lalilloise a écrit
En quoi le fait de venir tous les jours puis 2 fx par semaine aide plus à s'en sortir?
Cela fait parti du protocole, certaines personnes vont devoir venir chaque matin au centre prendre leur méthadone devant les infirmières et faire une prise d'urine pendant 1 mois, 2 mois, 3 mois, 6 mois, etc.
Maintenant pour répondre a ta question en quoi cela aide a s'en sortir : cela dépend des personnes.
Et puis il faut aussi installer une confiance, je pense qu'une chose qui pèse beaucoup dans la balance est que les décisionnaires de ces protocoles n'ont pas envie de voir ce qui passe avec le subu, se passer de la même façon avec méthadone, je parle bien entendu de la vente au marché noir en quantité.
Pour du sub (je ne vais rien apprendre a personnes) des personnes qui n'ont jamais prit un trait de came, trouve un (des) médecin avec la prescription facile, et ensuite revende leurs subu.
Si pour la méthadone, on ne devais pas aller chaque jours (parfois plusieurs semaines et qui comme beaucoup m'ont exaspéré, *voir en fin de message*) la prendre et faire son contrôle d'urine.
Si il n'y aurait pas les prises d'urines, et les rendez vous quotidiens, on arriverait avec des dérives comme le subu, la méthadone serait a tout les coin de rue et au final je pense que le nombre de personne devenu dépendante en ayant commencé par la métha exploserai.
Après si il ne faudrait faire la prise d'urines que pendant une semaine (pour vérifier que la personne est bien toxicomane) et qu'ensuite on irait directement chez un généraliste (ce qui arrive déjà pour certaine personnes, dans certains cas).
Idem "je pense" que tout les héroïnomanes iraient a ce premier rendez vous, et ensuite se ferrait prescrire de haut dosage, sans être dans une optique de désir de sevrage et revendrait la totalité au marché noir.
Après ça c'est je pense une des raisons parmi tant d'autres.
CECI DIT : comme je l'expliquai plus haut, je dit cela mais si je prend mon exemple, aller chaque matin boire ma méthadone fut un vrai calvaire !
D'une part car je devais aller a Bordeaux et habitais en banlieue, le centre est situé dans un quartier saturé, j'avais comme moyen de transport a l'époque un camion, alors pour se garer je vous raconte même pas.
Et les prise d'urines, en ce qui me concerne a partir du moment ou j'ai franchit la porte de mon CST et ai prit de la méthadone : je n'ai plus reprit d'héro pendant plusieurs mois.
Et bien pourtant, j'ai souvenir d'avoir du venir chaque matin malgré mes difficultés plusieurs semaines, voir plusieurs mois, avec chaque fois des analyses clean et aucun problème psychologique.
J'ai même souvenir (c'est dire si je ne leur avais pas prouvé mon honnêteté) que j'avais demandé a ne pas être obligé de venir le vendredi et le lundi (donc que l'ont me donne 4 jours de traitements) car je partais en teknival (oui j'aime pas dire "tekos"), ils me l'ont accordé.
En leur disant a l'avance qu'il était fort probable que je re-consomme, c'est ce qui c'est passé et le Mardi ce fut le seul contrôle positif.
Sauf que je leurs ai ramené sur les 4 jours de traitement : 2 jours de traitement (soit 2 fois 90mg), j'aurais très bien pu les garder ou les vendre (d'autant qu'a l'époque la méthadone me donnais un plaisir de dingue, j'ai eu une très longue lune de miel de métha) je ne l'ai pas fait et j'ai ramené au CST les fioles dont je n'avais pas eu besoin, du fait que j'avais prit de la came a la place.
Et bien malgré cet acte prouvant que j'étais quelqu'un de responsable et quelqu'un de confiance.
Malgré ce que j'avais pu entendre dans la salle d'attente du CST : "plus tu est contrôlé positif a l'urine, et plus longtemps tu devra venir prendre ta méthadone au centre" (qui n'est pas une vérité absolue)
Alors que moi, j'étais toujours clean, digne de confiance, je venais de loin, etc ...
Il m'ont fait venir pendant des mois !
Sur le moment j'avoue que sur la fin j'en avais marre, mais aujourd'hui je pense que cela a peut être contribuer a donner une stabilité dès le début, cela m'as peut être inconsciemment responsabilisé, a vrai dire je n'en sais rien.
La seule chose que je sais, c'est que je ne regrette pas d'y être aller chaque matin au début.
Et que bien que je sache pas toutes les raisons qui font qu'ils demandent ce déplacement chaque matin, empêcher de voir la méthadone aussi accessible que le subutex dans la rue, me semble déjà une bonne raison.
La méthadone c'est puissant, pour un novice ca fait bien piquer du zen (le subu non ou alors a des degrès largement infime), le sirop (au début) a bon gout, le subu lui est dégueulasse ^^
Du coup si une ordo de méthadone sera aussi rapide a avoir que celle du subu, je pense et je peux me tromper, qu'il y aurai énormément de monde n'ayant jamais prit un opiacés qui en soirée ou autre goutterai a la méthadone.
A l'époque au j'allais en Freeparty (y a plus de 10 ans) on voyais déjà du subu et des gens malade qui pensant avoir sniffé tel ou tel produit avais sniffé un poteaux de subu.
J'imagine même pas si la méthadone aurait été aussi répandue que le subu.
Personnellement je pense même que j'aurai commencé par la méthadone (le coté médicament en sirop qui a gout de sucre, m'aurai bêtement moins fait peur que la mauvaise réputation de l´héroïne la ou j'y ai goutté la première fois)
Maintenant je le répète c'est mon ressenti et je peux peut être me tromper :)
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Akhéane a écrit
Sinon pour le fait de devoir venir tous les jours: je pense aussi que c'est un peu pour forcer la personne à reprendre un rythme: quand tes journées tournent autour de la came, pas besoin de te lever tôt le matin, pas besoin de te préoccuper des autres, ta seule véritable obligation c'est de trouver ton produit. Donc devoir te rendre au centre chercher ta méthadone tous les matins, c'est la première mesure de réinsertion sociale quoi: on te réapprend à te lever à et à te rendre quelque part à horaires réguliers comme mr et mme tout le monde. Et pour cela on utilise la seule motivation qui te parle encore: ne pas être en manque. --> Evidemment, je décris ici le "consommateur-type" pour lesquelles ces mesures ont été pensées... Ca ne convient pas pour ceux qui travaillent ou vont en cours, ni pour ceux qui se lèvent pour leurs gosses etc (qui sont finalement peut-être aussi nombreux que le consommateur-type^^)
T'as 100% raison.
Ton analyse sur le côté pas intéressant de la méthadone au marché noir en Belgique très bien vue.
Je ne pratique pas personnellement le marché noir des médicaments à Paris, mais il existe bel et bien.
Pour un consommateur parisien des années 80, Bruxelles avait le vent en poupe pour obtenir des traitements qui fonctionnent contre le manque. J'ai le souvenir d'un voyage à deux bien en manque vers Bruxelles pour nous retrouver dans une salle d'attente hyper bondée d'un toubib qui nous a fait les fameuses "ordonnances belges" : une de méthadone pour la copine qui était avec moi et une de Burgodin (médicament à l'époque introuvable en France et qui faisait "supporter" le manque. Il fallait en vouloir quand même et ces produits étaient "mythiques" à Paris.
Donc, les cultures n'ont jamais été identique vis à vis des substitutions, les belges ayant un accès bien plus vieux que nous à ces derniers.
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