La prostitution

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lola-zillah
InfirmièreDR^^ de terrain
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Merci.super
courage à  toi aussi. je ne sais pas quelle es ta situation , mais il est clair que nous sommes au début de nos vies , plein de possibilités s'offre à  nous, j'ai compris maintenant qu'on était pas sur terre pour souffrir. Et puis de toute façons, il n'est jamais trop tard ...

"En réalité on ne sait jamais ce qu'il se passe, on sait simplement ce qu'on veut qu'il se passe, et c'est comme ça que les choses arrivent."

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Shaolin femme
Modératrice à la retraite
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Salut à  toi Lola et bienvenue parmi nous salut

Et vraiment: MERCI pour ce témoignage.
Ton texte est très bien écrit, bravo.

Bon courage pour la suite.
A très bientôt :)

Faut rien regretter... Revendique tes conneries, elles sont à  toi. Et surtout, vis à  fond! On vieillit bien trop vite. La sagesse, ça sera pour quand on sera dans le trou.        Jacques Brel

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mikykeupon homme
Modérateur à la retraite
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9631 messages

clemz a écrit

imaginez des nanas gueuler :"10euro la pipe!" elle passe pour des putes alors que nous (avec deux potes) les gens se disaient ou devaient se dire:" ils sont marrant ces cons!"
c'est débile la réalité parfois.

Alors là  tu te gourre, lorsque nous faisons la manche dans la rue nous passons pour des personnes pitoyable sans respect d'eux-même, alors que les travailleuSESurs du sexe passent plus pour des personnes courageuSESx.

Sinon voici en image les travailleuSESrs du sexe en manifestation. Vous verrez qu'il y'as aussi beaucoup d'hommes, et que touTEs sont fièrE de revendiquer leur identitéE.



Lola, salut à  toi et un grand merci pour ton témoignage.super

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mikykeupon homme
Modérateur à la retraite
Inscrit le 10 Mar 2009
9631 messages
Suite des retours de la manifestation du 2 juin /

"Y a pas trop de monde !", lâche une passante un peu blasée. Question de point de vue. Plus de 400 personnes, dont une majorité de travailleuses et travailleurs sexuel(le)s, on peut considérer que cela en fait du monde justement. A fortiori lorsqu´il s´agit de défendre des revendications et des droits qui sont ignorés et bafoués et de demander la reconnaissance de métiers, une fois de plus violemment attaqués par un rapport parlementaire et la menace d´un texte législatif qui pénaliserait les clients. Plus de 400 personnes, sur la question de la prostitution, cela en fait du monde dans le contexte politique actuel. C´est même un acte de courage. Ce n´est pas le premier du STRASS, le syndicat du travail sexuel, créé en 2009, organisateur de l´événement. C´en est un de plus. Comme les années précédentes, c´est une manifestation publique qui a été retenue et une date : le 2 juin. "Cette date n´est pas le fruit du hasard, explique Maîtresse Gilda, porte-parole du STRASS. C´est celle de la Journée mondiale des sex workers [travailleurs du sexe, ndlr] et c´est la date anniversaire de l´occupation de l´église Saint-Nizier à  Lyon, il y a 36 ans". En 1975, des femmes, prostituées, investissaient cette église pour exprimer leur colère face au harcèlement policier et social dont elles étaient alors victimes. "Nous en sommes toujours là  !", lâche Maîtresse Gilda.

Si cette manifestation de 2011 revêt un caractère un peu particulier, c´est qu´un événement s´est produit il y a quelques semaines : la présentation du rapport de la mission parlementaire d´information sur la prostitution. "C´est le pire événement qui soit arrivé ces dernières années", confirme Marie-Elisabeth Handman, historienne de la prostitution. La mission dirigée par la députée PS Danielle Bousquet et son collègue UMP Guy Geoffroy a émis un grand nombre de recommandations dont la principale est de pénaliser les clients. Bref, la vision classique : tarir la demande pour supprimer l´offre. La ministre de la Solidarité et de la Cohésion sociale, Roselyne Bachelot, a profité de cet événement (aux fortes allures de commande officielle) pour affirmer, dans la presse d´abord et devant les parlementaires de la mission, son souhait de voir la France instaurer effectivement des sanctions pénales à  l'encontre des clients des travailleurs et travailleuses du sexe. Pour maîtresse Gilda, ce rapport parlementaire "très programmé" n´est que la "caisse de résonnance" de mesures déjà  décidées. "C´est tout de même curieux de voir que la seule audition de la mission qui ait été publique et ouverte à  la presse soit celle avec Roselyne Bachelot, les autres se sont tenues à  huis clos", constate-t-elle. Ce n´est d´ailleurs pas l´unique grief que le STRASS fait au rapport. Sur les quelque deux cents personnes auditionnées par les députés, une quinzaine seulement étaient prostituées et certaines n´exerçaient plus. Et pourtant, avec un syndicat comme le STRASS, regroupant pas loin de 500 adhérents et adhérentes, il n´était pas difficile de trouver des professionnel(le)s pouvant donner leur vision de leur métier. Mais d´après le STRASS et pour le collectif Droits et prostitution, ce n´est manifestement pas cela qui intéressait les députés.

"Ce n´est pas la première fois que la pénalisation des clients est proposée, rappelle maîtresse Gilda. Christophe Caresche, député PS [un temps adjoint de Bertrand Delanoà« à  la sécurité, ndlr], l´a déjà  proposée. Aujourd´hui, on nous cite l´exemple de la Suède, on manipule les chiffres et on pratique volontairement l´amalgame entre le travail du sexe et la traite des femmes. Et cela pour rendre plus acceptable l´interdiction de la prostitution et la pénalisation des clients". Créé en 2003, le collectif Droits et prostitution milite pour les droits des travailleurs sexuels. Ce collectif a eu pour premier combat en 2003 la loi de sécurité intérieure qui a pénalisé le racolage public. Ce n´est un mystère pour personne (sauf pour les députés de la mission prostitution) mais cette première loi a provoqué "une dégradation des conditions de vie des travailleurs sexuels, ainsi qu´une augmentation des prises de risque du fait de pressions multiples (économiques, policières notamment)". La pénalisation du racolage public a, selon le collectif, poussé à  une "invisibilisation généralisée des travailleurs sexuels qui rend leur accès aux droits et à  la justice extrêmement difficile". Elle a aussi éloigné les travailleurs et travailleuses du sexe des structures et services de prévention. "La santé des personnes est en danger, note Miguel-Ange Garzo d´Arcat. Un vrai travail de prévention était mené depuis des années et cela a été remis en cause depuis 2003. On note, depuis cette date, une augmentation des infections sexuellement transmissibles chez les travailleuses du sexe les plus précaires". Pour les associations communautaires de santé, le danger existe déjà  et il ne pourra qu´être renforcé par une éventuelle loi de pénalisation des clients.

"Notre association s´est opposée au délit de racolage public, indique Cécile Lhuillier d´Act-Up Paris. Cette mesure a fait courir des risques accrus aux personnes, elle en a poussé certaines à  se mettre à  l´écart des structures de dépistage et de prévention". Aujourd´hui, ce qui mobilise l´association, c´est que les mesures envisagées se télescopent avec d´une part les recommandations du Conseil national du sida (CNS) sur "VIH et commerce du sexe" et d´autre part avec les priorités du dernier Plan national de lutte contre le sida et les IST 2010-2014, dont une mesure concerne les travailleurs et travailleuses sexuel(le)s. Dans son avis (septembre 2010), le CNS faisait état de "politiques publiques contradictoires", de "cadre législatif défavorable, peu conforme aux droits des personnes" et préconisait de "renforcer les droits". "Roselyne Bachelot, elle-même, alors ministre de la Santé, avait insisté, lors de la conférence internationale sur le sida à  Mexico, sur l´importance des actions de prévention auprès des populations les plus vulnérables, comme les travailleuses du sexe. Manifestement, l´idée de renforcer les droits des personnes en matière de prévention est moins à  la mode. Cet enjeu de santé est une des raisons de l´opposition d´associations comme Act-Up Paris, Arcat, Solidarité Sida et AIDES à  la pénalisation des clients. Pour les associations, le travail du sexe n´est pas, en soi, un facteur d´exposition particulière. Ce sont les rapports non protégés et les conditions d´exercice de leur activité qui accroissent les risques. Pour elles, c´est évident que la pénalisation des clients aura pour conséquence "d´éloigner d´avantage encore les travailleurs et travailleuses sexuel(le)s des structures de prévention, de soins et de dépistage". Elle risque également de rendre "plus difficile pour les travailleurs et travailleuses sexuel(le)s d´imposer le port du préservatif".

Pour majeure qu´elle soit, la question de la santé n´est pas l´unique enjeu pour s´opposer à  la pénalisation des clients. La pénalisation des clients mettrait en danger l´intégrité physique et la liberté des travailleurs et travailleuses du sexe. Elle donnerait aux "forces de police le pouvoir de contrôler davantage les personnes exerçant cette activité", estime Droits et prostitution. Elle favoriserait leur exploitation. Il existe bien d´autres conséquences néfastes, mais l´une frappe plus particulièrement : pénaliser les clients reviendrait à  interdire purement et simplement le travail sexuel. Et le collectif Droits et prostitution ne voit pas d´un bon œil "la prohibition de tout travail sexuel". Il considère qu´il s´agit d´un danger pour les libertés individuelles de tous. Lors de la conférence de presse pour le lancement de la manifestation parisienne, Chloé, travailleuse sexuelle, a dénoncé cette intrusion dans sa vie privée qui, demain, se généralisera. Chloé, comme d´autres femmes qui exercent ce métier, ne considère pas qu´elle vend son corps, mais un service. "Je suis comme un jardin secret, explique-t-elle. Mon rôle consiste à  donner du rêve, à  réaliser du fantasme. Je suis là  aussi pour libérer la parole sur le sexe, mais aussi parler de prévention. C´est moi qui suis en première ligne lorsqu´on me demande des rapports sans préservatifs. C´est moi qui vais expliquer, faire comprendre. Je ne suis pas là  pour faire prendre des risques, ni en prendre moi-même. Ce sont des rapports humains… Les échanges commerciaux à  la bourse sont beaucoup plus vulgaires que les nôtres".

Ce qui frappe, c´est qu´il semble y avoir désormais consensus entre l´UMP et le PS sur la pénalisation. "Cela ne me surprend pas vraiment, cela m´attriste", explique Marie-Elisabeth Handman. "Nous n´avons rien à  attendre des politiques. En tout cas, pas lieu de les racoler pour faire connaître nos droits, ironise maîtresse Gilda. Nous sommes suffisamment citoyennes et citoyens, mobilisés dans un syndicat qui est éminemment politique. Notre objectif est de faire connaître et défendre nos droits". Maîtresse Gilda est-elle surprise que l´UMP et le PS se soutiennent dans ce nouveau projet de pénalisation ? pas vraiment. "C´est simple. Pour nous, c´est la même merde, mais même repeinte en rose, elle n´en sent pas moins mauvais".

"Il est 15 heures. C´est parti pour la marche", s´époumone une des organisatrices. Derrière les banderoles, les manifestants s‘avancent. Certains portent de beaux masques décorés, d´autres de larges lunettes noires et des perruques. "Il faut faire comme nous, vous n´avez qu´à  tout légaliser", lâche une touriste avant de s´engouffrer dans le métro. Sur une banderole, on peut lire : "On paie des impôts, c´est donc bien un vrai boulot". Dans le cortège, il y a une jeune femme aux cheveux d´un noir profond, des piercings encombrent ses lèvres, son nez et ses oreilles. "T´es travailleuse de sexe ? ", lui demande-t-on. Sourire aux lèvres, elle répond : "Non, pas du tout. Moi, je fais du tuning génital".

Source : http://www.seronet.info/article/strass-test-38923

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mikykeupon homme
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Communiqué de presse - C´est nous qui travaillons alors c´est nous qui décidons !



Le 6 décembre prochain sera discutée à  l´Assemblée Nationale une résolution visant à  réaffirmer la position abolitionniste de la France en matière de prostitution.

À une semaine du vote de cette résolution, donc, les tenantEs d´un certain féminisme autoritaire et puritain, qui, pour s´affirmer, nie la parole des premierEs concernéEs, organisent aujourd´hui une grande sauterie, intitulée pour l´occasion « convention abolitionniste », lors de laquelle ils et elles vont tenter une dernière fois de persuader les éluEs du bien-fondé de leur idéologie moralisante, répressive et dangereuse à  l´égard des travailleurSEs du sexe.

À une semaine du vote de cette résolution, certes symbolique, mais qui, si elle est adoptée, sera la porte ouverte à  l´adoption d´une loi pénalisant nos clients, nous tenons aujourd´hui à  réaffirmer notre opposition à  toute mesure criminalisant l´exercice du travail sexuel.

À une semaine du vote de cette résolution, nous, travailleurSEs du sexe, féministes, et personnes engagéEs dans la lutte contre le VIH et les IST, venons rappeler, comme nous le faisons sans relâche depuis des mois, que la pénalisation des clients, en instaurant un obstacle supplémentaire tant à  l´accès aux structures de soins, de prévention et de dépistage, qu´aux actions des associations de santé communautaire, de prévention et de lutte contre le VIH et les IST, sera aussi nuisible aux putes que l´a été l´instauration du délit de racolage en 2003.

À une semaine du vote de cette résolution, nous venons donc faire entendre notre voix, car nous estimons qu´il est inadmissible que celles et ceux qui vont décider de notre avenir continuent ainsi à  nier la parole des premiErEs concernéEs.

Manifestation 17 décembre 14H Paris-place Pigalle

A l´occasion de la journée mondiale contre les violences faites aux travailleuSEs du sexe, le STRASS vous invite à  manifester. Venez avec votre parapluie rouge et votre colère. Marche en mémoire de nos collègues assassinéEs et victimes de violence.

D´autres manifestations auront lieu à  Lyon et Toulouse

Plus d'info : http://www.facebook.com/event.php?eid=207296019346685

Source : http://site.strass-syndicat.org/

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mikykeupon homme
Modérateur à la retraite
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Voici un témoignage que j'ai trouvé très interessant :

Morgane Merteuil : "Je préfère être "escort" plutôt que travailler en usine"



Entretien avec la secrétaire générale du Syndicat du travail sexuel (Strass), mouvement créé en 2009 qui revendique 500 adhérents.

Comment définiriez-vous votre "travail" ? Je n'utilise pas le mot de "prostituée" : c'est un terme passif fondé sur un participe passé. Je dis plus volontiers que je suis une escort. Ou une "pute" : c'est une façon de se réapproprier un terme en général utilisé comme une insulte, de la même manière que les homosexuels se sont réapproprié le mot de "pédé".

e préfère être escort plutôt que travailler en usine quarante heures par semaine : je choisis mes horaires, je n'ai pas de patron, je gagne ma vie. L'important, c'est que cela reste un choix.

Les abolitionnistes affirment que la prostitution n'est jamais un choix. Qu'en pensez-vous ? C'est évidemment un choix "contraint" - on ne le fait sans doute pas uniquement par plaisir -, mais c'est le cas pour beaucoup d'autres métiers. Les personnes qui ont des journées extrêmement difficiles sur des chantiers ou dans la restauration diraient sans doute, elles aussi, qu'elles ont fait un choix contraint. Personne ne songerait à  leur rétorquer, comme on le fait avec nous, que leur consentement ne vaut rien et qu'elles sont aliénées.

Les abolitionnistes - parfois des féministes ! - nous parlent comme si nous étions des enfants, alors que, pour moi, le féminisme, cela consiste à  écouter la voix des femmes, sans porter de jugement moral et sans avoir d'a priori. Pour elles, il n'y a qu'un seul schéma d'émancipation, le leur. Et toutes celles qui ne rentrent pas dans ce schéma sont forcément aliénées. Pour moi, l'émancipation, cela consiste au contraire à  vivre selon ses propres désirs.

Que répondez-vous à  ceux qui disent que la prostitution est forcément une atteinte à  la dignité ? C'est une forme de paternalisme très condescendant. C'est blessant, injurieux, méprisant, de s'entendre dire que ce métier est, par nature, un esclavage ou un asservissement. Il peut l'être, bien sûr, mais il ne l'est pas toujours. J'ai des amies qui ne pourraient pas faire ce que je fais, mais j'ai un rapport au corps qui me permet, moi, de le faire. Il faut respecter le ressenti de chacun, ne pas imposer aux autres sa propre vision des choses. Certaines personnes ne pourraient pas travailler dans un abattoir, d'autres auraient du mal à  s'occuper de personnes âgées. Moi, ce que je trouve dégradant, c'est plutôt d'être trader ou huissier de justice. Les adhérents du Strass n'ont pas le sentiment de perdre leur dignité, ils veulent simplement qu'on cesse de les stigmatiser et qu'on leur reconnaisse des droits sociaux - la retraite et l'assurance-maladie par exemple. En pénalisant le client, on va au contraire marginaliser et précariser les travailleurs du sexe, qui auront de plus en plus de mal à  imposer leurs conditions aux clients.

Le syndicat que vous dirigez parle de la prostitution comme d'un "travail sexuel". Pourquoi ? La prostitution ne consiste pas à  vendre ou même à  louer son corps, comme le prétendent les abolitionnistes, tout simplement, parce que le client ne peut pas en faire ce qu'il veut. Le travailleur sexuel propose une prestation qu'il réalise avec son corps, mais il fait aussi travailler sa tête ! Il y a des choses qu'il accepte de faire, d'autres qu'il ne fait pas et, pendant la prestation, il garde à  tout moment le contrôle de ce qui se passe.

Source : http://www.lemonde.fr/societe/article/2 … _3224.html

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Akhéane
Fée clochette
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364 messages

mikykeupon a écrit

C'est évidemment un choix "contraint" - on ne le fait sans doute pas uniquement par plaisir -, mais c'est le cas pour beaucoup d'autres métiers. Les personnes qui ont des journées extrêmement difficiles sur des chantiers ou dans la restauration diraient sans doute, elles aussi, qu'elles ont fait un choix contraint. Personne ne songerait à  leur rétorquer, comme on le fait avec nous, que leur consentement ne vaut rien et qu'elles sont aliénées.

Arf, ça c'est bien vrai!! c'est pas la première fois que j'entends cette histoire du choix contraint mais c'est la première fois que c'est aussi bien expliqué tiens super
Perso j'ai eu un taf pendant un an où je faisais souvent des journées de plus de 16h comme barmaid, heureusement le salaire suivait, j'avais une bonne paye et, certains mois, ce que je gagnais en pourboires dépassait le montant de mon salaire, donc presque double salaire quoi! Mais c'était vraiment des horaires de cinglée, genre je devais venir installer le tout à  10h, ouvrir à  11h, et le bar fermait vers 3h du mat, après quoi il fallait encore tout ranger et faire l'inventaire de la réserve... et ça un jour sur deux! Il y avait une autre serveuse qui venait m'aider aux heures de rush mais sinon j'étais seule pour toute la salle du matin au soir.
Du coup, le mec qui était en cuisine ('fin, cuisine, c'est un grand mot pour les plats surgelés qu'on servait lol) et moi, on tapait pas mal de coco pour tenir la cadence. D'ailleurs on a bien failli se faire capter une ou deux fois: genre il me laissait une latte dans les chiottes (évidemment c'était pas possible d'être à  deux aux chiottes et de laisser le bar sans surveillance) et juste au moment où j'allais aller la prendre, y'a un client qui va aux toilettes big_smile big_smile big_smile
Mais c'est clair que, même si j'adorais le boulot, si j'avais pas eu autant besoin de thune j'aurais un peu diminué la cadence et les horaires! C'était choisir la solution la moins pire.

mikykeupon a écrit

En pénalisant le client, on va au contraire marginaliser et précariser les travailleurs du sexe, qui auront de plus en plus de mal à  imposer leurs conditions aux clients.

On ne le dira jamais assez!

Après, je crois qu'il faut aussi éviter "d'idéaliser" la prostitution! S'il y a bien sûr de nombreuses filles qui se sentent bien et assument, il y a aussi des filles qui deviennent travailleuses du sexe parce qu'elle y reconnaissent un schéma déjà  vécu où leur corps est un objet, souvent ce sont des filles qui ont été violées, maltraitées, qui ont eu des expériences dégradantes (ou vécues comme telles), etc... Je pense que c'est important de ne pas oublier cet aspect-là  aussi.

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barbytrashouille
Nouveau Psycho
Inscrit le 12 Sep 2011
113 messages
Quel courage et quel chemin afin de pouvoir parler de tout ça sans souffrir bravo
Quand t'es une fille, et que t'es à  la rue ... Ben des fois tu vas sucer pour avoir un endroit ou dormir ... (esperer que ton cul te servira à  garder ta place dans l'appart du mec qui t'heberge meme si le mec te dégoute ! ... ) lui il croit que "c'est normal apres tout" et toi tu te dis que "c'est ça ou le retour à  la rue ..."
Le pire dans ce cas là , c'est que tu gagne meme pas de tune, juste un endroit ou pieuter (au calme, au chaud, au mieux t'as plus besoin de mancher ... et voila)

"l'avenir a une excellente mémoire" ... Miss.tic

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clemz
terrien
Inscrit le 28 Feb 2011
812 messages
salut barbytrash, sa fait quelque fois que je ne cerne pas bien le sens de tes posts..
pour celui là , tu parles pour toi, en général ou bien? essaie de préciser plus ce que tu veux dire si tu peux wink
là  ton post au dessus je ne suis pas d'accord du tout, a priori de la façon dont tu le dis.
mais je suis pas sur que tu ais vraiment voulu dire ça.
pabin grave hein mais voilou merci-1

Demain c'est promis sur la drogue je tire un trait..  snort

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Akhéane
Fée clochette
Inscrit le 22 Nov 2011
364 messages
Bah, ce dont parle babytrashouille, c'est quelque chose qui arrive souvent. On fait le constat que, dans nos sociétés, il est facilement admis qu'une fille se serve de son corps en échange de quelque chose, même au sein d'un couple par exemple, où la fille échangerait du sexe contre de l'affection, où elle couche, non pas parce qu'elle en a envie, mais pour garder son mec, etc... bref, j'étale toutes ces généralités (qui se vérifient néanmoins souvent dans la pratique) pour dire qu'une fois qu'on a compris que notre corps pouvait nous servir de monnaie d'échange, la tentation arrive vite, quand il ne nous reste plus que notre corps justement, de nous en servir.
Après je parle des filles parce que c'est le côté que je connais^^
Combien de fois est-ce qu'on ne m'a pas proposé - explicitement ou implicitement - de la drogue, un logement ou des sous (quand je faisais la manche en faisant mon numéros de danse), un trajet (quand je faisais du stop) contre du sexe...
Et, sachant que j'étais camée, ça paraissait encore plus logique que j'allais accepter! C'est d'ailleurs comme ça qu'une connaissance m'a proposé de faire la pute dans une filière un peu spéciale, où ma tête de gamine de 13ans aurait beaucoup de succès (tout en ayant l'avantage évidemment d'être majeure malgré mon air d'être une jeune ado^^) ...un peu malsain mais très très bien payé^^

Donc voilà , tout ça pour dire que, même si on choisit de se prostituer en toute connaissance de cause, sans y être forcée, on peut se sentir salie après... à  cause de la honte, du regard des autres, parce que le mec avec qui on l'a fait nous dégoûte, à  cause de l'état second (manque, déf, urgence, ... ) dans lequel on était au moment d'accepter etc...

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clemz
terrien
Inscrit le 28 Feb 2011
812 messages
ouai il parais que c'était mieux avant, mais c'est partout pareil. "c'était achement mieux avant"
qui disent les "anciens".. en général hein parce que ici les anciens ne dise pas ça (ou si peu) pourquoi? parce que quand un endroit te gave ou te déçoit, ba tu t'éternise pas. normal

barbytrash, a la relecture de ton post, le 143 ba je vois que tu avais précisé "des fois" et j'avais pas tilté, donc désolé j'ai mal lu, je l'ai compris genre "quand tes une fille a la rue il faut sucer pour s'en sortir".. comme si c'était inévitable, mais ton "des fois" change tout.

tu postais sous un autre blase avant?

Demain c'est promis sur la drogue je tire un trait..  snort

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samiranice
Nouveau membre
Inscrit le 06 Dec 2011
5 messages
bonjour a tou le monde je m'apelle samira je suis nouevelle sur le site ca fait du bien de voir ya des gens qui ont les meme probleme, moi je suis accro a la cocaine depuis 3 ans environ, au debut on m'en passer dans les soiree les amis etc c etait gratuit donc ca aller et pusi j en prenais que dans les soirees y avait toujours quelqun pour me donner un peu.
apres j ai commencer a consommer regulierement puis tous les jours et j ai pas de travail regulier alors j ai pas les sous pour me payer les doses.
au debut mon dealer me fesait credit parce que je le connaissaie mais apres c etait plus possible et y ma proposer que je lui fasse des fellation contre ma dose.
au debut je disais non mais j ai finis par dire oui pârce que je consomme bcp et je tenaie plus.
avant je fesai ca que avec lui mais petit a petit je me suis retrouver a faire ca avec plein de mec pour avoir ce que je voulaie parce que j ai pas d autres moyens de me payer ce qu il me faut je sais que c est sale et je me dis tous les jours je dois plus le faire mais tous les jours j ai le manque en moi et je finis par recommencer.
j ai essayer beaucoups de fois d arreter la cc mais j arrive pas je ne sais pas trop pourquoi j ecris tout ca mais j avaie besoin de parler parce que je parle pas de ca c est comme un cercle infernale parce que maintenant les mec savent que je fais ca la ou j habite et il me propose et c est encore plus dur de resister et d arreter...
je vous laisse bonne soiree et bon courage a tous bisous
samira

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Mad Professor
Tableau B
Inscrit le 19 Apr 2010
832 messages
Salut Samira,

Ici personne ne te jugera, mais ton parcours est préoccupant. Est-ce que tu es accro à  la coke à  ce point? Je croyais que la coke n'accrochait pas comme la came? Bref, je suis un peu inquiet par ce que je lis.

La marge, c'est ce qui tient la page (Jean-Luc Godard)

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samiranice
Nouveau membre
Inscrit le 06 Dec 2011
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oui je suis accro j'en consomme tous les jours je connaie pas trop les otre drogues mais je peut dire que ca rend accro et vite en tous cas pour moi et c est tres dur d areter

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Akhéane
Fée clochette
Inscrit le 22 Nov 2011
364 messages
Coke, came, ça accroche tout aussi bien l'un que l'autre hein, pas de la même façon mais une fois que tu commences à  fumer ou fixer la coke, ou même à  la sniffer régulièrement, c'est chaud d'arrêter, ça te prend la tête et ça en sort plus mur
Quand je bossais beaucoup, c'était coco à  gogo (toujours "seulement" sniffée à  cette époque, c'est plus tard que j'ai accroché au crack^^), à  ce moment là  c'était toujours offert par le gars qui était en cuisine, on consommait ensemble pendant les (looongues et nombreuses) heures de boulot et j'avoue que les (très) rares jours où il y en avait pas, j'étais mal, les heures me semblaient interminables, et j'avais l'impression que je tiendrais jamais jusqu'à  la fin des heures de taf sans cocaine!!! Alors que je prenais de la came aussi à  cette époque!! comme quoi...

Sinon, en ce qui concerne la prostitution, pareil, on l'a déjà  dit plus haut, une fois que tu commences, ça devient une solution "facile" et tu as tendance à  presque trouver normal de le faire quand tu dois obtenir quelque chose... hmm Et j'ose pas imaginer ce que c'est d'être taguée de tox ou de pute dans ton quartier, quand j'habitais encore dans les logements sociaux avec ma mère, j'ai toujours bien bien fait gaffe à  pas attraper une réputation, parce qu'une fois qu'il y a ça écrit sur ton dos, c'est la merde assurée!!! hmm

En tout cas, beaucoup de courage à  toi samira :)

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Bicicle
Rat de laboratoire
Inscrit le 08 Aug 2011
1701 messages
MadProfessor : la coke accroche psychologiquement donc si tu arrêtes, tu n'as pas de manque physique (pas de douleurs, pas de crampes, pas de diarrhées, pas de ci pas de ça, etc) MAIS le manque psychologique est insoutenable quand la dépendance est sévère.

Moi j'en ai pris juste pendant 2 mois mais en mode un demi à  1 gramme par jour, et quand je suis rentrée en France, là  j'en ai plus repris car la coke française n'avait rien à  voir (niveau prix et qualité, et puis les plans sont chiants en France) : et bien, je me suis tapé 1 mois d'énorme déprime (déprime est un mot faible hein) : genre grosse claque dans la gueule.

Alors, en 3 ans de dépendance, je comprends bien que ça soit très compliqué.

Samiranice : en effet, ici personne n'a a te juger sur ton vécu et tu peux t'exprimer tout à  fait librement. Je trouve la parole, même à  l'écrit (oui oui), salvatrice : aussi bien pour toi qui peux t'exprimer que pour ceux qui te lisent qui s'ouvrent un peu l'esprit et peuvent comprendre mieux certaines situation.

Comment consommes-tu la coke ? En sniff, shoot, basée (crack) ?

Est-ce que tu travailles ?

Dernière modification par Bicicle (07 décembre 2011 à  09:06)


"Quiconque fait deux cent mètres sans amour, va à  ses funérailles vêtu de son linceul." W.Whitman

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samiranice
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Inscrit le 06 Dec 2011
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bonjour et merci pour les reponses en ce moment je ne travaille pa j ai du mal a garder un boulot a cause de ma dependance et c vrai c est tres dur d arreter meme si c pas une dependance physique bien que quand j ai fait des periode de sevrage j etaie vraiment ko physiquement des mal de tete horrible etc j essaye de diminuer mais ca ne dure jamais longtemps je tape 2g par jour en ce moment et je ne trouve pas de solution je n arive plus a reflechir j ai vue des psy je suis alee dans des centres et la on ma di d aller en hopital psy mais j ai vraiment pas envie d y aller

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samiranice
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5 messages
j avaie pas vue ta question, je sniff

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Akhéane
Fée clochette
Inscrit le 22 Nov 2011
364 messages
Salut Saminra!

L'intérêt de l'hopital psy, c'est que tu es isolée, éloignée de ton quotidien, et que tu es physiquement incapable d'aller chercher de la coke vu que tu es plus ou moins enfermée!!
......argllll, ça m'arrache les doigts de taper un truc pareil vu les horribles mois que j'ai passés en HP (oooh, c'était avec les méthodes d'il y a dix ans me direz vous!!! ah, parce que ça a vraiment changé??? mouais!!!).....
mur

Mais, oui, parfois ça peut aider, surtout pour le côté repos et éloignement plus que pour le côté soin.
Comprends moi bien, ne crois pas que tu verras des psys en HP, ne crois pas qu'on s'occupera de ton cas avec grande attention, tu ne verras pas plus de psychologues que si tu allais une à  deux fois par semaine chez un quelqu'un de ta ville.. Quant au grand chef psychiatre, tu auras droit à  15minutes chez lui pour aller mendier plus (ça c'est très facile) ou moins (tu peux toujours rêver, personne ne peut contester Ses Décisions, surtout pas un... simple petit patient!!) de médocs.

Bref, n'écoute pas trop les radotages d'une "vieille" déçue du système - quand on te lâche là  dedans à  15ans ça laisse des marques^^ - ce que je veux dire c'est qu'à  mon avis, pour le moment, il est impératif pour toi de te forcer à  t'éloigner de ta région, et si possible d'aller dans un endroit où il n'y a pas de coke, ou en tout cas, où tu ne connais personne qui pourra t'en obtenir.
Perso, j'ai la chance d'avoir de la famille à  l'étranger, donc souvent, après mes sevrages j'allais soit voir mes cousines en Italie (ce que je pouvais faire en stop si les sous manquaient) soit - et c'était encore le mieux, parce que là -bas c'est vraiment isolé - j'allais passer deux mois de l'autre côté de ma famille à  Madère. Non seulement c'est chouette parce que tu vois des gens que tu aimes, et en plus ils s'occupent de toi, et comme ils ne sont pas au courant, bah, personne ne te parle jamais de drogue.
Mais bon, je sais bien que tout le monde n'a pas une énorme famille à  l'étranger, mais tu as peut-être des ami(e)s qui habitent dans d'autres villes ou quoi?? Le principal étant de trouver une solution t'éloigner de tout ça, et l´hôpital psychiatrique en est une!! hmm

Voili voilou, c'était le conseil du jour :)

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mikykeupon homme
Modérateur à la retraite
Inscrit le 10 Mar 2009
9631 messages
Salut samira, pour le sevrage hospitalier je ne recommande pas de le faire en psychiatrie mais plutôt en addictologie.

Il est vrai que les HP ont changé depuis ces 10 dernières années, mais elles restent surtout dédié pour les dépressions nerveuses.

As-tu pensés à  t'investir dans une association, ca pourrait te permettre de voir d'autres personnes dans ton cas, et peut-être trouvé une solution.

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mikykeupon homme
Modérateur à la retraite
Inscrit le 10 Mar 2009
9631 messages
Vous avez dû remarquez que je soutens aussi le droit des travailleuSESrs su sexe, donc je tiens à  vous faire suivre un courrier inter-associatif daté du 5 décembre envoyé aux députéEs.

La résolution abolitionniste, nouvelle violence envers les travailleurSEs du sexe et les prostituéEs




Le 28 novembre dernier, le collectif Droits et Prostitution et d´autres associations envoyaient aux députéEs un courrier expliquant leur inquiétude face à  la façon dont la représentation nationale se saisit de la question du travail du sexe et de la prostitution. L´Assemblée nationale entend réaffirmer ce mardi 6 décembre une position abolitionniste purement idéologique, déconnectée des réalités de terrain et des recommandations des experts de la lutte contre le sida et des droits humains, et dangereuse pour la lutte contre le VIH, la santé des personnes et leurs droits. Alors que les associations appellent à  un rassemblement ce mardi, lors des débats autour de cette résolution parlementaire, nous publions le courrier envoyé aux députéEs.

Paris, le 28 novembre 2011

Madame, Monsieur le Député,

Le 9 juin 2011, la proposition de résolution n° 3522 réaffirmant la position abolitionniste de la France en matière de prostitution a été enregistrée au bureau de l´Assemblée nationale. Cette proposition de résolution est une conséquence directe du rapport n° 3334 déposé par la mission d´information sur la prostitution en France, rendu public le 13 avril 2011.

Nous, associations de travailleurs du sexe, de prostituéEs, de prévention, de santé communautaire, de lutte contre le VIH, souhaitons par la présente affirmer notre opposition à  l´adoption de cette résolution, qui doit être discutée devant l´Assemblée nationale le 6 décembre 2011, tant en raison de ses motifs que de son dispositif. En adoptant cette résolution, vous accepterez d´exclure un peu plus ces femmes, hommes et transgenres qui, dans un manifeste rédigé en avril 2011, rappelaient qu´ils n´étaient pas des inadaptés sociaux et qu´ils sont des citoyens à  part entière.

Cette résolution vise à  entériner d´un point de vue juridique, bien que non normatif, les conclusions de ce rapport. Nous contestons l´objectivité des conclusions de ce rapport et le fait qu´il soit défini comme « complet » par ses auteurs.

En effet, depuis avril 2011, nous dénonçons sans relâche les méfaits de la volonté de pénaliser les clients des travailleurs du sexe, mais également la violence des discours qui les disqualifient systématiquement et les considèrent comme des inadaptés sociaux, des aliénés dont la parole ne mériterait pas d´être écoutée.

Sans relâche, et jusqu´à  ce que nous soyons entendus, nous continuerons à  rappeler que l´absence de reconnaissance de droits aux travailleurs du sexe, la pénalisation du racolage public et du proxénétisme de soutien ont un impact négatif sur l´accès aux droits et aux soins des travailleurs du sexe et plus généralement sur les enjeux de santé publique. La pénalisation de leurs clients renforcera les effets délétères constatés. En effet, cela conduirait inévitablement à  plus d´isolement et de clandestinité et constituerait un obstacle supplémentaire tant à  l´accès aux structures de soins, de prévention et de dépistage qu´aux actions des associations de santé communautaire, de prévention et de lutte contre le VIH.

Cela a d´ailleurs été très clairement rappelé par le CNS (Conseil National du sida) dans un rapport de septembre 2010 puisqu´il « appelle de ses vœux une action de premier plan pour compenser le retard pris par la France dans l´accompagnement, le suivi et la garantie des droits des personnes prostituées et ceci afin de leur rendre une visibilité et de leur garantir l´accès effectif à  la prévention et aux soins » [1].

Sans relâche, nous rappellerons que cette volonté de lutter contre la prostitution, quel qu´en soit le coût pour les premiers intéressés, ne favorisera en aucun cas la lutte contre la traite et l´exploitation des êtres humains. Dans un avis de décembre 2010, la Commission nationale consultative des droits de l´homme a estimé que l´isolement accru des travailleurs du sexe, conséquence de la pénalisation de leurs clients, constituerait une entrave de plus à  leur accès au droit et à  la justice, et que cela ne ferait donc que favoriser l´exploitation et la traite des êtres humains. Ce constat s´appliquerait plus particulièrement aux travailleurs du sexe migrants, dont l´accès aux droits est déjà  rendu difficile par l´absence de titre de séjour. Seul le droit au séjour sans conditions pour les victimes de la traite et de l´exploitation des êtres humains ainsi que l´amélioration des conditions d´exercice et de vie des travailleurs du sexe permettraient de lutter efficacement contre la traite et l´exploitation des êtres humains.

Sans relâche, nous rappellerons que les arguments juridiques employés sont erronés. Il est faux de dire que le travail sexuel constituerait une atteinte à  la non-patrimonialité du corps humain. Les travailleurs du sexe ne vendent pas leur corps, mais bien un service sexuel. Il n´y a pas non plus esclavage puisque la personne ne s´aliène pas. La seule chose qui est monnayée est la force de travail, comme c´est le cas dans les autres activités.

Il est faux de dire que le travail sexuel porterait nécessairement atteinte à  la dignité de toutes les femmes. La dignité ne saurait être définie de manière transcendante par des personnes qui n´exercent pas cette activité. Il s´agit d´un féminisme excluant qui rejette ce qu´il ne saurait intégrer dans son idéologie, d´un féminisme stigmatisant toutes celles qui font des choix différents.

Les signataires de cette proposition de résolution ont préféré croire sur parole les conclusions d´un rapport présenté comme « objectif et complet », alors que la parole des premiers concernés a une nouvelle fois été ignorée. Les associations de santé communautaire et de travailleurs du sexe constituent une infime minorité des personnes auditionnées. Les travailleurs du sexe entendus ne sont plus en activité parce que, selon les membres de la mission, il n´est pas possible de croire la parole des travailleurs du sexe en exercice. Les personnalités qualifiées entendues ont largement été sélectionnées afin qu´elles ne contredisent pas les conclusions auxquelles la mission était arrivée avant même de commencer son état des lieux.

La volonté d´abolir la prostitution n´est rien d´autre que la lutte contre les travailleurs du sexe. Nous, associations de travailleurs du sexe, de santé communautaire, de prévention et de lutte contre le SIDA et les IST, nous battrons sans relâche pour que cela soit entendu.

L´adoption de cette résolution serait la porte ouverte à  l´adoption d´une loi pénalisant les clients des travailleurs du sexe, qui aurait des conséquences catastrophiques comme l´a été la loi pénalisant le racolage public.

Adopter une résolution n´est peut-être qu´un geste symbolique pour un parlementaire, mais cela constituerait une violence supplémentaire et réelle à  l´égard de ceux qui n´en peuvent plus de ne pas être entendus, malgré leurs cris réitérés.

Par ce courrier, nous voulons insister sur notre opposition à  l´adoption de cette résolution et rappeler nos revendications.

Nous voulons :
- Que les travailleurs du sexe soient RÉELLEMENT associés aux politiques publiques en matière de prostitution ;
-  L´abrogation des infractions de racolage public et de proxénétisme de soutien  ;
- Que cesse toute pénalisation des travailleurs sexuels et des personnes qui les aident.

En vous remerciant par avance de l´attention porté à  notre courrier, nous vous prions d´agréer, Madame, Monsieur le Député, l´expression de nos salutations respectueuses.

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melanie&frederic
Psycho junior
Inscrit le 28 Oct 2010
264 messages
Etant donné qu'avec la cock,y'a pas de sevrage physique ,tu peu peu etre entré en post cure directement et là ,contrairement à  l'hp,il y'a suivi médical, psychologique, éducatif et social donc ça peu vraiment aider si tu es motivé a arreter et si tu rencontre là  bas des gens bien.
Moi,en tout cas,cela ma beaucoup aidé,j'y suis resté trois mois et j'était vraiment bien là  bas.Dans certain centre,tu peu rester 1ans,et chaques centres a des loisirs différents a proposer.A reims,c'etait le sport malheureusement car j'étai enceinte donc j'ai pas fait grand chose de mes apres midi.Mais dans certain centre,c'est jardinage,bricolage,meunuiserie,y'en a plein de différents

Dernière modification par melanie&frederic (09 décembre 2011 à  22:18)


Le passé a fui,
Ce que tu espères est absent, mais le présent est a toi...

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Bicicle
Rat de laboratoire
Inscrit le 08 Aug 2011
1701 messages
Samiranice : c'est clair qu'aller en HP c'est pas top, franchement j'aurais tendance à  ne pas le recommander, mais mikykeupon a raison : tu peux consulter en addictologie. Le plus pratique ce serait d'aller dans un CSAPA (ex CSST), c'est les centres de prise en charge des usagers de drogue .

Je te demandais si tu travaillais car ça joue financièrement : car ce qui te pousse à  "proposer tes faveurs" c'est clairement l'argent : donc un taf peut déjà  aider à  enrayer le truc histoire de briser un peu le cercle vicieux dans lequel ça te met.

Je te demandais aussi pour le mode de conso car en fix par exemple c'est hyper addictif, je dirais même compulsif alors qu'en sniff c'est addictif aussi mais déjà  plus soft au niveau compulsion car les effets sont plus étendus. Enfin, si t'es de Nice (selon ton pseudo lol), tu peux peut-être te diriger vers un centre, parce qu'un HP directement, ça me paraît quand même un peu hard..

"Quiconque fait deux cent mètres sans amour, va à  ses funérailles vêtu de son linceul." W.Whitman

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lalilloise
Nouveau Psycho
Inscrit le 07 Dec 2011
69 messages
Pourquoi tu es inquiet par ce que tu lis mad prof?
Ya plein de nana (et de gars) qui se prostituent pour la coke. C pas nouveau.
Je crois pas que ça lui fera plaisir de lire:"est ce que tu es accroc à  ce point?"

Jme suis jamais prostitué mais g une copine qui bosse dans un bar à  champ, et ça m'est jamais venu à  l'idée de lui dire: t'es accroc a ce point?
A+

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Bicicle
Rat de laboratoire
Inscrit le 08 Aug 2011
1701 messages
Pour le coup on peut comprendre qu'il soit inquiet car c'est pas une situation spécialement rassurante : ne serait-ce que pour le danger potentiel (on sait jamais sur quel taré on peut tomber).

Après, y'a pas forcément de degré de dépendance, enfin on peut pas comparer la dépendance des uns et des autres : ce qui est sûr c'est que c'est difficile d'arrêter d'un coup car la descente est douloureuse.

"Quiconque fait deux cent mètres sans amour, va à  ses funérailles vêtu de son linceul." W.Whitman

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lalilloise
Nouveau Psycho
Inscrit le 07 Dec 2011
69 messages
Je suis pas trop daccord pour "inquiétude" parce que si on vient parler sur un forum comme celui si c justement pour éviter les lecon de morale, et la Je trouve que ça faisait un peu ça.
Tu crois franchement qu'elle le sait pas qu'elle peut tomber sur un taré???
Bien sur, le forum n'a aucun intérêt si il ne permet pas de recevoir dès "bon conseils"
J'ai juste trouvé un peu maladroit le conseil.
Je trouvé ça plus interressant de lui répondre sur la façon de s'en sortir, comme certain l'ont fait en expliquant que HP n'est pas approprié.

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Mad Professor
Tableau B
Inscrit le 19 Apr 2010
832 messages
Salut, je n'ai pas eu l'intention de gêner Samira, au contraire... Mais oui, je trouve ça préoccupant parce que je trouve qu'elle est dans une position fragile et qu'il faut qu'elle casse ce cercle infernal.

Ma question sur la coke était une question de novice et je l'ai mal posée. Désolé si j'ai pu choquer wink

La marge, c'est ce qui tient la page (Jean-Luc Godard)

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samiranice
Nouveau membre
Inscrit le 06 Dec 2011
5 messages
merci a tous ceux qui on pri la peine de repondre ca fai du bien de se sentir ecouter ca change j ai lu tout vos conseil je pense pa ke le hp soit la solution et j ai vraimen pas envie de ca j ai souven honte de demande l aide des gens parce ke je sai ke de toute facon c es a moi de changer toute cette merde je pense que je vai essayer de partir loin de mon quartier parce que meme si j essaie de m en sortir et bien j ai toujours la meme reputation qui me suis tout le temps et on me propose toujours la drogue parce ke y saven que j arrive pa a refuser parce que je suis toujour en manque je vais essayer d aller dans un endroit ou on me connai pas et me faire aider dans un centre je sais pas si je vais arriver mais je vais essayer merci a tous pour votre ecoute et vos reponse

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Akhéane
Fée clochette
Inscrit le 22 Nov 2011
364 messages
Oui, Samira, comme je te disais plus haut, je crois que tu pourras pas t'en sortir si tu restes dans ton quartier où tu as tes habitudes de coke et ta réputation hmm
Va prendre un peu d'air frais ailleurs, ça ne peut que te faire du bien!! :) En tout cas, je te souhaite plein de bonnes choses, beaucoup de courage, et tu verras, dès que tu te seras un peu éloignée des tentations, tu te sentiras déjà  un peu mieux smilesuper
Tiens nous au courant à  l'occasion!

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Bicicle
Rat de laboratoire
Inscrit le 08 Aug 2011
1701 messages
C'est une très bonne idée de t'éloigner du quartier samiranice, si tu le peux au niveau financier, travail et tout, c'est franchement l'idéal.

Ne serait ce que pour la réputation : au moins tu seras tranquille et tu pourras redémarrer à  zéro.

Après, franchement y'a des centres un peu partout en France, donc où que tu ailles, tu peux aller voir un médecin d'un centre (sans hospitalisation hein, en consultation normale) ou même un psy de ville au pire.

Bon courage à  toi, et si tu as besoin tu peux repasser ici sans soucis, c'est l'avantage d'être un forum open lol.

"Quiconque fait deux cent mètres sans amour, va à  ses funérailles vêtu de son linceul." W.Whitman

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