Communiqué de presse "audience publique"au parlement européenCOMMUNIQUÉ DE PRESSE
8 Décembre 2010
AUDIENCE PUBLIQUE : "LA REGLEMENTATION DES DROGUES, UNE MESURE CONTRE LA CRISE ?"
BRUXELLES - L´Union Européenne ne s´opposera à aucune initiative des Etats Membres de l´UE
qui pourrait aller dans le sens de la réglementation du
cannabis et d´autres drogues illicites.
Dana Spinant, la nouvelle Coordinatrice de l´Unité Anti-Drogues de la Commission Européenne,
l´a maintes fois répété lors de l´Audience Publique sur les Politiques des Drogues en Europe qui a
eu lieu aujourd´hui au Parlement Européen.
L´audience a été organisée par l´eurodéputé Michael Tremopoulos (Verts, Grèce) et ENCOD (
coalition de citoyens en faveur d´une réf orme de la politique des drogues). Des représentants
de la société civile, parmi lesquels on pouvait compter le fervent activiste espagnol pour la
légalisation du
cannabis, Martin Barriuso ; le porte-parole de la Fédération des Coffee-shops de
Hollande, Marc Josemans et Richard Cowan, l´ancien directeur de NORML, la plus grande
organisation réformiste des Etats-Unis, ont exposé leurs expériences. Les eurodéputés Rui
Tavares (GUE/NGL, Portugal) et Dennis de Jong (GUE/NGL, Hollande) ont aussi participé au
débat.
L´audience a tout d´abord fait une estimation des conséquences financières que provoqueraient
la
dépénalisation des drogues et la réglementation du
cannabis aux dépenses publiques. Si l´on
se
base sur une extrapolation de données de l´OEDT, le budget global qui pourrait être produit
par un ensemble de mesures est estimé entre 35 et 60 milliards d´euros par an, ce qui
représente de 70 à 120 euros pour chacune des 500 millions de personnes qui résident dans
l´Union Européenne.
En mars 2009 la Commission Européenne a publié "Le Rapport sur le Marché des Drogues
Illicites de 1998 à 2007" (rédigé par Peter Reuter et Franz Trautmann). Les conclusions de ce
rapport ont montré que les politiques actuelles ont échoué dans leur objectif principal : la
réduction de l´offre et de la demande de drogues illicites, et qu´il est possible qu´elles soient le
facteur le plus important des dégâts occasionnés aux consommateurs de drogues, à leurs
proches et à la société en général.
"La prohibition est une bénédiction pour le crime organisé", a dit Dennis de Jong, eurodéputé du
Parti Socialiste néerlandais (SP). "Malheureusement mon propre gouvernement veut appliquer
un répression plus importante aux coffee-shops. Au lieu d´une politique plus raisonnable orientée
vers une réglementation, les autorités veulent maintenant exclurent les touristes étrangers par
l´introduction d´une carte d´adhésion aux coffee-shops, ce qui aurait pour effet de développer le
marché noir".
Les témoignages de Barriuso, Cowan y Josemans attestent que la réglementation du
cannabis progresse dans plusieurs pays du monde et qu´elle produit des résultats satisfaisants. La
dépénalisation de la consommation de drogues comme en Hollande ou au Portugal ne favorise
pas l´augmentation de la consommation mais elle offre des conditions plus sûres aux
consommateurs de drogues, et une plus grande efficacité de l´interdiction. C´est aussi le cas en
Espagne : "Au Pays Basque, le modèle des Clubs Sociaux du
Cannabis, une forme de culture
collective de
cannabis pour usage personnel a été reconnu par les autorités y demeure un
modèle qui fonctionne très bien et dont on ne doute plus", a expliqué Martin Barriuso.
Durant l´audience Encod a demandé à la Commission Européenne d´évaluer les coûts de la
prohibition des drogues et les bénéfices que pourraient générer des politiques alternatives mais
Dana Spinant a répondu que la Commission n´a pas compétence pour prendre des initiatives qui
ouvriraient le débat sur la réforme des politiques des drogues. "La responsabilité appartient
entièrement aux Etats Membres, c´est dans cette direction que vous devez vous diriger" a-t-elle
dit.