[ Venlafaxine ]

Le doc m'a mis sous venlafaxine

Bonjour,

J'ai un trouble anxieux généralisé moi aussi diagnostiqué en septembre 2017 et je suis sous venlafaxyne depuis cette date. D'abord 37,5 mg, puis je suis passée peu à peu à 150mg (en montant de 37,5mg tous les 15 jours).

Je crois que l'efficacité dépend de la personne mais pour moi ça a été hyper rapide et efficace même à 37,5mg.

A 150mg, on a constaté avec l'addictologue (mon anxiété m'a fait sombrer dans une dépendance à la codéine qui me calmait un peu alors que je croyais devenir folle, c'est réglé désormais, je suis sevrée) que c'était le bon dosage car toutes mes angoisses avaient soit disparues (surtout les plus irrationnelles) et les autres avaient refluer à niveau très supportable. Le choc a été incroyable car c'est comme si j'étais dans une baignoire pleine de boue qu'on avait vidé, le corps et la tête ont été libérés d'un fardeau énorme que je portais depuis des années.

Un an après, le bilan est très bon car les effets secondaires de la venlafaxyne (j'ai été épuisée une semaine au début) sont minimes (bouche sèche, bleus) et le bénéfice inestimable pour moi. Le TAG c'est un peu comme une dépression, comment faire une psychothérapie quand on est dans le trou noir ou dévoré par son anxiété ?

Depuis avril, je fais une TCC avec un psychologue et c'est avec lui que j'affronte mes peurs par le raisonnement, la relaxation et la méditation. L'idée c'est qu'on est anxieux et qu'on ne pourra pas changer ça. Ce qu'il faut c'est apprivoiser la machine à créer de l'anxiété, pouvoir observer comment elle fonctionne, se rendre compte quand elle se met en route, relativiser et se calmer quand on est en crise.

Bon, je dois te dire que si la venlafaxyne a si bien marché, c'est parce que mon TAG serait chronique, c'est à dire très ancien. C'est pas top car ça veut dire que ma personnalité est totalement reconstruite autour de l'anxiété. Je ne perds toutefois pas espoir de pouvoir un jour baisser puis arrêter l'AD, même si pour l'instant ce n'est pas envisageable.

Ah, dernier point, je suis hypersensible émotionnellement et sur le plan sensoriel. Il y a un prix à payer pour aller mieux c'est que mes émotions sont un peu émoussées. J'ai même cru que je ne ressentais plus de tristesse, alors que je ressens la joie et surtout le bonheur (bon sang, j'avais oublié ce que c'était). En fait, avec la méditation, j'ai compris que je n'ai pas perdu certaines émotions mais que le curseur a baissé.

Donc si comme moi tu es hyper émotif, tu vas peut être prendre un choc (pour moi à  150mg de venlafaxyne). Imagine le truc, j'ai été déroutée pendant des mois de ne pas être triste et de ne pas pleurer...tout en me disant que j'agissais comme un enfant gâtée car il y a des gens qui donneraient tout ce qu'ils ont pour ça.

Maintenant, avec le psychologue, je suis en train de refaire ma grille émotionnelle, c'est comme partir en exploration, très excitant je trouve.

J'espère que la venlafayne t'apporteras autant de bienfaits qu'à moi et si ça n'est pas le cas, il y a d'autres AD efficaces sur le TAG.

Bonjour,

Pour moi la venlafaxine à 150mg a suffit. Je ne prends rien d'autre pour mon TAG (j'ai 10mg de valium le soir mais c'est pour les troubles physiques consécutifs au sevrage de la codéine, pas pour l'anxiété ni pour dormir. Après, il a sans doute une action mais il m'arrive de le prendre en pleine nuit 2 ou 3 heures après m'être endormie et je ne me sens pas moins angoissée après l'avoir pris, puisque je ne me sens plus anxieuse de façon permanente).

C'est tellement étrange de se sentir bien comme ça d'un coup quand on a été si angoissée et hyper émotive pendant des années.

Perso, le psychiatre, enfin l'addicto, s'occupe de la prescription et la psychothérapie c'est un psychologue.

Le problème du TAG c'est qu'au fond on restera toujours anxieux et donc la thérapie avec un psychologue ça aide à dompter un peu la machine à angoisse quand elle se met en route. La TCC c'est pour moi un grand bond en avant, comme la prise de la venlafaxine.

J'ai voulu cette thérapie pour ne pas rester prisonnière à vie de l'antidépresseur car pour moi il serait chronique car ancien. Je pense quand même qu'en faisant relaxation, méditation et en affrontant mes peur tout en identifiant la machine à angoisse quand elle commence à se mettre en route, ça va m'aider à réduire un jour d'AD et j'espère finir par l'arrêter mais là je suis sur du moyen terme...

En tout cas, pour l'instant, je me complais dans ce bonheur dont je ne sais s'il est le mien ou un effet de l'AD mais après tout...

Salut, qu'est ce que vous voulez dire par "trouble anxieux généralisé" ? moi je suis quelqu'un de très anxieux par nature mais est-ce pour autant un trouble ou bien un trait de ma personnalité

Le trouble anxieux généralisé n'a pas nécessairement de lien avec les TOC, moi je n'en ai aucun.

En fait, c'est une anxiété qui va s'accroitre au fil du temps et se multiplier dans ses sources. On lit souvent qu'il faut 3 sources différentes d'angoisses pour un TAG mais je trouve cela artificiel. L'anxiété peut conduire à des TOC, des crises d'angoisses ou des phobies mais pas toujours.

Moi j'avais simplement des angoisses terribles provenant de multiples sources, devenant de plus en plus puissantes et de moins en moins rationnelles. Le TAG conduit souvent à la peur de la folie (c'est ce que j'avais car je ne comprenais pas pourquoi soudain tout était source d'anxiété) ou de la mort (parce que certains développent des crises d'angoisses tellement puissantes qu'ils se voient en train de mourir). Perso, mes angoisses étaient des anticipations d'évènements funestes pouvant arriver et des pensées anxiogènes impossibles à contrôler, parfois 2 ou 3 en même temps. C'était aussi une hyper sensibilité accrue au point de pleurer plusieurs fois par jour.

Ca m'a conduit à m'isoler car je finissais par voir chez les autres des intentions qu'ils n'avaient pas mais qui venaient de mes peurs. D'autres ne peuvent plus sortir de chez eux ou travailler et souvent il y a une addiction pour supporter la souffrance (alcool le plus souvent moi c'était la codéine).

Ce qui est particulier c'est que si on peut réduire l'anxiété, on ne peut pas changer sa nature anxieuse, d'où la TCC avec un psychologue qui marche bien sur le TAG.

Maud, j'ai mis 10 ans avant de consulter en CSAPA et c'est seulement là qu'on a diagnostiqué mon TAG. Si je ne m'étais pas gavée de codéine pendant ces années, je n'aurai pas pu travailler et je serai restée terrée chez moi toute seule.

Il faut que tu trouves le bon interlocuteur, le bon diagnostic, le bon traitement. Je trouve que le psychiatre est bien pour poser un diagnostic, traiter médicalement et pour l'addictologie c'est une évidence. Par contre, pour la thérapie, je préfère le psychologue et de préférence avec une approche de TCC. Il n'y a pas que la relaxation et la méditation dans la TCC. Il y a bien la place pour la parole car il faut comprendre l'origine du mal mais ce n'est qu'une étape dont le but n'est pas de se faire du mal. Quand on sait d'où viennent ses angoisses, on peut travailler dessus, les rationaliser, les intercepter, les relativiser...

Bref, l'idée c'est de reprendre le contrôle de sa vie et je vois ça comme une belle aventure.