[ Expériences ]

Mon expérience avec le GHB - Addiction sévère

Bonjour,

Je voulais simplement vous partager mon expérience en tant qu'addict sévère au GHB et comment j'ai réussit à m'en sortir. Si ça peut aider certaines personnes à rester vigilantes, j'en suis bien heureuse, car pour moi, ça été une vraie descente aux enfers. Une consommation hebdomadaire s'est rapidement transformée en consommation quotidienne, à toutes les 2 heures, même la nuit. Je n'aurais jamais pensé vivre une telle expérience dans ma vie, mais bon, c'est arrivé et je suis vraiment très fière de dire que tout ça est maintenant chose du passé.

Ça a commencé quand j'ai rencontré un gars dans un club il y a un an et 9 mois. Il m'a fait essayer ça et j'ai adoré le trippe, mais vraiment beaucoup beaucoup beaucoup!! On s'est fréquenté environ 6 mois. On ne se voyait que les fins de semaine, mais on consommait du GHB à tous les coups, du vendredi soir au dimanche soir. Cest lui qui était en contact avec le vendeur, donc je n'en achetais pas et je n'en n'avais pas sur moi. Les semaines se déroulaient très bien sans que j'en consomme. Je ne ressentais pas de manque. Notre fréquentation s'est terminée et pensant pouvoir avoir le contrôle sur ma consommation, je m'en suis procurée et peu à peu, la fréquence et les doses ont augmentées. Au début c'était une à 2 fois/semaine en plus du weekend et rapidement, j'en prenais à tous les jours, le soir après le travail. C'était devenu ma "récompense". Je méritais mon GHB, car j'avais travaillé fort au boulot. C'était des doses de 3 à 4ml, et ce, depuis ma première consommation. Tout se passait bien jusqu'à ce que je ne réussisse plus à dormir sans consommer. C'est là que tout a basculé pour moi. Un jour, je suis arrivée au travail et rien n'allait plus. Je ne savais plus faire mon travail, après 10 ans au même emploi. Je suis donc tombée en arrêt de travail, en dépression majeure. À partir de ce moment, ma consommation de GHB a complètement dégénérée. Deux semaines plus tard, j'en prenais aux 2 heures. Le matin, je prenais des doses de 4ml, en pm du 5ml et pour dormir, du 5.5 à 6ml. Je me réveillais la nuit à toutes les 2 heures, top chrono, pour me faire des 6ml. Pas besoin de vous dire que ne restais pas réveillée trop longtemps avec de telles doses. Il a fallu qu'un jour, le 6 mars 2020, je passe à 2 doigts de la mort pour que je décide à aller chercher de l'aide médicale. Je me suis réveillée le 6 mars au matin aux urgences à l'hôpital, attachée aux bras et aux jambes, recouverte de vomissure. Un passant m'avait retrouvé inconsciente sur le bord de la rue, à 3 maisons de chez moi. Les ambulanciers ont dû m'attacher dans l'ambulance, car j'étais complètement folle, en totale perte de contrôle. Je criais, me débattais et j'essayais de frapper les policiers et les ambulanciers. Je ne me rappelle de rien, c'est l'infirmière aux urgences qui m'a raconté ça. Le lendemain, j'ai contacté un centre de réadaptation en dépendance et environ 2 semaines plus tard, j'ai eu une place à une clinique externe de toxicomanie à l'hôpital pour un sevrage médical. J'y suis restée une semaine. Valium par intraveineuse au début du traitement et ensuite par voie orale. En sortant de l'hôpital, un taxi est venu me reconduire au centre de réadaptation en dépendance où j'y ai passé 3 semaines.

Je n'ai pas consommé de GHB depuis maintenant 4 mois et demi et j'en suis très heureuse. J'ai recommencé le travail et je me porte bien. Il y a des jours où c'est moins évident que d'autres, mais en général ça se passe bien. Je limite les partys où il se consomme beaucoup de drogues et lorsque j'y vais, je demande simplement aux gens d'éviter de me proposer du GHB. Je consomme un peu d'alcool, mais je fais attention, je reste vigilante. Je n'ai jamais vraiment aimé le goût de l'alcool et je déteste avoir la gueule de bois le lendemain, donc je n'abuse pas, mais je réussis tout de même à avoir du plaisir. Alors, voilà où j'en suis!! La thérapie de 3 semaines n'a pas été facile, mais elle m'a été d'une aide incroyable. Honnêtement, je ne sais pas où j'en serais aujourd'hui si je ne l'avais pas fait. Je tenais à réaliser quelque chose de difficile pour moi afin de me rappeler où la consommation de GHB peut m'amener. Et au moment où j'ai pris la décision de me sevrer de cette substance, on était en plein covid-19, donc, on m'offrait la possibilité de faire le sevrage à la maison, en allant chercher à  la pharmacie un pot de Valium pour un traitement d'une semaine. C'était trop facile pour moi. J'ai décidé de prendre le chemin difficile pour m'en rappeler, et bordel que je m'en rappelle de cette semaine passée à l'hôpital suivie de 3 semaines en centre de désintoxication fermé, osti que je m'en rappelle!!! C'était comme à l'armée. Tu quittes quand tu veux ou tu restes jusqu'à la fin, en suivant les règlements à la lettre. Je suis restée jusqu'à la fin et vous ne pouvez pas savoir à quel point j'en suis fière.

Alors voilà! C'était mon expérience avec le GHB, la substance que j'ai aimé plus que tout, la drogue miracle à tous mes problèmes, mais qui m'a poussé à deux doigts de la mort.

Merci de m'avoir lu. J'adore vous lire, j'en apprends beaucoup ici.

Faites attention à vous, gros bisous xxx