Le centre
Insite de
Vancouver, le seul de Québec, risque d'être fermé sur demande de la cours supprême, ce qui pousse un autre centre qui voulais ouvrir de repousser leurs ouverture en attendant je rendu de la décision de la plus haute cours. Un port-folio est disponible sur le lien.
"Depuis le 12 mai, le centre d´injection supervisée
InSite, de
Vancouver, doit se défendre en Cour suprême pour pouvoir rester ouvert. Le gouvernement conservateur a en effet refusé de renouveler l´exemption qui permet à
InSite, le seul centre du genre au pays, de fonctionner sans être accusé de possession et de trafic de drogue. Le destin d´InSite repose donc entre les mains de la plus haute Cour du pays, qui devra décider si sa fermeture va à l´encontre des droits des toxicomanes. Les juges devront aussi déterminer si
InSite relève des autorités provinciales ou fédérales. Selon ses dirigeants, l´organisme devrait être de compétences provinciales, puisqu´il s´agit d´un établissement de santé.
À Montréal, l´organisme Cactus chapeaute un projet de centre d´injection supervisée. Mais l´organisme a décidé de repousser son ouverture en attendant le jugement de la Cour suprême dans le cas d´InSite.
Pour sauver des vies,
InSite a mis en place une stratégie de
réduction des risques. Sur place, les toxicomanes s´injectent en toute sécurité sous surveillance médicale. Les neuf infirmières et infirmiers leur donnent aussi des conseils pour éviter les comportements à risque. Les toxicomanes ont également accès à des tests de dépistages du sida.
Dans le but de réduire le taux de mortalité chez les consommateurs de drogues injectées,
InSite a été mis sur pied en 2003, avec l´appui de la municipalité de
Vancouver et des autorités provinciales. Le centre est ouvert tous les jours, de 10 h le matin à 4 h dans la nuit, sans interruption, et reçoit 600 visites quotidiennes. Douze mille toxicomanes sont inscrits dans sa basse de données.
Trevor Shmous, héroïnomane, est un miraculé. « J´ai fait deux surdoses dans les locaux d´InSite. Si je m´étais trouvé dans la rue, je ne serais certainement plus là », raconte-t-il. En huit ans d´existence, il y a eu 2 000 cas de surdose à la clinique d´InSite — où l´on ne surveille pas la quantité de drogue que s´injectent les toxicomanes —, mais aucune n´a été fatale grâce à l´intervention du personnel infirmier. Une étude indépendante publiée dans le journal scientifique The Lancet révèle que, depuis l´ouverture d´InSite, les surdoses mortelles ont chuté de 35 % dans un rayon de 500 m du centre d´injection.
En fin de journée, les cubicules ne désemplissent pas, mais c´est une population bien différente qui fréquente alors le centre. On y trouve des étudiants, des travailleurs de la construction et des hommes d´affaires qui ont achevé leur journée de cours ou de travail.
L´usage de filtres artisanaux est un des facteurs de propagation de l´hépatite C. Ces filtres, souvent fabriqués avec des filtres de
cigarette, servent à purifier les drogues de leurs résidus une fois qu´elles sont chauffées et liquéfiées. Manipulés par des mains contaminées, ou au contact de seringues souillées, ces filtres deviennent de véritables réservoirs à virus. Pour minimiser les risques d´infection,
InSite fournit du matériel stérilisé : un garrot, un
Stérifilt, de l´eau stérile, une seringue, de l´acide ascorbique pour dissoudre les cailloux de
crack ou d´héroïne brune, un réchaud et une bougie pour chauffer l´héroïne.
InSite offre un test de dépistage du VIH aux toxicomanes. Toute personne diagnostiquée positive est dirigée vers le service des maladies infectieuses de l´hôpital le plus proche.
Une étude du Centre d´excellence VIH/SIDA de la Colombie-Britannique révèle qu´un accès rapide à la trithérapie (traitement préventif pour les personnes atteintes du virus de l´immunodéficience humaine) des toxicomanes séropositifs diminue le taux du virus dans leur sang. Au bout de six mois, il est presque indétectable. Au point où le taux de contamination est réduit de 90 %.
La politique de prévention des risques d´InSite semble efficace. Selon les statistiques du
Vancouver Coastal Health (l´autorité sanitaire provinciale), le taux de nouvelles contaminations par le VIH a baissé de 52 %, de 1999 à 2009, chez les consommateurs de drogues injectées de la Colombie-Britannique. La majorité d´entre eux résident dans le quartier Downtown Eastside.
Au-dessus de la salle d´injection se trouve la clinique de désintoxication d´InSite. Darwin Fisher, directeur du centre, croit que la relation de confiance qui s´installe entre le personnel et les toxicomanes peut inciter ceux-ci à faire une cure. « La confiance nous permet de convaincre nos patients de monter à l´étage. Si vous les forcez, vous n´obtiendrez aucun résultat », explique-t-il.
Les commerçants du quartier chinois, voisin de Downtown Eastside, sont partagés quant à l´implantation d´InSite. Selon Tony Lam, président de l´association des marchands du quartier chinois, l´arrivée d´InSite a réduit le nombre de vols à l´étalage et d´autres petits larcins. « Avant, les toxicomanes volaient pour se payer leur dose, maintenant que le centre est là , ils ont quitté le quartier pour graviter autour de celui-ci », explique-t-il. Mais il y a toujours un revers à la médaille : maintenant, tous les toxicomanes des environs affluent au centre. « Ce n´est pas bon pour le quartier chinois, qui est trop proche », conclut-il.
Selon Albert Fok, ex-président de l´association des marchands du quartier chinois, la nouvelle génération de commerçants sino-canadiens est plus compréhensive. « Nous avions un vrai problème sanitaire, il fallait agir, explique-t-il. L´ouverture d´InSite n´a pas résolu les problèmes de dépendance des toxicomanes, mais elle a assaini le quartier : il n´y a plus de seringues souillées dans les ruelles. » Ce qui est positif pour l´image du quartier, donc pour le tourisme et le commerce.
Au Québec, l´organisme communautaire
Cactus suit de près le cas d´InSite. Son président, Jean-François Mary, estime que seule une décision favorable de la Cour suprême peut inciter les politiciens québécois à soutenir ouvertement le projet de centre d´injection supervisée de Cactus. Sans l´appui des élus et des riverains, une telle entreprise serait vouée à l´échec, estime-t-il. En attendant que la Cour se prononce sur le cas d´InSite, son équipe est prête. « Dès qu´on aura le feu vert, il ne nous faudra pas plus d´un mois pour ouvrir le centre, dit Jean-François Mary. Plusieurs infirmières ont manifesté leur intérêt auprès de notre organisme. »
Si la Cour donne raison à
InSite, le centre d´injection montréalais ouvrira ses portes à la fin de l´année 2011."
Source :
http://www2.lactualite.com/multimedia/p … -05-25/12/