Salut,
ce n'est pas vrai que personne n'a rien à foutre, et c'est justement pour ça qu'on peux pas te conseiller des produits.
Sans te connaître, sans savoir qu'est-ce que ça peut te faire du bien, on pourrait te conseiller un truc qui marche super pour moi, mais que, j'en sais rien, pourrait provoquer une terrible crise allergique chez toi et te donner des terribles souffrances.
Ou t'indiquer un truc que tu prendras plein d'espoir pour tomber du haut et te fracasser la gueule face à des effets qui ne te conviennent pas du tout (et je ne parle pas de répercussions légales pour le site, qui peut être utile à toi aussi, alors oui, c'est pour toi comme pour nous tous, oui).
Cela dit, j'ai déjà vécu des moments de désespoir total. Aucun produit n'aurait pu vraiment me soulager en profondeur, pleins de molécules auraient pu me donner quelques heures de répit, des fois j'ai été incapable de m'en servir et j'ai sévi dans mon mal-être.
Je ne crois pas qu'on peut aller bien comme ça, d'un moment à l'autre (ça m'est arrivé que même des traces d’héro, ça me mettent mal, alors c'est tout dire), mais je suis autant persuadée qu'on n'est pas destiné à aller mal pour toujours !
On traverse des moments d'enfers qui se répercutent et durent certaines fois, le bonheur me semble irréel et injoignable, mais entre le désespoir et être heureux tout le temps peuvent y avoir pleins de bribes où on peut apprécier ce qu'on vit, des plaisirs plus ou moins éphémères. Mais tu en es pas là en ce moment, t'en fais pas, ça t’arrivera aussi si tu t'accroche et tu cherches de moyens de te faire du bien.
Moi (et je parle pour moi parce que ce n'est pas ce que tu dois faire, loin de là), dans une période de désespoir où les angoisses et la noirceur m'hantaient, j'ai décidé de faire un pause de
cannabis, car après 15 de conso quotidienne je trouvais que je ne pouvais pas aller pire. Je me suis faite une cure d'une plante qui m'a bien aidé à dormir et me poser. Mais, en vrai, j'ai vu que ça n'allait pas mieux. Ça n'allait pas pire et ça m'a quand même réconforté.
Malgré mes réticences, j'ai pris RDV dans un CMP (un centre médico-psychologique, gratuit et anonyme comme il y en a partout en France). Je ne voulais pas voir de psy, mais j'en pouvais plus et j'ai décidé malgré tout de le faire. C'était un connard, mais de parler c'est sauveteur, ça aide à organiser ses idées, sortir des prises de tête sans queue ni tête. J'y sortais en pleur. Comme veut le stéréotype (et vu que tout le monde dit ça), j'ai voulu me mettre au sport, ça me tendait juste encore plus, mais j'y ai essayé.
Des moments ça continuait à ne pas aller vraiment, avec des crises d'angoisse psychologiques et bien physiques aussi, j'ai fini pour accepter un cachet de benzo et je me suis mine de rien senti soulagée de pouvoir arrêter mon cognage de tête contre le murs, même si j'avais l'impression que je le troquais contre un vide plat. Mais ça a été ponctuel, aujourd'hui je continue à garder ma boite dans mon sac au cas où. Des fois j'ai cédé et pris des
opiacés, mais les redescentes m'ont parfois envoyée plus bas que terre, alors je préfère quand même m'en servir quand je ne suis pas au plus bas (et j'ai compris que les substances c'est rarement le problème en soit, c'est trop facile des fois tout mettre sur le dos d'un produit).
Aujourd'hui je me rends compte que tous les trucs que j'ai mis en place ont quand même amené leur fruits. Ce n'est pas toujours facile, mais j'entrevois un soupirail d’espoir. Je te souhaite que doucement en prenant le temps qu'il faut tu pourras également t'en sortir !
Du courage...et ce n'est pas parce qu'il y a des sacrés connards dans les soignants que tous les outils qui nous mettent à disposition (écoute en premier lieu, médoc en deuxième) c'est toujours de la merde...
Dernière modification par cependant (12 septembre 2018 à 21:19)