Préparation de sevrage rapide

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Anictif homme
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champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
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Bonjour je suis nouveau sur psychoactif. Je vais essayer de résumer ma situation..
Je consomme de la codeine/paracetamol depuis environ 8 ans et depuis la loi de juillet (obligation d ordonnance) mes consommations on  clairement dérapées jusqu a prendre 10 comprimés de 60/400 codeine/ibuprofene en ce moment. Une telle dose vient à modifier mon comportement, mon humeur etc sans parler des excès de paracetamol.
Je vais au csapa depuis quelques mois (un medecin très competent qui m a sorti de l héroïne il y a longtemps) ou on me prescrit du dafalgan codeine au mois. Aujourd'hui je suis décidé à me sevrer (je ne veux pas prendre de TSO) et ne veux pas renouveler mon ordonance. J ai rendez vous dans une semaine et je prepare donc un sevrage brutal.
Est ce que quelqu un peut me conseiller ou partager son experience pour preparer cette étape? Je pense prevoir des cochonneries à manger et à boire mais aussi un stock de PQ, de l eau salée type st yorre. Aussi un peu de marie juana (que je ne consomme pas en temps normal. Je pense en baver 15 jours

La médecine qui guérit n'est pas toujours douce. Les mots qui soignent sont parfois douloureux.

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Lilas24 femme
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champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 31 Jul 2017
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Bonjour,

J'ai du mal à comprendre pourquoi tu veux entreprendre un sevrage brutal.

J'ai été dépendante de la codéine 10 ans à raison de 24 codoliprane gobés tous les soirs en me couchant donc au niveau de la dose, j'étais quand même bien perchée et c'est un miracle que mon foie s'en soit tiré sans dommage.

J'ai commencé un sevrage dégressif toute seule quand la codéine était encore en vente libre et en juillet 2017 je suis allée en CSAPA. L'addicto a compris que je ne voulais pas d'un TSO et comme j'étais à 10 codoliprane, on a repris le sevrage dégressif.

Je comprends parfaitement que tu ne veuilles pas de TSO, j'étais pareil et aujourd'hui je sais que ce n'était vraiment pas une solution pour moi pour plein de raisons tenant à ma personnalité, dont le besoin d'extirper avec le temps l'emprise de la codéine sur mon cerveau, quitte à souffrir un peu.

Je peux comprendre aussi que l'idée d'un sevrage dégressif t'ennuies car c'est long, même si en CSAPA c'est toi qui est le maitre du temps (enfin normalement). Il s'avère que lorsque j'ai commencé seule, j'ai pris tout mon temps, mais qu'en CSAPA, j'ai fait assez vite puisque je suis passée de 10 codo à 0 entre août et décembre 2017, soit 5 mois.

Quand la codéine a cessé d'avoir un effet intéressant sur moi et que le manque physique a pointé très sérieusement son nez à chaque retrait (6 cachets), j'en ai eu tellement marre qu'au lieu de ralentir, j'ai accéléré, en passant à la fin de 2 à 0 en me disant que quitte à souffrir, autant y aller.

Les symptômes du manque n'ont pas été aussi brutaux que dans un sevrage sec (pas de tremblement, de grosses douleurs, de suées, de problèmes intestinaux). Pour moi, la difficulté a tourné autour d'impatiences nocturnes monstrueuses (7 heures par nuit, toutes les nuits d'octobre 2017 à mars 2018, ce qui m'a obligé à prendre du lyrica car je ne dormais plus à cause de ces impatiences qui ne cessent qu'en se levant. C'est rare à un tel niveau, mais ça arrive et c'est tombé sur moi), d'insomnie et d'une tension physique énorme, un  truc difficile à décrire qui n'a cessé qu'en juin 2018, soit 5 mois après la fin du sevrage.

Pourquoi, ne veux tu pas essayer d'y aller en dégressif, quitte à faire comme moi, un peu vite. C'est une souffrance, certes, mais sans commune mesure avec le sevrage de brute.

Le problème du sevrage brut c'est le risque de déprime et donc de rechute avec la codéine ou tout autre produit, puisque tu as déjà été dépendant à un autre opiacé.

Si j'avais arrêté d'un coup, j'aurai flanché côté moral, je le sais, ce qui ne s'est pas produit en dégressif car l'effort est progressif et le cerveau s'habitue peu à peu à la réduction de ses besoins. Je croise les doigts mais à ce jour, je n'ai jamais eu envie de codéine depuis que j'ai fini mon sevrage. C'est plus sur le plan psy que le sevrage brut me fait peur car physiquement, quand on est prêt, on peut supporter beaucoup, j'ai découvert ça avec étonnement car j'ai toléré 1 mois d'impatiences de dingue avant d'être traitée mais qu'ensuite, j'ai été insomniaque pendant 9 mois en supportant bien la chose, tout comme cette tension physique en moi que je ne peux pas décrire mais qui est une drôle de sensation qui donne l'impression qu'on pourrait éclairer une ville.

Maintenant, si tu veux quand même tenter le sevrage brutal, prévois du lopéramide pour les boyaux, éventuellement du vogalib pour les nausées. Si tu as de fortes douleurs, tu peux essayer un anti inflammatoire si tu en as chez toi (pendant mon sevrage, j'ai eu une tendinite à l'épaule et j'ai remarqué qu'en retirant un cachet de codo au lieu d'avoir mal partout 3 jours comme d'habitude, je n'ai eu aucune douleur grâce à l'anti inflammatoire qui était pour moi du feldene). Il ne s'agit pas d'en prendre des mois mais les quelques jours où tu vas déguster. Quand j'ai sauté le pas de 2 à 0 j'ai pris 3 jours de feldene et au moins je n'ai eu aucune douleur (qui ressemblait chez moi à ce qu'on ressent quand on a 40 de fièvre, c'est à dire mal partout).

Pour les  impatiences nocturnes et bien j'espère pour toi que ça va juste durer quelques jours et que tu ne vas pas subir ma mésaventure car là il te faudra une aide médicale sauf à accepter de rester debout sans dormir pendant plusieurs mois (ou alors de dormir comme une girafe ou un éléphant...).

Quant à la durée, 15 jours, c'est très personnel car ça peut être bien plus long pour certains aspects du manque physique, tandis que d'autres se résorberont plus vite (les intestins par exemple).

Bon, je te souhaite bon courage et comme il n'est pas encore trop tard, réfléchis à essayer plutôt un sevrage dégressif, même rapide, plutôt qu'un truc de brutasse. Pense à ton moral et prends bien soin de toi.

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Anictif homme
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France
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 22 Aug 2018
3 messages
Bonjour. D abord merci pour les conseils.
Tout ce que tu dis sur le sevrage dégressif est complètement vrai en revanche je ne me sens pas du tout capable de le mettre en pratique sans remuer ciel et terre pour trouver de la codo. Je ne sais pas ne pas depasser les limites alors que zero je m y tiens... effectivement niveau moral ca va être compliqué.

La médecine qui guérit n'est pas toujours douce. Les mots qui soignent sont parfois douloureux.

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Lilas24 femme
Bavarde
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champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 31 Jul 2017
344 messages
Je comprends ce que tu dis.

Quand mon sevrage dégressif a commencé à être difficile car j'avais un peu de manque physique et d'envie, c'est pile au moment où la codéine a cessé d'être en vente libre.

Or, je suis sans doute un peu psychorigide mais pour moi ça a été échec et mat. Ce n'est plus en vente libre alors je ne m'en procure plus car je suis incapable de faire une tournée des médecins en mentant ou d'agir de façon illicite (je n'ai jamais eu de codéine sur ordonnance, sauf avec l'addicto).

Attention, ce n'est pas un jugement de valeur, je suis comme ça et je me suis appuyée sur cette rigidité pour aller en CSAPA alors qu'en fait, initialement, j'avais prévu de faire une pause dans mon sevrage (j'avais fait la moitié du chemin, j'étais à 12 codo quand elle a cessé d'être en vente libre et à 10 quand j'ai consulté car je n'avais plus de stocks).

Au début, le fait de ne plus avoir le choix m'a beaucoup aidé à continuer jusqu'à ce que finalement l'envie d'en finir vraiment prenne le relais quelques mois après car je tenais le choc malgré le manque physique ponctuel à chaque retrait qui devenait de plus en plus important.

Si la codéine avait encore été en vente libre, je pense que je prendrai toujours 12 codoliprane tous les soirs en me couchant (c'est déjà mieux que les 24 du début mais bon, j'aurai bien fini par bousiller mon foie, on ne peut pas avoir de chance toute sa vie).

J'espère que tu es en vacances car je ne vois pas comment concilier sevrage brutal et taf. Déjà qu'en dégressif j'ai du parfois rester chez moi car après plusieurs nuits debout à cause des impatiences (je n'ai pas de patron et je dois avouer qu'en août 2017, je n'ai pas beaucoup travaillé car c'était trop dur pour moi. Je n'ai pas gagné d'argent mais au moins j'ai pu rentrer dans ma coquille, faire le dos rond quand c'était trop compliqué).

Si tu as une activité exutoire, c'est le bon moment de t'y plonger. Moi, à la fin de mon sevrage dégressif, quand je faisais de l'insomnie totale, j'ai ressorti ma PS4 de son carton et j'ai passé des heures la nuit sur un jeu bien prenant qui fait oublier la souffrance car des activités comme la télé, les films, la lecture, c'était pas suffisant. Si j'avais eu une passion pour le bricolage ou la broderie (beurk), je pense que c'est le genre de truc qui fait un bon exutoire pour les moments les plus durs: concentration et coordination.

Je te souhaite bon courage.

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thecheshirecat homme
Psycho sénior
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 09 May 2017
839 messages
Un truc qui me paraît important, c'est de ne pas trop prendre ça à coeur.

Ce n'est pas forcément parce que un sevrage brutal te semble la seule solution que c'est le cas, mais si tu veux tenter le coup, ne te bile pas trop en cas d'échec.

Le manque physique n'est clairement pas le plus dur à passer. Par contre, le manque psy peut-être destructeur. Surveille ton moral ces prochains mois, et ne t'enferme pas dans un schéma trop rigide qui te ferait dramatiser un échec.

Bon courage à toi !

Foutu citron.

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Anictif homme
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France
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 22 Aug 2018
3 messages
Merci pour vos reponse. Je prend bonne note de tout ça...

La médecine qui guérit n'est pas toujours douce. Les mots qui soignent sont parfois douloureux.

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neo homme
Nouveau Psycho
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champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 10 Dec 2013
199 messages
Completement d accord. Lors d un sevrage "a la dure" on a tendance a puiser dans des ressources qu on soupconnaient pas. Et il y a une certaine fierté a y arriver....mais (et oui je sais il fait chier ce mais) on se rend compte petit a petit que.notre quotidien est une suite d epreuve physique et morale, perso j en etais a compter les heures....
C est epuisant.
Donc si tu le sens il faut essayer, mais ne te pousse pas trop a bout, et prevoit un plan b. Parceque si tu n y arrive pas, il va falloir tres rapidement calmer tout ca.
Je serais toi je tenterais mon sevrage a la dur mais je prendrais quand meme rendez vous avec un centre 3 ou 4 jours apres le debut du sevrage, comme ca si c est trop dur t as une porte de sortie.

Perso je pense que la souffrance n apporte rien de.bon, mais je sais qu il y a des gens qui ont besoin d en passer par là.

Donc.bon courage a toi !

I think it's time to go down!
I scream  you scream, we all scream for ice cream

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