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Dernière modification par franck32 (18 août 2018 à 11:07)
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Dernière modification par Blastfunk2 (19 août 2018 à 17:30)
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franck32 a écrit
J'ai oublié de l'écrire.
Je ne demande qu'à être démenti. Ce serait pour moi une très bonne nouvelle.
Ta réponse est très claire, structurée et convaincante - à partir du moment où on accorde du crédit à ton affirmation d'expertise sur le sujet.
- l'abstinence qui suit la dépendance doit être définitive.
- l'alcoolisme est une maladie chronique.
Pour y aller de mon témoignage perso.
Je n'ai jamais (encore...) eu affaire à un addictologue. Un tabacologue un jour certainement...
Le médecin généraliste que j'ai consulté après avoir reconnu chez moi des symptômes de sevrage, et donc une dependance a posteriori, et qui, s'y je me fie à son discours semble bien connaître les problèmes d'alcool, n'a jamais eu cette posture avec moi. J'en ai eu la preuve 6 mois plus tard alors qu'il confirmait a contrario par ses questions que les médecins ne croient pas les déclarations du patient - qu'il ne faut jamais croire les déclarations du patient qui consomme de l'alcool! -, me demandant sous 3 formulations différentes quelle était ma consommation d'alcool actuelle. Une fois qu'il eût compris (ou plutôt se fut convaincu de la véracité de mes déclarations), pour lui les 2 bières que j'avais consommées le samedi précédent ce n'était absolument rien. C'était le changement de comportement qui comptait, la fin de l'alcoolisme chronique. On n'a jamais évoqué l'abstinence définitive. Toutefois c'est clair que je trouve insupportable cette posture qui vise à remettre systématiquement en cause ce que dit le patient, surtout que dans ces moments-là je me sens autant cliente que patiente.
En revanche ma gastro-entérologue qui me connaît peu et me voit en coup de vent, après un discours vraiment rassurant au vu de mes résultats d'analyse même s'il ne peut être définitif à ce stade, me glisse que je ne dois plus boire. Surprise, je précise que je ne vais pas m'interdir un verre par ci ou par là, et, sans le justifier aucunement elle me regarde avec des yeux interloqués (que je lui annonce cela ou que je la contredise?). Elle insiste, toujours sans expliquer pourquoi, quels risques je pourrais courir, de sorte que j'insiste aussi. Du coup j'ignore si elle me soupçonne d'avoir une grave maladie ou si c'est par fanatisme idéologique qu'elle a réagi ainsi. Impossible de savoir. Là je me sentais plus cliente frustrée que patiente.
Donc mon expérience est mixte, suite à une dépendance passée que j'ai moi-même diagnostiquée. L'abus ils étaient capables d'en décider tout seuls d'après mes déclarations. Mais l'abus seul n'aurait pas suffit à donner lieu au discours radical et paternaliste dont tu parles. Mais ce n'est pas propre à l'addictologie...
Une véritable alcoologie RdR devrait s'adresser à tous: à ceux qui vont consulter les médecins et addictologues, à quelque stade que ce soit, et à ceux qui n'y vont pas et pourront se gérer seul. Risque de rechute mis à part, si le risque pour la santé de consommer très modérément ou modérément tout court n'est pas pire que pour la population générale, pourquoi prôner l'abstinence?
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Pourquoi prôner l'abstinence ?? parce que c'est ce qu'ils ont appris en médecine, et tu ne leur fera pas remettre en question leurs années d'études...Hormis pour quelques trop rares docteurs/addictos/alcoologues, l'abstinence est un DOGME
Le problème est que quand c'est un dogme, à un moment donné, un médecin peut etre condamné pour prescription fautive s'il ne suit pas le dogme. Le médecin est censé prescrire "selon les données acquises de la science".
C'est pourquoi le combat pour faire admettre, en général, la possibilité de ne pas coller à l'abstinence permet aux médecins de prescrire ce que souhaite le consommateur en particulier.
Amicalement
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sud 2 france a écrit
@ FRANCK 32 : Ce que tu dis quant à l'alcoologie est très pertinent; et la plupart des addictos (85%, au moins ) ne sortent pas de ce discours de la totale abstinence, et de la maladie chronique....
@ ILE: Quand tu vois que les assos qu'on laisse intervenir dans les cures et posts cure en hopital/clinique ne sont autres que les AA/NA et autres assos prônant l'abstinence et autres (....) 12 étapes, ben on est pas loin du catéchisme qui confirmerait les dires de Franck 32....Voilà voilà
Il y a un discours qui me gêne profondément à chaque fois que je tombe dessus. C'est celui des personnes qui se présentent ainsi: "Je suis alcoolique et abstinent depuis X années, etc." ou "je suis un alcoolique abstinent". Notons que c'est surtout anglo-saxon et certainement issu des AA.
Cela me semble tellement antinomique de juxtaposer alcoolique et abstinent, sans même relever la connotation floue et péjorative du terme alcoolique. Dès lors qu'on ne consomme plus d'alcool, comment peut-on se définir uniquement par rapport à ce produit, c'est comme si on restait enchaîné à vie à l'alcool, que la moindre mention de l'alcool même des décennies plus tard faisait surgir un spectre atroce fait d'excès, d'engrenage, d'auto-destruction, qui menaçait à chaque instant de revenir sur le devant de la scène et que si l'on omettait de ne se définir que par rapport à cette vulnérabilité on se mentirait, on serait un imposteur dans le déni?
D'une part cela me semble révéler une forme de lavage de cerveau subi par la personne qui se présente ainsi , un peu comme un adepte d'une secte (il suffirait de mentionner une vulnérabilité à l'alcool, ce qui aurait le mérite de laisser entrevoir la possibilité qu'elle s'exprime sous différentes formes), et d'autre part, à moi, cela me fait le même effet mençant que lorsqu'IRL je vois une femme voilée. D'un côté l'image que me renvoie par rapport à elle et à moi-même la personne vulnérable à l'alcool qui s'est soumise à un discours culpabilisateur engendre un certain malaise, et de l'autre je ressens un malaise en tant que femme de la part de celle qui me me signifie par son accoutrement qu'elle approuve et se soumet à une idéologie mysogyne et machiste, et que de son point de vue mes moeurs sont condamnables.
Ceci dit évidemment j'entends bien que certaines personnes ont trouvé le salut chez les AA et que pour elles se revendiquer alcoolique abstinent est une forme de victoire...
Anonyme1756 a écrit
...
Ceci dit évidemment j'entends bien que certaines personnes ont trouvé le salut chez les AA et que pour elles se revendiquer alcoolique abstinent est une forme de victoire...
pour moi, "alcoolique abstinent", c'est même presque une identité pour certains personnes...et ça leur permet de tenir l'abstinence...paradoxe qui aide...fréquent en addicto je trouve...
"c'est parce qu'ils/elles ne peuvent plus se passer de l'alcool qu'ils/elles doivent s'en abstenir"...j'avais lu ça quelque part et trouvé ça poétique..
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Mais ton analyse bien que juste fait fit de l'addiction chimique du cerveau, elle est réelle, puissante, piégeante.
Elle n'existe pas au delà des 10 jours (maximum) du "sevrage physique". Aucune preuve de modification du cerveau qui maintienne l'addiction dans le temps. C'est comme pour la dimension génétique, des intuitions d'addictologues mais pas de preuves scientifiques. Donc rien de vrai à ce jours.
Je veux bien qu'on me démontre que je me trompe mais je croirai que c'est un mythe jusqu’à preuve du contraire.
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2. Aimeriez-vous que les gens se mêlent de leurs affaires concernant votre façon de boire qu’ils cessent de vous dire quoi faire ?
Cela me fait marrer parce qu'AA se propose justement de se mêler de ces affaires-là et de dire à ses membres ce qu'il faut faire...
J'aime aussi comment ils ont détourné la question des questionnaires classiques, plutôt formulée ainsi:
Un parent, un ami, un médecin ou un autre soignant s'est-il inquiété de votre consommation d'alcool ou a-t-il suggéré que vous la réduisiez
En Belgique, où la Justice a condamné un membre du forum à une peine d'AA, on n'esquive pas, c'est plus frontal :
Spoiler
Amen!
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