A chacun sa drogue. Et ses moyens de lutter contre. Au Bhoutan, c´est le
tabac, interdit à la vente depuis 2005, même s´il n´est pas strictement interdit de fumer. Depuis le début de l´année 2011, pour lutter contre la contrebande florissante, la police est autorisée à pénétrer dans les maisons pour s´assurer que les fumeurs consomment du
tabac importé légalement. Les contrevenants risquent cinq ans de prison.
Première victime de ce durcissement, un moine qui avait importé d´Inde, au mois de janvier, 48 sachets de
tabac à chiquer, pour une valeur de 2 euros… Sonam Tshering, le moine de 23 ans, a été condamné vendredi à trois ans de prison par le tribunal de Timphu, la capitale. « Je devais être puni, mais la sentence aurait pu être plus légère. Je n´étais au courant de la loi », a déclaré le moine a l´énoncé du verdict,
rapporte The Independant.
Dans son jugement, le tribunal affirme de son côté: « L´ignorance de la loi n´est pas une excuse. La loi représente la volonté du peuple. » Le jeune moine a fait appel de la décision, également dénoncée par l´opposition qui craint qu´elle ne ternisse l´image du pays, inventeur du « Bonheur national brut », à l´étranger.
Afin de justifier la sévérité de la loi antitabac, le Premier ministre Jigmi Thinley
déclarait au mois de janvier:
« Le
tabac est cancéreux, pour la société, comme pour l´individu, et à plusieurs titres il n´est pas différent des drogues
psychotropes pour lesquelles la sentence est la mort dans beaucoup de pays. »
Voilà qui devrait donner à réfléchir sur la sévérité de nos propres lois sur les stupéfiants.
Arnaud Aubron