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Dernière modification par blastfunk (10 septembre 2018 à 11:58)
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Anonyme1756 a écrit
Leur utilisation lors du sevrage alcoolique lorsqu'on est dépendant, et donc que l'on risque de manifester des symptômes de sevrage plus ou moins graves, a pour objectif de contrer l'excitotoxicité du sevrage et les dégâts neurologiques qui peuvent en découler, ce n'est donc pas une option de confort mais de précaution. Cela résulte des effets de l'alcool à LT sur l'activité glutamaergique qui peut exploser lors du sevrage brutal (ce qui ne serait pas le cas lors d'un sevrage dégressif lent)
Ce que dit ILE est juste, on ne saurait trop se protéger d'une éventuelle crise de delirium tremens dans le cas d'intoxications sévères.
Mais ce ne me semble pas être le cas de Fred, et même si c'est une précaution, la prescription de benzodiazepines n'est pas non plus un automatisme du corps médical en cas de sevrage d'alcool ; par exemple dans mon cas, les psys et autres ne m'on jamais rien proposé et pourtant j'étais à 3 litres de bière à 10% plus une bouteille de rosé environ.
Je connais également pas mal de greffés pour qui ça n'a pas été non plus le cas... Tout doit dépendre de notre parcours de vie, de notre degré d'intoxication, des croyances du médecin que l'on rencontre.. Peut-être aussi qu'à cause de la cyrhose les médecins évitent de nous donner trop de médicaments qui pourraient s'avérer préoccupants pour la maladie elle-même, du point de vue des interactions ou des atteintes hépatiques...
Cependant, d'un point de vue personnel, j'ai aussi pris du Tranxene pendant 22 ans (.....), je connais bien le problème des benzodiazepines. J'ai réussi à m'en débarrasser mais c'est une autre histoire.
Il est bien compréhensible de devoir en prendre pour éviter tout cas de delirium ou autre dégât neurologique immédiatement lié au sevrage, mais je voulais juste dire que dans une optique de "confort", c'est-à-dire lorsque l'on a encore le choix, il reste préférable de s'en abstenir, ou bien alors d'une manière tout à fait occasionnelle.
Le danger est pour moi, dans cette situation de faiblesse psychologique qu'est le sevrage, de ne pas se rendre vraiment compte de l'entrée en tolérance et de générer une autre addiction, compte-tenu également de la longueur du dit sevrage.
Encore une fois, en étant bien suivi ce ne sera pas non plus une fatalité, mais je reste persuadé que c'est une chose dont il faut se méfier.
Voir la réflexion de Prescripteur dans ce sujet :https://www.psychoactif.org/forum/t2104-p1-injection-suboxone.html#divx , c'est également valable pour l'alcool.
PS: je tiens à préciser que je ne suis pas un militant anti-benzo ou quoi que ce soit du genre, j'en ai moi même beaucoup pris, j'en reconnais l'utilité dans pas mal d'indications. :)
Dernière modification par blastfunk (10 septembre 2018 à 13:12)
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Enfin, quand on parle d'accompagner le sevrage par un traitement aux benzos c'est sur une durée d'une semaine environ, pas plus. Il s'agit juste de contrer certaines réactions, en particulier pour éviter le delirium tremens, et adoucir l'atterrissage. A partir du moment où il n'y a plus de risques de neurotoxicité du sevrage on arrête les benzos. Je n'ai jamais lu qu'il y avait un risque de développer une addiction.
Après, comment savoir à l'avance si on est (devenu) dépendant? Peut-être qu'on peut identifier certain signes de sevrage le matin et en journée quand on ne consomme que le soir comme je le faisais d'habitude, mais il faut y être très sensibilisé pour le remarquer.
Plus souvent on s'est sevré auparavant plus on risque de faire un sevrage violent la fois suivante. Moi non plus on ne m'a jamais rien proposé; je veux dire que le médecin qui m'avait conseillé de réduire ou d'arrêter longtemps avant que je ne décide d'arrêter dans mon coin ne m'avait jamais mentionné les dangers d'un sevrage brutal et avait encore moins évoqué une possible prescription si je décidais d'arrêter. Néanmoins j'ai eu des symptômes physiques très manifestes au moment du sevrage. Et rétrospectivement j'aurais bien aimé prendre des précautions parce que des benzos pendant quelques jours et de la vitamine B1 ne m'auraient certainement pas fait de mal. Sans qu'il y ait besoin de risquer d'aller jusqu'au DT pour que cela fasse cirtuellement du bien. D'autant d'ailleurs que je n'avais aucune atteinte avérée et que je ne prenais aucun autre traitement médicamenteux, donc pas de risque d'aggravation ou d'interaction. Et derrière on aurait du soigner ma dénutrition manifeste via une belle cure de micro-nutriments (pas proposé non plus).
Compte-tenu de ces risques liés au sevrage, l'idéal est certainement un sevrage dégressif lorsqu'on l'entreprend seul, mais d'expérience je sais que c'est extrêmement difficile de réussir cela, aussi c'est plus simple d'arrêter brutalement si l'objectif est d'arrêter, mais là on prend des risques qu'il faut contrôler.
Après ce serait intéressant qu'un médecin commente ce qui a pu motiver l'absence totale de traitement dans ta situation compte tenu de ton rythme de conso de croisière à ce moment-là (cirrhose décompensée et TSO, historique Tranxène), mais je doute que ce soit à la tête du client ou selon les croyances du médecin.
Parce que (faut pas déconner), un risque de DT ou d'encéphalite, c'est super sérieux donc tu te dis pas que tu vas renoncer aux benzos sur une semaine (ou à la vitamine B1) en raison de la très éventuelle hépatotoxicité (ou autre) du médicament si tout va bien, et même quand tout ne va pas bien (faut voir la balance bénéfices-risques).
L'alcool est tout de même l'une des substances psychoactives aussi dangereuse lors de l'intoxication aigüe, l'intoxication au long cours, et lors de la désintoxication brutale!
Si demain j'arrête de fumer, je vais me taper des méchants symptômes très désagréables à supporter mais ma santé ne courra absolument aucun risque.
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Dernière modification par blastfunk (12 septembre 2018 à 11:31)
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blastfunk a écrit
Un dernier rebond sur les commentaires de ILE, dont, soit-dit en passant j'apprécie toujours la prose et à qui je mets quelquefois des champignons verts pour la justesse et le bon sens de son raisonnement.
Merci. :)
blastfunk a écrit
Pour moi, je le répète, le danger c'est de remplacer une addiction par une autre.
Le contexte dans lequel j'évoquais la prise de benzodiazépines, pendant une durée d'une semaine (10 jours maxi dit Paquito) au démarrage du sevrage sec d'alcool, n'est pas susceptible d'induire une addiction si le traitement est respecté.
Ceci dit, vu le retour de fredbuzter (aprazolam/xanax, hors cadre de sevrage et même avant sevrage, etc.), on est ici peut-être dans un contexte où le danger dont tu parles peut se présenter. Et dans ce contexte-là, en effet j'approuve ce que tu dis : remplacer une addiction par une autre est un risque.
blastfunk a écrit
De plus, la prise de benzodiazepines n'empêchera en rien la survenue d'une encéphalopathie ni d'éventuels troubles enzymatiques , ça n'a rien à voir.
Qui plus est, je le redis, la prise ce ce type de médicaments en cas de problème au foie est plus que déconseillée.
Dans ce cas, il y a des risques en cas d'atteinte hépatique à prendre des benzodiazepines, il ne faudrait pas non plus se voiler la face. Cest même marqué sur les notices... Tout le monde n'a pas non plus une cyrrhose décompensée...
Je comprends ce que tu veux dire (j'ai vérifié par ailleurs qu'en cas de TSO la prise de benzodiazépines augmente le risque de dépression respiratoire) : qu'une proportion non-négligeable de personnes alcoolo-dépendantes qui vont entreprendre un sevrage alcoolique encadré ou en concertation avec un médecin est susceptible d'avoir des atteintes hépatiques qu'il faut prendre en compte avant de prescrire des benzos (et plus précisément du valium/diazepam comme le dit Paquito).
J'avais tout mis dans le même panier : benzo, vitamine B1, etc. Effectivement c'est le déficit en B1 qui peut entraîner une encéphalopathie (donc pas de rapport avec les benzos).
blastfunk a écrit
Cela dit, on peut très bien comprendre que certains aient besoin de s'aider, avec toutes les précautions qui s'imposent et sans oublier que les benzos ne sont pas un produit anodin, et qu'il faudra les arrêter après le sevrage de l'alcool.
Il y aura donc bien certainement sevrage après sevrage , à ne pas oublier.
Après, chacun fait ce qu'il veut et c'est une classe de médicament qui reste très prescrite en cas de sevrage, et qui aide beaucoup les gens dans la plupart des cas.
Là, encore, 2 cas de figure, le premier celui du traitement sur une durée très courte au tout début du sevrage, et le second un traitement sur plus longue durée pour atténuer les symptômes liés à l'anxiété sous-jacente et éventuellement préexistante. Ce que tu dis s'applique au second cas.
Pas de doute; ton expérience et ta réflexion autour de ton expérience sont de précieux témoignages sur ce site.
blastfunk a écrit
En conclusion et pour éviter le faux débat, au delà de des benzos et de l'alcool, le problème c'est bien l'addiction et la dégradation des conditions de vie ; et c'est contre ça qu'il faut lutter.
.
Tout à fait, d'où la RdR qui peut aide à ne pas tomber dans l'addiction où à mieux reprendre le contrôle.
@fredbutzer: c'est très positif que tu aies pu trouver les bons soignants pour t'accompagner. Ici on a plus souvent des retours négatifs de visite chez le psy que le contraire!
En ce qui concerne la prise d'aprazolam à ces doses sur les résultats de ta prise de sang je ne saurais te dire; c'est à toi de voir en fonction de la raison pour laquelle ta psy t'a prescrit ce médicament.
EDIT: je m'étais embrouillée dans les benzos -ce n'est pas mon truc- j'ai corrigé grâce au graphique posté par Dandy
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fredbuzter a écrit
Merci ILE pour ces mots justes qui ne font que renforcer ma determination.
J'ai informé ma psy de cette démarche, ainsi que ma femme. On sera pas trop de trois pour en venir a bout.
Concernant cette sensation de vidd duite a l'arrêt, c'est en effet ce qui me préoccupe le plus. Chaque fois oû j'ai arrêté auparavant était associé à une date de reprise, ce ne sera pas le cas cette fois-ci.
Je vous tiens au courant pour la suite...
Oui, tiens-nous au courant, et bonne chance à toi pour ce grand saut.
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