Bonjour,
Nous avons su il y a peu que notre fille qui aura bientôt 14 ans fume, depuis un an.
Bien qu'elle proteste si je l'évoque, ça explique ses grosses fatigues, ses pannes d'oreiller, peut-être une partie de ses humeurs maussades, ses larmes, ses colères.
Ancienne fumeuse régulière de
tabac et d'herbe, je ne fume plus, à part une parenthèses en 2011 de 5 mois , ni
tabac , ni herbe. Je l'ai fait plus de 20 ans, pour m'intégrer principalement (tabac ) et pour dormir (herbe).
ça ne m'a jamais plu. Je sentais fort les effets même en consommant peu. Et je ne supportais pas les situations humiliantes dans lesquelles la dépendance me mettaient parfois : mendier du
tabac, m'acoquiner avec des abrutis pour avoir de quoi fumer, retourner mon logement à la recherche de "restes", fumer des mégots, faire des kilomètres à pieds ou en bagnole pour trouver du
tabac, etc.
Je suis heureuse d'avoir tout arrêter, je ne regrette jamais, je ne regrette que ces années en partie gâchées, ma mémoire et ma concentration diminuées, études ratées, vie professionnelle difficile...
Je voudrais épargner ça à notre fille. J'ai lu déjà des discussions ici, et je suis assez d'accord : interdire, sévir, ne sert à rien, voire pourrait renforcer ses comportements.
Mais, non seulement je crains pour sa santé et son moral (on n'a pas vu l'année passée une fille super épanouie) mais en plus, en galère de fric depuis des années, nous commençons juste à reprendre un peu le dessus et ça m'insupporte de penser , si je suis "compréhensive" , que du fric parte là dedans.
Elle fait un peu de baby sitting, et revendique de pouvoir utiliser cet argent comme bon lui-semble, mais nous faisons beaucoup de sacrifices et d'efforts pour assurer un train de vie chouette à nos deux enfants malgré nos ennuis d'argent, et qu'elle passe un peu d'argent gagné dans la fumette ou la
cigarette, ça me rend dingue..et assez triste.
Ce n'est pas faute d'avoir discuté, fait de la prévention.
Et maintenant quoi...? Quoi faire?
ça fait 5 ans que nous ne partons ni en week end , ni en vacances pour tenir le coup et les envoyer, nos enfants , passer des vacances chouettes avec leurs amis .
Nous étions heureux d'avoir relevé un peu la barre et de pouvoir peut-être les envoyer en voyage linguistique (comme beaucoup de leurs amis proches) cette année, ET de pouvoir peut-être partir un peu en vacances tous ensemble.
Il me semble que je peux comprendre son attirance, et même bien sûr, son addiction si c'est déjà le cas -c'est ce qu'elle nous a dit- mais je n'arrive pas à gérer cette frustration que j'ai d'avoir manqué de beaucoup de liberté ces dernières années et d'imaginer de l'argent partir en fumée et en poisons pour certaines substances.
Il y a aussi mon incompréhension devant la différence de nos situations familiales . J'étais tellement en difficulté à l'adolescence que j'ai eu besoin de
tabac et de
cannabis , et aussi de sport, pour trouver un entourage, pour ne pas être seule avec ma famille. Et mon mari ....pas mieux. Des familles complètement dysfonctionnelles avec des maltraitances.
Bien que j'ai une idée du regard de notre fille sur nous ses parents presque quinqua, on est plutôt sympas, présents, on s'entend bien tous. Ce n'est pas une vie de galérienne qu'elle vit auprès de nous.
Désolée d'être si longue.
Toutes vos idées seront bienvenues . J'essaie de m'adapter, de vivre tout ça le mieux possible, de remplir ce qui me semble être mon rôle de mère (pas sensée lui balancer des cochonneries dans les poumons et lui permettre de plomber sa scolarité, compliquer sa santé, son sommeil, la laisser tomber dans aucune dépendance) . Elle n'a même pas 14 ans, et même 14, c'est si jeune!
Merci de m'avoir lue