mais aussi psychologique. Et vraisemblablement tu devrais aussi récupérer de l'énergie qui te permettra d'affronter plus facilement ces moments-là.
Bon courage.
Post-it a écrit
Merci Ile, c'est rassurant de lire que ça ne durera pas !
Bonne soirée !
Par contre si tu as un conjoint par exemple et qu'il est au courant de ta résolution, peut-être dans un premier temps peut-il se charger davantage des éléments que tu trouves le plus pénible pendante cette heure-là le soir, pour que tu la vives mieux, avec moins de tension, le temps que tu retrouves un fonctionnement de croisière?
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