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clemz a écrit
imaginez des nanas gueuler :"10euro la pipe!" elle passe pour des putes alors que nous (avec deux potes) les gens se disaient ou devaient se dire:" ils sont marrant ces cons!"
c'est débile la réalité parfois.
Alors là tu te gourre, lorsque nous faisons la manche dans la rue nous passons pour des personnes pitoyable sans respect d'eux-même, alors que les travailleuSESurs du sexe passent plus pour des personnes courageuSESx.
Sinon voici en image les travailleuSESrs du sexe en manifestation. Vous verrez qu'il y'as aussi beaucoup d'hommes, et que touTEs sont fièrE de revendiquer leur identitéE.
Lola, salut à toi et un grand merci pour ton témoignage.
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Communiqué de presse - C´est nous qui travaillons alors c´est nous qui décidons !
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Morgane Merteuil : "Je préfère être "escort" plutôt que travailler en usine"
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mikykeupon a écrit
C'est évidemment un choix "contraint" - on ne le fait sans doute pas uniquement par plaisir -, mais c'est le cas pour beaucoup d'autres métiers. Les personnes qui ont des journées extrêmement difficiles sur des chantiers ou dans la restauration diraient sans doute, elles aussi, qu'elles ont fait un choix contraint. Personne ne songerait à leur rétorquer, comme on le fait avec nous, que leur consentement ne vaut rien et qu'elles sont aliénées.
Arf, ça c'est bien vrai!! c'est pas la première fois que j'entends cette histoire du choix contraint mais c'est la première fois que c'est aussi bien expliqué tiens
Perso j'ai eu un taf pendant un an où je faisais souvent des journées de plus de 16h comme barmaid, heureusement le salaire suivait, j'avais une bonne paye et, certains mois, ce que je gagnais en pourboires dépassait le montant de mon salaire, donc presque double salaire quoi! Mais c'était vraiment des horaires de cinglée, genre je devais venir installer le tout à 10h, ouvrir à 11h, et le bar fermait vers 3h du mat, après quoi il fallait encore tout ranger et faire l'inventaire de la réserve... et ça un jour sur deux! Il y avait une autre serveuse qui venait m'aider aux heures de rush mais sinon j'étais seule pour toute la salle du matin au soir.
Du coup, le mec qui était en cuisine ('fin, cuisine, c'est un grand mot pour les plats surgelés qu'on servait lol) et moi, on tapait pas mal de coco pour tenir la cadence. D'ailleurs on a bien failli se faire capter une ou deux fois: genre il me laissait une latte dans les chiottes (évidemment c'était pas possible d'être à deux aux chiottes et de laisser le bar sans surveillance) et juste au moment où j'allais aller la prendre, y'a un client qui va aux toilettes
Mais c'est clair que, même si j'adorais le boulot, si j'avais pas eu autant besoin de thune j'aurais un peu diminué la cadence et les horaires! C'était choisir la solution la moins pire.
mikykeupon a écrit
En pénalisant le client, on va au contraire marginaliser et précariser les travailleurs du sexe, qui auront de plus en plus de mal à imposer leurs conditions aux clients.
On ne le dira jamais assez!
Après, je crois qu'il faut aussi éviter "d'idéaliser" la prostitution! S'il y a bien sûr de nombreuses filles qui se sentent bien et assument, il y a aussi des filles qui deviennent travailleuses du sexe parce qu'elle y reconnaissent un schéma déjà vécu où leur corps est un objet, souvent ce sont des filles qui ont été violées, maltraitées, qui ont eu des expériences dégradantes (ou vécues comme telles), etc... Je pense que c'est important de ne pas oublier cet aspect-là aussi.
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Dernière modification par Bicicle (07 décembre 2011 à 09:06)
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La résolution abolitionniste, nouvelle violence envers les travailleurSEs du sexe et les prostituéEs
Le 28 novembre dernier, le collectif Droits et Prostitution et d´autres associations envoyaient aux députéEs un courrier expliquant leur inquiétude face à la façon dont la représentation nationale se saisit de la question du travail du sexe et de la prostitution. L´Assemblée nationale entend réaffirmer ce mardi 6 décembre une position abolitionniste purement idéologique, déconnectée des réalités de terrain et des recommandations des experts de la lutte contre le sida et des droits humains, et dangereuse pour la lutte contre le VIH, la santé des personnes et leurs droits. Alors que les associations appellent à un rassemblement ce mardi, lors des débats autour de cette résolution parlementaire, nous publions le courrier envoyé aux députéEs.
Paris, le 28 novembre 2011
Madame, Monsieur le Député,
Le 9 juin 2011, la proposition de résolution n° 3522 réaffirmant la position abolitionniste de la France en matière de prostitution a été enregistrée au bureau de l´Assemblée nationale. Cette proposition de résolution est une conséquence directe du rapport n° 3334 déposé par la mission d´information sur la prostitution en France, rendu public le 13 avril 2011.
Nous, associations de travailleurs du sexe, de prostituéEs, de prévention, de santé communautaire, de lutte contre le VIH, souhaitons par la présente affirmer notre opposition à l´adoption de cette résolution, qui doit être discutée devant l´Assemblée nationale le 6 décembre 2011, tant en raison de ses motifs que de son dispositif. En adoptant cette résolution, vous accepterez d´exclure un peu plus ces femmes, hommes et transgenres qui, dans un manifeste rédigé en avril 2011, rappelaient qu´ils n´étaient pas des inadaptés sociaux et qu´ils sont des citoyens à part entière.
Cette résolution vise à entériner d´un point de vue juridique, bien que non normatif, les conclusions de ce rapport. Nous contestons l´objectivité des conclusions de ce rapport et le fait qu´il soit défini comme « complet » par ses auteurs.
En effet, depuis avril 2011, nous dénonçons sans relâche les méfaits de la volonté de pénaliser les clients des travailleurs du sexe, mais également la violence des discours qui les disqualifient systématiquement et les considèrent comme des inadaptés sociaux, des aliénés dont la parole ne mériterait pas d´être écoutée.
Sans relâche, et jusqu´à ce que nous soyons entendus, nous continuerons à rappeler que l´absence de reconnaissance de droits aux travailleurs du sexe, la pénalisation du racolage public et du proxénétisme de soutien ont un impact négatif sur l´accès aux droits et aux soins des travailleurs du sexe et plus généralement sur les enjeux de santé publique. La pénalisation de leurs clients renforcera les effets délétères constatés. En effet, cela conduirait inévitablement à plus d´isolement et de clandestinité et constituerait un obstacle supplémentaire tant à l´accès aux structures de soins, de prévention et de dépistage qu´aux actions des associations de santé communautaire, de prévention et de lutte contre le VIH.
Cela a d´ailleurs été très clairement rappelé par le CNS (Conseil National du sida) dans un rapport de septembre 2010 puisqu´il « appelle de ses vœux une action de premier plan pour compenser le retard pris par la France dans l´accompagnement, le suivi et la garantie des droits des personnes prostituées et ceci afin de leur rendre une visibilité et de leur garantir l´accès effectif à la prévention et aux soins » [1].
Sans relâche, nous rappellerons que cette volonté de lutter contre la prostitution, quel qu´en soit le coût pour les premiers intéressés, ne favorisera en aucun cas la lutte contre la traite et l´exploitation des êtres humains. Dans un avis de décembre 2010, la Commission nationale consultative des droits de l´homme a estimé que l´isolement accru des travailleurs du sexe, conséquence de la pénalisation de leurs clients, constituerait une entrave de plus à leur accès au droit et à la justice, et que cela ne ferait donc que favoriser l´exploitation et la traite des êtres humains. Ce constat s´appliquerait plus particulièrement aux travailleurs du sexe migrants, dont l´accès aux droits est déjà rendu difficile par l´absence de titre de séjour. Seul le droit au séjour sans conditions pour les victimes de la traite et de l´exploitation des êtres humains ainsi que l´amélioration des conditions d´exercice et de vie des travailleurs du sexe permettraient de lutter efficacement contre la traite et l´exploitation des êtres humains.
Sans relâche, nous rappellerons que les arguments juridiques employés sont erronés. Il est faux de dire que le travail sexuel constituerait une atteinte à la non-patrimonialité du corps humain. Les travailleurs du sexe ne vendent pas leur corps, mais bien un service sexuel. Il n´y a pas non plus esclavage puisque la personne ne s´aliène pas. La seule chose qui est monnayée est la force de travail, comme c´est le cas dans les autres activités.
Il est faux de dire que le travail sexuel porterait nécessairement atteinte à la dignité de toutes les femmes. La dignité ne saurait être définie de manière transcendante par des personnes qui n´exercent pas cette activité. Il s´agit d´un féminisme excluant qui rejette ce qu´il ne saurait intégrer dans son idéologie, d´un féminisme stigmatisant toutes celles qui font des choix différents.
Les signataires de cette proposition de résolution ont préféré croire sur parole les conclusions d´un rapport présenté comme « objectif et complet », alors que la parole des premiers concernés a une nouvelle fois été ignorée. Les associations de santé communautaire et de travailleurs du sexe constituent une infime minorité des personnes auditionnées. Les travailleurs du sexe entendus ne sont plus en activité parce que, selon les membres de la mission, il n´est pas possible de croire la parole des travailleurs du sexe en exercice. Les personnalités qualifiées entendues ont largement été sélectionnées afin qu´elles ne contredisent pas les conclusions auxquelles la mission était arrivée avant même de commencer son état des lieux.
La volonté d´abolir la prostitution n´est rien d´autre que la lutte contre les travailleurs du sexe. Nous, associations de travailleurs du sexe, de santé communautaire, de prévention et de lutte contre le SIDA et les IST, nous battrons sans relâche pour que cela soit entendu.
L´adoption de cette résolution serait la porte ouverte à l´adoption d´une loi pénalisant les clients des travailleurs du sexe, qui aurait des conséquences catastrophiques comme l´a été la loi pénalisant le racolage public.
Adopter une résolution n´est peut-être qu´un geste symbolique pour un parlementaire, mais cela constituerait une violence supplémentaire et réelle à l´égard de ceux qui n´en peuvent plus de ne pas être entendus, malgré leurs cris réitérés.
Par ce courrier, nous voulons insister sur notre opposition à l´adoption de cette résolution et rappeler nos revendications.
Nous voulons :
- Que les travailleurs du sexe soient RÉELLEMENT associés aux politiques publiques en matière de prostitution ;
- L´abrogation des infractions de racolage public et de proxénétisme de soutien ;
- Que cesse toute pénalisation des travailleurs sexuels et des personnes qui les aident.
En vous remerciant par avance de l´attention porté à notre courrier, nous vous prions d´agréer, Madame, Monsieur le Député, l´expression de nos salutations respectueuses.
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Dernière modification par melanie&frederic (09 décembre 2011 à 22:18)
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