Révolution dans le traitement de l´hépatite C génotype 1© sida-info-service.org | 02.12.2010 | Laurent Rossignol
http://www.sida-info-service.org/?Revol … ement-de-lLe télaprevir et le bocéprevir font preuve d´une efficacité remarquable contre le génotype 1 du virus de l´hépatite C (VHC), en combinaison avec l´interféron alpha pégylé et la ribavirine (bithérapie qui constitue le traitement de référence actuel de l´hépatite C). Ces excellents résultats dont nous avions déjà parlé sur ce site l´année dernière lors du congrès 2009 de l´AASLD*, viennent d´être reconfirmés à l´AASLD 2010, début novembre à Boston.
La présentation des résultats des études SPRINT (bocéprevir) et ADVANCE (télaprevir) montre que les chances de guérison des patient-es naïf-ves de traitement atteint-es par une hépatite C de génotype 1 sont nettement augmentées avec ces nouvelles trithérapies anti-VHC. Le taux de réponse virologique soutenue passe de 50 % à plus de 70 %.
Le télaprevir et le bocéprevir sont des inhibiteurs spécifiques de la protéase du VHC, de première génération. Ils sont les précurseurs de toute une série de nouvelles molécules anti-VHC actuellement en développement. A terme, la révolution thérapeutique en cours pourrait bénéficier à des personnes atteintes d´un autre génotype du VHC.
Mais surtout, l´idéal en vue d´améliorer le profil de tolérance des traitements du VHC serait que ces inhibiteurs de seconde génération puissent remplacer l´interféron et la ribavirine. Et même si ce sera pour plus tard, c´est peut-être pour bientôt.
Côté co-infections, l´étude PRESCO sur la durée du traitement chez les patient-es co-infecté-es VIH-VHC avec une hépatite chronique comparait deux timings : 48 et 72 semaines, avec une préférence au final pour 72. Les personnes co-infectées n´ont donc pas été oubliées, au moment même où l´ANRS (agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales) lance deux protocoles de trithérapie anti-VHC ouverts aux personnes coinfectées VIH-VHC.
En attendant l´AMM*, une ATU (autorisation temporaire d´utilisation) permettra donc à des patient-es cirrhotiques en échec de traitement par interféron pégylé + ribavirine d´être traité-es, qu´ils/elles soient non répondeurs partiels ou rechuteurs, en cirrhose avancée compensée ou en attente de greffe.
D´autres résultats ont été communiquées à l´AASLD 2010, concernant par exemple les traitements de l´hépatite B et de l´hépatite E, l´intérêt de la vaccination dans la prévention de la transmission péri-natale du virus de l´hépatite B, l´impact de la consommation d´alcool sur l´évolution de l´hépatite alcoolique ou encore le carcinome hépato-cellulaire (CHC : cancer primitif du foie).
Le compte-rendu du congrès en langue française est sur Edimark
Laurent Rossignol
*AASLD : american association for the study of liver diseases (association américaine pour l´étude des maladies du foie)
*AMM : autorisation de mise sur le marché